Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Noch am Absendetag unseres letzten Schreibens erklärten wir den Me-
diatoren, daß wir entsprechend dem von Servien gemachten Angebot be-
reit seien, nach schriftlichem Übereinkommen über die von ihm aus-
genommenen Punkte, die verbleibenden mit den Spaniern strittigen Fra-
gen der schiedsrichterlichen Entscheidung der Generalstaaten zu überlas-
sen, und nannten unter diesen namentlich die Waffenruhe für Portugal.
Peñaranda, von Trauttmansdorff über deren Ansinnen unterrichtet, ver-
weigerte den Mediatoren daraufhin mehrfach die Audienz und ließ ihnen
durch Brun erklären, daß er sie nicht anhören werde, wenn sie in irgend-
einer Form über eine Waffenruhe für Portugal zu sprechen hätten. Wir
bestanden jedoch weiterhin gegenüber den Mediatoren auf einer Über-
mittlung unseres Angebots, was von ihnen jedoch für aussichtslos gehalten
wurde .
Depuis ce temps-là, nous n’en avons eu aucune nouvelle, ayans seulement
appris par diverses personnes que ledict sieur Penaranda s’en va pour
quinze jours en une maison des champs, qu’il faict estat d’aller aux eaues
de Spa
particulier pour leur faire compliment avant que s’en aller en ladicte mai-
son qui est à deux heures d’icy, et qu’au fonds les Espagnols désirent voir
quelle sera l’issue de ceste campagne. |:Monsieur Contarini en est luy-
mesme demeuré d’accord:| avec l’un de nous qu’il rencontra hier aux Ca-
pucins, sans cesser pourtant de dire qu’il faudroit |:cedder en ce poinct à
l’humeur de Penaranda afin de voir clairement dans le reste du traicté s’il
est disposé à la paix ou non:|.
Les choses sont demeurées en cet estat jusques à aujourd’huy
Médiateurs nous sont venus trouver pour nous dire qu’outre
pliment Pennaranda leur a faict excuse de ce qui s’est passé, protestant
qu’il n’avoit faict difficulté de les ouïr que pour ne pas perdre de temps
en la discussion d’un poinct où il ne peut entrer, mais qu’ayant appris que
cela estoit mal interprété dans l’assemblée, il escouteroit leurs proposi-
tions, quelles qu’elles pussent estre, touttes les fois qu’il leur plairoit.
Qu’ensuitte ils l’ont esté voir ce matin , et luy ont faict nostre offre. A
quoy il a respondu qu’il en acceptoit la première partie, demeurant d’ac-
cord de terminer icy ce qui touche les conquestes, les conditions de la
trefve de Catalogne, le faict de Casal, la liberté de dom Edouart, la place
de Monaco, l’affaire de messieurs les Barberins, et les seuretez du traicté,
comme sont l’exécution du traicté de Querasque, la ligue d’Italie, la dé-
claration claire et nette de l’assistance que le Roy pourra donner au Por-
tugal, sans rompre la paix, l’obligation du roy d’Espagne à n’assister di-
rectement ny indirectement le duc Charles, comme aussy la signature, ra-
tification, vérification et exécution du traicté. Il a consenty de plus que les
choses desjà accordées, et celles dont on pourra convenir, ne soient point
remises à La Haie, mais il a déclaré n’y pouvoir remettre tout le reste,
voulant en exclurre nommément la suspension d’armes pour le Portugal,
et les places de Liège. La raison qu’il en allègue est qu’il veut laisser à
l’arbitrage de Messieurs les Estatz, de Messieurs les Médiateurs, ou d’au-
tres, tout ce dont il a pouvoir de traicter, mais qu’aux choses où il a les
mains liées, il ne luy est non plus permis de les soumettre au jugement
d’autruy que de les décider luy-mesme.
Nous avons faict remarquer aux Médiateurs qu’au lieu de faciliter la paix
en recevant une proposition sy raisonnable, et sy accommodante que la
nostre, qui pouvoit produire promptement la conclusion du traicté, les
Espagnols y apportent de nouvelles difficultez, ne se contentans pas de
refuser l’arbitrage de Messieurs les Estatz sur ce qui touche la trefve du
Portugal, mais y ajoustans encor les places du Liège, qui est un poinct
dont ils ne se sont jamais déclarez ne pouvoir traicter.
