Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
131. Lionne an Servien Paris 1644 Juni 4
Paris 1644 Juni 4
Eigenhändige Ausfertigung: AE , CP All. 29 fol. 187.
Brégy, den Überbringer dieses Briefes, empfehle ich als meinen Freund. Eingang
zweier Empfehlungsschreiben. PS: In zwei Tagen senden wir den im Auftrag
d’Avaux’ hier weilenden Edelmann, dem ich mir anvertrautes Geld mitgeben werde
fol. 183–186: Memorandum Lionnes für Servien, Ausfertigung = Druckvorlage.
Scharfer Tadel Mazarins über die allzu selbstbewußte Haltung der Gesandten gegenüber Anweisun-
gen . Nr. 115. Memorandum betreffend Kurialien. Stellung Chavignys am Hof. Eméry. Besetzung
der Missionen nach Polen und Siebenbürgen. Stellung Brégys in Münster. Rat Mazarins, ihn für sich
zu gewinnen. Croissy.
|:Monsieur le Cardinal m’envoya dernièrement quérir exprès pour me faire
un discours de plainctes contre vous aultres Messieurs dont:| vous ne debvés
pas |:vous mettre en peine en vostre particulier parce qu’il regarde plus la
conduicte de Monsieur d’Avaux que la vostre:|. Cependant afin que |:vous
ayez plus de moyen de prendre voz mesures là dessus, je ne vous desguiseray
pas un mot de tout ce qu’il me dict.
Messieurs les Plénipotentiaires dict il sont:| extrêmement |:diviséz entre
eux, mais:| je remarque que |:contre nous ilz s’accordent en toutes choses.
Ilz sont tous deux:| extrêmement |:dans ces vanitéz d’ambassades:|. Parce
qu’ilz |:sont tous deux fort habiles gens, ilz croyent que tous leurs sentimens
doibvent estre aultant d’oracles, mesprisent tout ce qui vient de nous:|.
Je remarque qu’ilz |:nous escrivent avec une certaine authorité de toutes
choses et ne se rendent jamais quelque tort qu’ilz ayent:|. Je vous prie de
|:escrire nettement à Monsieur Servien que je ne veux plus entrer en ces
sortes de contestations et que s’ilz continuent, on leur envoyera des ordres
secz sans s’amuser à raisonner avec eux sur les motifs des résolutions qu’on
prendra. Ilz n’ont qu’une affaire et j’en ay cent mil sur les bras qui:| ne me
permettent pas |:d’y donner le temps qui seroit nécessaire pour limer aultant
qu’eux mes dépesches:|. Vous sçavez quel |:soulagement je puis recevoir
de Monsieur de Brienne:|. Je voudrois bien |:pour le moins qu’ilz cogneus-
sent quand:| les choses qui |:sont escriptes viennent de luy ou de moy.
(Sur ce poinct je l’asseuray qu’il n’en debvoit pas estre en doubte:|.) Après
tout, |:adjousta il, avec un mot je puis faire révocquer Monsieur d’Avaux
et on ne faict que vétiller sur qui a tort qui ne l’a pas, et:| cependant |:ilz
nous escrivent comme si nous estions déppendans d’eux et non pas eux de
nous. Voylà la substance du discours auquel:| vous pouvés bien croire que
|:je ne demeuray pas sans répartie pour vous tirer du pair, ce que:| je vous
puis asseurer que |:j’eus le bonheur de faire. Et depuis cela voz mémoires
du 21 e du passé sont arivéz que j’ay leus au long à Son Eminence:| ce qui
a esté fort à propos, particulièrement |:en ce qu’il dict que Monsieur d’Avaux
veult censurer ceux qui ont droict de le corriger:|. Vous aurés veu ce que
j’ay eu l’honneur de vous escrire par un mémoire particulier touchant
|:l’Ambassadeur de Venize, les prétentions de Messieurs les Estatz pour leurs
Ambassadeurs et les traictemens des aultres
Vermutlich [ nr. 101. ]
à propos de |:vous conformer, c’est le plus mauvais office que vous ayez
pu rendre à vostre collègue s’il est demeuré dans ses premiers sentimens.
Monsieur de Chavigny n’est point assez bien pour donner aulcune jalousie,
ny assez mal pour estre mesprisé:|. Mon opinion est que |:il est comme il
demeurera durant tout ce gouvernement cy, la gratitude ne permet pas
qu’on l’abbandonne. Mais la cognoissance qu’on a de son esprit et de son
ambition démesurée:| ne souffriront pas |:qu’on l’eslève, tous les bruictz
de Paris qui viendront au contraire de cela:|, supposé qu’il n’arrive quelque
accident qu’on ne sçauroit prévoir, |:seront forgéz par ses amis ou ses
ennemis:|.
Quand je vous ay compté Monsieur de Noyers
François Sublet, seigneur de Noyers, baron de Dangu, um 1588–1645, war im April 1643 zur
Demission als Secrétaire d’Etat de la guerre gezwungen worden; es blieben ihm die Funktionen als
Intendant des bâtiments und Concierge de Fontainebleau. Im Oktober 1644 verwies ihn Mazarin
endgültig vom Hof. Vgl. O. A. Ranum , Richelieu and the Councillors S. 100–119 und L.
André , Michel Le Tellier S. 92f. und 100f.
c’est que |:Monsieur d’Héméry l’appréhende par dessus tous les aultres et
qu’il ne cesse de faire mille instances pour rentrer, mais jusqu’icy sans fruict
et mesme:| sans apparence.
