Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
31. Mazarin an d’Avaux und Servien Paris 1644 April 9
Paris 1644 April 9
Ausfertigung: AE , CP All. 26 fol. 238–242’ = Druckvorlage; Eingang nach nr. 67: 1644
April 19. Konzept [ Lionnes]: AE , CP All. 37 fol. 43–47. Kopie: AE , CP All. 26 fol. 245–
248’. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 9–11; Gärtner II S. 649–657.
Angebot des Herzogs von Bayern zur Zusammenarbeit bei den Friedensverhandlungen; daraus
resultierende Vorteile und Weisungen für deren Ausnützung. Separatverhandlungen mit den Kaiser-
lichen wünschenswert. Zurückweisung von Gerüchten, Frankreich erstrebe nur einen Waffenstillstand.
Verwendung der demnächst abgeschlossenen Neuaushebungen. Unterstützung der Opposition gegen
die kaiserlichen Kontributionsforderungen auf dem Frankfurter Deputationstag. Invitationsschrei-
ben. Neuaufnahme von Verhandlungen mit dem Herzog von Lothringen. Patenschaft der Königin
für das zu erwartende Kind des Königs von Polen. Anweisung, wichtige Berichte vollständig zu
chiffrieren.
|:Monsieur le Cardinal Grimaldi
Duc de Bavière par lesquelles il le:| prie instamment de |:tesmoigner icy
aux termes les plus efficaces que:| il sera possible |:l’entière disposition qu’il
a de contribuer sincèrement de tout:| son pouvoir à |:conclurre un bon
accommodement qui puisse enfin:| donner à la Chrestienté le repos dont
elle a si grand besoing, priant |:Monsieur le Cardinal Mazarin d’obtenir
qu’on luy confie en quoy consistent:| les véritables |:obstacles qui se sont
rencontréz jusqu’icy dans:| cette affaire |:et qu’on luy dise librement de
quelle façon il doit agir pour les faire esviter, promettant de s’y employer:|
sans perte de temps avec toute sorte de sincérité et de passion.
Cet |:te advance faitte par un Prince du crédit que:| vous sçavez, |:d’une
prudence si consommée, qui agissant suivant les maximes qu’il a tesmoigné:|
jusques à cette heure ne peut avoir d’autres |:intérestz en Allemagne que
ceux là mesmes que nous avons, me faict juger:| comme j’ay tousjours faict
vous en ayant desjà entretenu au long, que vous n’aurés peut estre point
|:de pièce que vous puissiez employer dans le cours de vostre négotiation
plus avantageusement que celle cy:|. C’est pourquoy il semble que vous
debviés |:une application toute extraordinaire à gagner les ministres que le-
dit Duc de Bavière envoyera à l’assamblée
à eux que:| nous n’avons autre chose à désirer |:en Allemagne que ce que
les Princes de l’Empire bien conseilléz et raisonnans:| sans passion |:doibvent
eux mesmes désirer les premiers:|, que nous |:n’y avons autres prétentions
ny intérestz que d’estre en estat de les soustenir:| quand ilz |:en auront
besoin et d’empescher qu’ilz ne succombent soubz la puissance qui les peut
opprimer sans nostre ayde et qui en:| a si souvent |:formé le dessein:|.
