Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
340. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 Dezember 27
Paris 1644 Dezember 27
Kritik an der Proposition vom 4. Dezember. Ausarbeitung einer neuen Proposition in Paris.
Spanische Proposition. Weisung, künftig mündlich zu verhandeln. Kaiserliche Proposition. Freilas-
sung des Kurfürsten von Trier. Weisung zu besserer Zusammenarbeit mit den schwedischen Gesandten.
Zur Forderung nach Anwesenheit der Reichsstände bei den Friedensverhandlungen. Zurückweisung
von Gerüchten über spanisch-französische Sonderverhandlungen. Friedensbereitschaft des Kurfürsten
von Bayern. Restitution der in der Pfalz besetzten Plätze verweigert. Auseinandersetzungen zwischen
d’Avaux und Servien.
Zunächst Stellungnahme zu den Mängeln der Propositionen: Le premier est très
essentiel en l’introduction nouvelle à laquelle vous avez consenty de traitter
par escrit qu’on sçavoit bien debvoir estre affectée par nos parties, d’autant
qu’il falloit que vous tombassiez en l’un de ces deux inconvénients ou de
paroistre desraisonnables en demandant beaucoup pour nous et pour nos
alliéz, ou les oubliant les mesconter. Et c’est à l’une ou l’autre de ces choses
que vizent les Espagnolz, lesquelz auroient beaucoup gaigné si l’oubly d’y
faire mention des alliéz les desgoustoit, ou que pour demander diverses
conditions avantageuses, nostre procédé offensoit le publiq envers lequel il
nous importe de nous justiffier.
|:Quant aux Espagnolz:|, ilz ne sont point touchéz de ces appréhensions.
Ilz déclarent n’avoir point |:d’alliéz, et en demandant la restitution de ce
que nous avons conquis sur eux, cella ne peut offenser que cette Couronne.
Car pour les Princes qui en souhaittent la prospérité, ilz ne se tiendront pas
offenséz de cette demande, ny peut estre ne trouveroient pas à redire que
nous fussions privéz des avantages de noz conquestes si le fruict de nostre
perte estoit l’establissement de leur repos.
Vostre proposition contient deux chefz, le premier que touts les Princes de
l’Empire soient convoquéz et assembléz à Munster et à Osnaburg, desquels
l’intervention est absolument nécessaire pour asseurer la paix, et le second
que l’Electeur de Trèves soit mis en liberté et ses Estatz luy soient restituéz,
ce que vous demandez avec tant de chaleur que vous adjoustez:| que jusques
à ce que ce poinct ayt esté consenty et exécuté, vous ne pouvez travailler
à en examiner ou proposer aucun autre.
|:En cecy vous avez outrepassé vos ordres. Il est bien vray qu’en la cin-
quième section de vostre instruction:| la liberté de cet Electeur vous est
recommandée, et les raisons de le désirer et qui vous la doibvent faire obtenir
y sont si puissamment desduictes qu’il n’y a pas lieu de craindre qu’on le
refuse. Pourtant, |:comme il a esté préveu qu’il n’y a point de raison contre
sa volonté, on s’est contenté de vous ordonner de presser sa liberté et non
de dire que le refus vous obligeroit à rompre le congrès, de manière que
vous vous estes advancés au delà de ce qu’elle vous prescript, mesme pour
y avoir adj ousté le réintégrant dedans ses Estatz dont il n’est point parlé et
qui doibt estre une des conditions de la paix.
Les Espagnolz ont bien respondu et les Médiateurs en sont persuadéz, ce
qu’estant escrit par eux à leurs maistres leur donnera mauvaise impression
de nostre inclination à la paix, et dès l’ouverture de la conférence nous avons
autant perdu que noz ennemis ont gaigné.
Pour esviter qu’ilz ne s’en aperçoivent et qu’ilz ne s’en advantagent, nous
avons pris résolution de faire une autre proposition telle que nous la vous
envoions
néz . Mais à la fin ilz changeront de langage, puisqu’on soustiendra ce que
vous avez faict en l’adoucissant pourtant, et en les imitant on formera des
demandes aussy excessives que les leurs, ce qui sera esnoncé en des termes
si délicatz que le public aura sujet de leur imputer et de blasmer leur propo-
sition qui se trouvera refusée par la nostre.
