Acta Pacis Westphalicae II B 3,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 1. Teil: 1645 - 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy, mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
71. Brienne an Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1646 Januar 20
Paris 1646 Januar 20
Kopien: AE , CP All. 63 fol. 170–173’ = Druckvorlage; AE , CP All. 75 fol. 126–128; Ass.
Nat. 272 fol. 59–61’. Druck: Mém. et Nég. I S. 95–101; Nég. secr. III S. 19–20; Gärtner
VII S. 578–584.
Erwartung näherer Informationen über die Erteilung der Replik. Bemühen um Zufriedenstellung
Colmars, Straßburgs und Hessen-Kassels. Nachrichten aus Rom. Unbefriedigendes Verhalten der
Venezianer. Unterstützung Venedigs und der Königin von England. Polnisch-schwedischer Kon-
flikt. Ansprüche und Beschwerden Mantuas. Kritik Oxenstiernas an den französischen Satisfak-
tionsforderungen im Reich; Aufhetzung der Protestanten gegen Frankreich.
Vostre lettre du 6 e du courant nous a appris que monsieur Oxenstiern avoit
esté vous trouver, et qu’il estoit retourné à Osnabrug aiant concerté ensemble
les responses que vous avez à donner aux propositions des Impériaux et pris
le jour pour la leur faire sçavoir, et nous faisant aussy espérer que par le sieur
de Préfontaine nous sçaurions ce qui se seroit passé. Vous jugez bien que nous
sommes en impatience de son arrivée puisqu’il est vray que ce que vous avez
fait se peut dire la première pierre du bastiment et celle sur laquelle les autres
seront appuiées. Pour faire qu’elle soit solidement mise, vous jugez avoir be-
soin de noz amis, et vous recommendez leurs intérestz. Je pourrois en un
besoin me dispenser de faire response à cet article de vostre lettre puisqu’il se
restraint à recommender ceux de Madame la Langrave et ceux de la ville de
Colmar, vous aiant souvent mandé avec quelle chaleur Sa Majesté embrassoit
ceux de cette Altesse, et par ma précédente vous aiant fait sçavoir que j’avois
escrit en conformité de ce que vous m’avez mandé à l’intendant et autres of-
ficiers que Sa Majesté tient dans l’Alsace pour favoriser ceux de la ville de
Colmar, desquelz je m’asseure que vous serez bientost remerciez, et aiant fait
sçavoir à monsieur Le Tellier la plainte de messieurs de Strasbourg je m’asseu-
re qu’il n’aura pas oublié d’en escrire à monsieur le mareschal de Turenne,
auquel aussy de mon costé j’ay fait sçavoir de quelle importence et de quelle
conséquence il est de les satisfaire, et de ceux-là aussy vous ne devez attendre
que des remerciemens que leur parole est sensée et rude en la conjoncture des
affaires et que vostre dextérité a esté très grande de la faire cesser. Si Mes-
sieurs les Estatz peuvent estre touchez des considérations publiques, si sur
eux les prières de Sa Majesté peuvent quelque chose, ne doutez point que
nous n’obtenions ce que désire Madame la Langrave, mais je crains tousjours
de la rudesse de leur naturel, et je ne serois pas sans appréhension si je n’es-
pérois que monsieur le prince d’Orange se mettra de nostre costé forceant son
sentiment pour plaire à Sa Majesté laquelle a commandé au sieur Brasset de
passer tous les offices qu’il jugera estre nécessaires pour avancer le juste
contentement de cette princesse à laquelle on reproche que ce n’est pas pour
s’en avantager qu’elle s’affermist à demander des quartiers dans l’Ostfrise,
mais pour moienner celuy de ses officiers qui tous s’y sont enrichis, et cella
mesme excite de l’envie contre eux. Man findet, sie könnte sich mit den Quar-
tieren im Kölner Gebiet begnügen. Ces objections ne sont pas sans réplique,
mais il est malaisé de persuader la souffrance à ceux qui en sentent les incom-