Que |:tout ce qui s’est passé entre cette Couronne et ledit Duc de Bavière
n’empesche pas que le Roy ne l’ayme, ne le considère et ne luy procure:|
toute sorte d’advantages quand il voudra de son costé estre assez amy |:de
ses propres intérestz pour ne pas les sacriffier à ceux de la Maison d’Austriche
et à leur discrétion, ce qu’il n’a jamais voulu faire:| n’y ayant constamment
rien de plus important pour |:luy et pour tous les Princes de l’Empire que
d’empescher cette Maison d’abattre la liberté germanique, rendre l’Empire
successif pour eux, disposer absolument de toutes choses et convertir à leur
advantage tous les intérestz des Princes de l’Empire:|; à quoy |:ledit Duc
de Bavière en beaucoup de rencontres a résisté autant qu’il luy a esté possible
avec grande gloire. Et:| les raisons estant à présent plus fortes que jamais,
on a suject de croire qu’il continuera à le faire et fera valoir tout ce qui luy
sera |:insinué par les ministres du Roy en un sujet où il a le principal
intérest:|. L’addresse et l’habileté |:dudit Duc de Bavière est assez cogneue
et s’il advançoit des choses l’exécution desquelles ne fust pas à son proffit:|,
il fauldroit avoir |:pour suspect tout ce qu’il promettroit. Mais:| il semble
qu’il n’y a pas raison de croire que |:il nous veuille tromper quand il pro-
mettra ce qui luy convient:|. C’est à vous autres Messieurs de bien examiner
ce |:luy qui vous entretiendra de sa part et les propositions qu’il vous fera:|,
vous répliquant de nouveau que |:la personne dudit Duc de Bavière bien
mesnagée est la meilleure pièce pour conduire à fin la négotiation de la paix
avec:| l’advantage de cette Couronne, parce que |:les Espagnolz qui défèrent
beaucoup à son sens et qui:| d’ailleurs |:craindroient de le desgouster,
appréhendans par les peurs qu’il peut leur en:| donner avec addresse |:que
la France ne fist un accommodement particulier avec l’Empire ce qu’ilz:|
empescheront de tout leur pouvoir, cognoissans bien quel préjudice rece-
vroient |:leurs affaires si nous n’avions à les desmesler qu’avec eux seulz,
se rendront:| sans doubte |:plus traittables et plus raisonnables dans les
conditions d’une paix générale:|.
Il ne faudra pas aussi oublier quand il sera temps de faire |:remarquer à
l’Empereur et aux Princes d’Allemagne:| particulièrement |:celuy cy: l’in-
justice des Espagnolz lesquelz quand ilz ont eu des advantages aux dernières
guerres n’ont jamais voulu entendre à aucun accord qu’ilz ne s’en conser-
vassent l’entière possession, et:| aujourd’huy après que nous avons souste-
nu si longtemps des despenses immenses pour les fraiz de la guerre à laquelle
ilz nous ont forcés par l’injustice de leurs entreprises, particulièrement en
celle contre le Duc de Mantoue, qui n’avoit autre crime que celuy d’estre
né françois
Karl von Gonzaga-Nevers, 1580–1637, ab 1630 Herzog Karl I. von Mantua, erhob im man-
tuanischen Erbfolgekrieg Ansprüche auf das Herzogtum, die 1629 zum Krieg zwischen Frank-
reich und Spanien-Österreich in Oberitalien führten. Vgl. dazu auch die französische Haupt-
instruktion, APW [I, 1 S. 73] .
que nous nous relaschions des advantages que nous avons acquis:|. En quoy
il fault de nostre costé |:monstrer tant de fermeté que l’Empire qui a besoin
et souhaitte extrêmement le repos cognoissant l’impossibilité de la paix
généralle par le peu d’équité des Espagnolz qui:| ne se soucient guières de
|:sacrifier l’Allemagne à leurs intérestz particuliers:| pourra prendre |:réso-
lution d’entendre à un accommodement particulier. Et:| quoyqu’on ne se
puisse vraysemblablement |:promettre de le voir réussir:| parce que |:les
Espagnolz se porteront à tout avant que de le souffrir, la seulle négotiation
ne peut qu’en:| estre fort utile |:pour les faire joindre et les mettre à la
raison:|. Il me suffit de vous en avoir ouvert la pensée remettant les moyens
de l’exécution à vostre addresse accoustumée.
