Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
18. d’Avaux an Königin Anne Münster 1644 April 1
Münster 1644 April 1
Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 67–71’ = Druckvorlage = Beilage zu nr. 17; Eingang
nach Dorsal fol. 72’: 1644 April 13 . Konzept: AE , CP All. 26 fol. 282–284. Kopie: AE ,
CP All. 37 fol. 11–15’ = Beilage zu nr. 19. Druck: Nég. secr. II, 1 S. 12–14; Gärtner II
S. 614–622.
Visiten des Nuntius. Regelung der Kurialien für den Empfang Serviens. Gutes Einvernehmen mit
Chigi; kühles Verhältnis zu Contarini wegen dessen Kurialienforderungen. Vorschlag d’Avaux’,
allen Gesandten den gleichen Rang zuzugestehen, um die Verhandlungen zu erleichtern. Aufforderung
Chigis, mit den kaiserlichen Gesandten die Vollmachten auszutauschen, was d’Avaux verweigert.
Kurialien anläßlich der Visite bei Contarini. Wunsch der Spanier nach Sonderverhandlungen mit
den Franzosen; ihr Vorschlag, mit den Interessen der beiden Kronen die Verhandlungen zu beginnen.
Vorschlag d’Avaux’, mit der Friedenssicherung und den Reichsangelegenheiten zu beginnen. Zweifel
an der Ernsthaftigkeit der kaiserlichen und spanischen Friedensabsichten. Beurteilung der kaiser-
lichen und spanischen Gesandten in Münster.
Je n’ay pas esté frustré de mon espérance. Monsieur le Nunce m’a visité
dans l’ordre qu’il devoit, et ce ne m’est pas une petite satisfaction d’estre
sorti de toutes ces cérémonies avec l’honneur qui est deu à Vostre Majesté.
L’absence de Monsieur Servien et le nombre des Ambassadeurs du parti
contraire qui sont icy me donnoit quelque soin. Monsieur le Nunce fust
donc dimanche chez les Ambassadeurs de l’Empereur, le landemain il vint
céans, et au sortir de céans il s’en alla sans marchander chez les Ambassadeurs
d’Espagne . Cet ordre a esté bien remarqué dans la ville comme aussy ce
qui se passa à l’arrivée dudit Sieur Nunce et autres rencontres.
Je ne sçais pas, Madame, si vous trouverés bon qu’à l’arrivée de Monsieur
Servien je relasche quelque chose de cette prééminence qui appartient au
Roy en tous lieux et en toutes occasions. La coustume et la raison m’obligent
d’aller à sa rencontre, et je me dispose à le faire le plus décemment qu’il me
sera possible. J’iray avec trois carosses à six chevaux et trente hommes à
cheval. Monsieur le Nunce, les Ambassadeurs de l’Empereur, ceux d’Espagne
et de Venise y enverront leurs carosses. L’ordre seroit qu’au retour les miens
suivissent immédiatement celuy des Impériaux, mais les Espagnolz y résistent
et me font représenter par Monsieur Contarini puisqu’ilz envoyent là pour
nous faire honneur, qu’il n’est pas juste qu’ilz y receussent un desplaisir.
