Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

33
Nach der Lektüre des Memorandums des Königs für Sie vom 1. des Mo-
34
nats

45
Nr. 153.
und des Schreibens von Brienne an mich vom selben Tage

46
Nr. 151.
wußte ich
35
nicht, wie ich mich verhalten sollte, da einerseits Ihre Erklärung gegen
36
Pauw und Knuyt

47
Beilage 1 zu nr. 160; der gleiche Schriftsatz war Longueville vermutlich als [Beilage 2] zu
48
nr. 175 übersandt worden.
gebilligt und ich aufgefordert wurde, die niederlän-
37
dischen Gesandten, die verdächtig erschienen, von der Interposition aus-
38
zuschließen, Brienne mir aber andererseits mitteilte, daß man grundsätz-
39
lich an der Vermittlung durch die Generalstaaten festhalten wolle; nun ist
40
aber Pauw zur Zeit der einzige niederländische Gesandte in Münster, ihm
41
die Interposition zu entziehen, hieße also, sie den Generalstaaten zu ent-
42
ziehen. Nachdem Pauw mir eine unbefriedigende Replik der Spanier (Bei-
43
lage 1) auf unseren Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien

49
Frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien, den ndl. Ges. praes. 1647 Januar
50
25; vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88.

44
überbracht hatte, habe ich ihm sämtliche Schriftsätze, die er mir seitens

[p. 879] [scan. 59]


1
der Spanier ausgehändigt hatte

37
Gemeint sind wahrscheinlich Beilage 1 zu diesem Schreiben und Beilage 1 zu nr. 156.
, zurückgegeben und im Gegenzug auch
2
unsere Artikel

38
Gemeint ist sicherlich der frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien
39
(s. Anm. 5).
zurückgefordert; nach anfänglichem Widerstand nahm
3
Pauw die Akten an und versprach, die Spanier um Rückgabe der unseren
4
zu ersuchen. Ich hoffe, mit diesem Vorgehen sowohl den Anweisungen
5
zum Verhalten gegenüber den niederländischen Gesandten gerecht ge-
6
worden zu sein, als auch die Spanier zur Vernunft zu bringen und zur
7
Abtretung der umstrittenen Plätze zu bewegen

40
Vgl. nr. 185.
.

8
Le lendemain

41
1647 März 18, Montag.
il me vint voir, et me dit qu’aiant veu le comte de Penna-
9
randa, il l’avoit tousjours trouvé bien disposé à faire la paix; qu’il espéroit
10
qu’on surmonteroit avec le temps les difficultés qui s’y rencontrent; mais
11
que luy estant seul des députés de Messieurs les Estats, il eût bien désiré
12
qu’il y eût eu quelqu’un de ses collègues pour y travailler avec luy, me
13
priant de luy donner temps d’escrire à Messieurs les Estatz pour les faire
14
venir promptement, assurant qu’il ne laisseroit pas d’agir cependant
15

35
15 〈aupr〉ès] Loch im Papier.
〈aupr〉ès des Espagnols pour tirer d’eux le consentement, tant sur les
16
postes de Toscane, que sur ce qui reste en différend.

17
Je dis audict sieur Paw qu’il avoit eu ses collègues icy, et qu’ils s’en es-
18
toient retirés. Que le sieur Donia demeuré le dernier estoit party de Mun-
19
ster, sans que j’en eusse rien sceu, et que demandant aujourd’huy du temps
20
pour en faire venir d’autres, c’estoit justement selon l’intention des pléni-
21
potentiaires d’Espagne qui ne cherchoient que des dilayemens, et non pas
22
de conclurre. Que la nostre, au contraire, estoit de sçavoir promptement
23
ce qui se doit attendre de la négotiation, et de faire la paix, ou de nous
24
préparer à la guerre. Que la saison de la campagne approchant, il estoit
25
temps de se déclarer, et que je protestois que nous estions libres de faire
26
cy-après telles demandes que nous jugerions à propos.

27
Le sieur Paw, ne pouvant tirer autre parole de moy, me dist qu’il en ren-
28
droit compte à ses supérieurs, et moy, je le priay que ce fust en sorte que
29
la vérité leur fût connue, et que l’on sceût dans les Provinces ce qui s’est
30
passé entre les plénipotentiaires d’Espagne et nous, sans que rien leur fût
31
desguisé.

