Acta Pacis Westphalicae II B 2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 2: 1645 / Franz Bosbach unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Rita Bohlen
184. Mazarin an Longueville Paris 1645 August 12

2

Mazarin an Longueville


3
Paris 1645 August 12

4
Kopie: AE , CP All. 52 fol. 236–243’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 44 fol. 241–244.
5
Druck eines Auszuges: Mazarin , Lettres II S. 209–210.

6
Unverständliche spanische Restitutionsforderungen für einen Frieden mit Frankreich angesichts
7
des Verzichtes auf jede Restitution gegenüber den Generalstaaten und angesichts der möglichen
8
weiteren Eroberungen Frankreichs bei Fortdauer des Krieges. Bemühungen um eine starke
9
militärische Position im Reich. Weiterbestehende Gesprächsbereitschaft gegenüber Bayern,
10
Verläßlichkeit des Kurfürsten in Fragen von gemeinsamem Interesse. Anweisung zur Hinlen-
11
kung der Mediatoren zum Vorschlag einer Waffenruhe als Voraussetzung für die erfolgreiche
12
Türkenabwehr. Bourbourg. Einschaltung Bayerns in die Vermittlerdienste. Beilage. Drängen
13
auf Anerkennung des Altesse-Titels bei Venedig und dem Prinzen von Oranien. Krieg gegen die
14
Türken als Mittel zur Beschäftigung der Soldateska nach dem allgemeinen Friedensschluß.
15
Arbeitsüberlastung.

16
Auf Schreiben Longuevilles vom 29. Juli

38
Vgl. S. 555 Anm. 1.
. A la vérité quand je considère que
17
nos ennemis veulent bien faire la paix avec Messieurs les Estatz sans oser
18
prétendre aucune restitution de ce qu’ils ont perdu contre eux, je ne puis
19
comprendre comme quoy dans la foiblesse où ils sont, ils en prétendent de
20
la France de qui ils doivent bien craindre plus de mal que de la Holande et
21
dont on peut dire avec fondement qu’au mesme jour qu’elle signera la paix,
22
elle leur donnera la plus grande partie de leurs Estatz qu’elle eût pu
23
facilement conquérir dans la continuation de la guerre, ce que je ne pense
24
pas pouvoir estre révocqué en doute par qui que ce soit à plus forte raison
25
devant espérer que par la paix ils pourront recouvrer quelque chose de ce
26
qu’ils ont perdu. Je ne vois pas le motif de l’aveuglement et pourquoy ils ne
27
courent point à cette paix qui est le seul moyen par lequel ils peuvent
28
arrester leur ruine entière.

29
Quoyque monsieur de Brienne ayt receu l’ordre pour répondre à vostre
30
dernière dépesche commune

39
nr. 176; es wurde beantwortet in nr. 183.
, je ne laisseray pas de vous dire que si le duc
31
de Bavières fait ses efforts pour grossir son armée, nous ne nous endormons
32
pas. Je sçay trop de quelle importance il est de soustenir les affaires
33
d’Allemagne et de fortifier les armées du Roy, en sorte qu’elles puissent
34
asseurer en ce pays-là les quartiers d’hiver pour y rien oublier de possible,
35
et vous pouvez croire, Monsieur, qu’outre les considérations du service du
36
Roy, celle de l’engagement de la personne de monsieur le duc d’Anguyen
37
qui y agit avec tant d’affection, est extrêmement fort auprès de moy pour

[p. 580] [scan. 628]


1
mettre toutes pièces en oeuvre, afin qu’il ne manque de rien. Anstrengungen
2
zur Verstärkung der Armee Enghiens; Erwartung der erfolgreichen Durchfüh-
3
rung
der Werbungen Bönninghausens.

4
Ce qui a esté répondu aux ambassadeurs de Bavières a esté fort à propos.
5
Vous devez estre asseuré qu’on ne tient sur cette matière autre discours au
6
nonce qui est icy, concluant tousjours qu’on ne fera pas grand estat des
7
paroles dudit duc, mais que si les effets y correspondent, les événemens de
8
la guerre, bons ou mauvais qu’ils puissent estre, ne changeront pas les
9
résolutions de Leurs Majestez à son esgard. Il y a grand sujet de se méfier
10
de ce prince que toutes ses actions ont fait paroistre jusqu’à cette heure rusé
11
et artificieux au dernier point. Mais comme il n’ayme rien tant que son
12
intérest particulier et comme il se rencontre en beaucoup de choses, où
13
nous trouvons encore le nostre, il se peut faire qu’en celles qui seront de
14
cette nature nous pourons faire fondement de ce qu’il nous promettra, non
15
pas tant pour la religion de sa promesse que parce que ce sera son avantage
16
de la tenir.