Cella est un peu considérable. Mais de l’autre costé, il est périlleux et de
mauvais exemple d’entrer en aucune considération sur une matière si délicate
et moins encores en aucune composition. Les Ambassadeurs du Roy à Rome
ont voulu se trouver aux cérémonies qui se faisoient seulement pour les
Espagnolz et aux despens du Roy d’Espagne. D’autres fois, ilz se sont faict
porter en capelle tout malades, parce que les Ambassadeurs d’Espagne
avoient pris cette occasion pour y aller. Et moy mesme les ay contraints de
quitter la Cour du Roy de Dannemarck quelque avantage qu’on m’offrit
dans un accommodement. Néantmoins, Madame, comme Monsieur Servien
pourroit peut estre juger que cette affaire le regarde plus particulièrement
que moy, et qu’il m’en parla mesmes à La Haie avec quelque soin, je supplie
très humblement Vostre Majesté avoir agréable que je suive son advis après
luy avoir mandé quel est le mien. Je m’en vais luy en escrire et feray prendre
une coppie de ma lettre
Kopie von [ nr. 20 ] als Beilage zu [ nr. 17. ]
Je persiste en la bonne opinion que j’ay de Monsieur le Nunce, et qu’il
seroit à propos de le conserver pour Médiateur ou de le joindre au Légat
qui pourra venir
Vgl. Saavedra an Kardinal Albornoz, Münster 1644 April 1, Druck: Corr. dipl. I S. 22:
Er vermutet, Chigi sei mit Mazarin befreundet und habe bereits von Köln aus Kontakte zu
d’Avaux aufgenommen. Er sei absichtlich zur gleichen Zeit wie d’Avaux angereist, der ihn sehr
schätze und daraufhin arbeite, daß Chigi Kardinallegat werde. Einen Monat später schränkt
Saavedra dieses Urteil in einem Brief an Philipp IV. etwas ein – Münster 1644 Mai 1, Druck:
Corr. dipl. I S. 40f.: Gerüchte über eine Verbindung Chigis mit Mazarin seien möglicherweise
von Rossetti ausgestreut; … lo que veo en este Nuncio es mucho recogimiento, mucha
modestia y mucha virtud, y parece que se paga de la razon; pero en mi opinion, es
confidente de franceses y ellos hacen gran fundamento en él. Daß Mazarin und Chigi
sich kannten, steht fest; vgl. G. Sacchetti , Il cardinale Giulio Sacchetti.
l’obliger, et d’ailleurs nous aurons possible[ment] quelque intérest dans le
cours de la négotiation à ne pas rendre l’Ambassadeur de Venise si néces-
saire :|. Il est tous les jours sans y manquer deux et trois heures chez les
Impériaux et chés les Espagnolz qui sont logés à ma veue et ne vient plus
céans. Monsieur Servien sera surpris de cette hauteur, m’aiant souvent dict
à La Haie et tenu pour maxime qu’il falloit vivre icy comme à Rome,
n’accompagner Monsieur Contarini que jusques à l’escalier et garder la
main chez nous sur l’Ambassadeur de Savoie et sur ceux des Electeurs de
l’Empire. Il est bien certain, Madame, que sans quelque petite différence
entre les Ambassadeurs du Roy et ceux de Venise, nous ne pourrons en
establir aucune avec les Ambassadeurs d’Hollande ny avec ceux des Elec-
teurs , ny par conséquent avec ceux de Savoie, de Gennes, de Florence et
des autres Princes d’Italie qui ne se defèrent rien les uns aux autres.
Ne seroit il point meilleur de lascher la main et d’accorder tout à tous?
De cette confusion naistroit une nécessité d’en venir enfin à un règlement
et de remettre les choses au poinct qu’elles doivent estre, ou du moins ce
seroit un moien de restablir la correspondence qui est aujourd’huy fort
interrompue entre les ministres des Roys et Princes chrestiens, non sans
retardement des affaires de France en beaucoup d’occasions et qui sera
encores plus fascheux en celle cy. Il semble mesmes que les testes couronnées
qui seules ont un intérest contraire ne recevroient pas tant de préjudice en
communiquant cet honneur indifféremment à tous les Souverains qu’en le
donnant aux uns et le refusant aux autres qui en demeurent offensés. Ce
seroit plustost les esgaler entre eux et rabattre un peu l’orgueil des plus
ambitieux que de les égaler aux Roys, dont la dignité subsistera tousjours
par tant d’autres marques et se pourroit mesmes distinguer par quelque
nouvelle formalité que leurs Ambassadeurs observeroient respectivement.
Tout cecy, Madame, n’est qu’une ouverture imparfaitte et un simple essay
pour donner lieu à Vostre Majesté de résoudre quelque chose de mieux.
Je comprens assez les inconvéniens qu’on peut trouver en ce relaschement
et en prévois aussy de grandz en la négotiation de la paix généralle, si nous
voulons mettre une si notable disparité entre les Princes qui disputent entre
eux de la précédence, mais qui s’accordent tous en ce point de vouloir estre
traittés comme Venise.
