Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
192. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 Oktober 7
Münster 1647 Oktober 7
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 281–286 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All.
102 fol. 225–227’. Druck: NS IV, 166f.
Nach wie vor keine Gewißheit über die Verhandlungen der spanischen und niederländischen
Gesandten. Verhandlungen mit den Mediatoren: Zweifel an ernsthaftem spanischen Ver-
handlungswillen ; Lothringenfrage; französische Assistenz für Portugal; Verhandlungstaktik
Peñarandas; Beharren auf dem Verbot spanischer Assistenz für Herzog Karl von Lothringen.
Niederländisch-spanische Verhandlungen weit fortgeschritten; Meierei von ’s-Hertogenbosch
letzter strittiger Punkt; von den niederländischen Gesandten Berichterstattung in Den Haag
über die Verhandlungen geplant. Beschwerde über die Verhandlungsführung der Spanier bei
den Niederländern.
Sorgsame Pflege der wohlwollenden Haltung der Mediatoren. Lob d’Herbignys. Weisung
über mögliche Tauschprojekte (Grafschaft Artois, Aire, Saint-Omer, Kortrijk) und über die
Frage der Befestigungen in Katalonien erbeten.
Si nos despêches précédentes |:ont laissé en doute Leurs Majestez du ju-
gement qui se peut faire sur la conduite des plénipotentiaires d’Espagne et
des ambassadeurs de Messieurs les Estatz, celle-cy ne leur en donnera
guières plus d’esclaircissement:|.
Les Médiateurs nous aians fait raport de l’intention des premiers sur les
articles du traitté, nous voions assés de facilité dans les pointz qui sont de
peu de conséquence, et des difficultés sur tous ceux qui sont importans.
Il nous paroist néantmoins que ce qui est en différend se peut accorder si
nos parties veulent agir de bonne foy. Mais il y a lieu de douter et de
craindre que leur dessein ne soit d’entretenir le tapis, et de donner seule-
ment des apparences de vouloir la paix plustost que de la conclurre en
effect, d’autant qu’ils se réservent tousjours à se déclarer en des choses
capables de rompre quand on seroit d’accord sur tout le reste.
Dans une conférence que nous eusmes ces jours passés avec les Média-
teurs quand on v〈i〉nt à parler du fait de la Lorraine, ilz dirent que le
comte de Penneranda le remettoit à la fin du traitté, et adjoustèrent que
jamais les Espagnolz ne passeroient ce point en la sorte que nous le pré-
tendions ; qu’ilz ne pouvoient abandonner un prince qui sert actuellement
avec eux, et dont les trouppes faisoient une bonne partie de leurs forces,
en somme qu’ils craignoient si la France ne faisoit plus que ce qu’elle
avoit fait et offert que cette difficulté n’arrestast la négotiation.
Nous respondismes que lorsque nous traittions par l’interposition des
Holandois, l’on |:nous fit entendre que l’affaire de la Lorraine n’ empes-
cheroit point la paix:|; que la mesme chose nous aiant esté dite |:par les-
ditz Sieurs Médiateurs de la part des Impériaux, Leurs Majestez croyant
que ce poinct-là estoit arresté entièrement:|, par un excès de bonté avoient
fait une offre
Das letzte frz. Angebot war die Chigi am 19. Juli 1647 übergebene Proposition Pour l’ af-
faire du Duc Charles De Lorraine (s. [ nr. 64 Anm. 29 ] ); gemeint sein könnte auch der am 25.
Februar 1647 übersandte frz. Article pour le duc Charles de Lorraine [den Mediatoren
vermutlich praes. 1647 April 22 oder 23] (Text (it. ÜS): Siri IX, 213f; vgl. APW II B 5/1
nr. 144 Beilage 1, mit den handschriftlichen Überlieferungen).
déportemens passés luy avoient deu faire espérer, et que l’on prétendroit
en vain d’obliger Leurs Majestés à augmenter ce à quoy elles ne s’estoient
portées que par pure générosité.
Nous suppliasmes ensuitte Messieurs les Médiateurs de faire réflexion sur
la procédure captieuse de nos parties et de considérer |:que lorsqu’il estoit
question du Portugal:|, il nous avoit esté dit souvent |:que ce poinct-là une
fois ajusté tout le reste seroit facile:|. Que nous y avions admis un tem-
pérament si équitable que le comte de Penneranda n’y aiant pu contredire,
auroit néantmoins différé de convenir de la forme et des termes du certi-
ficat qui doit estré donné par les Médiateurs; qu’aujourd’huy il vouloit
faire le mesme à l’esgard de la Lorraine; que remettre tousjours à la fin
du traitté la décision des choses importantes estoit le moien de n’y parve-
nir jamais. Qu’il paroissoit assés que son dessein estoit en convenant de
quantité d’articles de nulle conséquence de donner jalousie à nos alliez
pour les porter à une prompte conclusion de leurs affaires et laisser les
nostres en arrière. Que pour le bien de la paix et pour ne rejetter aucun
des moiens qui donne[nt] espérance d’y conduire, nous avions dissimulé
jusques icy une telle procédure, mais qu’il n’estoit plus possible de nous y
accommoder voians qu’elle produisoit un effect contraire, et que nous
prions Messieurs les Médiateurs de sçavoir au vray l’intention des minis-
tres d’Espagne. Qu’en vain |:l’on travailleroit sur les autres articles si les
Espagnolz ne promettent de n’assister pas le duc Charles; que c’est une
condition absolue sans laquelle la France ne peut traicter:|. Que nous dé-
sirions avant que passer outre d’en estre esclaircis. Non pas que nous vou-
lussions |:obliger les Espagnolz à mettre présentement par escrit cette dé-
claration ; que nous demandions seulement la parole des Médiateurs de
laquelle nous n’entendions point nous prévaloir et consentions que si le
traicté ne s’achève, ilz pussent dire ne nous l’avoir pas donnée:|.
