Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
Auf nr. 186. Beförderung durch Saint Romain. Da die angeschnittenen Themen
schon mehrfach behandelt wurden, genügt eine kurze Antwort. Il seroit hors de
tempz de discuter si l’argent du premier terme du subside accordé aux
Suédois leur doibt estre payé ou sur le prétexte de leur guerre de Danne-
marck le retrancher ou le diminuer, puisque vous avez convenu avec les
ministres de leur Couronne |:qu’il sera acquitté et concerté avec eux à quoy
l’argent pourra estre employé:|. C’est à vous désormais |:à le faire délivrer:|
et au Sieur de Meulles d’exécuter punctuellement ainsy que sans doubte il
fera les ordres que vous luy prescrirez et en payant tirer les assurances dont
on est convenu avec vous. Monsieur Des Hameaux exécutera aussy de son
costé ceux qu’il recevra de vostre part, et bien qu’il ayt dépesché |:en
Transilvanie pour faire sçavoir au Prince qu’il a cent mil richedalles pour
luy:|, il n’en sera fait de délivrance que sur les avis qu’il recevra de celuy
que vous y avez aussy dépesché. |:Pour recevoir cette somme il est juste
qu’il s’engage à servir et à ne point faire de paix ny de trêve que de nostre
consentement:|, et bien que par plusieurs lettres le Roy ayt mandé à Mon-
sieur Des Hameaux ce qui estoit de son intention, je ne lairray de luy réitérer
les précédens ordres la première fois que je luy escriray, ce qui sera aydant
Dieu dans le commencement de la sepmaine prochaine.
Voz dépesches et plusieurs qui m’ont esté envoyées par le secrétaire Brasset
m’ont appris l’arrivée de Monsieur de Montigny en Hollande, qu’il a fait
entendre le suject de son envoy à Monsieur le Prince d’Orange qui l’a remis
à Messieurs les Estatz, qu’il s’impatientoit d’accomplir envers eux ce dont
vous l’aviez chargé et que ledict Brasset le retardant, il en estoit un peu mal
satisfait. Mais désormais cela aura cessé, et ledict Brasset ayant esté averty
des résolutions que ledict Prince d’Orange avoit prises sur cette matière et
la disposition en laquelle il est de terminer ce différent et faire que Madame
la Langrave soit satisfaicte, ilz auront en commun et de concert pressé ces
Messieurs d’y concourir et obtenu d’eux ce qui a esté consenty par ledict
Prince, lequel croit que ladicte Dame se peut et se doibt contenter que les
lieux qu’elle occupe luy demeurent et les contributions qu’elle tire de la
Frise, et n’en pas imposer au Comte qu’il ne puisse estre armé pour la
seureté et la déffense de son Estat, contre laquelle il sçait qu’il y a des gens
qui veullent entreprendre, et peut estre ses propres sujects pour le réduire
à n’y avoir nulle auctorité et la transmettre à leurs voisins. Pourveu que sur
ce prétexte il ne demeure si puissamment armé que ladicte Dame ayt juste
soubçon de craindre qu’il ne cherche que l’opportunité d’entreprendre sur
elle, elle doibt accommoder, d’autant plus que Messieurs les Estatz seront
comme guarandz de ce qui luy sera promis. Ses ministres y donnent les
mains, cela aussy semble bien juste et bien fortement estably:|.
Le changement de conduicte du Comte de Nassau envers les ministres de
Madame la Lantgrave:| a peu justement vous faire craindre qu’elle soit
affectée pour donner chaleur à un accommodement particulier dont elle
pourroit estre recherchée. Mais sa fermeté à demeurer lyée à la cause com-
mune, sa grande prudence et sa générosité sont des raisons qui lèvent toutte
sorte d’appréhension, et d’autant plus que ledict de Nassau satisfait à ce
qu’il doit et que vous l’avez condamné quand il a reffusé leur communica-
tion. Pourtant il sera de voz prudences de veiller ce qui se passe et par voz
conseils la fortiffier de tempz en tempz dans les bonnes résolutions qu’elle
a embrassées.