Ilz ont trop de vanité et trop de bonne opinion de leurs affaires. Ilz insinuent
qu’ilz consentent à la paix et se contentent de ce qui leur appartenoit avant
la rupture pource que Sa Majesté n’a point de part à cet accident, d’où il
faut conclure qu’ilz veullent persuader au monde que si le feu Roy vivoit,
ilz luy demanderoient des sommes excessives ou des provinces entières pour
les fraiz de la guerre:|. Bien loing de leur compte, nous ne croyons pas avoir
suffisamment de quoy demeurer satisfaictz, soit pour les mesmes fraiz qu’en
compensation de ce qu’ilz nous détiennent et qu’ilz n’ont conquis que dans
des guerres injustes, ayant entrepris celle d’à présent dans la pensée de s’y
accroistre comme ilz avoient fait aux précédentes. Mais la justice de Dieu
les a confondus, et les armes victorieuses de Leurs Majestéz leur ont appris
que la France est un Royaume assez puissant pour se conserver en son entier,
déffendre ses alliéz et pour estendre ses bornes. Il faudra voir ce qu’ilz res-
pondront à nostre proposition, mais il seroit à désirer que ce fust la dernière
qui fust baillée par escrit et que, comme il a de tout tempz esté prattiqué, les
commissaires des parties intéressées confiassent leurs intentions aux Média-
teurs , et qu’en ayant pris bonne information faisant des nottes pour le
soulagement de leur mémoire, en fissent les ouvertures à la partie, receussent
la response et s’entremettans de combattre ceux qu’ilz trouveroient plus
esloignéz de la raison, essayassent de les faire approcher et les ayant fait
convenir, pour lors rédigeassent par escrit ce qui auroit esté concerté, le
fissent revoir aux uns et aux autres, et s’y estants soubmis, on fist paraffer
l’article lequel demeureroit accordé si le demeurant du traitté venoit à se
conclurre.
Il est de vostre adresse de restablir cette manière d’agir. Vous en voyez les
conséquences, et c’est le seul Abbé Scalia qui a donné ouverture lorsqu’il
estoit en Espagne d’introduire cette manière de négotier, jugeant qu’elle
seroit autant advantageuse à l’Espagne que préjudiciable à la France. L’ Am-
bassadeur de la République de Venize qui réside en cette Cour m’a voulu
persuader que c’estoit la seule voye praticable, et soit par adresse ou que la
vérité se trouvast telle, il m’a juré qu’il estoit obligé de s’en ouvrir, ayant
remarqué en quelques discours qu’il avoit eus avec Son Eminence qu’il
désapprouvoit cette forme et avoit esté surpris de ce qu’elle avoit esté
introduitte.
Il vous plairra de remarquer la proposition des Impériaux et comme ilz font
parade du traitté de Ratisbonne et ne pas oublier que celuy de Quérasque
qui est postérieur |:n’en faict mention que pour le destruire. Ce fut une
adresse de Monsieur le Cardinal Mazarin:| qui persuada au Général Galas
qu’il conservoit les advantages de son maistre en ce qu’il estoit continuelle-
ment fait mention d’un traitté duquel il demandoit l’exécution, |:et en cha-
que article il en destruisit la force et la vigueur:|.
De peur que vous ne m’accusiez de n’avoir pas bien leu la proposition des
Espagnolz, puisque j’ay cy devant mis en fait qu’ilz n’ont point d’alliéz et
qu’ilz demandent le restablissement du Duc de Lorraine en ses Estatz comme
tel, je suis obligé de vous faire souvenir de ce qu’ilz vous ont dit quand il
estoit question de dresser les pouvoirs , et que ce changement d’intention
ne change en rien leur project en ce qu’ils demandent un réintégrande, ce
qui est tousjours bien receu, |:et que nous sommes forcéz d’y parer d’une
négative qui est tousjours sinistrement interprétée, et par ceux à qui la
restitution du spolié duit et à celuy qui est neutre:|. Et pour ce qui regarde
ledit Duc, je n’ay qu’à vous remettre à voz instructions .