J’ay entré extrêmement dans vos sentimens touchant |:le refus que vous
avez faict d’escrire à Monsieur d’Héméry:|. Il est juste auparavent |:qu’il
donne autre chose que des parolles:|; pour moy je ne |:m’y fie que de
bonne sorte:|, c’est à dire |:sans me commettre à rien et vivant avec civilité
pour ne l’avoir pas contraire aux occasions de mon advantage qui:| arrivent
tous les jours à une personne qui demeure à la Cour. |:Je n’ay pourtant
encore rien peu attrapper:|, peut estre |:serai je plus heureux avec le temps.
L’employ de Monsieur de Marsilly après que Monsieur de Brégy l’eut refusé
Vgl. [ nr. 128. ]
fut résolu en plein Conseil sur les lettres que leut Monsieur de Brienne avant
que j’eusse pu dire à Son Eminence ce qu’il vous avoit plu m’en mander
In [ nr. 109 ] nennt Servien in diesem Zusammenhang Marcilly-Croissy un mélancolique assez mal-
propre pour un employ de cette nature.
Je me suis contenté de le faire sçavoir à Son Eminence, |:mais cela n’a pu
changer la résolution, sur quoy:| je n’ay pas crû debvoir |:faire grand effort:|
parce que n’y ayant |:rien à faire en Pologne qu’un simple compliment de
condoléance:|, je n’ay pas crû que |:l’employ d’aller treuver le Ragotzki
fust proportionné à Monsieur de La Cour:|. Dans l’incertitude |:s’il voul-
droit l’accepter:| je n’ay pas estimé |:le devoir proposer, d’aultant plus que:|
je ne sçay si |:j’en serois venu à bout, et pensant le servir:| peut estre |:luy
aurois je nuy:|, parce que |:Monsieur de Chavigny que vous croyez qui
l’auroit servy l’auroit asseurément faict passer pour un homme entièrement
dans la caballe des Importans dont:| je vous puis dire |:la semence n’est
pas estaincte:|.
Il sera bien à propos |:d’advertir Monsieur de Montflaines qui est en
Polongne s’il a quelque ressentiment contre Monsieur de Croisy de ne le
pas tesmoigner:| dans l’occasion de son voyage, parce qu’il pourroit |:se
mettre le Roy sur les bras marchant par ordre de Sa Majesté:|.
J’escriray par le premier courrier |:audict Sieur de Montflaines qu’il me
donne les advis de ce qui se passe dans la Pologne et d’en escrire aultant
à Monsieur de Brienne:|, peut estre que par ce moyen avec le temps on
pourroit |:luy former là une espèce d’employ:|, à quoy |:les ordres et les
conseilz que vous luy donnerez de ce qu’il peult avoir à faire:| pour le
service du Roy |:pourront beaucoup contribuer.
Monsieur de Brégy:| comme |:jeune homme s’est laissé tellement emporter
à la vanité pour l’employ qu’il croid d’avoir, que ceux qui l’ont ouy parler
icy avant son départ qui ont adj ousté foy à ses parolles ne le peuvent prendre
que pour un troisiesme Plénipotentiaire. Il a persécuté Monsieur de Brienne
pour avoir coppie de voz instructions et moy de luy en donner de secrettes:|.
Enfin |:il se prend justement pour Monsieur de Chasteauneuf à la paix de
Vervins :|. J’ay préveu que |:dans ces prétentions il vous tomberoit d’abord
sur les bras et ay esté bien aise:| afin que vous puissiés |:vous conformer
aux sentimens qu’on a par deça:| sur ce suject |:de les sçavoir de la bouche
de Son Eminence. Je luy ay donc demandé comme quoy elle entendoit que
vous vescussiez avec ledict Sieur de Brégy et sy vous luy communicqueriez
indifféremment toutes choses:|. Son Eminence m’a respondu positivement
|:qu’il n’estoit pas nécessaire, que:| on vous |:l’envoyoit pour vous en
servir aux employz de confiance où vous auriez quelque chose à faire
négotier, que:| vous pourriés |:le traicter comme vous faictes Monsieur
de Saint Romain et les autres affectionnéz, et qu’il falloit que vous prissiez
soin de le gagner à vous:|.
J’ay pensé qu’un des meilleurs moyens pour cela c’est |:de luy donner
jalousie dudict Sieur de Saint Romain qui est créature de Monsieur d’Avaux
et qu’il veult faire employer en tout ce qui est de plus important. Il:| n’aura
pas grande peine à |:se persuader qu’on ne le peult sans luy faire tort et
s’attachera tout à faict à vous ainsy qu’il me l’a promis à son départ:|.
Je vous prie de |:ne rien tesmoigner mesme en confidence à Monsieur
d’Avaux de tout ce que je vous mande dudict Sieur de Brégy et de ce que
Son Eminence m’a dit sur son subjet:|, car il seroit |:assez malicieux pour
s’en servir à le gagner:|.
Depuis ma lettre escripte jusqu’icy, après avoir considéré |:l’importance de
la négotiation qu’il fault faire en Pologne dont vous recevrez les mémoires
par le courrier qu’on vous dépeschera la sepmaine prochaine :|, j’ay reparlé
à Son Eminence de ce que vous me mandiés |:de Monsieur de Croisy. Il a
esté tres fasché de ne l’avoir pas sceu dans le temps et m’a commandé
d’escrire à Monsieur de Brienne qu’il vous mande que cet employ ne luy:|
doibt estre |:donné qu’au cas que Monsieur de Brégy le refuse et m’a chargé
de vous escripre qu’il:| faudra que |:vous l’y disposiez comme le plus
important et le plus beau qu’il puisse jamais avoir:|.