Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
Avant que commencer la response que je doibs à la lettre qu’il a pleu à
Vostre Eminence m’a faict [!] l’honneur de m’escripre du 20 e de ce mois ,
je suis obligé de luy rendre compte qu’ayant remarqué par ses précédentes
dépesches , et par un discours que monsieur de La Thuillerie m’a faict que
Vostre Eminence seroit bien aise que l’on pust |:ramener Pau et Knut dans
le bon chemin:|, j’y ay faict travailler par mes amis en sorte que l’affaire
paroist en fort bon estat. Il a fallu nécessairement achever avant cela le
traicté de garentie |:auquel ces deux hommes estans extrêmement contrai-
res, et où il a esté moins préjudiciable de les avoir pour ennemis déclarez
que de recevoir le mal qu’ilz nous eussent pu faire secrettement, estans
creus amys de la France. En effect ilz n’ont rien obmis, et ont:| travaillé
jour et nuict pendant quelque temps pour empescher que |:cet Estat ne
s’engageast pour la Lorraine et pour la Catalogne. A présent que:| nous
avons emporté malgré eux ces deux poinctz |:de si grande importance et
que peut-estre ilz croyent de s’estre acquitez de leur promesse envers les
Espagnolz, lorsqu’ilz ont faict tous leurs effortz pour s’y opposer, il sera
très utile pour la négotiation de Munster de les regaigner si l’on peut.
Desjà un des principaux amys et alliez de Pau nommé Huguens
Rogier (Rutger) Huyghens (1592–1666), heer van Klarenbeek, war Abgeordneter der Pro-
vinz Geldern bei den Gst., Bürgermeister von Arnheim und wurde 1633 mit einer diplo-
matischen Mission ins Reich betraut; in Frk. wurde er in den Ritterorden von Saint-Michel
aufgenommen ( BAB 342, 207–212; Truchis de Varennes, 585).
province de Gueldres a entrepris l’accomodement et l’a fort avancé:|. Je
luy ay déclaré qu’il falloit considérer en le faisant la matière et la forme,
et que pour la première il falloit estre asseuré que |:Pau serviroit fidelle-
ment Leurs Majestez à l’advenir, de quoy il m’est venu porter parolle de
sa part, m’ayant asseuré qu’il est très disposé de faire son devoir et de
s’employer efficacement à Munster pour faire obtenir la satisfaction du
Roy dans le traicté, et notamment sur le poinct des conquestes où il:| tes-
moigne ne faire point de difficulté que |:les Espagnolz ne doivent laisser à
la France tout ce qu’elle possède.
J’ay déclaré audict sieur Huguens que moyennant cette asseurance:| je ne
fais point de doubte que pour la forme |:de l’accomodement:| Vostre Emi-
nence |:n’obtienne de Leurs Majestez qu’elles restabliront ledict Pau dans
leurs bonnes grâces, et qu’elles auront agréable qu’il continue son entre-
mise comme il a faict cy-devant
signature du traicté général si les choses réussissent au contentement du
Roy:|, Sa Majesté sera bien aise |:d’escrire une lettre de remerciement à
Messieurs les Estatz où elle tesmoignera d’estre satisfaicte des bons de-
voirs de tous leurs plénipotentiaires, ce qui effacera les plaintes qui ont
esté faictes cy-devant contre aucuns d’eux:|. Je me prometz, Monseigneur,
que Vostre Eminence n’aura pas désagréable cet expédient |:qui engage
ledict Pau à nous procurer nostre compte avant qu’on y fasse rien en sa
faveur si ce n’est de nous permettre de traicter avec luy:|. Je n’ay pas peu
faire |:parler à Knut, parce qu’il est en Zélande. Mais:| il n’a pas esté sy
nécessaire de |:s’asseurer de luy que de l’autre parce qu’il a peu de crédit
dans sa province et que monsieur le prince d’Orange, au nom duquel il
agit, m’a promis de le tenir en devoir:|. Il sera bien à propos de |:tenir cette
affaire secrette, afin que nous puissions tirer du service de l’un et de l’au-
tre avant qu’on sçache au vray qu’ilz sont retournés avec nous:|.