J’ay remarqué en voz dépesches
Vgl. [ nr. 320 S. 737. ]
jugement de la personne et de la cause de l’Electeur de Trèves au Pape, que
par jugement déffinitif il avoit esté absoudz, tant pour n’avoir point commis
de crime faisant alliance avec la France parce que c’est un droict acquis aux
Electeurs, que pour ne s’y estre engagé que lorsque l’Empereur estoit
impuissant de le guarentir de l’invasion des Suédois, et qu’au moyen de
cette alliance il avoit préservé ses Estatz et la Religion de la dernière ruine
et désolation, et pour de certaines considérations estant demeuré en arrest,
ç’a esté entre les mains du Nonce. Ainsy, outre le droict acquis audict
Archevesque en vertu dudit jugement, |:nous sommes obligéz de presser
le Pape de l’en faire jouir:|, et nous ne manquerons pas de nous y employer,
et au lieu que ce qui a esté accordé en sa faveur par un acte séparé diminue
la force de vostre argument, il conclud à son advantage. C’eust esté une
chose extrordinaire qu’un docteur de profession et d’estude, nourry dans la
lecture des loix impérialles en eust voulu nier la force, que si par d’autres
raisons, c’est à dire si par un ordre secret il a commandement d’en éluder
les conséquences, il est tombé en bonne main. Et le Nonce se trouvant
intéressé en la liberté dudit Electeur, soit à cause de la sentence rendue à son
proffit de l’auctorité du Saint Siège que pour estre en droict ou du moins
en prétention confirmée par l’usage et dont l’exemple est receu en la per-
sonne dudit Electeur de cognoistre seul et à l’exclusion de tous juges
séculiers des courses criminelles des Evesques, |:il se joindra à vous, Mes-
sieurs , pour demander l’exécution du dernier jugement, et la liberté du
prisonnier mesme pourra remonstrer aux commissaires impériaux que ce
qui sera proposé de sa part et soubz ses ordres soit par l’Evesque d’Osnaburg
comme député du Collège électoral ou par des exprès qui comparoistront
en l’assemblée, il y aura tousjours juste sujet de réclamer contre:|, au lieu
que sa liberté luy estant octroyée et en estant en jouissance, tout ce qu’il
fera se trouvera valide et bien fort. Et il importe partant au public, à la
dignité électorale et plus à l’auctorité du Saint Siège que ledit Prince ayt la
liberté non de droict ou de parole, mais d’effect; ce que vous poursuivrez
et appuyerez de voz vives instances, |:retranchant toutesfois ainsy qu’il vous
est mandé la condition adjoustée à vostre escrit, laquelle selon le propre
jugement des alliez pugnat in subiecto, destournant au lieu de convier:| les
Princes de l’Empire de députer aux assemblées.
Il a aussy esté remarqué que la communication que vous avez eue |:avec les
Suédois a esté trop légère, et la manière dont ilz ont parlé d’une affaire que
vous aviez tant à cœur a donné lieu de soupçonner qu’ilz ne sont pas
contens. Et comme il est à craindre qu’on essaye de les désunir d’avec nous
et qu’il est bien certain qu’on ne nous désunira pas d’avec eux, on estime
que vous debvez leur communiquer toutes les propositions que vous voulez
faire affin de les obliger au réciproque, les consulter avec eux et n’en point
déterminer que de leur consentement:|.
Voz dépesches ont fait voir que vous avez eu peine de convenir de vostre
proposition, non à la première partie sur laquelle il eschet de faire des
réflections pour respondre au contenu de la lettre escritte par l’un de vous
Messieurs à Sa Majesté , à quoy je satisferay après vous avoir dit sur l’autre
partie qu’il est estrange qu’ayant convenu de faire la demande de la déli-
vrance de l’Electeur de Trèves, |:l’un a désiré qu’il fust adjousté celle de
ses Estatz, qui implique avec soy que nous le ferons aussy de nostre part,
ce que remonstré aussy par l’autre n’a pas sceu desmouvoir son collègue
de s’y affermir, lequel jugeant que c’estoit trop s’advancer en adjoustant
qu’il ne seroit passé outre jusques à ce que vous eussiez eu satisfaction sur
cette demande, croid y avoir apporté un témperament rescrivant et pressant
de nouveau pour la liberté de sa personne:|. Sur ce particulier il vous plairra
de faire réflection sur ce qui a esté escrit, et veoir si vous en pouvez tirer
cette conséquence que sa personne estant rendue libre |:sans qu’il soit satis-
fait à la restitution de ses Estatz, que vous pouvez continuer à travailler et
à négotier:|. La proposition que nous vous envoyons couvrira cela et satis-
fera à touttes les autres choses. C’est assez d’en avoir parlé.
