Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
177. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Paris 1647 März 15
Paris 1647 März 15
Duplikat für Servien: AE , CP All. 99 fol. 122–133’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All.
82 fol. 54–59’. Kopien: AE , CP All. 87 fol. 505–512; Ass.Nat. 273 fol. 162–168’.
Eingang von nr. 156 mit Beilage; Kritik am unklaren Wortlaut des spanischen Gesamtent-
wurfes für den Friedensvertrag mit Frankreich vom 24. Februar 1647 und der Verfolgung
ausschließlich venezianischer Interessen durch Contarini; Anweisung zum Bestehen auf kla-
ren Vertragsformulierungen, um einen dauerhaften Frieden sicherzustellen; entsprechende
Stellungnahmen gegenüber Contarini und den Spaniern nötig. Generelle Nützlichkeit der
Interposition durch die Niederländer, jedoch sind durch die Übergabe des französischen Ge-
samtentwurfes für den Friedensvertrag mit Spanien in Münster am 25. Januar 1647 Nach-
teile entstanden in bezug auf die gewünschte niederländische Erklärung gegenüber Spanien,
den Krieg fortzusetzen. Gefährlichkeit Pauws; vermutlich auf ihn zurückgehender Brief
Bruns aus Deventer an die Generalstaaten; anzunehmender Verzicht Pauws und Knuyts
auf Fortsetzung der Interposition und wahrscheinlich fortan Wohlverhalten der General-
staaten . Zum spanischen Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Frankreich vom 24.
Februar 1647: implizite Abtretung Piombinos und Porto Longones durch die Spanier auf-
grund seiner Zessions- und Restitutionsbestimmungen; Ablehnung einer Überlassung beider
Plätze an Prinz Ludovisi; spanische Abtretungsvollmacht; Einholung eines kaiserlichen Ver-
sprechens , Frankreich ebenso, wie bei Spanien geschehen, mit dem Fürstentum Piombino zu
belehnen. Wahrscheinliche Freilassung Eduards von Braganza. Zustimmung zu Longuevilles
Stellungnahme zum spanischen Vertragsentwurf; Bestehen auf dem französischen als alleini-
ger Verhandlungsgrundlage. Vertragssprachen Französisch und Spanisch. Präambel: Erwäh-
nung Papst Urbans VIII.; Auslassen des Türkenkrieges. Ablehnung der Ratifikation des Ver-
trages durch die französischen Generalstände. Bestehen auf Mont-Cassel; dessen Zugehörig-
keit zu La-Mothe-aux-Bois; Mont-Cassel selbst vermutlich bald in französischer Hand.
Keine Verzögerung des Friedens um der Partikular-Interessen des Fürsten von Monaco und
anderer willen. Vorsicht bei den Formulierungen zu Katalonien und Roussillon geboten:
Notwendigkeit zu betonen, daß Frankreich den Einschluß beider in den Frieden gefordert
habe, sich aber schließlich auf spanischen Druck mit einem Waffenstillstand für die Gebiete
jenseits der Pyrenäen habe bescheiden müssen. Beauftragung Longuevilles mit der Erteilung
genauer Anweisungen an Tracy und Croissy. Verhandlungen in Osnabrück: Verweis auf nr.
179; Erlaubnis zum Abweichen von den zum Verhalten gegenüber den Schweden gegebenen
Anweisungen; Kriegsverlängerung durch jene unwahrscheinlich. Verhandlungstaktische Zu-
rückhaltung beim Eintreten für die Interessen Kurbayerns und der Katholiken. Übertrei-
bung der Frankreich drohenden militärischen Gefahren zur Begründung verschiedener fran-
zösischer Anliegen an Schweden. Rückkehr d’Avaux’ nach Münster wegen der bevorstehen-
den schwierigen Detail-Verhandlungen mit Spanien wünschenswert.
On a receu la dépesche de monsieur le duc de Longueville du 4 e du cou-
rant , avec la coppie d’un project de traicté que les ministres d’Espagne
avoient donné aux députez de Holande .
