Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
312. Servien an Mazarin Münster 1644 Dezember 3
Münster 1644 Dezember 3
Ausfertigung: AE , CP All. 38 fol. 274–280 = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 31
fol. 287–290.
Auf nr. 290. Auswirkungen militärischer Erfolge auf die Verhandlungen. Aushebungen. Änderung
der Marschrichtung der hessen-kasselschen Armee. Bayerische Sondierungen in Paris; Informierung
der Schweden. Audienzersuchen Salamancas. Gerüchte über eine französische Heirat des Königs von
Spanien. Entsendung päpstlicher Legaten. Resolution auf nr. 292. Bitte um Weisung für eventuelle
Partikularverhandlungen mit den Kaiserlichen, über Abschluß eines Gesamtvertrages oder zweier
Separatverträge mit den Spaniern und dem Kaiser, und ob man nicht die Einhaltung des Vertrages
von Monzon fordern solle. Auseinandersetzungen mit d’Avaux.
Auf nr. 290; Genesung Mazarins. Nous ne sçaurions louer assez dignement
les soins continuelz que Vostre Eminence prend pour tenir l’armée de
Monsieur de Turenne en bon estat, l’expérience ayant desjà faict veoir
plusieurs fois qu’il n’y a que les heureux succès du Roy qui puissent faire
prendre aux ennemis une véritable résolution de conclurre la paix. Depuis
la prise de Philisbourg nous avons veu changer toutes les volontéz de deçà
aussy bien que la face des affaires en ce pays là, ce qui nous faict juger que
la méthode la plus asseurée pour réussir heureusement dans la négotiation
est de continuer vigoureusement la guerre, |:principalement en Allemagne
et en Espagne:|. Sy Vostre Eminence juge que pour fortiffier l’armée de
deçà il faille faire levée d’estrangers cette année comme nous luy en avons
veu aultres fois la résolution, il y en a quelques uns qui se présentent et qui
pressent pour sçavoir sy l’on acceptera leur service. Bitte um entsprechende
Weisungen. Die hessen-kasselsche Armee hat ihre Marschrichtung geändert und wird
sich offensichtlich nicht mit Turenne vereinigen.
Vostre Eminence nous a voulu rendre bien glorieux en comparant la res-
ponce que nous avons faicte faire à |:Monsieur de Bavières par Monsieur
le Nonce
Vgl. dazu [ nr. 274. ]
par un[e] autre voye. Il ne nous sçauroit jamais ariver plus de bonheur ny
plus de gloire que quand nous rencontrons ses sentimens et que nous avons
le bien d’exécuter ses ordres à son gré.
Sy j’ozois prendre la liberté de dire seul mon sentiment à Vostre Eminence
sur le |:désir qu’a Monsieur le Duc de Bavières d’envoyer à la Cour un
homme de sa part:|, je n’estimerois pas qu’il y eust beaucoup d’inconvénient
de le luy permettre, pourveu qu’on donne advis de son arivée à |:l’ Ambassa-
deur de Suède :| et qu’on luy communicque les propositions qu’il fera. Je
n’ay pas remarqué que ceux de deçà se soient formaliséz lorsqu’ilz ont creu,
comme le bruict en estoit grand par tout Paris, |:qu’il y avoit un homme de
la part dudict Duc:|. Néantmoins, il est certain que sy on demande leur
consentement avant que cela soit faict, ilz ne le donneront pas et respondront
sans doubte qu’ilz n’ont point d’ordre pour cela et qu’il fault qu’ilz en
escrivent |:en Suède, qui seroit un délay de six mois pendant lesquelz:| on
perdroit l’occasion d’entendre peult estre |:quelque ouverture pour la paix
ou la trêfve qui ne desplairoit pas au Roy:|. Il semble qu’en nous chargeant
de temps en temps de leur donner part et de les informer de |:tout ce qui
sera proposé, ilz ne sçauroient avoir juste subject de s’en plaindre:|. En tout
cas, on pourra les satisfaire |:en faisant retirer cet envoyé lorsque son séjour
commencera de leur donner trop d’ombrage:|. J’advoue, Monseigneur, que
j’ay tous les jours de nouveaux subjetz d’admirer la prudence et grande
conduicte de Vostre Eminence, et que pour moy j’aurois peult estre esté
assez inconsidéré sy on m’avoit faict l’honneur de m’en demander mon advis
|:pour permettre au Bavarois de venir et pour escouter en passant Miguel
Salamanca:|, dans la croyance que j’aurois eue que noz alliéz seroient trop
délicatz sy parmy tant de divers subjetz qu’ilz ont d’estre asseuréz de la
sincérité de la Reyne et de celle de Messieurs ses ministres, ilz prenoient
jalousie d’une simple audience donnée à un homme qui passe et qui n’auroit
point eu d’aultre suite et laquelle |:néantmoings auroit pû donner quelque
lumière du desseing de nos ennemis et des conditions soubz lesquelles ilz
sont disposéz à sortir d’affaires:|. Messieurs les Médiateurs ont esté advertiz
par leurs correspondans de la religion que Vostre Eminence a eue pour ne
conférer point avec Salamanca. Ilz n’ont point eu besoin d’aultre raison
pour convaincre la suposition de |:Saavedra:|, laquelle très certainement
n’avoit faict aulcune impression dans leur esprit, non plus que beaucoup
d’aultres discours extravagants qu’il a accoustumé de faire.
Nous n’avons pas esté surpris icy des bruictz que les |:Espagnolz y ont
faict courir aussi bien qu’à Paris du mariage de leur maistre avec Made-
moiselle . Saavedra eut l’audace:| il y a quelques jours d’en faire luy mesme
le discours à un des miens qui l’estoit allé visiter. Je fus assez heureux pour
remarquer le |:pernicieux but de cette proposition:|, et ce que j’en escrivis
à l’heure mesme à |:mon nepveu de Lionne
Vgl. [ nr. 305. ]
Eminence:| luy fera cognoistre qu’en mon particulier j’ay respondu à ce
discours comme je debvois.