Ceste response |:de Penaranda joincte aux bruictz qui courent du peu de
disposition qu’ilz ont présentement à la paix, et aux advis que l’on en a eu
à la cour:|, sur quoy nous faisons beaucoup plus de fondement, |:nous a
faict différer de dire autre chose aux Médiateurs outre ce qui est:| porté
cy-dessus, sinon que nous jugions bien que les plénipotentiaires d’Espa-
gne n’ont pas haste de conclurre, et que nous aviserons ensemble ce qui
sera à faire. Nous avons observé que dans le récit que les Médiateurs nous
ont faict de leurs discours avec Pennaranda, il leur a tesmoigné estre en
grande appréhension de ce que ses défluxions qui jusqu’icy s’estoient te-
nues à la gorge sont descendues, et le menacent de la gravelle s’il n’y
donne ordre, par où il semble qu’il prépare une excuse du voiage de Spa.
Nous mandons dez aujourd’huy tout ce que dessus à monsieur de Ser-
vien , afin qu’il s’en puisse prévaloir selon qu’il jugera par sa prudence.
Nous luy faisons aussy sçavoir qu’aussytost que monsieur de Menerzvich
a esté de retour d’un petit voyage qu’il a faict aux champs, nous l’avons
visité et informé de nostre négotiation avec les Espagnols, sur quoy
s’estant offert de s’y emploier, il a pris par escrit les mesmes articles
que les Médiateurs avoient aussy couché〈s〉 par escrit
Vgl. die Aufzeichnung Chigis über Punkte, die nach frz. Willen nicht dem ndl. Schiedsge-
richt unterworfen werden sollen; zwei Entwürfe, [Münster] 1647 Mai 13: Prima minuta:
NP 23 fol. 381 (Reinkopie); Chig. lat. A I 11 fol. 213 (Registerkopie) – Seconda minuta:
NP 23 fol. 383 (Reinkopie); Chig. lat. A I 11 fol. 213’ (Registerkopie) .
ment de leur mémoire.
Ainsy Messieurs les Estatz sçauront par leurs propres ministres que nous
avons faict une offre réelle et effective qui eût pu mettre dans trois jours la
conclusion de la paix entre leurs mains sy les Espagnols y eussent esté
aussy disposés qu’ils l’ont voulu faire croire par une fausse déférence de
remettre les affaires à leur décision.
Quand on a dict icy aux Médiateurs que |:monsieur le nonce Bagni:| avoit
assuré que pourveu que la paix ne tînt plus qu’à |:six mois ou mesme un
an de trêve pour le Portugal:|, il se feroit fort de |:la faire conclurre en
huict jours:|, ils ont respondu que c’estoit un |:discours sans fondement
et ont blasmé ledit sieur nonce d’avancer des choses au-delà de sa co-
gnoissance et contraires à ce qui se voit icy par effect:|.
Pour le poinct de l’assistance du Portugal, sy la négotiation continue, il
paroist que les Espagnols sont |:pour consentir que les Médiateurs don-
nent le certifficat que nous avons demandé:|, et que la difficulté ne sera
que dans les termes et la manière de s’expliquer que nous essayerons en ce
cas d’esclaircir autant qu’il nous sera possible.
Nous avons déclaré aux Médiateurs que Leurs Majestez |:consentiront de
rompre ouvertement contre le Turc pourveu que la paix se conclue et que
les Espagnolz s’obligent que pendant la durée de la guerre du Turc, ilz
n’attaqueront poinct le Portugal:|. Et comme il y a plusieurs circonstances
qui relèvent |:cette offre et la:| rendent sans comparaison plus grande que
celle qui a esté faicte par le roy d’Espagne, nous n’avons pas oublié de la
faire valoir auxdicts Sieurs Médiateurs et de leur faire remarquer le zèle
véritable de Leurs Majestez de vouloir, pour le bien public de la chres-
tienté, se priver des |:avantages de la bonne intelligence que l’on a eu
jusques icy avec la Porte, et s’engager contre un si puissant ennemi dans
une guerre où ilz n’ont aucun intérest particullier et où le roy d’Espagne
n’est pas moins intéressé que la république de Venise:|.
On ne manque pas à touttes les occasions qui s’en présentent de dire aux-
dicts Sieurs Médiateurs, et à tous ceux de l’assemblée que l’on croit en
pouvoir faire le rapport aux Espagnols, que s’ils diffèrent d’accepter les
conditions ausquelles ils peuvent conclurre aujourd’huy la paix, on aug-
mentera les prétentions à proportion des succès qui pourront arriver dans
les armées. La conduite des plénipotentiaires d’Espagne dont nous avons
rendu compte cy-dessus, faict |:voir la vérité de l’advis qui a esté donné
qu’ilz ont dessein d’hazarder encor cette campagne s’ilz peuvent séparer
Messieurs les Estatz d’avec nous, ou du moins s’ilz peuvent s’asseurer
qu’ilz ne recepvront aucun mal de ce costé-là:|. Nous voyons bien aussy
qu’ils |:n’oseroient rompre l’assemblée:|, et de faict, quand on dict que
|:Penaranda va aux eaux de Spa:|, il est aisé à voir que leur |:intention n’est
pas que l’on croye que ce soit pour s’absenter tout à faict, mais pour re-
tourner dans quelque temps:|.
