Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
21. Servien an Brienne Deventer 1644 April 1
Deventer 1644 April 1
Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 75–79 = Druckvorlage; Eingang nach Dorsal fol. 79 A’:
1644 April 12. Kopien: AE , CP All. 26 fol. 294–299; AE , CP All. 37 fol. 23–27, nach
Aktenzusammenhang und Schrift Beilage zu nr. 22.
Nr. 3. Verzögerung der Anreise nach Münster wegen Krankheit. Bedenken gegen die in nr. 3 vor-
geschlagenen Kurialien für den Gesandten von Savoyen. Kurialien für die Gesandten der Vereinigten
Niederlande. Geringe Möglichkeit, Separatverhandlungen der Generalstaaten mit Spanien zu
verhindern. Verweigerung des Passes für La Thuillerie durch die Kaiserlichen zu erwarten. Ratifika-
tion der Verträge mit den Generalstaaten. Finanzielle und militärische Unterstützung Hessen-
Kassels. Venezianische Verhandlungen über Aushebungen in den Generalstaaten. Abschluß des
Friedens in Italien unsicher.
Habe nr. 3 hier erhalten, gelesen und an d’Avaux weitergeleitet. Ich hoffe, übermorgen
in Münster zu sein; meine Reise verzögerte sich wegen Krankheit, von der ich in-
zwischen genesen bin.
Je n’entreprendray pas de respondre seul à ce que vous avez eu agréable de
nous escrire. Je prendray seulement la liberté de vous demander par advance,
sy ce que vous nous mandez touchant l’Ambassadeur de Savoye est un ordre
de la Reyne ou simplement une permission, et sy le traictement que vous
nous marquez de luy faire en luy donnant de l’Excelence, qui est sans
exemple jusqu’icy, luy a esté promis à la Cour et accordé par Sa Majesté ou
s’il est seulement remis à nostre discrétion, parce qu’à vous dire la vérité,
nous aurons bien peine sans un commandement, auquel nous obéirons
aveuglement, de luy donner un tiltre qu’aulcun Ambassadeur de Savoye n’a
jamais receu de ceux de France, et sy j’oze vous dire mon foible advis, je ne
voy pas sur quel fondement ledict Ambassadeur peult appuyer sa prétention,
puisque la raison, les exemples et la pocession y résistent. Je ne voy pas non
plus pour quelles considérations il prétend à Munster des qualitéz qu’on ne
luy donnera point à Rome, puisque l’assemblée qui s’y doibt tenir est comme
un concile général convocqué pour affaires politicques et pour paciffier
l’Europe, où presque tous les potentats de la Chrestienté auront des députéz
et où sans doubte ce qui se fera pour les rangs et les honneurs servira de
règle à l’avenir partout ailleurs. Il sera un peu fascheux qu’en un lieu sy
célèbre on voye les ministres de la première Couronne et ceux du Duc de
Savoye se traicter avec esgallité. Après cela je ne sçay pas comment on
pourra refuser de faire la mesme chose aux autres endroictz, principalement
en faveur des Eslecteurs, ausquelz Messieurs les Ducz de Savoye n’ont jamais
disputé la préscéance et dont les ministres rompront tout commerce avec
nous, sy on ne les traicte de mesme que les aultres.
D’ailleurs, Monsieur, je présupose que la Reyne ne nous ordonne de nous
relascher en faveur des Ambassadeurs de Savoye qu’en cas que Messieurs
les Estatz se contentent du mesme traictement, mais sy ceux cy persistent
comme ilz nous l’ont tesmoigné jusqu’icy à vouloir la main droitte, laquelle
Sa Majesté ne juge pas à propos de leur accorder, et que par ce moyen le
différend continue avec eux, je ne croy pas que l’intention de Sa Majesté
soit que nous nous relaschions de gayeté de cœur en faveur de ceux de
Savoye, y ayant subjet de croire qu’elle n’a pris résolution de leur faire cette
nouvelle grâce que pour faire cesser les plaintes qu’ilz pourroient faire sy
on traictoit plus honorablement ceux de Messieurs les Estatz qu’eux. Après
tout, je ne croy pas, quand nous aurons donné de l’Excelence à l’Ambassa-
deur de Savoye, que ceux de l’Empereur et du Roy Catholicque ny mesme
celuy de Venize veuille[nt] suivre nostre exemple. J’espère, Monsieur, que
vous ne refuserez pas de nous esclaircir ponctuellement sur toutes ces diffi-
cultéz, affin que nous ne facions rien dont nous puissions estre blasméz et qui
ne soit conforme aux intentions de la Reyne. Cependant je ne vous cèleray
point qu’ayant receu la première visite de tous ces prétendans sans leur
donner de l’Excelence ny la main droicte, j’eusse creu moins préjudiciable
à la dignité du Roy de traicter avec eux d’affaires dans un lieu tiers comme
dans un cloistre, allans ou revenans de la messe, que de leur accorder la
moindre des choses qu’ilz prétendent, parce qu’en premier lieu il n’est pas
nouveau ny extraordinaire de choisir un lieu tiers pour s’assembler mesme
avec les inférieurs qu’on n’a pas tousjours droict de faire venir chez soy, et
qu’en second lieu cet expédient laissant la difficulté indécise conserve nostre
droict en son entier sans estre blessé, au lieu que l’aultre la décideroit en
partie contre nous, donne à nos parties aujourd’huy une chose qui leur
servira un jour de tiltre pour obtenir tout le reste, puisque les affaires ont
tellement changé de face qu’au lieu qu’aultres fois les inférieurs taschoient
d’acquérir la bienveillance des grands Roys par des submissions et des
respectz nouveaux, ilz prétendent aujourd’huy qu’on doibt achepter leur
amitié en se relaschant de ce qui est deu à la Majesté royalle. Néantmoins,
puisque ce n’a pas esté l’advis du Conseil, je n’ay garde de persister plus
long temps dans le mien que je suis obligé maintenant de condemner comme
erroné.