Les Médiateurs essaièrent en |:nous faisant passer ce poinct sans y prendre
résolution:|, d’achever avec nous ce qui restoit à traitter sur les autres.
Mais il fut jugé à propos |:de tesmoigner un peu de fermeté parce qu’ au-
trement les plénipotentiaires d’Espagne n’auroient pas manqué de nous
faire à tous momens de semblables remises pour essayer de cognoistre si
nous estions capables de relaschement:|. Et ainsy nous dismes qu’avant
que d’estre asseurez sur |:le faict de la Lorraine:|, nous ne passerions point
outre, et nous nous |:séparasmes assez promptement d’avec lesditz Sieurs
Médiateurs tesmoignans plus de colère que nous n’en avions en effect,
tant pour oster aux Espagnolz l’opinion que nous fussions pour céder
que pour mieux reconoistre dans un poinct de cette nature s’ilz avoient
un véritable desseing de faire la paix ou non:|.
|:Cela nous a assez bien réussy:|. Les Médiateurs ont esté trois jours sans
nous voir, pendant lesquelz ilz ont conféré avec les ministres d’Espagne
et nous ont depuis raporté que ceux-cy tesmoignent avoir volonté et dé-
sir de conclurre; que si l’on se pouvoit deffaire des soupçons que nous
avons les uns et les autres, ilz croioient que dans peu de temps l’on pour-
roit voir la fin de ce traitté; que |:l’affaire de la Lorraine ne pouvoit estre
terminée que la dernière de toutes:|, pour les raisons ausquelles nous
avions nous-mesmes cy-devant acquiescé; que Penneranda estoit prest de
convenir de bonne foy sur les autres. Mais que |:si la France persistoit à
demander une déclaration présente sur le faict du duc Charles:|, on ne
pouvoit inférer de là autre chose sinon qu’elle ne vouloit pas la paix. A
quoy les Médiateurs adjoustèrent que |:nous devions surtout asseurer noz
conquestes:|. Que |:la Lorraine joincte aux autres difficultez estoit une
grande affaire, mais qu’estant seule, elle n’estoit pas de la mesme considé-
ration et qu’à leur advis l’on en sortiroit alors plus aisément:|.
Nous jugeasmes après nous estre retirés à part, que nous pouvions entrer
en discussion des autres pointz, et dismes aux Médiateurs que pour faire
voir tousjours de plus en plus le désir que Leurs Majestés ont d’avancer
les affaires l’on se contenteroit que |:les Espagnolz déclarassent à la fin du
traicté qu’ilz n’assisteroient en aucune manière le duc Charles:|. Mais que
c’estoit avec protestation très expresse et de laquelle nous supplions Mes-
sieurs les Médiateurs de tenir registre. Que la France ne traitte que sur le
fondement, qu’elle ne fera jamais rien plus pour ledit duc Charles que ce
qui est porté dans l’offre sur ce faite par Leurs Majestés et que l’Espagne
s’obligera de ne luy donner aucune assistance directe ny indirecte contre
la France; que si les plénipotentiaires d’Espagne avoient un autre dessein,
ce seroit agir avec nous de mauvaise foy, se mocquer des Médiateurs et de
toute l’assemblée, et enfin perdre inutilement le temps. C’est ce qui s’est
passé entre nous, et ce que nous avons icy pu connoistre à l’esgard desditz
plénipotentiaires d’Espagne.
Quant à ceux des Provinces-Unies |:leur traicté est fort advancé, ne res-
tant que le seul poinct de la mairye de Bos-le-Duc qui soit indécis:|. En-
core ne voions-nous pas |:que la difficulté soit telle que les uns ou les
autres ne puissent céder aisément:|. Mais soit que les ordres précis de Mes-
sieurs les Estatz |:empeschent leurs ambassadeurs de conclurre, ou qu’il y
ayt entre eux diversité d’advis, ilz envoyent à La Haye faire raport à leurs
supérieurs de ce qui a esté négotié:|. L’on dit que |:Knut sera l’un de:| ceux
qui auront cette commission et |:que Pau l’ayant désirée n’y a pu disposer
ses collègues qui le jugent nécessaire à Munster:|.