moditez et qui sont réduitz à vivre sur la bourse d’autruy. En finissant de vous
escrire je commenceray les despêches de Hollande et d’Allemagne, où je n’ou-
blieray rien de ce qui est à ma connoissance qui puisse aider à cette Altesse et
obliger monsieur de Turenne de faire desloger sans délay ses trouppes des
lieux qui appartiennent à la république de Strasbourg. Ma lettre seroit ache-
vée n’estoit que je vous dois information de ce qui se passe à Rome, où mon-
sieur le cardinal Grimaldi en une longue audience qu’il a eue du pape luy a
nettement fait entendre les justes doléances de Sa Majesté et bien adroitte-
ment répliqué sur ce que Sa Sainteté luy avoit pu dire. Je ne tiens pas les
affaires entièrement désespérées. Le pape de son mouvement est assez raison-
nable, mais il défère aux conseilz passionnez des ennemis des Barberins et
trouve dans son esprit des raisons pour soustenir ce que les autres luy inspi-
rent; mais il a esté forcé d’avouer que pour estre respecté dans la chrestienté la
confiance de cette couronne luy estoit absolument nécessaire. La haine qu’il
conserve contre les Barberins s’accroist par la convoitise, leurs richesses et
leurs establissemens luy sont tousjours présens et il ne conçoit pas pouvoir
agrandir sa maison que de leurs despouilles. Ainsy ce qu’il blasme en autruy il
le recherche pour soy. Sous prétexte d’appréhender les armes turquesques il
déclare de vouloir armer, mais il cherche le secret de l’estre sans despendre de
l’argent, ce qui est très difficile. Sa Majesté nonobstant les grandes nécessitez
de l’Estat ne laisse de secourir ses alliez, aucuns desquelz ne correspondent
pas à la franchise de celle qu’on devroist attendre d’eux. Ce sont les Vénitiens
lesquelz pour plaire au pape n’ozent faire hautement ce qu’ilz ont promis et
ce à quoy ilz sont tenus de leur foy et de leur honneur, que s’ilz n’empeschent
aux Barberins la jouissance des biens qu’ilz ont dans leur Estat ilz n’ozent
déclarer qu’ilz en sont en possession; on les presse de satisfaire à ce qu’ilz ont
accordé et cependant on ne laisse de les assister d’hommes, de vaisseaux et
d’argent. Et Sa Majesté a accordé à la reine d’Angleterre une somme très no-
table et la permission de faire des hommes affin de luy donner moien de sous-
tenir la fortune chéante du roy son mary et d’arriver au temps auquel tous les
princes estans en liberté puissent faire ce qu’ilz doivent pour réprimer un
attentat de cette nature et une subversion d’une puissante couronne. Il est
arrivé que celle de Dannemarck a cédé à celle de Suède une isle sur laquelle la
Pouloigne a des prétentions , et pour en conserver les droitz le roy de Pouloi-
gne y a envoié faire une protestation que le délaissement fait par les autres ne
luy pourroit nuire ny préjudicier dont les officiers de Suède offensez ont ar-
resté ses gens et les ont envoiez à Stocholm. Ce commencement auroit pu
donner lieu à une rupture entre eux, mais les Poulonnois pour accomplir ce
qu’ils nous ont promis d’observer fidèlement leur trêve
S. [nr. 60 Anm. 10] .
d’en faire des plaintes à monsieur l’ambassadeur de Brégi lequel en aura escrit
à monsieur de La Thuillerie, ainsy que je feray par cet ordinaire affin qu’il
essaye à y trouver quelque tempérament
Dies stellte sich als überflüssig heraus. Brienne an La Thuillerie, Paris 1646 Januar 20, Kopie:
AE , CP Holl. 35 fol. 151’–153’. Die Antwort La Thuilleries an Brienne (Helsingør 1646
Februar 21, Kopie: Ebenda fol. 166’–168) erklärt die ganze Affäre als aufgebauschte Baga-
telle, die längst erledigt sei, und bezieht sich auch auf die Nichterwähnung in Brégys Brief
(Brégy an La Thuillerie, Anglant(?) 1646 Januar 23, Kopie: Ebenda fol. 157’–159’).