Quant aux Ambassadeurs de Messieurs les Estatz, nous les avons tousjours
recognuz plus attachez à prétendre la main droicte que l’Excelence, sy bien
qu’en leur accordant celle cy sans l’aultre, on ne vuidera pas le différend,
aussy n’y a-t-il personne comme je croy qui voulust proposer de leur donner
les deux, de sorte que la difficulté subsistant, je ne voy pas comment ilz se
pourront treuver aux assemblées qui se feront dans nos logis, puisqu’ilz ont
résolu de ne nous y veoir point sy nous ne leur donnons la main droicte.
Tout cela nous met dans un grand embarras et nous ostera beaucoup de la
communication que nous devrions avoir ensemble pour traicter nos affaires
conjoinctement. Je croy bien qu’ilz ne peuvent pas raisonnablement refuser
l’intervention d’un ministre du Roy que nous ferons treuver dans les
conférences qu’ilz auront avec les Espagnolz lorsque nous ne pourrons y
estre en personne, principallement leur accordant la mesme chose dans les
assemblées que nous ferons. Mais je croy, Monsieur, que vous jugerez bien
que cette précaution |:ne nous garentiroit pas:| entièrement |:de leur infidé-
lité s’ilz avoient résolu de la faire, puisqu’il ne leur manqueroit pas:| d’aultres
|:moiens secretz de traicter avec les ennemis à nostre insceu:|. C’est pour-
quoy nostre seureté doibt plustost procéder de la bonne foy avec laquelle
ilz exécuteront les traictéz et des intérestz d’Estat qui les y obligeront, que
de la présence de ceux que nous pourrons tenir parmy eux pour les empescher
de nous manquer de parolle. Nous ne lairrons pas néantmoins d’y veiller
tousjours comme il fauldra et pour cet effect de mesnager que la volonté de
la Reyne soit exécutée, pourveu que ces Messieurs ne s’aillent pas mettre
mal à propos dans l’esprit que la présence continuelle d’un ministre du Roy
à leurs conférences chocqueroit leur indéppendance pour laquelle ilz pren-
nent souvent des jalousies au delà de toute raison.
Vous verrez, Monsieur, ce que j’escrips à Son Eminence sur le voyage de
|:Monsieur de La Thuillerie :|. Nous sommes en très grande peine pour
pourveoir à sa seureté. |:Les Impériaux:|, à qui son employ ne sera pas
agréable, refuseront sans doubte |:leurs passeportz:|. D’estendre ceux qui
nous ont esté donnéz pour la négotiation de la paix à une autre personne et
à un autre employ, je ne sçay si l’on le pourroit faire avec l’entière seureté
de celuy qui s’en serviroit, ainsy je prévoy de la difficulté |:à son passage
par terre:|. Aussytost que nous serons rejoinctz, nous chercherons les moyens
de faciliter ce voyage qui est extrêmement nécessaire.
La diligence avec laquelle vous avez envoyé la ratiffication des deux traictéz
que nous avons faictz à La Haye, a esté un effect de très grande prudence
pour éviter comme vous remarquez très bien que Messieurs les Estatz ne
prennent pas de prétexte de refuser la leur jusques à ce qu’on ayt pris réso-
lution sur leurs propositions conforme à leur intention
Vgl. dazu [S. LIIff.]
Sie nehmen irrtümlich an, die Landgräfin ziehe 20 000 Reichstaler außerordentlicher
Subsidien einer militärischen Verstärkung vor. Sie benötigt beides ; aber es wäre
besser, wenn sie erfahrene deutsche Truppen erhielte als die, die jetzt im Gebiet von
Lüttich ausgehoben werden. Les recreues qu’elle fera pour cinquante ou soixante
dix mil richedalles ne renforceront pas ses troupes au poinct qu’elle eust
faict sy on luy eust donné une plus grande assistance avec laquelle elle eust
peu faire un corps d’armée considérable composé de vieilles troupes et
aguerries qui, tenans la campagne proche de nous et esloignant l’ennemy
du lieu de l’assamblée, nous eust donné moyen d’y |:traicter les affaires:|
avec |:plus d’advantage et de réputation:|. Je ne vous redirois pas ses
raisons, Monsieur, sy je ne les treuvois entièrement conformes aux intérestz
du Roy et sy je ne croyois qu’il nous seroit plus advantageux dans la con-
joncture présente et peult estre plus facile de faire |:un grand effort dans la
Vesfalie que:| vers le |:Hault Rhin:|.
Le secrétaire de Venize
Vermutlich Domenico Condulmer; vgl. [S. 11 Anm. 4.]
Nassau pour la levée de quatre mil hommes est encor à La Haye pour y
attendre l’effect du dernier voyage de Monsieur le Cardinal Bicchi à Venize
Vgl. dazu [S. 11 Anm. 1.]
la conduicte de Monsieur le Cardinal Barberin
Kardinalstaatssekretär Francesco Barberini; vgl. [S. 11 Anm. 2.]
de gens de doubter de ses bonnes intentions et par conséquent de la conclu-
sion de la paix d’Italie.