Il |:court icy le mesme bruict que Monsieur Contarini a dict à Monsieur
d’Avaux que l’on escrivoit de Paris que le Roy ne vouloit point la paix mais
seulement une longue trêve:|. Il ne faudra, s’il vous plaist, rien laisser en
arrière par les raisons et les moyens que vous sçavez aussi bien que moy
pour |:desraciner en sorte cette créance qu’il n’en reste rien dans l’esprit de
ceux à qui:| nous avons |:à faire ny des Médiateurs, jusques à protester que
se:| vous voyez qu’il |:n’y eust d’espérance en l’assemblée que pour une
suspension d’armes et non pas pour la paix, vous en partiriez tous deux à
l’heure mesme:|, n’y ayant rien qui puisse |:si tost faire venir les ennemis à
laditte suspension d’armes que de nous en croire extrordinairement esloig-
néz
Vgl. dazu Anhang 1 S. 844ff., [Einleitung S. Lf. ] und [nr. 46 S. 85f.]
termes en tous les rencontres, et aujourd’huy j’en ay entretenu au long et
avec de si fortes raisons |:l’Ambassadeur de la République de Venise qui
m’en a tenu quelques discours que:| je n’ay pas |:seulement recognu qu’il
en estoit détrompé, mais persuadé:| en sorte |:du contraire que je suis
certain qu’il en destrompera Monsieur Contarini:|.
Les |:levées de Monsieur de Marsin s’avancent fort et seront prestes à
marcher le:| 20 |:may:| infailliblement |:au nombre de mil hommes de
pied et treize à quatorze cents chevaux:|. Je luy escris de tenir correspon-
dance avec vous et de vous consulter sur les choses où il pourroit estre en
doubte. Je vous prie de me mander |:où vous estimez que nous puissions
les employer plus utilement eu esgard à l’Allemagne et au besoin de Madame
la Landgrave.
Ledit Sieur de Marsin:| me mande qu’il seroit bien à propos de négotier si
cela se pouvoit que |:Konigsmark
et luy de l’autre ce:| qui pourroit |:avec les troupes qu’elle a desjà former
un corps bien considérable et produiroit quelque bon effect:|. Sa Majesté
vous remet d’examiner cette proposition et de faire pour l’exécution ce que
vous estimerés plus à propos.
|:Le Sieur Polhelm
Winand von Polhelm, hessen-kasselscher Geheimer Rat und Resident in Paris. Bei R. Reuss,
L’Alsace au XVII e siècle I S. 100 und 104 wird er 1643 als Chargé d’affaires der Stadt
Straßburg in Paris genannt. X. Mossmann, Matériaux, in: Revue d’Alsace N. F. 8 (1879)
S. 502f. nennt Tilman von Polhelm als Chargé d’affaires der Stadt Kolmar in Paris seit 1634.
advis qu’il y a |:de grandes contestations dans l’assemblée qui se tient
présentement à Francfort sur:| le suject de |:la contribution des cent mois
que l’Empereur demande, laquelle les Electeurs hors l’Electeur de Brande-
bourg
Friedrich Wilhelm von Brandenburg, 1620–1688, Kurfürst seit 1640; ADB VII S. 480–497;
NDB V S. 495–501. Neueste Biographie von E. Opgenoorth.
impérialles y résistent
fier à continuer dans ce refus:| par les moyens que vous sçaurés beaucoup
mieux trouver qu’on ne peut les prescrire d’icy, et peut estre il ne seroit pas
mal à propos |:d’y envoyer quelqu’un pout cet effect. Ledit Sieur Polhelm:|
adjouste que |:les Suédois ont escrit aux villes impérialles
Salvius an die Reichsstände, Minden 1643 November 14/24; vgl. dazu APW [ II C 1 S. 74f.]
l’assemblée leurs députéz pour assister à ce qui se traitera et représenter
leurs intérests et que si nous en faisions autant, cella:| pourroit produire
quelque bon effect, particulièrement si |:on les asseuroit qu’il ne sera rien
conclu sans eux:|. C’est pourquoy je croy que vous ne debvés point perdre
de temps à faire toutes les diligences possibles pour |:les y convier:|, parce
que ce |:la servira ou à faciliter la conclusion de la paix ou à continuer la
guerre avec advantage, mais:| particulièrement à |:faire cognoistre à tous
ceux qui par l’artifice de noz ennemis nous croient esloignéz de la paix et
que nous agissons avec de mauvaises intentions, que:| elles ne peuvent
estre |:ny meilleures ny plus portées au repos de la Chrestienté et au bien
et soulagement des Princes, villes et toute sorte de personnes qui sont dans
l’Empire:|.