Pour y faire response par ordre, on dira premièrement que tant s’en faut
que nous devions nous laisser aller |:aux sentimens de Contarini qui vou-
droit un peu trop précipiter les choses, ne regardant que le besoing pres-
sant que sa république:| a de voir les affaires terminées en quelque façon
que ce puisse estre, pourveu que ce soit promptement, que Leurs Majes-
tez jugent qu’il vaudroit beaucoup mieux ne point faire la paix que de
faire un traicté obscur, imparfait ou embrouillé et dont les termes ambi-
gus pussent servir de prétexte à nos parties de ne pas l’exécuter de tout
poinct ou d’en contester l’explication par les armes à la première con-
joncture qu’ils croyeroient favorable pour cela. C’est pourquoy ledit sieur
duc ne pouvoit mieux respondre audit Contarini qu’il a fait, ni plus selon
les sentimens de Leurs Majestez, qui recommandent sur toutes choses à
Messieurs les Plénipotentiaires de travailler si exactement à bien coucher
le traicté que si jamais les Espagnolz se portent à le rompre, ilz ne le puis-
sent faire qu’il ne parroisse au moins au monde un manquement de foy si
évident et si odieux que les autres princes et potentats qui se seront enga-
gez à la manutention du traicté de paix ne puissent avoir aucune excuse,
mesme apparente, pour s’empescher de se déclarer comme ilz seront tenus
contre ceux qui violleroient leur parolle, et de joindre leurs forces à celles
de cette couronne, pour faire réparer l’infraction.
Cependant monsieur le duc de Longueville prendra tousjours garde de
prez |:à l’impétuosité et à la manière pressante d’agir dudit Contarini:|; et
affin de l’obliger à prendre une métode toute différente, il sera bien à
propos de luy faire cognoistre que le vray moyen de reculer la conclusion
de la paix plustost que de l’avancer, est celuy qu’il voudroit tenir, et dé-
clarer en mesme temps aux Espagnolz que jamais on n’achèvera rien si on
n’ajuste toutes choses avec clarté sans que nous demeurions exposez au
préjudice que nous pourrions recevoir par des interprettations équivoc-
ques , n’estant pas juste qu’après une si longue guerre et tant de sang et
de trésors respendus, pour une précipitation de quelques jours on de-
meure en un estat douteux et qu’au lieu d’asseurer un repos solide à la
chrestienté, on ne luy donne que les apparences de la paix qui soient sui-
vies en peu de temps d’une guerre beaucoup plus sanglante. Il importe de
parler là-dessus |:comme il faut audit Contarini, luy protestant, et à tout
autre:|, que nous ne conclurons jamais rien que dans les formes, et qu’il ne
doit pas se persuader que nous passions à la légère sur des matières dont
presque la moindre est de la dernière importance.
C’est pourquoy si les Espagnolz attendent l’instant du commencement de
la campagne à dire le bon mot, croyant que ce sera tousjours assez à
temps pour arrester les progrez de nos armes, ilz pourroient s’abuser en
cela parce que supposé mesme que nous soyons d’accord en substance de
tous les poincts essentie[l]z, il s’escoulera néantmoins du temps avant
qu’on ayt peu discuter et pezer tous les termes de chacque article du traic-
té ; et cette déclaration que nous faisons dez à cette heure ne pourra rece-
voir que des applaudissemens d’un chacun puisqu’outre qu’〈e〉ll’est juste
en soy, elle vise principallement à affermir le repos de la chrestienté en
sorte que ceux qui sont contraincts par nécessité à y consentir ne puissent,
en une autre conjoncture, le troubler sur quelque prétexte mandié.
Monsieur le duc de Longueville peut voir par la confrontation des dépes-
ches précédentes que quant on a appréhendé icy quelques inconvéniens
de la délivrance qu’il a faite depuis peu du projet du traité aux députez de
Holande
roistre contre nous quelques-uns desdits députez à qui nous donnions des
armes en main pour nous faire du mal pour les raisons qui ont esté man-
dées au long, mais jamais on n’a eu la pensée de ne plus nous servir de la
médiation de Messieurs les Estats pour noz intérestz avec l’Espagne, ouy
bien d’en exclurre quelques-uns de leurs ministres malintentionnez que
nous sçavons positivement estre plus Espagnolz qu’Holandois et qui,
dans la passion qu’ilz ont de nous faire du mal, se prévallent avantageuse-
ment de la qualité de médiateurs. Au contraire, on croyoit que cette en-
tremise de Messieurs les Estatz pouvoit nous estre si utile qu’on manda
dez lors qu’il faloit nous appliquer de tout nostre pouvoir à faire demeu-
rer d’accort lesdits Sieurs Estats mesmes des conditions auxquelles les uns
et les autres devoient faire la paix, et que ceux-cy déclarassent à nos par-
ties que s’ilz [!] n’y acquiesçoient, ilz continueroient à leur faire la guerre
plus vive que cy-devant, nonobstant la signature de leurs articles .