17
La conduite qu’on a pris avec les médiateurs faisant tousjours connoistre
18
qu’on ne veut que la paix ne peut estre meilleure. Asseurez-vous que cela
19
fait désirer à tel point une suspension d’armes comme le plus court moyen
20
pour sortir d’affaires, que je ne doute point qu’on n’y rencontre tous les
21
avantages qu’on y sçauroit désirer quand on y voudra entendre, faisant
22
semblant que la France sacrifie mesme ses intérestz, lorsqu’il s’agit de
23
donner quelque repos à la chrestienté et de fournir les moyens de la
24
garantir des malheurs, ausquels elle seroit exposée si l’on donnoit lieu au
25
Turc de profiter de la division de ces princes. Les médiateurs en ont une
26
envie extraordinaire et il ne faut pas douter de celle des Espagnols, non
27
seulement pour les raisons que je vous ay mandées autrefois, mais parce que
28
le pape les condamneroit le premier, s’ils n’y estoient disposez. C’est une
29
affaire très délicate, mais c’est assez de la voir en vos mains et en celles des
30
ministres si sages et si avisez que sont messieurs vos collègues pour en
31
espérer un bon succez quand les conjonctures ne permettront pas que l’on
32
en remporte un meilleur par la conclusion de la paix. Cependant on
33
n’oublie rien pour rendre tousjours nostre condition plus avantageuse, ce
34
qu’il semble que Dieu bénisse tousjours de plus en plus. Übergabe Bour-
35
bourgs

42
Am 9. August 1645 (vgl. S. 563 Anm. 11).
.

36
Sauf un meilleur avis, je croirois que quand vous résoudrez de vous ouvrir
37
aux médiateurs de quelque chose plus particulière qui concerne la paix ou
38
la suspension, vous devriez aussy en mesme temps la faire sçavoir confi-
39
demment aux ambassadeurs de Bavière, parce que leur maistre désirant à
40
quelque prix que ce soit un prompt acommodement, ils deviendront
41
eux-mesmes les médiateurs pour faire consentir nos ennemis à ce que nous

[p. 581] [scan. 629]


1
pourrons désirer pour y parvenir. Je sousmets pourtant ma pensée à ce qui
2
sera trouvé plus à propos sur les lieux.

3
Je vous adresse la copie d’un billet que le milord Germain

42
Henry Jermyn (gest. 1684), earl of St. Albans; er begleitete die englische Kgin. während ihres
43
Aufenthaltes in Frankreich ( DNB XXIX S. 342–344).
a escrit icy à
4
quelqu’un qui contient la proposition que vous verrez, dans laquelle je ne
5
vois pas bien clair et y soupçonne quelque artifice caché venant de nos
6
ennemis. Je vous prie de l’examiner avec messieurs d’Avaux et Servien et
7
m’en mander vos sentimens.

8
Monsieur de La Croisette que j’ay entretenu ce matin vous mandera tout ce
9
qu’on m’escrit de Venise et du costé de monsieur le prince d’Orange sur les
10
instances que j’y avois fait faire pour vostre service. Je suis marry de n’avoir
11
pas le mesme crédit auprès de la République que j’ay trouvé auprès dudit
12
prince pour l’engager à procurer auprès de Messieurs les Estats qu’ils en
13
donnassent l’ordre à leurs ministres. Je vous prie de croire que toutes les
14
fois qu’il s’agira de vostre contentement je rencontreray entièrement le
15
mien à m’y employer de toutes mes forces.

16
Songez un peu s’il vous plaist, Monsieur, par avance avec messieurs d’Avaux et
17
Servien, s’il seroit à propos dans la conclusion de la paix de résoudre une guerre
18
contre le Turc, en quoy il semble que le service de Dieu se rencontreroit et que
19
ce ne seroit pas une petite affaire de trouver un employ à tant de soldats que
20
malaisément on pouroit empescher dans l’oysiveté de la paix de ne causer
21
quelques remuemens. Je sçay que la France a plusieurs raisons pour s’engager
22
moins que les autres à cette guerre, mais comme les temps et les conjonctures
23
changent aussy peut-il y avoir présentement des motifs de prendre telle
24
résolution qu’en d’autres temps on auroit jugé préjudiciables. Après tout on ne
25
gastera rien à y bien songer.

26
J’ay si peu de loisir et tant d’occupation qu’il y a beaucoup de choses
27
ausquelles je ne puis vacquer comme il seroit à désirer. C’est pourquoy il
28
faut qu’on m’excuse, si je ne m’arreste pas à discourir comme je voudrois
29
sur certaines matières. J’en aurois une bien ample pour vous entretenir
30
longtemps, si je voulois vous dire en détail les peines que nous donne
31
Monsieur le Prince qui à son accoustumée s’emporte par de petites passions
32
à dire beaucoup de choses qui font du mal et que sa repentance et le
33
déplaisir qu’il en a après, ne peuvent pas bien remédier. Je n’ay jamais une
34
heure de repos, et ceux qui auroient plus d’intérest à me soulager me
35
donnent plus de peine, quoyqu’ils voyent que je ne songe à rien qu’à
36
l’avantage de l’Estat, à la gloire du Roy et à procurer des récompences à
37
ceux qui servent bien. Je vous ouvre mon coeur comme à un de mes
38
meilleurs amis, trouvant quelque soulagement dans l’asseurance que vous
39
me compatissez, voyant qu’en la posture où je suis il ne me tombe en
40
partage que des espines en un travail continuel.


41
Beilage [fehlt].

Dokumente