Nous avons cy-devant faict sçavoir quel estoit nostre sentiment |:sur l’a-
vantage ou désadvantage qu’il y auroit au Roy de retenir l’Alsace comme
landgrave relevant de l’Empire, ou de la posséder sans cette dépendance:|.
Et comme nous nous sommes trouvez en cela de différente opinion, dont
nous avons amplement escrit par un mémoire exprès
à ajouster, sinon que les ministres de la couronne de Suède, en considéra-
tion de l’archevesché de Bremen, ont faict régler leur rang et leur séance
dans l’Empire au-dessus de celle qui appartient aux ducs de Poméranie, et
prétendent maintenant de l’avoir immédiatement après les électeurs.
Nous ne devons pas oublier que Messieurs les Médiateurs nous ont encor
faict une nouvelle instance de la part des Impériaux qui |:implorent l’ayde
de la France ès affaires de religion, et déclarent que sans nostre assistance,
ilz seront contrainctz d’accorder toutes les prétentions quoyqu’injustes
des Suédois et des protestans:|.
Il a esté respondu que sy monsieur de Trautmansdorff |:estoit ferme à
reffuser aux protestans leurs demandes qui vont contre la religion, la
France continueroit à rendre:| les bons offices qu’elle y a faict jusqu’icy,
et tesmoigneroit par de bons effectz qu’elle n’a point |:entrepris la guerre
pour aider à la ruine de la religion d’Allemagne:|; que nous espérions que
nostre entremise ne seroit pas inutile, et que nous ferions en sorte que les
|:Suédois se désisteroient de telles demandes:|. Nous ajoustasmes à cela
que |:l’opiniastreté des Espagnolz mettoit l’Empereur à la discrétion de
ses ennemis:|, et que Trautmansdorff auroit grande raison de s’en plaindre
et de le faire connestre aux ministres d’Espagne suivant ce que nous sça-
vions mesmes |:qu’il en avoit l’ordre de son maistre:|.
Ils nous ont dict nettement que le comte de Trautmansdorff |:n’avoit au-
cun crédit auprès de Penaranda:|, et que les Espagnolz ne considéroient
qu’eux-mesmes et leurs propres intérestz, ausquels ils vouloient que tous
les autres de leur party s’accommodassent.
Le baron d’Hazelang nous vint hier faire plainte que les ambassadeurs de
Suède, avant que de venir à Munster où ils doivent estre ceste sepmaine,
avoient résolu de parapher avec les Impériaux les poinctz dont ils sont
convenus, et de les faire signer par les secrétaires de leurs ambassade〈s〉.
Ce qu’ilz ne vouloient pas faire à l’esgard de l’affaire palatine où l’on
formoit des difficultez contre ce qui a esté arresté et mis par escrit
Dieses Schriftstück konnte nicht ermittelt werden; vgl. aber zur Sache nr. 211. – Nach
mehreren Versuchen der Schweden, weitere Forderungen einzubringen, blieb es letztlich,
mit geringfügigen, v.a. territorialen Änderungen, beim Vereinbarten, d.h. bei dem, was
Oxenstierna am 6. April 1647 pro formali declaratione der cron Schweden erklärt und
der Ks., die Franzosen und die Reichsstände für gut befunden hatten ( Albrecht, Pfälzi-
sche Frage, 467f.). Vgl. zur definitiven Regelung das Abkommen zur pfälzischen Sache im
August 1647, das im wesentlichen mit der Regelung vom 31. März 1647 übereinstimmt
( Dickmann, 400); Druck (lat.): ST VI.1, 164–167; zu den Urkunden der frz. Seite vgl.