Or, la délivrance faite à Munster du project de nostre traicté peut avoir
empesché l’effect de cette négociation qui ne pouvoit estre mesnagée
|:qu’à La Haye mesme:|, d’autant que lesdits Sieurs Estats auront aus-
sytost veu suffisamment, par ledit project, noz dernières intentions et
comme cette couronne se met à toute sorte de raison, et ainsy il n’aura
pas esté possible de les porter |:à faire une déclaration nouvelle aux Espa-
gnolz :|, de laquelle en leur particulier il ne leur semble pas de pouvoir
tirer avantage, et qui les met cependant dans |:un nouvel engagement:|.
Ce qui peut-estre auroit réussy autrement si lesdits Sieurs Estatz n’ eus-
sent pas esté |:sytost informez du contenu audit project par l’entremise de
Pau et Knut qui auront déguisé et interprété à leur mode ledit project; et
l’envye que Messieurs les Estatz auroient d’estre saisiz de noz articles
nous auroit pu:| donner lieu de les engager à la déclaration susdite, d’ au-
tant plus qu’ilz pouvoient douter de nos intentions sur les diligences que
nos parties avoient fait pour leur persuader qu’elles estoient entièrement
portées à la continuation de la guerre.
Il ne se peut rien ajouster à la vigueur, à la fermeté et à l’adresse avec
laquelle monsieur le duc de Longueville |:a parlé à Pau en toutes ma-
tières :|. Il seroit seulement à désirer qu’il eust semé dans une terre moins
ingratte, estant vray de dire que nous devons nous garder beaucoup plus
|:de cet homme-là que de Pennaranda mesme:|, parce qu’il est infiniment
plus capable de nous nuire. On recognoist assez que c’est luy |:qui a mis la
main à la dangereuse lettre que Brun a escritte à Messieurs les Estatz,
quoyque dattée de Deventer affin qu’on ne crût pas qu’on en ayt rien
sceu à Munster:|, car il a mis trop bien en jeu touttes les pièces |:qui peu-
vent faire impression dans l’esprit des peuples, et jusques à quel poinct il a
deub flatter ou menacer, pour croyre qu’autre personne qu’une du païs
mesme et qui en ayt une cognoissance parfaicte y ayt travaillé. Quand
ledit Pau faict des protestations:| que monsieur le duc de Longueville mar-
que que jamais les Provinces-Unies ne sont capables de se séparer de la
France et qu’il fait semblant d’estre convaincu des raisons qu’on luy allè-
gue , |:c’est alors qu’il fault s’en meffier le plus:|. Il n’a garde de parler
autrement pour parvenir à ses fins. Nos ennemis mesme tiennent le
mesme discours, comme il parroist |:dans la lettre que Brun escrit à Mes-
sieurs les Estatz, conseillé sans doubte à en uzer de la sorte de celuy qui a
parlé à monsieur de Longueville:| dans ces termes, parce qu’ilz recognois-
sent fort bien tous deux qu’on |:tireroit des pierres en Hollande à ceux qui
prescheroient ouvertement la séparation de Messieurs les Estatz d’avec
cette couronne:|, et qu’il faut les y conduire insensiblement par des voyes
plus adroictes après qu’ilz auront gangné créance faisant semblant de n’y
prétendre pas. Le genre d’ennemis que nous devons craindre daventage
est de ceux qui acquiescent à tout ce que nous leur disons et qui, soubz
main, font contre nous du pis qu’ilz peuvent.
|:Mais à l’esgard dudit Pau:|, les choses auront depuis changé de face et on
ne croit pas qu’après |:ce que monsieur Servien a esté contrainct de décla-
rer sur son sujet et celuy de Knut à Messieurs les Estatz , que Leurs Ma-
jestez ont fort appreuvé, ces deux personnages, quand nous serions dis-
posez de le souffrir, se voulussent encores mesler des affaires de cette
couronne:|, et qu’après cette déclaration nous ne doutons point que Mes-
sieurs les Estats, ayant tout sujet d’estre bien persuadez de nostre disposi-
tion à la paix, ne fassent promptement retourner à Munster les autres dé-
putez affin qu’ilz puissent continuer à moyenner nostre accommodement
avec l’Espagne.