Mais l’autre partie de la mesme proposition contre laquelle voz parties se
sont rescriées, mérite une discussion exacte et ce qui a esté dit par eux qu’il
en soit fait une notte pour en tempz et lieu s’en prévaloir, ainsy que je
feray. La fin est d’asseurer la paix, le moyen d’engager tous les Princes à la
guarentir |:soit par la voie d’une ligue ou par telle:| autre meilleure qu’on
pourra trouver. Et pour y parvenir unanimement |:avec les Suédois, aux-
quelz la ligue:| selon que vous nous l’avez mandé |:desplaist:|, vous avez
jugé qu’il estoit nécessaire de faire que tous les Princes et membres de
l’Empire comparussent aux assemblées, affin qu’ilz y desbatissent leurs inté-
restz , qu’ilz y sousmissent leurs droictz et qu’ilz s’engageassent à la guarentie
du traitté. |:Contre cela est proposé le déffaut de pouvoir qui ne réside qu’aux
dièttes impérialles convoquées par les formes de l’Empire et le peu de raison
qu’il y a de voulloir establir la validité ou invalidité du traitté sur la com-
parution ou refus de le faire des Princes et membres de l’Empire:|.
Sur l’une de ces questions, voicy la solution que vous y donnez, pource
que |:le docteur Volmar a faict effort pour monstrer que sans que lesdictz
Princes soient assembléz en diètte:|, que leurs résolutions n’emportent aucun
droict acquis et qu’ilz ne sont en celuy |:de rien establir ou déterminer, que
les dièttes ne peuvent estre convoquées que de l’auctorité de l’Empereur et
indiquées par l’Electeur de Mayence comme Chancellier de l’Empire, que
le droict de convocquer ne réside pas seulement à l’Empereur et à l’ Arche-
vesque , que les chefz des Cercles le peuvent:| et que si tous y avoient |:leurs
députéz, ce qui seroit conclu avec eux seroit d’autant de force que ce qui
l’auroit esté en une diètte. Et vous fortiffiez cette résolution de divers
exemples des assemblées des Cercles et de plusieurs autres faittes en divers
lieux par les Catholiques et les Protestans:|. Sur cela mesme il eschet de
faire de grandes réflections. |:Premièrement si vous estes asseuréz que les
Princes ou les Cercles députeront, secondement si sans leur intervention la
paix ne seroit pas validement establie, et en dernier lieu si nous sommes en
droit de les y contraindre:|.
Quant à ce dernier poinct, la liberté que nous leur persuadons dont ilz
doibvent user fait voir qu’ilz sont en celle de venir ou de s’en abstenir, et il
nous doibt suffire de leur en avoir acquis le moyen, puisque nous ne doub-
tons point qu’ilz n’en ayent le droict. Et après avoir fait ce qui a dépendu
de nous et leur avoir donné les conseilz que nous avons jugez estre pour
leur bien, |:nous sommes en droict de passer outre au traitté s’ilz tardent
à se rendre aux lieux concertez pour le conclure sans qu’ilz soient en celuy
de se plaindre de nostre procéddé:|, ou il faudroit establir cette maxime
que vous mesmes vous combattez que le déffaut de la comparution de l’un
d’iceux |:rendroit l’assemblée illicite et ce qui y seroit résolu de nul effect:|,
et cette dernière clause faisant solution à la seconde de mes propositions, il
faut passer à examiner la première.
Elle se doibt considérer en cette sorte selon vostre propre sentiment. Je parle
à celuy de vous, Messieurs, qui en avez donné l’ouverture |:que les Cercles
ont droict de convoquer et de résoudre sur des matières importantes. Il fau-
droit partant que vous examinassiez le droict qui leur est aquis; car il me
semble qu’il a ses limitations au faict des monnoyes et à de certaines affaires.
Que si cela est vray et que le droict:| de délibérer de la paix |:et de la guerre
généralle ne leur soit pas acquis, vous avouerez que leur présence est assez
inutille et pour celle des Princes chacun d’eux séparément, il vous a esté
remonstré qu’ilz y sont impuissantz de rien authoriser, à quoy vous n’avez
pas respondu. De sorte que leur intervention:| n’est pas du tout nécessaire.
|:Ce n’est pas pourtant qu’on ne la désire:| et qu’elle ne soit très utile pour
la fin qu’on s’en propose, |:les uns en qualité de parties, les autres pour
auctoriser ce qui sera conclu:|, et qu’on ne désire que vous continuiez à en
faire des instances, et d’autant plus que cela mesme est dans le sentiment
des Suédois. Mais l’on a jugé vous debvoir proposer ces doubtes, affin qu’ilz
vous donassent matière d’examiner ce qu’il faudra faire pour le bien de la
paix, laquelle estant la consommation et la fin de vostre travail doibt tous-
jours estre regardée.
