Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
38. Servien an Brienne Münster 1644 April 9
Münster 1644 April 9
Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 100–102’ = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 103’:
1644 April 20. Kopien: AE , CP All. 29 fol. 198–200’; AE , CP All. 37 fol. 40–41 A’ =
Beilage zu nr. 39.
Hintergründe der Kurialienforderungen Contarinis. Spannungen zwischen den beiden Mediatoren.
Il semble que |:le long séjour de Monsieur Contarini en ce lieu luy a donné
plus d’habitude et:| peult estre |:plus d’inclination pour noz parties que
pour nous:|. On ne sçauroit |:encor en juger que par conjecture, mais il a
escrit souvent des lettres:| qui ont esté |:veues de nostre retardement à La
Haye d’un stil:| qui pouvoit estre |:plus modéré et qui:| n’est pas |:tout à
faict du Médiateur désintéressé:|. Il se rencontre que |:Monsieur d’Avaux
et:| moy faisons tous |:deux le mesme jugement:|, quoyque nous ne puis-
sions pas |:encor l’appuyer sur un fondement bien solide. Monsieur le Nonce
qui est icy nous a paru d’abbord beaucoup plus ouvert et plus favorable.
Si:| on avoit un |:véritable subject de soupçonner Contarini:|, on pourroit
bien |:adroictement faire tomber le fort de la négotiation:| entre |:les mains
du Nonce et:| prendre |:prétexte sur:| la nouvelle |:prétention de:| l’aultre
qui certes |:mal à propos nous veut faire achepter:| par une |:nouveauté:|
l’espérance |:doubteuse de sa faveur:| dont néantmoins |:il ne s’explique:|
point. Il n’y a point de gens au monde sy attachéz |:aux formes que les
Vénitiens:|, et cependant |:celluy cy se veut servir de sa qualité de Médiateur
pour obtenir un traictement nouveau et qui n’est point pratiqué à Rome,
soubz prétexte qu’il a abbusé icy de la facillité du Comte de Nassau:| qui
n’est aulcunement |:entendu aux formes et des deux Plénipotentiaires
d’Espagne qui:| n’ont encor jamais |:esté Ambassadeurs ny l’un ny l’autre:|.
Lorsque les |:Ambassadeurs de France:| ont convenu de |:traicter d’ Excel-
lence ceux de Venise et de leur donner la main doicte chez eulx:|, ce qui
ne se faict pas depuis |:fort long temps, les Inpériaux et Espagnolz ont
reffusé jusques icy de suivre:| nostre |:exemple, et:| tout d’un coup |:ilz
ont faict davantage dont le Vénitien se veut servir aujourd’huy:| pour nous
|:forcer à faire de mesme:| et de cette sorte |:s’advancer:| tousjours |:au
préjudice de la dignité du Roy, et l’a pris si hautement qu’il a rompu le
commerce:| avec nous pour cela. Ce qui est |:à craindre est que:| s’il treuve
|:de la facillité sur ce poinct, il engagera:| peult estre |:sa République à
demander davantage:|, et principalement que |:le Roy luy escrive en autres
termes qu’il ne:| faict. Nous voylà |:donc exposéz aux injustes prétentions
de Venise, de Hollande, de Savoye et par conséquent:| de tous les aultres
|:Souverains qui tiennent le mesme rang que ceux cy:| et obligéz ou de
|:n’avoir point de commerce avec eux ou, si on les veut tous satisfaire:|, de
changer en |:leur faveur les anciennes formes en relaschant de la dignité
du Roy pendant une minorité et:| dans la plus célèbre assemblée qui se soit
encor faicte. Quoyque je vous escrive seul |:tout cecy:|, ce n’est qu’après
en avoir conféré longuement ensenble |:Monsieur d’Avaux:| et moy et
avoir esté tous deux d’un mesme sentiment de vous le faire sçavoir affin
qu’il vous plaise nous envoyer les ordres de la Reyne à ce subjet.
J’oubliois de vous dire que |:noz parties pour gagner Monsieur Contarini
ou luy donner de la jalousie, ont voulu persuader que:| nous avions différé
de venir icy jusques à ce que |:Monsieur le Nonce y fust arivé:|. Les gazettes
publicques de Collogne et de quelques autres lieux en mesme temps ont
publié qu’on croid |:ledit Nonce partial des François:|. Nous ne sçavons
pas |:d’où vient cette opinion et si elle n’auroit esté rependue par l’artiffice
de ceux:| qui voudroient peult estre demeurer |:seulz dans cette médiation
et qui ont pensé de se rendre plus considérables et nécessaires s’ilz pouvoient
en exclure leur compagnon en le rendant suspect à l’une des parties:|.
Quoyqu’il en soit, comme la |:émulation secrette pourra nuire aux affaires,
leur mauvaise intelligence publicque nous:| donne |:desjà de la peine:|.
Monsieur le Nonce est desjà saisy du pouvoir des Impériaux pour nous le
faire veoir, |:Monsieur Contarini de celluy des Espagnolz. Si l’on s’addresse
à l’un:|, quelque |:mine qui face l’autre, il en aura du mescontentement. Le
remède à cella seroit de les disposer à traicter conjoinctement les choses:|
généralles, aultrement |:il est à craindre que les Médiateurs:| apportent plus
|:d’embarras que d’avancement:| dans la négotiation. |:Le Vénitien dict
bien qu’il a ordre de conférer avec le Nonce:| pour les choses essentielles
de |:leur médiation, mais non pas d’avoir avec luy aucun commerce de
civilité:|, si bien qu’il ne |:luy en a point faict à son arrivée ny depuis rendu
aucune visitte:|. Cela continue de rendre ce qui |:se passe icy plus extra-
vagant , les deux Médiateurs ne se voyent point et sont mal ensemble:|
quoyque |:chargéz d’un mesme employ et obligéz de n’avoir qu’un mesme
but. L’un d’eulx ne nous visitte pas:| à cause d’une |:prétention nouvelle
qui empesche aussy que:| la pluspart de noz alliéz |:ne nous verront point,
lorsque:| les Impériaux et les Espagnolz vivent avec nous aussy civilement
que sy nos maistres n’estoient point en guerre. Nous tascherons de |:nous
tirer de ces mauvaises rencontres:| le mieux qu’il nous sera possible. Cepen-
dant nous avons estimé vous en debvoir informer pour estre guidéz par vos
bons advis et s’il est possible par les commandemens de la Reyne.