Monsieur le duc de Longueville a fait remarquer fort à propos aux Média-
teurs et aux députez de Holande que puisque les Espagnolz, dans le pro-
ject qu’ilz ont donné, cèdent par le 8 e article toutes les conquestes sans
exception, |:et que d’ailleurs lorsqu’il est parlé des restitutions à faire en
Italie , ilz n’ont point demandé qu’on leur rendît Piombino et Porto Lon-
gone , ces places-là s’entendent desjà cédées, car ayant protesté auparavant
qu’il ne traitteroit point sans avoir cette asseurance, cela sert d’excuse
d’avoir pris ledit project:|.
Il se pourra faire que |:les Espagnolz, pour gratiffier le Pape, et pour leur
intérest aussy, insistent sur ces postes en faveur du prince Ludovisio et
qu’ilz proposent que les armes de France en sortent sans que celles d’ Es-
pagne y rentrent et qu’on les laisse libres audit prince:|. Mais il faudra
rejetter en ce cas l’ouverture comme elle le mérite, puisque |:ledit prince
estant d’inclination et d’obligation plus zélé Espagnol que s’il estoit né
dans Madrid:|, ce seroit en effect faire la mesme chose soubz un autre
nom, outre que nous n’avons pas fait tant de despenses |:pour en laisser
recueillir le fruict à une personne qui en son particulier tesmoigne une
aversion incroyable contre la France, et qui, encores:| présentement, s’ ap-
plique de tout son pouvoir, comme il a tousjours fait, à nous faire tout le
mal dont il s’avise, et par toute sorte de moyens, se servant du crédit que
|:la qualité de neveu du Pape luy donne dans l’Estat Ecclésiastique:|; et
cette qualité d’ailleurs ne nous doit pas induire à contribuer à un tel
avantage, ne paroissant pas jusques à présent que |:le Pape ayt changé la
partialité qu’il a fait paroistre pour noz ennemis dez le commancement de
son pontifficat, quoyqu’il ne faille pas encore en rien tesmoigner:|, Leurs
Majestez voulans attendre l’arrivée à Rome du marquis de Fontenay qui
partira d’icy dans deux ou trois jours, pour prendre après les résolutions
qu’elles croyeront [!] les plus convenables à leur service.
On nous confirme les avis qu’on nous avoit donnez, que les ministres d’ Es-
pagne ont ordre de proposer divers expédients, et par degrez, touchans les-
dits postes de Toscane, mais que s’ilz recognoissent n’estre pas possible d’en
faire réussir aucun, qu’ilz ont charge et pouvoir de les céder entièrement
Vgl. die Copia de consulta original de la junta de Estado, Madrid 1647 Februar 7 (Druck:
CDI 83, 118–124, hier 122f.): Darin wurden für Piombino und Porto Longone vier resp.
drei verschiedene Konzessions-Stufen festgelegt, die z.B. die Schleifung, eine zahlenmäßig
eng begrenzte venezianische Garnison (für Piombino etwa 100 Mann), die Unterstellung
unter einen neutralen F.en oder den Verzicht auf die Erwähnung der beiden Orte im Frie-
densvertrag vorsahen.
Il faut seulement se souvenir à l’esgard de la principauté de Piombino, que
l’Empereur doit promettre de l’inféoder à Sa Majesté en la mesme forme
qu’il avoit fait au roy d’Espagne, |:affin qu’elle la puisse subinfœoder au-
dit prince Ludovisio ou à d’autres qui la pourroient achepter:|.
