Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
66. Memorandum d’Avaux’ und Serviens an Brienne Münster 1644 April 23
Münster 1644 April 23
Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 142–145 = Druckvorlage = Beilage zu nr. 65; Eingang
nach Dorsal fol. 145’: 1644 Mai 4. Teilkonzept: AE , CP All. 29 fol. 32–33. Kopien:
AE , CP All. 37 fol. 73–74; AE , CP All. 26 fol. 473–474’; AE , CP All. 26 fol. 475–477’.
Druck: Nég. secr. II, 1 S. 30f.; Gärtner II S. 739–744.
Frankreichfreundliche Haltung Chigis. Saavedra über Contarini. Regelung der ersten Visiten vor-
geblich eine Anregung Saavedras. Vorschlag Saavedras, die Verhandlungen mit den spanischen
Interessen zu beginnen. Spanien anscheinend zu Verhandlungen ohne Rücksichtnahme auf die
Verbündeten bereit. Contarini über die Interessen der Kaiserlichen gut informiert.
|:Dans le peu de temps que nous avons conféré avec Monsieur le Nunce
qui est icy, nous l’avons trouvé très habille homme qui traicte les affaires
avec grande addresse et facillité et selon les apparences, il nous est beaucoup
affectionné. Cella nous fait doutter s’il y a sujet de se resjouir de la venue
de Monsieur le Cardinal Ginetti si son arrivée obligeoit ce Nunce de se
retirer. Nous avons présentement subject de croire que la France y perdroit
beaucoup. Il semble que les Espagnolz ont desjà quelque mesfiance dudit
Sieur Nonce. Nous ne pouvons encore juger si elle vient d’eux pour quelque
suject ancien qu’ilz croient d’en avoir ou si elle ne leur a point esté artifi-
cieusement donnée par les concurrents en la médiation, c’est à dire par le
Cardinal Rozetti
Kardinal Carlo Rossetti, 1614–1681, war im August 1643 zum Legaten ernannt worden und
sollte die Vermittlung in Münster übernehmen; er wurde aber von Frankreich als unqualifiziert und
spanienfreundlich abgelehnt; so Mazarin an d’Avaux und Servien, Paris 1644 Januar 15, Aus-
fertigung : AE , CP Holl. 29 fol. 86–91’. Daten bei P. Gauchat IV S. 26, 185 und 328.
Zur Mission Rossettis vgl. L. v. Pastor XIII,2 S. 496f. und K. Repgen , Fabio Chigis
Instruktion S. 82–85. Zur Instruktion Rossettis ebenda S. 94f. und S. 103; soweit sie die
Vorlage für die Instruktion Chigis bildet, ebenda S. 104–116.
conserver par tous moiens possibles dans la négotiation est très prudente,
et l’appréhention qu’on peut donner à Rome de la longueur du traicté et
par conséquent d’une trop grande despence pour l’entretènement d’un Légat,
est un excellent moien pour y parvenir. Nous ne manquerons pas de luy
faire cependant cognoistre comme il nous est ordonné les intentions qu’on
a en France de contribuer à son avancement.
Don Diego de Sahavedra a eu peur que nostre petit différent avec Contarini
Vgl. dazu [ nr. 18 ] , [ 37 ] und [ 38. ]
ne l’esloignast de la médiation et n’a sceu le dissimuler en parlant à nous
ces jours passéz y ayant mesme adjousté ces mots: Qu’on ne pouvoit pas
nier que Monsieur le Nunce ne soit bien honneste homme, mais que l’autre
est un grand sujet et qu’il ne seroit pas possible que la négotiation peust
estre faicte sans son entremise. Nous luy avons répondu ce que nous avons
deu pour luy faire comprendre que nous désirons autant que personne la
médiation dudit Ambassadeur et que nous ne croyons pas avoir aucun diffé-
rend avec luy qui l’empesche d’y agir comme il luy plaira, sans luy avoir
tesmoigné aucune inclination pour le Nunce plus que pour l’autre, quoyqu’à
dire le vray, nous l’ayons trouvé jusques icy plus ouvert et plus favorable
aux intérestz de la France que ledit Ambassadeur.
