Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
22. Servien an Mazarin Deventer 1644 April 1
Deventer 1644 April 1
Ausfertigung: AE , CP All. 37 fol. 19–22’ = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
CP Dan . 6 fol. 40–42’. Kopien: AE , CP All. 26 fol. 287–290’; AE , CP All. 32 fol. 80–84 =
Beilage zu nr. 21.
Folgen des schwedisch-dänischen Krieges für die Kriegsführung in Deutschland. Besprechung mit
einem dänischen Sekretär über die französische Vermittlung zwischen Dänemark und Schweden und
die Beendigung dieses Krieges. Interesse des Kaisers und Spaniens an dessen Fortsetzung; zu erwar-
tende Paßschwierigkeiten für La Thuillerie. Aufstellung einer Flotte für Schweden in Amsterdam.
Wenn der mir von Silfvercrona mitgeteilte Kriegsplan der Wahrheit entspricht, wird die Kriegs-
führung in Deutschland noch mehr gefährdet. Bitte um Stellungnahme zur Beilage; Vorschlag ver-
stärkter Aushebungen. Unterhalt der im Gang befindlichen Aushebungen.
Ce n’est pas sans très grande raison que Vostre Eminence est en inquiétude
de |:la guerre de Dannemark:| quelque oppinion qu’en ayent |:les Suédois
qui en:| parlent comme s’ilz |:la:| pouvoient continuer sans se divertir de
|:celle d’Allemagne:|. Il n’est pas malaisé de juger que leurs forces ne son[t]
pas suffisantes pour soustenir deux sy grandes affaires tout ensemble, quand
mesmes ilz seroient asseuréz que |:le Roy de Pologne
donneroient point d’assistance à leur ennemy. Aussytost que les |:voleries:|
qu’ilz font dans les nouveaux pays où ilz sont entréz cesseront, il est bien
à craindre que les |:Allemans:| qui sont dans leur armée et que |:le pillage:|
y a retenuz jusqu’icy ne vouldront pas la servir dans la continuation de
|:cette guerre:| qui déplaist à tous les |:Protestans et:| de laquelle personne
n’a encor eu subjet de se resjouir que |:les Impériaulx:|. Aussy ne laissent
ilz rien à faire pour profiter d’une sy favorable occasion qui leur donneroit
moyen sy elle duroit longtemps, de tenir |:le party protestant divisé et:| de
transporter |:hors de l’Allemagne le siège de la guerre:|. Quand l’on a faict
comprendre ces raisons aux ministres de Suède
Peter Spiring Silfvercrona, gest. 1652, ein gebürtiger Delfter, Finanzberater Gustav Adolfs und
Axel Oxenstiernas, vertrat 1637–1650 Schweden als Resident in Den Haag; vgl. SMK VII
S. 15f. Als weiterer schwedischer Vertreter käme de Geer in Frage; vgl. [ S. 43 Anm. 1. ]
Roy de Dannemark les:| avoit mis |:au désespoir:|, que les différens qu’ilz
avoient avec |:luy pour le commerce:| estoient capables de ruyner la Suède
et qu’à toute extrémité |:la chemise:| leur estoit plus |:proche que le pour-
poinct :|.
Je veis avant que partir de La Haye le secrétaire que |:le Roy de Danne-
mark :| a envoyé à Messieurs les Estatz
dans |:ce différend
Über ein gleiches Ersuchen an die Generalstaaten von schwedischer Seite vgl. Beilage 4a zu Nassau
und Volmar an Ferdinand III., Münster 1644 Februar 12, Druck: APW [ II A 1 nr. 182 S. 276f. ]
dont nous parlasmes ensemble, qu’il n’avoit point veu son maistre ny receu
de ses lettres depuis qu’il avoit peu sçavoir les bonnes intentions de la Reyne,
mais qu’il me pouvoit bien asseurer en termes généraux que |:le Roy et le
Royaume de Dannemark:| recevroient tout ce qui viendroit de la part de
Sa Majesté avec grand honneur, |:qu’à la vérité:| ayant esté surpris |:et
offensés par:| l’invasion de l’armée suédoise
pourroit les disposer à un accommodement avant qu’ilz eussent |:essayé
de se vanger:|.
Il me fit veoir ensuite une lettre qu’il disoit avoir receue de son maistre depuis
peu qu’il me traduisit du dannois assez confusément. Je remarquay un
endroict où il luy commandoit de mesnager qu’il ne fust pas exclus du
|:traicté général qui debvoit estre faict à Munster:|, mais comme je le
voulus presser de s’expliquer sur ce subjet, et que je luy respondis que
ce seroit un bon moyen d’accommoder tous les différens pourveu que son
maistre y envoyast ses Ambassadeurs avec un pouvoir suffisant pour traicter
de toutes choses, il demeura sur la retenue avec quelque espèce de peine,
comme s’il eust eu regret de s’estre descouvert sy avant.