On nous confirme aussy, sur le sujet de don Edouard, que les plénipoten-
tiaires d’Espagne donneront à la fin les mains à son entière liberté et sans
condition, les principaux ministres du roy catholique s’estans déclarez
qu’on n’auroit aucune excuse envers Dieu et les hommes si on retardoit
d’un seul moment la paix pour cet intérest, d’autant plus que jamais il n’y
a eu de raisons bien valables de se saisir de la personne d’un homme qui a
ignoré le dessein de son frère, et dans le temps qu’il exposoit chacque jour
sa vie pour le service et la grandeur de la maison d’Austriche.
Monsieur le duc de Longueville a fort bien remarqué |:qu’autant de motz
qu’il y a dans le project que les Espagnolz nous ont fait délivrer, autant y
a-il presque de choses à dire et à contester:|. Ç’a esté avec beaucoup de
prudence et d’adresse qu’il s’est conduict en toute cette affaire, soit dans
les dificultez qu’il fist au commencement de recevoir ledit project, soit
dans les deffectuositez qu’il y a fait remarquer, soit dans les appréhen-
sions qu’il a donné de le vouloir rendre.
|:Mais il importe surtout qu’il se deffende fort résolument de travailler sur
ledit project ny d’y faire les appostilles à la marge dont Contarini luy a fait
instance. L’intention de Sa Majesté n’estant pas que cela soit en aucune
façon:|, il faut obliger absolument nos parties à travailler sur le nostre,
tant parce que nous avons esté les premiers à le délivrer, que parce
qu’estant plus estendu et plus approchant de l’estat où il doit demeurer,
ne contenant rien qui ne soit fort équitable, soit pour les termes, soit pour
la substance des choses, on gangnera beaucoup de temps de le prendre pour
modelle plustost que celuy des Espagnolz où nous aurions à disputer sur
chacque mot. On peut les faire souvenir que le traicté qu’ilz ont conclu
avec les Holandois a esté sur le project qui leur a esté baillé par les députez
de Messieurs les Estatz
ce qu’ilz promettent aux Provinces-Unies que nostre accomodement puis-
que dans les moindres petites choses, ilz n’ont plus faict difficulté de dres-
ser trois et quatre:| articles affin qu’elles fussent bien esclaircies et avec nous
qui avons à desmeller ensemble un plus grand nombre d’intérestz et de
bien autre importance, ilz voudroient passer sur chacun avec quatre motz,
ce qu’il sera à propos de faire remarquer |:au sieur Contarini:|.
Quant à ce qui est de la langue, quoyque le traicté de Vervins n’ayt esté
fait qu’en françois, on ne laissera pas de passer sur cet exemple pour faci-
liter la paix et de consentir qu’on en fasse deux originaux, l’un en françois
et l’autre en espagnol, où les deux roys seront nommez à l’accoustumée.
Puisque Sa Majesté ne désire pas qu’on travaille sur le project qu’ont dé-
livré les Espagnolz, il seroit superflu de s’estendre icy à en cotter tous les
deffautz dont monsieur le duc de Longueville en touche quelques-uns
dans sa dépesche et on a veu, dans la coppie d’une lettre que le sieur Ser-
vien luy a escrite de La Haye , qu’il en a remarqué aussy de son costé.
On dira seullement que quant il sera question de dresser le préambulle,
comme les Espagnolz ont pris tant de soing d’y nommer le Pape, ce qu’ilz
avoient tousjours reffusé de faire |:à l’esgard de son prédécesseur qu’ilz ne
croyoient pas leur estre sy favorable que celuy-cy, quoyque d’un autre
costé ilz luy fassent payer chèrement cet honneur par l’injure qu’ilz luy
font de vouloir confondre sa médiation avec celle de Messieurs les
Estatz:|, nous serons d’autant plus obligez de n’obmettre pas de faire
mention du pape Urbain qu’il est vray que ç’a esté par ses soings et à ses
solicitations que l’as[s]emblée générale a esté composée.