Nous sommes |:en traitté avec le Duc Charles
avec cette Couronne. Il a faict faire par deçà tant de protestations de s’y
vouloir unir inséparablement que la Reyne s’est disposée à l’esprouver:|,
bien entendu que |:on ne luy rendra aucune place et qu’on remettra:| seu-
lement les |:choses aux termes du traitté de Paris
Der Vertrag von Paris vom 29. März 1641, Druck: J. Du Mont VI, 1 S. 211f., bestimmte
die Wiedereinsetzung des Herzogs in Lothringen und Bar, behielt aber Frankreich die Besetzung
fünf wichtiger Plätze vor, und zwar von Clermont, Stenay, Jametz, Dun und Nancy. Ferner
sollten die Festungen von Marsal und Nancy geschleift werden.
pas l’espérance selon les services qu’il rendra que la Reyne ne luy fasse de
plus grandes grâces à l’avenir. Si l’affaire se conclud dont nous serons bientost
esclaircis:|, nous retirerons un grand advantage de |:pouvoir nous servir
présentement des trouppes de ce Prince qui sont fort bonnes et fort aguerries,
et avec l’armée de Monsieur le Maréchal de Turenne, les levées de Marsin
et ce qu’a Madame la Landgrave en Allemagne:|, nous donnerons |:bien à
penser aux ennemis dans le besoin qu’ilz ont de diviser leurs forces pour
secourir le Roy de Dannemark, pour s’opposer au Ragotski et en tant
d’autres endroictz où il faut nécessairement qu’ilz en ayent:|.
Vous apprendrés par la dépesche de Monsieur le Comte de Brienne la
prière qu’a faict le Roy de Pologne à la Royne de vouloir tenir en baptesme
l’enfant qui naistra bientost de la grossesse de la Royne de Polongne
Vgl. [S. 56 Anm. 1.]
peut estre un artifice de l’Espagne pour semer tousjours des mesfiances et
jalousies entre nous et la Suède:|. Néantmoings |:tout le Conseil d’un advis
a jugé que la Reyne ne pouvoit honnestement s’en excuser à moins d’une dé-
claration ouverte que:| l’on doibt esviter. |:On a pourtant résolu de vous
en donner part, affin que:| s’il est nécessaire vous |:en disiez un mot sur
les lieux aux ministres de Suède et leur fassiez comprendre les artiffices de
nos ennemis, les:| rendant aussi |:capables des raisons qui nous ont em-
pesché d’en pouvoir user autrement:|. Je vous addresse |:la coppie de deux
billetz que j’ay receus:| sur ce suject
part du Roy de Pologne. Il proteste tousjours que ce Royaume ne rompra
point:| dans les conjonctures présentes |:et veut qu’on croie que le principal
motif de:| cette résolution est |:parce que le Roy de Polongne qui veut se
lier entièrement d’amitié et d’intérests avec la France cognoist:| bien que
nous |:recevrions le contrecoup de cette rupture, et il:| ne veult pas |:nous
paier si mal de la peine que nous avons prise en moyennant entre eux la
suspension d’armes
Vgl. [S. 27 Anm. 1.]
J’ay remarqué qu’aux dépesches que vous nous envoyez, vos secrétaires se
contentent de mesler quelques fois deux motz de chiffre parmy des pages
entières qui n’en ont point. Si une dépesche s’estoit perdue, nous serions
asseurés non seulement que les ennemis verroient aisément ce qu’elle con-
tient, mais auroient le chiffre pour toutes les autres. C’est pourquoy je vous
prie d’ordonner à vos secrétaires qu’aux choses un peu importantes ilz ne
plaignent pas leur peine de mettre généralement tout en chiffre, sans mesler
aucun mot qui ne le soit pas, tant à Monsieur le Comte de Brienne que dans
la copie de sa dépesche que vous avez accoustumé de m’envoyer, c’est à
faire à la commencer plustost.