Nous les avons veu tous pour nous plaindre de la façon dont les Espa-
gnolz traittent avec nous. On leur a représenté qu’encores qu’il y aie plu-
sieurs articles sur lesquelz il ne se trouve quasy point de difficulté, tout ce
qui est important est révocqué en doute ou remis à la fin. Que les Espa-
gnolz leur voudroient peut-estre persuader que les affaires sont fort avan-
cées avec nous, mais que jusques icy c’est une pure illusion, nos parties se
tirans tousjours en arrière sur les principaux articles; que les Médiateurs
nous avoient dit que lorsqu’ils vouloient tirer résolution sur quelque
point contentieux, les ministres d’Espagne soustenoient |:qu’ilz l’avoient
remise au jugement de nos alliez; qu’eux ne nous en aiant rien dict, nous
leur demandions ce qui en estoit:|, et les prions de prendre garde à l’ arti-
fice des Espagnolz pour nous brouiller ensemble; que nous ne refuserions
jamais leur arbitrage ès choses que nous avions pouvoir de mettre en com-
promis , mais qu’il n’en escheoit aucun sur les pointz contestés, pour les-
quelz obtenir nous prétendions nous servir de l’assistance et de l’union de
Messieurs les Estatz et de les rendre parties avec nous et non pas juges.
Sur cella nous leur donnasmes information des choses en détail
Vgl. das Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für die ndl. Ges. , Münster
1647 Oktober 4 (Kopie: AE , CP All. 89 fol. 328–332; spätere Kopie: BME, F10 p. 596–
604); übersandt als Beilage zu Longueville, d’Avaux und Servien an La Thuillerie, Mün-
ster 1647 Oktober 4 (Kopie: AE , CP All. 89 fol. 424–426’; spätere Kopie: BME, F10 p.
590–596; Eingang laut Vermerk, p. 590: Den Haag 1647 Oktober 8).
ment de ce qui nous avoit esté dit |:touchant la Lorraine:|.
La conclusion du discours fut de leur demand〈er〉 conseil du chemin que
nous devions tenir pour avancer la paix et pour faire agir nos parties avec
plus de sincérité. Ils consultèrent ensemble et respondirent qu’au premier
jour ils devoient voir les Espagnolz, qu’ils les presseroient de sortir d’ af-
faires avec nous, et qu’estans informés de |:leurs intentions ilz nous ver-
roient ensuite et nous donneroient avec plus de fondement l’advis que
nous désirions d’eux:|.
Nous obéirons au commandement que Leurs Majestés nous ont fait |:de
cultiver soigneusement la bonne volonté des Médiateurs:|; jusques icy
nous pouvons dire |:qu’ilz approuvent nostre conduite, car encore qu’il y
ayt eu un peu de chaleur en la:| première conférence dont nous avons fait
le raport cy-dessus, |:elle regardoit nos partyes et non pas eux et tendoit à
leur persuader que nous estions incapables d’admettre jamais aucun tem-
pérament sur le poinct dont il estoit alors question:|.
La plus grande connoissance |:que nous ayons du desseing de monsieur de
Bavière:| est par la lettre cy-jointe du sieur d’Herbigni lequel s’est acquitté
sagement de la commission qui luy avoit esté donnée, aiant mesme préveu
l’ordre que nous luy avons depuis envoie de |:ne s’arrester pas là plus
longtemps:|.
Si l’on trouve à propos de |:faire quelque eschange en traictant et que pour
avoir la comté d’Artois entière, et joindre Aire et Saint-Omer aux con-
questes du Roy:|, il fût jugé utile de laisser quelque |:chose de plus esloi-
gné comme Courtray ou autres:| places, Leurs Majestés nous ordonneront
s’il leur plaist ce qui sera en ce cas de leurs intentions.
Ce n’est pas qu’il en aie esté parlé jusques icy, mais c’est affin de n’en
perdre pas l’occasion si elle se présente, veu mesme que |:le changement
des places peut ayder à faciliter le règlement que l’on doit faire de ce que
chacun des roys retiendra:|, et que nous prévoions que |:Courtray estant
de grande estendue, et y ayant plusieurs membres qui en dépendent, et
qui sont enclavez dans le pays ennemy, il sera facile aux Espagnolz de
mettre garnison dans les lieux principaux et de s’y maintenir jusqu’après
l’eschange des ratiffications afin qu’ilz leur demeurent:|.
Nous désirerions bien aussy de sçavoir si ne |:pouvans obtenir qu’il soit
permis de fortiffier partout en ce que l’on occupera de la Catalogne pen-
dant la trêve, il suffiroit de convenir que les fortiffications commencées se
pourront achever, sans que l’on en pust faire de nouvelles:|, sur quoy nous
supplions très humblement Sa Majesté de nous préscrire ce qui est de sa
volonté, après qu’elle aura esté bien informée si les |:lieux où l’on a
commmencé de travailler sont les seulz que l’on a intention de fortiffier:|.
Nous ne laisserons pas cependant de |:faire effort pour avoir la liberté
entière s’il est possible:|.