Et pour luy faire voir combien Leurs Majestéz sont satisfaictes de sa con-
duicte et de la lettre qu’elle leur a escrite sur le suject de la vostre circulaire,
outre la lettre générale que je vous envoye pour elle j’y en joinctz une
seconde
Ein eigener Brief an die Landgräfin wurde nicht ermittelt. Mit dem erstgenannten ist das Schreiben
des Königs an die Fürsten und Stände des Reichs gemeint; vgl. [S. 426 Anm. 1.]
de plus en plus à persister dans l’alliance et dans la dépendance de cette
Couronne, et je m’apperçois qu’elle affecte et qu’elle reçoit avec joye ces
démonstrations d’estime et de confiance.
Avant que le Sieur de Saint Romain puisse arriver auprèz de vous, vous
aurez eu des nouvelles d’un second combat naval livré entre les Danois et
Suédois. S’il n’est plus désisif que le premier, l’une et l’autre de ces Couron-
nes pourront se disposer à un accommodement, jugeant aegallement que la
conqueste d’un Royaume n’est pas l’ouvrage d’un jour, qu’ilz perdent ou
esloignent au moins les momens d’asseurer la paix générale dont ilz ont
autant de besoing que tous les autres Princes. Que l’un d’entre eux demande
des conditions comme s’il avoit droict de les imposer et comme s’il estoit
victorieux, son ressentiment et son courage les luy inspirent, mais ayant
donné charge à son filz et à ses ministres d’entrer en conférence avec Mon-
sieur de La Thuillerie, il semble desjà disposé à se soumettre à la raison.
Il reste pourtant à craindre qu’il s’en forme une particulière, mais celuy qui
escoute dès la première semonce qui luy est faicte donne lieu de beaucoup
espérer. Si la réception qui a esté faicte à Monsieur de La Thuillerie donne
quelque dégoust de sa conduicte, cela a puissamment esté réparé par les
éloges qu’il a fait proférer à l’advantage et à la gloire de Leurs Majestéz,
et l’estat où sont les affaires peuvent [!] mesmement excuser une partie de
ses manquemens. |:Si par un peu d’argent on dispose aulcuns de ses ministres
à appuyer noz intentions, et qu’ilz emportent sur son naturel fier et pré-
somptueux qu’il entre dans le désir de la paix et qu’il se contente de condi-
tions équitables, il aura esté bien employé, et desjà j’ay faict remplacer celuy
que vous avez faict remetre à Hambourg:| et faict commander à Monsieur
le Président le Bailleul
signeray l’ordonnance. Ainsy j’auray satisfait à ce que vous avez désiré de
moy. Qui fais un mesme jugement que vous que le Roy de Dannemark
n’ayant point traitté avec l’Empereur pour s’engager sans estre lié à sa
déffense fait sonner bien haut son ressentiment et les conditions sans les-
quelles il ne peut voulloir la paix, mais de ses parolles il est l’interprète et
le maistre, et si ce conseil luy a esté donné par les Sénateurs de son Royaume,
ilz font paroistre qu’ilz veullent bien estre secourus mais ne point dépendre
d’un traitté non plus que de la souveraineté de l’Empire et qu’ilz ne pour-
roient consentir que leurs formes feussent changées, et évitent ainsy de faire
trouver à Osnabrug des commissaires pour vuider leur différent qu’ilz veul-
lent composer sur les frontières des Royaumes.
Sa Majesté ayant veu par voz dernières dépesches |:que ces Messieurs qui
devoient aller en Pologne et en Transilvanie n’estoient pas encor partiz:|
s’est trouvée surprise de leur retardement, les affaires dont ilz sont chargéz
estant de conséquence et l’une pouvant causer beaucoup de mal estant obmise
et exécutée à contretempz, et pour la grâce que l’on peut prétendre de l’autre,
|:elle se perd en la différant:|.