Il y a six jours que Monsieur le Nunce me présenta le plein pouvoir des
Ambassadeurs de l’Empereur
Chigi suchte d’Avaux am Ostermontag, den 28. März auf, nachdem er ihn am Ostersonntag nicht
angetroffen hatte. Vgl. V. Kybal – G. Incisa della Rocchetta I, 1 S. 95f.; Nassau und
Volmar an Ferdinand III., Münster 1644 März 31, Druck: APW [ II A 1 nr. 211 S. 323f. ]
prendre copie et pour juger s’il y avoit quelque manquement. Je me suis
excusé de le voir ny de l’accepter en l’absence de Monsieur Servien. Il m’a
semblé que ce seroit entamer le traicté, ce que je n’ay pas voulu faire qu’avec
luy. Monsieur le Nunce insista, tesmoignant que les Impériaux le pressent
et qu’ilz demandent aussy communication de mon pouvoir, mais enfin il
s’est chargé de faire recevoir mes excuses.
Quand j’ay visité Monsieur Contarini, il m’a mené jusques au carosse,
quoyqu’il eust dict à Monsieur de Saint Romain qu’il pourroit bien me
laisser au mesme lieu où je l’avois accompagné céans
Vgl. dazu Nassau und Volmar an Ferdinand III., Münster 1644 April 14, Druck: APW II
[ A 1 nr. 223 S. 341. ]
moy mesme le moyen par un compliment que je luy fis en me conduisant.
Mais il n’est pas content de cette sorte d’égalité. Je ne touche cella, Madame,
que par occasion et pour rendre compte à Vostre Majesté des choses plus
importantes qui me furent proposées par ledit Sieur Contarini. Il me dit
ouvertement que les Ambassadeurs d’Espagne auroient grand dessein de
faire un accommodement à part entre les deux Couronnes. Et comme j’eus
rejetté bien loin cette proposition, il m’en fit une autre plus spécieuse, mais
si on la regarde de près, elle tend à mesme fin. Les Espagnolz tesmoignent
appréhender les longueurs et difficultéz qui se rencontrent à terminer tant
de différens pour parvenir à une paix généralle. Ilz demandent quel ordre il
est à propos d’y tenir et par où il faut commencer. Ilz disent que si l’on
traicte premièrement des divers intérestz des alliéz de l’un et l’autre party,
la négotiation s’embarassera grandement, et que la France et l’Espagne s’y
rendront plus difficiles ne sçachans comme leurs propres affaires se desmè-
leront . Et ainsy ilz concluent qu’il est expédient de commencer par les
intérestz des deux Couronnes, après quoy tout le reste sera très facile
Während des Kondolenzbesuches, den d’Avaux nach dem Tod Zapatas Saavedra abstattete, kam
dieses Thema ebenfalls zur Sprache. Wie Saavedra an Philipp IV. berichtet (Münster 1644
April 4, Druck: Corr. dipl. I S. 26), äußerte er die Ansicht, wenn die zwischen den beiden
Kronen strittigen Punkte bereinigt seien, müßten die jeweiligen Verbündeten, was die Höhe ihrer
Forderungen betreffe, der Notwendigkeit weichen. Saavedra berichtet nichts über eine Antwort
oder eventuellen Widerspruch d’Avaux’.
Monsieur Contarini prend goust à ce raisonnement et m’a tourné de tous
costéz pour me faire parler et pour en sçavoir ma pensée. Mais je luy ay
faict la mesme response qu’à Monsieur le Nunce et en ay remis la discussion
à l’arrivée de Monsieur Servien.