APW III B 1.1, XLIIIf. Anm. 7.
présence d’un des plénipotentiaires et du résident de Sa Majesté à Osna-
brugh. Nous dépeschasmes tout aussytost un exprez à monsieur de La
Court à ce qu’il vît de nostre part messieurs Oxenstiern et Salvius, et qu’il
leur représentast que l’électeur de Bavières |:ayant satisfaict à toutes ses
promesses, et s’estant conduict de sorte, envers les couronnes, qu’elles
avoient subject d’estre contentes:|, et que celle de Suède en ressentoit
très grande utilité, nous les priions de ne seconder pas |:les mauvaises in-
tentions et la haine que les ennemis dudit eslecteur ont conceu:| contre luy
à ce suject, et qu’il leur remonstrât qu’il seroit d’un |:bien mauvais exem-
ple si un prince qui s’est réuni au bon parti, après avoir faict tout ce qui
dépendoit de luy pour bien mériter des couronnes, en recevoit:| un mau-
vais traictement, et qu’ainsy nous les conjurions de faire cesser touttes ces
difficultez, et de ne permettre pas que ce qui avoit esté résolu, pour les
intérestz de ce prince, ne fût mis dans la mesme forme que les autres
poincts dont l’on est d’accord. Nous avons escrit audict sieur de La
Court de faire cet office le plus efficacement qu’il se pourra, et ne sçavons
pas encor ce qui en réussira. Peut-estre que le dessein de messieurs les
plénipotentiaires de Suède est |:de nous faire valloir leur consentement
sur cette affaire:| qu’ils veulent différer jusqu’à ce que nous conférions
ensemble en ceste ville, pour |:essayer de tirer le nostre sur l’alliénation
des biens d’Esglise ès mains des protestans, et notamment de celluy de
l’évesché d’Osnabrug:|.
Depuis le mémoire achevé, le sieur de Menersvich nous est venu trouver
pour nous dire que le sieur Brun luy avoit faict rapport de la proposition
faicte par les Médiateurs de nostre part aux ministres d’Espagne, de re-
mettre les différends à l’arbitrage de Messieurs les Estatz, et qu’ilz avoient
respondu qu’ils y consentoient pourveu qu’il ne fust point parlé du Por-
tugal ny des places du Liège. A quoy ledict sieur Brun avoit ajousté que
sy ledict sieur de Menersvich s’estoit chargé d’en proposer quelque chose
au comte de Pennaranda, il le prioit de ne le vouloir pas faire.
Nous luy avons faict remarquer les mesmes choses que nous avions dictes
aux Médiateurs et entre autres que |:Penaranda n’avoit pas offert seulle-
ment de s’en remettre à Messieurs les Estatz, mais encor aux Médiateurs
et à d’autres:|.
Et comme nous l’avons prié de porter la proposition entière ainsy qu’il
l’avoit prise par mémoire, il a dict ne s’en pouvoir charger ny se mesler
plus de ceste affaire, d’autant que monsieur de Servien, en demandant à
Messieurs les Estatz des commissaires pour traicter, avoit donné par es-
crit
contraires à la vérité, comme elles se publient par les ennemis de la
France.
Nous luy avons faict plainte de ce qu’il avoit escrit à La Haie sur le simple
rapport des Espagnols, luy représentant qu’il avoit deu sçavoir auparavant
de nous comme les choses s’estoient passées.
Il a respondu n’avoir rien escrit de soy à Messieurs les Estatz, mais bien
qu’il leur avoit esté envoié de la part des Espagnols un papier fermé et
cachetté , qu’il estoit très humble serviteur du Roy, et affectionné à la
France, qu’il luy faschoit fort qu’on eût mauvaise opinion de luy, et ne
pouvoit plus s’emploier ny interposer dans noz affaires. Nous luy avons
dict que monsieur de Servien n’avoit eu autre dessein que de faire con-
nestre le peu de foy que l’on doit ajouster aux Espagnols, et que s’il
voyoit autant de disposition en eux pour la paix que nous y en avons, il
ne voudroit pas, pour les raisons qu’il nous a alléguées, se priver de pren-
dre part à un sy bon œuvre. Nous luy avons remonstré qu’estant icy mi-
nistre d’un Estat allié à la France, il ne devoit pas se charger d’un escrit
venant de leur part, qui ne tend qu’à la désunion, et prester encor sa main
pour l’autoriser.
Il a dict qu’il avoit ordre de ses supérieurs de leur envoyer tout ce qui luy
seroit présenté pour eux; qu’il avoit mesme faict sçavoir par une lettre
particulière qu’il n’avoit rien ouy de nous sur ce suject, et qu’il n’avoit
pas eu dessein de faire chose qui fût au préjudice de la France; qu’il dési-
roit servir en tout ce qu’il pourroit, quoyque l’on l’eût souvent et obli-
quement taxé, ce qu’il avoit tousjours dissimulé.
Nous avons répliqué que quand il se seroit esclaircy, il trouveroit que
monsieur de Servien n’avoit eu autre dessein que de faire connestre la
vérité à Messieurs les Estatz, comme le service de Leurs Majestés l’obli-
geoit de faire au lieu où il estoit.