Il a aussy esté jugé affin que vous peussiez avec plus de facilité travailler
aux affaires, qu’il estoit bon que l’un et l’autre fussiez soulagez de la peine
de faire les dépesches, et qu’assemblez vous les commandassiez à un secré-
taire, soit en luy donnant chacun voz mémoires de ce qu’elles devront con-
tenir, ou luy prescrivant les choses qui doibvent estre escrittes, et prattiquer
entre vous ce qui souvent a esté mis en usage quand à diverses personnes
le soing d’une négociation de grande importance a esté commise et comme
il avoit esté projetté lorsqu’avec l’un de vous Monsieur de Chavigny debvoit
estre employé. Et Sa Majesté remet à vous, Messieurs, de convenir de quel-
qu’un qui puisse accomplir dignement cette fonction, en résolution pourtant
que si elle apprenoit que vous eussiez peine de vous en accorder, de vous en
envoyer un lequel ayant le titre de secrétaire de l’ambassade sera tenu
d’escouter ce que vous luy ordonnerez et tellement dépendant de vous qu’un
chacun de vous soit séparément ou assembléz revoyant la dépesche, il
demeurera en vostre pouvoir de la corriger, changer et faire rédiger dans
les termes qui vous sembleront les meilleurs et les plus précis pour donner
à entendre ce que vous aurez résolu de mander.
Vous sçavez ce qui se passe dans l’Empire, ce seroit vous importuner que
de vous faire part des nouvelles qui nous sont escrittes, non pourtant de
ce qui se fait sur le Rhin et au delà, où Monsieur le Duc d’Anguien s’estant
acheminé, nous attendons d’heure à autre de sçavoir s’il y aura combattu
l’armée de la Ligue ou si elle se sera retirée du siège de Fribourg. Il court
un bruict de leur déffaicte et c’est un bon augure, les grandes actions souvent
sont sceues de la sorte. Joignez à cela que Monsieur le Maréschal de
Turenne dont la suffisance vous est cognue n’a jamais mis en doubte qu’il
défairoit les Bavarois, si un secours pareil à celuy qui a passé le pouvoit
joindre.
Dèz mardy au soir nous avons eu la nouvelle de la mort du Pape advenue
le 29 e du passé, et ayant remarqué par la pluspart de voz dépesches que vous
avez tout suject |:de vous louer de la conduicte de Monsieur Chiggy, j’ay
averty Monsieur de Saint Chamond qu’il prist bien garde qu’il ne fust
révocqué:|. S’il n’arrive que la force et la violence intimide les Cardinaux,
il semble que les Espagnolz n’auront pas grande part à l’élection qui se
doibt faire, l’exclusion paroist en la main des Barberins, mais non pas
l’inclusion. |:S’ilz se portoient à l’un des aultres partiz, celuy là deviendrait
le plus puissant. C’est ce qui faict craindre, n’y ayant pas lieu de s’asseurer
de la volonté de l’aisné des frères :|. Mais s’il considère le traittement qu’il
a receu des Espagnolz et comme ilz appuyent ses ennemis et que par ces
raisons |:il se joignist à la France:|, l’on pourroit eslever au Pontificat
quelque grand subject, et c’est à quoy nous travaillons de toute nostre
puissance.
Seit 1. März sind 17 000 Mann französische Fußtruppen in Katalonien eingetroffen,
La Mothe befehligt eine Armee von über 25 000 Mann, und doch hat er bis Ende
Juli nicht versucht, Lerida zu entsetzen. In Flandern erwartet man allgemein die
baldige Einnahme von Sas van Gent. Aus England haben wir keine genauen Nach-
richten.
Je vous envoye le double d’une lettre du Chancelier de Suède à son filz.
Elle est imprimée en allemand ce qui la rend suspecte, et m’a esté envoyée
par Monsieur de La Thuillerie. Vous y ferez telle réflexion que vous jugerez
qu’elle mérite.
Soeben erhalten wir Nachricht, daß Lerida sich ergeben hat und daß La Mothe
Tarragona erobern will. Die Belagerung Leridas dauerte bis 30. Juli.