J’estime, Monseigneur, qu’après cela il fauldra passer un peu plus avant, et
que l’on nous donne pouvoir de |:promettre récompense à tous les pléni-
potentiaires de cet Estat qui en voudront recevoir:|. Il sera aisé de |:les
contenter sans charger présentement les finances du Roy, en leur donnant
des terres dans les chastellenies de Flandres qui seront laissées au Roy par
le traicté de paix, afin de les intéresser à nous faire obtenir toutes les dé-
pendances des chastellenies, qui est:| un poinct que les Espagnolz croyent
encor indécis et où ilz prétendent faire difficulté.
|:Le sieur Huguens qui mesnage cette affaire et qui est un des principaux de
l’Estat m’a promis de venir à Munster pour veiller aux actions dudict Pau,
et pour travailler à tenir les autres en bonne disposition:|. C’est au-
jourd’huy la plus importante affaire que Sa Majesté puisse avoir, car |:Mes-
sieurs les Estatz ont donné tout pouvoir à leurs plénipotentiaires:|, et il est
certain que |:les résolutions seront prises icy de condamner les François ou
les Espagnolz selon le raport qu’ilz en feront:|. C’est pourquoy il est très
nécessaire de ne rien oublier pour |:s’asseurer d’eux si l’on peut, et de n’y
espargner rien, puisque ce sont tous espritz intéressez, et qui seront pour
nous si on leur faict bien leur compte:|. Il s’agist en cela non seulement de
|:asseurer la paix, mais d’en asseurer les conditions advantageusement au
lieu que si lesdicts plénipotentiaires penchent du costé des Espagnolz, ilz
pourront enfin porter cet Estat à traicter sans la France:|. Je suplie très
humblement Vostre Eminence de faire réflection sur ce moyen qui n’est
pas à mespriser et de nous faire envoyer les ordres à Munster de ce que
nous devrons faire sur ce subjet. |:Ledict sieur Huguens a des prétentions
pour des biens qui luy appartiennent dans la chastellenie de Cassel
(Mont-)Cassel, eine befestigte Stadt in der Gft. Flandern, unweit von Bergues-Saint-Vinox
und Aire-sur-la-Lys gelegen, war im August 1645 durch die Franzosen eingenommen, je-
doch bereits im Oktober desselben Jahres wieder von den Spaniern zurückerobert worden
( Bazin III, 313f; Chéruel, Minorité II, 81f, 85). – Die Franzosen hatten in Art. 21 des frz.
Gesamtentwurfs für den Friedensvertrag mit Spanien (s. [nr. 47 Anm. 2] ) die Zession von
(Mont-)Cassel gefordert (Text: Traicté Et Articles De Paix, hier 9).
importe extrêmement de |:luy donner contentement:|.
Selon mon foible advis Vostre Eminence pourroit s’addresser de tout cecy
confidemment à |:monsieur de Longueville qui de l’humeur qu’il est se
tiendra obligé de la confiance que:| Vostre Eminence |:aura en luy, et de
ce qu’on traictera bien des personnes qu’il a voulu cy-devant en quelque
façon protéger:|. On luy pourra escrire qu’ayant esté absolument néces-
saire de |:se déclarer contre Pau et Knut pour les décréditer dans l’Estat, et
leur faire appréhender l’indignation du Roy, l’on estime à présent que:| le
traicté de garentie est achevé |:et où le mal qu’ilz ont voulu faire n’ayant
pas réussy:| ilz tesmoignent quelque disposition à |:revenir avec promesse
de se conduire mieux dans la négotiation de Munster qu’ilz n’ont faict par
le passé, qu’il leur faut tendre les bras et ouvrir les moyens de faire ce
qu’ilz doivent:|. J’ay cru sy important de |:regaigner aujourd’huy ces
deux hommes:| que sur la cognoissance que j’ay eue que Vostre Eminence
avoit tousjours esté de cet advis, je me suis engagé que tout ce qui est
marqué cy-dessus seroit effectué ponctuellement.
Komplimente und Ergebenheitsbekundungen.
Il fault que Messieurs les Estatz ou du moins ceux de Hollande se fussent
bien escartez du droict chemin puisqu’ilz croyent d’avoir faict des mer-
veilles, et qu’ilz paroissent estonnez des choses qui ont esté accordées au
préjudice des résolutions qu’ilz avoient cy-devant prises de les refuser.
J’ay tasché aultant qu’il m’a esté possible de leur faire cognoistre que
nous sommes contens.
L’esclaircissement que Vostre Eminence eust désiré sur la qualité de la
rupture eust esté très nécessaire sy on l’eust peu obtenir, mais quelque
instance que j’en aye faicte je n’en ay sceu venir à bout |:et j’ay cru plus
utile d’en diférer l’explication en un autre temps qui ne sçauroit jamais
estre moins favorable:|. J’avois mis seulement dans le project à l’endroict
où il est parlé de rompre, les motz suivans: «Et d’agir hostilement avec
toutes leurs forces etc.». Les commissaires n’ont jamais voulu qu’ilz ayent
esté insérez. |:Nostre principal but doit estre présentement de nous servir
du traicté qui vient d’estre faict pour advancer et faciliter celuy de la paix,
après lequel:| je croy certainement que nous aurons |:moyen de réduire
Messieurs les Estatz à nous demander des choses qu’ilz nous refusent
maintenant, et qu’il n’y aura point de meilleure voye de les obliger à don-
ner l’explication que nous entendons à la garentye qu’en tesmoignant de
ne nous en soucier pas:|. Je croy que quand |:ilz verront qu’on tirera en
longueur la ratiffication du traicté, ilz viendront d’eux-mesmes à la raison,
car quelque mine qu’ilz fassent:|, ilz ne vouldroient pas |:perdre la garen-
tye de la France.