Il faut aussy avoir l’œil que les Espagnolz |:ne nous embarassent pas ma-
licieusement avec le Turc:| en faisant servir de prétexte à la conlusion de la
paix, |:la guerre qu’il fait à la chrestienté:|. Car quoyqu’après, dans l’effect,
nous serons beaucoup plus qu’eux pour le bien de la chrestienté |:et en
faveur de la république de Venize, nous devons pourtant nous abstenir
de certaines apparences qui peuvent servir aux Espagnolz pour nous met-
tre les armes ottomanes sur les bras:|, au lieu qu’eux, quoy qu’ilz puissent
dire, ne sçauroient estre en autre estat avec le Turc que celuy où ilz sont;
desjà les Impériaux ont évité avec grand soing qu’il ne fust point fait men-
tion |:de la guerre du Turc:| et nous devons y apporter la mesme circon-
spection et ne point permettre qu’on parle qu’en général du repos dont la
chrestienté a besoing après de si sanglantes guerres.
On ne dira rien sur l’instance que font les Espagnolz |:que le traitté soit
ratiffié par les estatz généraux du royaume, qui est une proposition inso-
lente et dont on estoit demeuré d’accord de ne parler point:|.
Messieurs les Plénipotentiaires sçauront que |:le Mont-Cassel est une dep-
pendance de La Motte-aux-Bois
avons eu raison d’en faire l’instance, mais en tout cas |:des ordres qu’on a
envoyez au mareschal de Rantzau, il y a lieu de se promettre que nous en
serons bientost en possession actuelle:|, la gelée et d’autres embarras
l’ayant empesché jusques à présent d’y aller parce que pour conserver ce
poste, il est nécessaire d’y construire un fort et d’employer la maçonnerie.
Quoyque Leurs Majestez fussent très aises de |:procurer au prince de Mo-
naco la satisfaction qu’il désire de rentrer dans les biens qu’il a perduz au
royaume de Naples:|, on n’entend pas que la paix soit retardée d’un mo-
ment pour cet intérest-là, non plus que pour ceux |:du prince de Bossolo
et autres poinctz semblables:|.
Il sera bon de prendre garde de près au contenu |:du
project des Espagnolz
Vgl. Beilage 1 zu nr. 156; Art. XI verweist auf den frz. Wunsch, Rosas und Cadaqués in
die Zession des Roussillon einzubeziehen, obwohl sie, wie explizit angemerkt wird, zu
Katalonien gehören; die Entscheidung in dieser Sache solle den Ges. der Gst. überlassen
werden (s. den Druck in NS IV, hier 227; auch ebd. , 233).
ne tombions pas dans l’inconvénient où ilz nous veulent jetter par la ma-
lice de pouvoir faire croire |:aux Catalans que c’est la France qui a désiré
de joindre Rozes et Cadaguez à la comté de Roussillon quoyque ces deux
places n’en deppendent pas, et de les comprendre dans la paix:|, et qu’elle
ne s’est pas beaucoup souciée d’obtenir la mesme chose |:pour la Catalo-
gne :|, insinuant par cette différence que nous ne faisons pas estat |:de con-
server cette principauté:|. Il importe extrêmement qu’il parroisse claire-
ment dans le traicté que Leurs Majestez ont souhaité esgalement |:de re-
tenir par la paix la Catalogne et le Roussillon:|, mais que recognoissantz
l’impossibilité de l’obtenir |:pour la Catalogne:|, elles ont, pour faciliter
l’avancement dudit traicté, donné à la fin les mains que tout ce qui est
au-deçà des Pirénées demeurant à la France par la paix, on fist une trêve
de trente ans pour ce qui se trouve au-delà.
Monsieur le duc de Longueville a fort bien fait de remettre aux sieurs de
Tracy et de Croisy les affaires de Bavières et de la suspension pour les
raisons qu’il marque, et il sera bien à propos qu’il leur envoye des ordres
précis de ce qu’ilz auront à faire.
Quant à ce qui regarde ce qui se passe à Osnabruk et le procédé que tien-
nent les ministres de Suède, on se remet au mémoire qui est adressé au sieur
d’Avaux, que ledit sieur duc de Longueville luy envoyera après l’avoir veu,
avec la coppie de celuy-cy et ses avis sur ce que les deux contiennent, puis-
que Sa Majesté désire qu’ilz ne s’attachent pas tant à ce qu’on leur mande
touchant nostre conduicte |:avec les Suédois:| qu’ilz ne puissent y ajouster,
en retrancher ou la changer selon qu’ilz aviseront sur les lieux où ilz voyent
les choses de plus près et les dispositions d’un chacun.