Cependant, Madame, il est à craindre que les Espagnolz ne pouvans directe-
ment venir à bout de la séparation tant désirée, y vueillent arriver par des
destours et se mettre au moins en estat de proffiter toutes les occasions que
le temps leur en pourroit fournir. Cette manière d’agir qu’ilz veullent
introduire jetteroit d’abord des soupçons parmy les alliéz du Roy, et chacun
en seroit mal édifié. Il semble que dans une si solennelle assemblée où toute
la Chrestienté a intérest, l’honneur de la France et son avantage seroit de
mettre premièrement sur le tapis ce qui touche la seureté publique et la
liberté de l’Empire, pour se concilier la faveur de tous les Princes et Estatz
d’Allemagne aux despens des ennemis et pour recognoistre au vray leur
intention touchant la paix. Car s’ilz n’ont pas encores dessein de la faire,
comme plusieurs en doutent, ce nous seroit un grand préjudice et un blasme
de rompre sur noz intérestz particuliers, et beaucoup plus sur le faict de
Portugal ou de Catalogne. Il vaudroit donc mieux commencer par les affaires
de l’Empire, sur lesquelles les ennemis ne peuvent faire aucune difficulté
qui n’offense le public et qui n’intéresse également la France, la Suède, la
Maison de Hesse, celle de Lunebourg et plusieurs autres Princes et en un
mot toute l’assemblée de Munster et celle d’Osnaburg.
J’ay marqué cy dessus, Madame, que plusieurs ne jugent guères favorable-
ment de l’intention des ennemis touchant la paix, et j’ose dire à Vostre
Majesté que je suis du nombre. Mes doutes sont fondés entre autres choses
sur le choix de leurs Plénipotentiaires qui semblent n’avoir esté envoyéz à
Munster que pour amuser le monde et descouvrir les prétentions du Roy
et des ses alliéz. En effect, Madame, si l’on considère le peu de part que ces
Ambassadeurs ont eue cy devant aux affaires de leurs maistres, et le peu ou
point d’employ qu’on leur a donné jusques à présent, l’on aura peine à
croire que la Maison d’Austriche leur vueille aujourd’huy confier ses plus
grands intérestz et le secret de l’Estat. Le Comte de Nassau, qui est chef de
la députation de l’Empereur, |:au jugement des Allemandz mesmes n’a que
la naissance qui responde à cest employ. Il n’a aucune cognoissance des
affaires et fort peu de capacité:|. L’on l’a tenu six ans à Couloigne pour avoir
seulement l’avantage de dire qu’il y avoit un Ambassadeur de l’Empereur
pour traitter de paix. Je ne sçache point que là ny ailleurs il ayt manié aucune
affaire de conséquence. Il est proche parent de Monsieur le Prince d’Orange
et a esté long temps de la Religion . |:Et le Docteur Volmar qui luy est
adjoinct est encores bien moins considéré:|.
Quand aux Espagnolz, Monsieur Saavedra, qui est le principal d’entre eux,
n’a encores servy le Roy d’Espagne que d’agent ou Résident, et c’est icy la
première fois qu’on luy a donné la qualité d’Ambassadeur
est celuy qui a tenu compagnie au Comte de Nassau à Couloigne et qui n’y a
jamais faict autre chose qu’estudier
de petite condition:| et qu’il n’a pas esté employé
Brun hatte als Vertreter Spaniens an verschiedenen Reichstagen teilgenommen und gehörte als
Staatsrat zum „Consejo Supremo de Flandés“; vgl. [ S. 2 Anm. 2 sowie den Anm. 3 zitierten Brief Saavedras. ]
Bref, il y a sujet de craindre que tous ces Messieurs ne soient à Munster à
mesme fin qu’ilz ont esté à Couloigne, et s’il arrive cy après que la Maison
d’Austriche vueille entendre tout de bon à un traitté général, l’on ne croit
pas que ce soient eux qui y mettent la dernière main. Pour moy, Madame,
j’en auray plus d’espérance quand je verray venir le Vicechancelier Kurtz
Ferdinand Sigismund Graf Kurz von Senftenau, 1592–1659, seit 1637 Reichsvizekanzler.
Über ihn ADB XVII S. 429f. ; O. v. Gschliesser S. 215f. und S. 220; H. F. Schwarz
S. 260–263.
et autres qui sont maintenant à Passau et en Bavière
Vgl. [ S. 13 Anm. 3. ]