Il ne se peult rien adjouster à la prudence et dextérité avec laquelle |: Mon-
sieur le Cardinal Bichi s’est conduict lorsqu’on luy a proposé l’envoy des
Légatz:|. Il seroit à souhaitter que chacun eust parlé d’abord de cette affaire
avec la mesme accortise et retenue. |:Monsieur le Nonce en a desjà sceu le
particulier et l’a approuvé avec des sentimens d’obligation:|. Je n’ importu-
neray pas Vostre Eminence sur cette matière, parce que nous en avons
escript très amplement par nostre dépesche précédente .
Il ne nous reste qu’à sçavoir ses intentions sur les premières propositions
que nous avons dessein de faire et dont nous avons faict le discours à Vostre
Eminence par nostre dépesche du 12 e du mois passé . Nous attendrons avec
impatience la résolution qu’il aura pleu à la Reyne de prendre sur ce subjet
et aurions un extrême regret que cette dépesche eust esté perdue.
Cependant Monseigneur, voyant que dans les propositions |:que Monsieur
le Duc de Bavière a faict faire par Monsieur le Marquis de Narmoustier ,
il donne espérance de faire traicter l’Empereur sans les Espagnolz s’ilz se
rendent difficiles:|, nous ne sçavons pas sy Vostre Eminence approuveroit
que nous entendissions à cette proposition en cas que |:ceux qui viendront
icy de la part dudict Duc eussent charge de nous les faire:|. Il y a bien quel-
que apparence que |:les Impériaux ne s’en esloigneroient pas et que mesme
les Estatz de l’Empire y pourroient forcer l’Empereur:|. Mais nous n’avons
pas veu que jusques icy |:en France on ayt pû faire un fondement asseuré
sur cette séparation, et nos instructions:| ne nous donnent point de pouvoir
pour cela.
Il y a un autre poinct qui nous faict peine quand |:mesme on traitteroit avec
les Impériaux et Espagnolz en mesme temps:|, qui est de sçavoir sy on fera
|:un traicté séparé avec chacun d’eux ou si on n’en fera qu’un seul avec
tous les deux ensemble:|. Il est bien nécessaire qu’on y prenne résolution
affin que nous puissions aussy prendre de longue main voz visées pour
choisir la voye des deux qui nous sera ordonnée et y faire pancher les affaires
s’il est possible. Il y a des raisons de part et d’aultre, mais pour mon parti-
culier , sauf à suivre un meilleur advis, j’inclinerois plus et treuverois plus
advantageux pour diverses raisons |:de faire deux traictéz séparez:| en
mesme temps que |:de n’en faire qu’un seul:|, parce qu’un des principaux
articles que nous aurons à demander |:pour l’assistance des Princes d’ Alle-
magne sera qu’il ne soit pas permis cy après à l’Empereur d’employer les
forces de l’Empire contre la France quand:| elle aura des différendz avec
|:l’Espagne ou avec quelques autres de ses voisins:|. Or est il que cette
demande ne paroistroit pas si raisonnable |:si nous ne faisions qu’un mesme
traicté avec les Impériaux et Espagnolz:|, parce que de cette sorte ilz
demeureroient engagéz à |:reprendre les armes tous deux en mesmes temps:|
pour toutes les |:contraventions qui arriveront à ce traicté:|.
Le troisiesme doubte où nous sommes est sy en mettant sur le tappis les
affaires de |:Italie:|, nous ne demanderons pas |:l’observation du traicté de
Monçon
|:Grisons ayent abandonné l’alliance de la France:| depuis ce temps là, les
deux Roys s’estans obligéz par ce traicté de:| faire observer ponctuellement
ce qui a esté accordé entre eux, |:nous avons droict:| d’en faire la demande
qui sera très agréable |:au Pape et fort advantageuse au Roy pour l’intérest
de la Religion, dont les Espagnolz:| ne se sont guères souciéz depuis qu’ilz
ont esté seulz maistres en ce pays là. Ilz ont eu si grand peur qu’on ne leur
en fist honte qu’ilz ont faict |:retirer d’icy deux Capucins:| qui estoient venuz
pour se plaindre d’avoir esté |:chasséz de leur couvent de la Valteline
depuis que les armes françoises s’en sont retirées:|, confessant haultement
qu’ilz avoient receu beaucoup plus de protection du |:général des armes de
France quoyque Huguenot:| que des ministres espagnolz qui font tant les
Catholicques.
Je croyois, Monseigneur, que cette dépesche seroit faicte en commun à
Vostre Eminence. Elle verra les raisons qui l’ont empesché dans les mémoires
que j’envoye
Vgl. die Beilagen zu [ nr. 311. ]
contestations avec Monsieur d’Avaux, puisqu’il en a fallu avoir une nouvelle
pour faire mettre dans la lettre circulaire “Sacra Maiestas Christianissima”,
quoyqu’il nous ayt esté ordonné par la Reyne. Je suplie très humblement
Vostre Eminence de se faire présenter les deux billetz qui ont esté escripts
pour cela
Es müßte sich um Kopien der als Beilagen 8–11 zu nr. 310 von d’Avaux übersandten Stücke han-
deln ; als Beilage zu [ nr. 311 ] nicht ermittelt. Eines der betreffenden Schreiben unten als Beilage 2.
m’ont peu permettre de faire plus que ce que j’ay faict, non seulement je ne
demande point la protection de Vostre Eminence, mais je la suplie très
humblement de me faire chastier.