Il n’est pas à croire que |:l’Empereur, le Roy et tout le party catholique se
déclarant de vouloir la paix:|, qui n’est pas moins désirée par les pro-
testans , lesquelz sont aussy las de la guerre que les autres, et la couronne
de Suède ayant obtenu toute la satiffaction qu’elle a peu prétendre, elle
veuille s’oppiniastrer à faire durer encores la guerre et mettre au hazard
les avantages considérables qu’elle vient de s’asseurer pour les intérestz
d’autruy, comme |:ceux du Palatin et du party protestant en certains
poinctz de religion où ilz ne peuvent doutter que la France ne leur soit
contraire:| après ce qu’elle a pris soing de stipuler dans ses traictez .
Il faut seulement prendre garde que |:nous ne paroissions pas les pro-
moteurs des avantages du duc de Bavières et des autres choses qui ne
peuvent plaire aux Suédois, mais laisser parler les Impériaux et les minis-
tres dudit duc, les appuyant avec telle addresse qu’on ne puisse dire que
nous voulons despouiller le Palatin de partie de ses Estatz:|, mais que
nous le faisons par la nécessité que nous avons de faire la paix et de ne
pas nous engager à la continuation de la guerre pour le plus ou le moins
de ce que |:ledit Palatin désire:|, et cela se doibt pratiquer aussy dans les
autres poinctz qui restent à ajuster |:entre les catholiques et les protestans,
où nous ne devons pas seconder et favoriser les prétentions des premiers
et non pas nous charger seulz de les faire réussir, ainsy qu’il est plus au
long porté par ledit mémoire addressé à monsieur d’Avaux.
Il sera bon que monsieur de Longueville exagère les conséquences de la
marche du duc Charles vers le Rhyn, les diligences que fait le langrave de
Darmstat pour assembler des trouppes pour luy et pour faire des levées
|:pour les Espagnolz et les:| envoyer en Flandres, les grandz effortz que
ceux-cy font de tous costez pour avoir moyen de nous faire du mal dans
la campagne prochaine, affin que tous ces avis et d’autres semblables qui
luy viendroient à l’esprit justiffient mieux |:auprès des ministres de Suède,
premièrement le désir, ou plustost la nécessité que nous avons de la paix
dans l’Empire:|; en second lieu, les raisons que nous avons pour souhaiter
de conclurre en attendant cela une suspension avec l’Empereur et Bavière,
ou au moins avec celuy-cy conjoinctement avec la couronne de Suède; en
troisiesme lieu, les motifz qui nous pourront obliger |:à faire revenir de
deçà l’armée que commande le mareschal de Thurenne:|, et enfin le be-
soing que nous avons d’appliquer à nostre propre usage le subside que
nous avions accoustumé de fournir |:à ladite couronne, qui n’a plus rien
à prétendre dans l’Empire pour son intérest:|.
Il semble icy qu’après que le sieur d’Avaux aura fait les derniers effortz
pour faire comprendre raison aux ministres de Suède, il pourroit laisser
exécuter le reste au sieur de La Court et s’en retourner à Munster, où les
affaires de la négociation d’Espagne s’eschauffent et où il y aura sans doute
bientost occasion |:de poinctiller sur chacque terme du traitté et sur les
motz:| qu’on devra employer, dont il sera bon d’examiner la force et l’ éner-
gie , et mesme que plusieurs personnes y ayent l’œil pour en conférer en-
semble et résoudre ce qu’il faudra respondre, pour ce que quant tous les
ministres du Roy qui le servent en divers endroictz seroient assemblez en
un mesme lieu pour travailler à un ouvrage de cette conséquence qui doit
décider de tout le fruict d’une longue guerre et du repos de la chrestienté
pour l’avenir, on ne pourroit pas dire que le nombre en fust trop grand ny
leur peine mal employée. D’ailleurs nous avons assez satiffaict à la vanité
des Suédois et à leurs prétentions, ayans tenu si longtempz un ambassadeur
de France à Osnabruk, d’autant plus que le sieur d’Avaux en partant
pourra laisser de bons ordres au sieur de La Court de ce qu’il aura à faire,
et au premier besoing faire une seconde course à Osnabruk.