La diversion que l’armée de monsieur de Turenne peut faire entre le Rhin
et la Meuse a esté jugée très utile et désirée par tous ceux de ce pays, qui:|
affectionnent les intérestz de la France. |:Monsieur le prince d’Orange m’a
dict plusieurs fois que si elle y eust paru au commencement de l’esté,
Messieurs les Estatz eussent esté forcés de mettre leur armée en campa-
gne:|. Je croy bien que les malintentionnez n’en seront pas bien aises, mais
ilz n’ozeroient en tesmoigner leur mescontentement ny s’en plaindre.
Quant aux |:troupes de Brandebourg lorsqu’il estoit icy:| un de ses minis-
tres me fist dire qu’on pourroit bien |:les avoir si on vouloit en France
donner contentement à son maistre sur les tiltres qu’il prétend
Am 4. Juni 1647 hatte Servien Brienne von den Absichten Kf. Friedrich Wilhelms von Bg.
berichtet, kurbg. Plätze am Niederrhein mittels Einfügung eines Art.s in den Reichsfrie-
den wiederzugewinnen, demzufolge die ausländischen Mächte zur Rückgabe der von ih-
nen besetzten Plätze im Reich verpflichtet werden sollten ( APW II B 5/2 nr. 310, hier
1427 Z. 8–12).
respondis que quand de semblables choses ont à estre faictes, il fault que
ce soit par bonne volonté et non pas par capitulation. |:Je croy pourtant
que sans cela on pourroit les avoir en s’addressant au sieur de Bostfoch
Konrad von Burgsdorff (1595–1652) war seit 1641 Amtskammerrat in Küstrin, seit 1642
Oberkammerherr, Wirklicher GR , mit dem Oberkommando über die märkischen Festun-
gen betraut und bis zu seinem Sturz 1652 faktisch der führende Minister Kf. Friedrich
Wilhelms von Bg. ( DBA I 168, 147–150; II 205, 66; Saring, Burgsdorff; Spannagel;
Bahl, 444f).
qui est le principal ministre de ce prince, et en intéressant un de ses frè-
res
Georg Ehren(t)reich von Burgsdorff (1603–1656) diente seit 1625 in der kurbg. Armee,
wurde 1626 Ritter des Johanniterordens, 1631 Obristleutnant, 1634 Oberstallmeister so-
wie 1641 Kammerherr und Oberkommandierender der kfl. Leibkompanie und Garde zu
Pferde; 1652 wurde er Kommandant der Festung Küstrin ( DBA I 168, 141 und 142–146
(hier unter dem Vornamen Johann Ehrentreich); Spannagel, 360; Bahl, 443).
|:payé de ses appointemens sans estre obligé de quitter le service de son
maistre. Il n’y a:| présentement |:que mil chevaux et mil hommes de pied,
mais:| il seroit très facile de |:grossir les compagnies en peu de temps dans
le pays où elles sont:|.
Suivant l’ordre de Vostre Eminence j’ay faict payer le sieur de Vicquefort
et retiré sa quittance
faict sçavoir le soin que Vostre Eminence a voulu prendre de parler de sa
debte à monsieur le marquis de Gesvres.
Je n’ay pas continué de rendre compte à Vostre Eminence par tous les
ordinaires des |:grandes assistances que j’ay receues de monsieur de Ni-
derhost pour ne mettre pas son nom si souvent sur le papier:|. Je ne sçau-
rois exprimer avec quelle |:affection et constance il a agy dans tous les
intérestz de la France. Sa province a tousjours hardiment protesté contre
les résolutions qui ne nous ont pas esté favorables:|. Je suis obligé de dire
que |:sans luy les affaires de Sa Majesté n’eussent pas eu icy le succez
qu’elles y ont eu, que:| je n’oze pas apeler heureux quoyque nos ennemis
le croyent tel. |:Il a une prétention de quelques biens aux environs de Dix-
munde qui ont esté pris autresfois aux prédécesseurs de sa femme
quand elle ne feroit que servir de prétexte au desseing qu’on a de luy faire
quelque gratiffication considérable, on a intérest de la faire valoir:|.