A la vérité, Monseigneur, sy |:le Roy de Dannemark:| pouvoit estre per-
suadé de prendre cette résolution et qu’envoyant ses ministres à Munster
pour intervenir au traicte général il voulust leur donner charge de traicter
aussy des différens qu’il a présentement avec la Couronne de Suède, la voye
seroit peult estre plus courte pour les disposer les uns et les autres à un
prompt accommodement. Nous verrons estans à Munster ce qui se pourra,
tant pour faire réussir cet expédient s’il y a lieu que pour asseurer |:le passage
de Monsieur de La Thuillerye pour s’advancer sur:| les frontières de Danne-
marck ou de Suède, y ayant |:très grand subject de craindre que les Impéri-
aux et Espagnolz qui:| souhaittent pour leur intérest la durée de cette
nouvelle guerre et en craignent extrêmement la fin, |:ne veuillent pas per-
mettre le passage sur leurs terres à:| ceux qui sont envoyéz pour |:la faire
cesser. Cette craincte nous a empeschéz jusqu’icy de:| donner un advis
certain à |:Monsieur de La Tuillerie sur son départ:|, parce que nous
n’avons encor peu nous asseurer s’il pourra |:faire son voyage par terre:|
ou s’il sera obligé de prendre |:la mer pour aller droict en Dannemark:|.
Et encor prenant cette dernière |:voye, il:| ne sçauroit |:se mettre en chemin
que:| après en avoir conféré avec les ministres de la Couronne de Suède et
en estre |:demeuré d’accord avec eulx:|, parce que sans cela, estans |: poinc-
tilleux et mesfians au poinct qu’ilz le sont:|, ilz pourroient prendre subjet
de s’en offencer et cette négotiation au |:lieu de produire:| le bon effect
qu’on désire |:en causeroit peut estre un fort mauvais:|.
Il n’est pas malaisé de juger par les discours des ministres de Suède que cette
affaire de Dannemarc les touche beaucoup |:plus que celles d’Allemagne:|.
Ilz font faire un puissant armement de vaisseaux à Amstredam où j’ay veu
en passant le dernier envoyé de Suède qui en prend le soin. C’est un riche
marchand nommé Louis De Gere
stiernen
en guerre, et qu’il en feroit mettre à la mer la moytié dans quinze jours.
J’appris au mesme lieu qu’on avoit desjà mis deux fois en délibération dans
le Conseil de Holande sy on y devoit permettre un sy grand armement, ce
qui me faict croire que l’appréhention de quelque déffence luy fairoit faire
cette extraordinaire diligence. |:Le Rèsident de Suède qui:| est à la Haye
m’a dict |:en confidence:| que l’intention de |:Monsieur Torstenson:| n’ est-
oit pas |:d’attaquer l’isle de Finen comme:| il en faisoit le |:semblant,
mais:| de passer droict de |:Jutland en Zélande :|. Je ne sçay s’il est bien
informé des desseins de |:l’armée suédoise, mais si:| elle avoit celuy là, |:ce
seroit:| vraysemblablement pour tascher à prendre |:le chasteau de Cronem-
bourg qui domine le passage de Sund dont ilz seroient maistres absolus:|
par ce moyen, |:le Maréchal Horn:| ayant desjà |:pris Elsimbourg :|qui est
à |:l’opposite:|. Mais oultre que cette entreprise donneroit une très grande
jalousie à tous les |:voisins:| qui ne vouldroient pour rien du monde |:qu’un
passage si important à la navigation de:| tout le septentrion fust entre les
mains d’une nation belliqueuse et entreprenante comme |:la suédoise:|, il y
auroit très grand subjet d’appréhender que |:si leur armée s’estoit:| une fois
|:embarquée:| pour |:passer la mer:|, elle ne pourroit de |:longtemps et:|
peult estre |:jamais la repasser pour revenir en Allemagne:|. Sy l’on juge
à propos de faire quelque instance sur ce subjet à l’Ambassadeur de Suède
qui est à Paris
Hugo Grotius, 1583–1645, war 1634–1645 schwedischer Gesandter in Paris; SBH I S. 207f.;
NBG XXII Sp. 197–216; ADB IX S. 767–784; W. J. M. v. Eysinga , Hugo Grotius.
très humblement Vostre Eminence que |:le Résident qui m’en a donné
l’advis ne soit point allégué:|.
J’envoye à Vostre Eminence un mémoire qui m’a esté donné par |:Monsieur
de Crosik
à Munster les intentions de la Reyne sur ce qu’il contient. Je n’ozerois pas
dire mes sentimens à Vostre Eminence, mais il me semble que |:les Espagnolz
estant cette année tardifz à pourveoir à leurs affaires:| selon les apparences
et |:leur coustume seront fortz vers:| le mois d’aoust et la fin de la campagne,
de sorte que |:si l’on ne songe de bonne heure à réparer la diminution qui:|
sera arivée dans les armées du Roy pendant qu’elles auront |:agy, il seroit à
craindre qu’elles ne se trouvassent pas:| en estat de faire teste à l’ennemy
lorsqu’il aura assemblé toutes ses forces. C’est pourquoy j’estimerois qu’il
ne fauldroit pas obmettre de faire |:de nouvelles levées pour ce temps là:|
et principallement |:d’estrangers:| s’il est possible. Je demande pardon à
Vostre Eminence de la liberté que je prends, mais oultre la passion que j’ay
pour le service du Roy, je m’intéresse sy fort dans toutes les occasions qui
peuvent augmenter la gloire de Vostre Eminence que j’ayme mieux faillir
par l’excès de mon zèle que par une trop grande retenue. Vostre Eminence
aura desjà peu sçavoir que |:Monsieur Marsin
le pays |:de Liège :| pour |:les levées que:| il a ordre d’y faire, |:mais:|
certainement, lorsque |:ses troupes seront sur pied, si on ne pourvoit à leur
subsistance:| de bonne |:sorte, elles courront fortune de se dissiper:|.