Dans la visitte que Sahavedra fist ses jours passéz à l’un de nous, il a voulu
faire valloir le concert qui a esté pris cy devant à nostre arrivée pour les
premières visittes et nous a déclaré que sans avoir attandu l’office des
Médiateurs sur ce suject, luy seul en avoit fait l’avance et proposé qu’il
falloit establir de cette sorte la comunication entre nous. Si cela est vray
comme nous le croyons, aucun des Médiateurs n’a deu s’en attribuer la
gloire ny exiger de nous l’obligation que nous leur aurions s’ilz nous eussent
procuré de leur mouvement l’avantage que nous y avons receu, puisqu’il
est venu de noz parties mesmes.
Le mesme Sahavedra est desjà vo[u]lu entrer en matière avec nous et a faict
représenter par l’Ambassadeur de Venise que pour faciliter la paix généralle,
il falloit préallablement savoir, comme les deux Coronnes estoient assem-
blées , la disposition que les deux Roys avoient pour restablir entre eux la
bonne intelligence. Que pour cest effect, n’estant pas possible de parler de
toutes les affaires à la fois, il sembloit à propos que l’on comançast par celles
qui regardent l’Espagne en particulier. Nous n’avons encor rien respondu
à cette proposition, il fault auparavant qu’ilz ayent des pouvoirs en meilleure
forme et après nous essayerons de faire voir qu’il fault commencer par celles
de l’Empire ou du moins par celles où l’Empereur et le Roy d’Espagne ont
conjointement intérest comme celles d’Italie; car il inporte extrêmement de
pénétrer si les nouvelles espérences que la guerre de Dannemark a donnée [s]
aux Inpériaux n’ont point diminué dans leur esprit le désir de la paix
généralle et les dispositions qu’ilz y avoient auparavant.
Dans les discours de Sahavedra il n’a pas esté malaisé de juger que son
maistre abandonneroit aisément le Duc de Lorraine. Il s’est avancé d’abord
jusques à dire de son propre mouvement qu’il ne falloit pas que les plaintes
et les crieries de quelques alliéz empeschassent l’accomodement des deux
Roys, qu’on ne pouvoit pas desdommager tout le monde ny réparer les
pertes souffertes et qu’il estoit inpossible de remédier au passé et d’empescher
que ce qui avoit esté faict ne fust fait. Une partie de ce discours estant à
nostre avantage a obligé celluy de nous à qui il s’est addressé de luy res-
pondre qu’en effect il seroit malaisé de s’accommoder si on voulloit toucher
aux choses faictes, que les traictéz de paix estoient comme des loix lesquelles
par l’advis mesme des jurisconsultes ne sont jamais publiées choses de
l’avenir. Soit que ledit Sahavedra comprit le sens de ces parolles qui ne
tendoient qu’à luy faire cognoistre qu’on ne devoit entrer en aucune resti-
tution , ou qu’il ne le comprit pas bien, il demeura d’accord de la propo-
sition , et le Conseiller Brun son collègue apporta pour la confirmer les
propres termes de la loy: leges futuris non preteritis negotiis etc. Mais
d’autant que l’intention dudit Sahavedra eust esté peut estre de proposer
par ce moien un traicté particullier entre les deux Couronnes
jousté de nostre part que cette maxime seroit bonne quand il faudroit venir
à la décision des matières, mais que pour la forme d’y entrer, il le falloit
faire conjoinctement avec tous les alliéz, puisque le principal but de la France
avoit tousjours esté et estoit encore de faire une paix généralle.
Monsieur Contarini nous a paru jusques icy fort instruict de tous les desseins
et intérestz de la Maison d’Austriche, nous ne saurions pas encor bien asseu-
rément déterminer si la cognoissance particulière qu’il en a procèdde de
l’addresse qu’il peut avoir eue de pénétrer dans les secrets des ministres qui
sont icy ou de la croyance qu’ilz ont eue qu’il leur estoit plus favorable qu’à
nous. Le temps nous en pourra mieux esclaircir, mais nous n’avons point
encore aperceu jusque icy qu’il aye penché de nostre costé comme il semble
qu’on se le promette à la Cour:|.