|:Que si pour l’affermir une diètte est absolument nécessaire, vous serez en
droict de la demander:| lorsque le |:traitté sera conclu ou en terme de
l’estre:|. Et en tous cas, comme souvent l’on stipule |:que les traittéz seront
registréz èz Parlementz:|, ce qu’on n’a pas jusques à présent fait difficulté
d’accorder, vous pourrez aussy stipuler |:que le traitté sera omologué en
une diètte:| qui sera indiquée |:ad effectum, et en la mesme diètte la ligue
que vous avez charge de proposer, si tant est qu’elle ait esté résolue, y sera
semblablement omologuée, où le consentement que tous lesdictz Princes
auront donné au traitté:| et leur présence qui est la raison essentielle qui les
doibt faire désirer de se trouver en personne ou par députez à l’assemblée
vous facilitera les moyens de leur faire cognoistre l’advantage qui leur
revient.
On nous a faict sçavoir que les Espagnolz publient qu’ilz sont en traitté
avec nous, et heureusement pour faire descouvrir la faulceté de leur dire
ilz ont désigné que c’estoit Salamanca qui estoit le négotiant lequel debvoit
repasser par ce Royaume. Mais Sa Majesté luy ayant desnié le passeport qu’il
faisoit demander se trouve justiffiée. Ç’a esté par raison et par prudence et
longtempz avant que d’avoir eu cet advis qu’on a fait le refus dudit passe-
port
Vgl. dazu [ nr. 331. ]
On |:nous a adverti que le Duc de Bavières a escrit une lettre bien adroitte
à l’Electeur de Maience:|, luy faisant entendre l’estat déplorable de l’Empire
et qu’il ne peut estre guarenty, ny les Princes et membres d’iceluy, de leur
dernière ruine que par une bonne paix, adjoustant à son raisonnement l’estat
florissant des affaires de France avec laquelle il insinue qu’il seroit bon de
s’accommoder. |:Si vous pouvez en recouvrer la copie soit par le moien
du Nonce ou par quelque autre voie à quoy de mon costé je travailleray,
vous y verrez les intentions de ce Prince dont vous vous pourrez advantager.
Il craind l’affermissement de la trop grande puissance de la Maison d’ Aus-
triche et son aage beaucoup advancé, la jeunesse de ses enfans:|, que les
autres ne s’en prévalent |:s’il venoit à leur manquer. Et sans doute la pros-
périté de cette Couronne et qu’il ait de l’auctorité dans l’Allemagne luy
convient si absolument qu’il y contribuera quand il jugera le pouvoir faire
avec seureté:|. Cecy est un advis dont vous essayerez de proffiter.
Et affin qu’il n’eust pas subject de se plaindre, Sa Majesté |:a refusé au
Prince Palatin luy escrivant le titre d’Electeur, qu’il ne prist possession des
places du Bas Palatinat que nous avons conquises. Car bien que ledit Duc
n’y prétende aucun droit et seulement le Hault Palatinat, si est ce que ledit
Prince Palatin se trouvant spolié de l’un et de l’autre sera plus traittable et
se pouvoit disposer à se relascher:| de l’un pour recouvrir l’autre |:qu’on
dit estre offert par ledit Duc de Bavières à l’Empereur, moiennant qu’il soit
payé des sommes excessives qui luy sont deues qu’il offre d’augmenter si la
Haute Austriche luy est vandue:|. Vous sçavez que les partages de ceux de
cette Maison n’en sont point faitz, |:que l’Empereur ne sçauroit livrer
l’Austriche sans le consentement du Roy Catholique:|, de manière |:que s’il
s’y porte:|, il faut conclurre que leurs affaires sont au dernier poinct de la
misère.
J’ay jugé debvoir ajouster cet advertissement plustost à cette lettre qu’aux
autres que je me dispose de vous escrire
vous faire entendre à l’un et à l’autre le jugement qui aura esté fait et de voz
dernières dépesches et de voz divisions. Il seroit avantageux au bien du
service du Roy et à vostre gloire particullière qu’elles n’eussent jamais
commencé et que vous portants tous deux à suivre les ordres de la Court
qui vous ont esté envoyéz, vous vous y feussiez disposéz bien plus par effect
que voz parolles n’en avoient donné d’espérance.