le mariage de la reine de Pouloigne à la Suède qui évitera une rupture avec
Poloigne en un temps peu opportun sur l’espérance que les offices de la
France pourront luy moienner quelque satisfaction à laquelle ilz tendent pa 1
son seul respect. Comme je vous escrivois les ministres de madame de Man-
toue
jours, croyant que celuy d’entre eux qui est en cette cour et qui se prépare
pour vous aller trouver venoit pour me dire adieu, mais son discours m’a
appris qu’il fait résolution d’achever le mois en cette ville, et au commence-
ment du prochain se mettre en chemin. Le sujet de sa visite estoit pour me
faire entendre qu’aiant esté logé trois régimens dans le Montferrat ils avoient
ordre d’en demander la descharge et en toute extrémité quelque diminution.
Je leur ay respondu qu’il en seroit escrit et que l’on mettroit tousjours en
considération les instances de madame de Mantoue, de la part de laquelle ilz
m’ont remis un mémoire contenant ses raisons pour estre restablie ez biens
aliénez sans avoir esgard au traitté de Quérasque
Im Vertrag von Cherasco (s. [nr. 17 Anm. 5] ) hatte Mantua einen Teil Montferrats mit Trino
und Alba an Savoyen abtreten müssen.
réclamer. Je leur ay dit qu’il falloit songer à contenter Son Altesse, mais plus-
tost à confirmer qu’à annuller ledit traitté lequel avoit eu son accomplisse-
ment par la ratification qui en avoit esté faitte par l’Empereur, lequel estoit en
droit de partager son fief selon qu’il estoit trouvé utile et juste pour contenter
les prétentions de la maison de Savoie qui n’estoient pas nouvelles, aians leur
origine en un droit escheu à une princesse de la maison de Montferrat mariée
en la leur
Die Ansprüche Savoyens auf Montferrat gingen im letzten zurück auf Jolante (gest. 1342),
Tochter Theodor Paläologs von Montferrat. Sie heiratete 1330 Aimon von Savoyen
(1291–1343, 1329 Gf.). Für den Fall des Erlöschens der männlichen Linie in Montferrat sah
der Heiratsvertrag den Übergang auf Savoyen vor. Ansprüche ergaben sich auch aus der 1485
geschlossenen Ehe zwischen Blanka (gest. 1509), Tochter Mgf. Wilhelms VIII. von Montferrat
(gest. 1483), und Karl I. von Savoyen (1468–1490, Hg. 1482) ( Bombín Pérez S. 29f.).
puisqu’ilz sont chargez à balle pour deffendre leur prétention. Vous avez à
vous bien préparer, ce comte de Sanazar et son collègue font amas de raisons
pour vous combattre. Ce qui fasche ledit de Sanazar c’est qu’il n’a pas trouvé
jour d’insinuer de deçà qu’il y avoit lieu de mettre cette affaire en négotiation
ny que ce qui avoit esté consenti du temps du feu roy pust estre révoqué ou
mis en doute.
J’ay sceu de l’ambassadeur de Venize que monsieur Oxenstiern s’est déclaré
de trouver estranges les prétentions de la France dans l’Allemagne et qu’il
essaie de persuader qu’il est beaucoup deu à la Suède et rien du tout à la
France, et qu’il eschauffe les protestans pour eux et contre nous par l’intérest
de la religion, faisant comprendre à ceux-là que la France ne sçauroit jamai 1
abandonner les catholiques. Je luy ay respondu que je laissois à sa prudence
d’examiner cette proposition et d’y faire les réflexions qu’il convenoit, mais
que je luy pouvois asseurer que la France n’aura pas fait la guerre pour la
liberté des princes et la grandeur de la couronne de Suède sans avoir quelque
chose pour remboursement de ses fraiz et que grâces à Dieu elle estoit en estat
de donner et non pas de recevoir la loy.