32
Les Médiateurs me vinrent trouver peu de temps après

42
Um sechs Uhr abends; vgl. den Tagebucheintrag Chigis ( APW III C 1.1, 340).
, et dirent que les
33
ministres d’Espagne leur avoient mis en main une réplique sur nos arti-
34
cles

43
1647 März 11, Montag, durch Brun und Peñaranda im Domizil Chigis übergeben ( ebd.,
44
339).
; qu’ils

36
34 p〈rotestoi〉ent] dito.
p〈rotestoi〉ent avoir volonté de sortir d’affaires et d’en cher-

[p. 880] [scan. 60]


1
cher tous les moiens les plus propres; que puisque nous avions le mesme
2
désir, il leur sembloit que le traicté se pouvoit conclurre en peu de temps,
3
et s’offrirent d’y servir en tout ce qu’ils pourroient.

4
Je leur respondis que le sieur Paw m’avoit desjà délivré ladicte réplique,
5
en laquelle j’avois veu que les Espagnols prétendent que les places de Tos-
6
cane leur doivent estre restituées

36
Vgl. Beilage 1, hier fol 598 (Antwort auf Art. 21 des frz. Gesamtentwurfes): Spanien be-
37
steht auf der vereinbarten Restitution der frz. und span. besetzten Plätze in Italien mit
38
Ausnahme Pinerolos, das bei Frk. verbleiben darf, unter ausdrücklicher Verfügung über
39
die Rückerstattung Piombinos und Porto Longones an Spanien.
, encor que par leur project

40
Beilage 1 zu nr. 156, hier Art. XII; vgl. Anm. 15 zu nr. 156. In Beilage 1 zu diesem
41
Schreiben (vgl. hier Anm. 12) betonen die Spanier ihren Rechtsstandpunkt, daß der Ver-
42
zicht auf die Nennung beider Plätze ihren Einschluß in die allgemeine Restitution (nicht
43
die Einwilligung in ihre Zession) bedeute.
ils n’eus-
7
sent pas faict ceste demande. Qu’ilz avoient aussy omis de respondre sur
8
l’article du Portugal

44
Art. 41 des frz. Gesamtentwurfs für den Friedensvertrag mit Spanien (s. Anm. 5); in der
45
Kopie AN K 1336 nº 43 fol. 12’–13 (auch, als Seconde addition bezeichnet, fol. 17’).
, et formé des difficultés sur le poinct de Casal, sur
9
la ligue des princes d’Italie, sur la trefve en Catalogne et encor d’autres,
10
qui faisoient voir qu’au lieu d’avancer le traicté, ils en esloignoient la con-
11
clusion, et affectoient des longueurs pour se conduire selon l’événement
12
des affaires. Que cela avoit esté cause que je n’avois pas voulu retenir
13
davantage l’escrit ny entrer en traicté, mais que je l’avois reporté promp-
14
tement au sieur Paw, et luy avois redemandé nos articles avec protestation
15
que nous estions libres, et n’entendions plus estre engagés à ce que nous
16
avions mis dans noz articles.

17
Lesdictz Sieurs Médiateurs furent longtemps à me représenter qu’il ne
18
falloit pas donner lieu à rompre une négotiation qui estoit sy bien avan-
19
cée, et dans laquelle il restoit peu de choses en différend. Ils me conjurè-
20
rent de donner au moins un temps dans lequel les Espagnols se pussent
21
déclarer.

22
Je leur dis que je n’entendois pas pour cela rompre la négotiation, mais
23
que nous ne voulions pas aussy demeurer engagés, tandis que les Espa-
24
gnolz, retenans noz articles, croiroient en estre quittes au pis-aller pour
25
ce qui y est contenu, et feroient cependant ce qui leur plairoit; mais que
26
chacun estant libre de son costé, l’on pourroit cy-après demander ou re-
27
fuser de part et d’autre telles conditions que chacun jugeroit estre de son
28
bien et de son avantage.

29
Les Médiateurs insistans que je ne fisse point une déclaration sy précise, je
30
leur dis que j’estois obligé de rendre compte promptement à Leurs Majes-
31
tez de ce qui s’estoit passé. Ils me demandèrent huict jours pendant les-
32
quels ils travailleroient auprès des plénipotentiaires d’Espagne pour les
33
faire déclarer, et voyant que |:c’ettoit un moyen pour remettre la média-
34
tion en leurs mains:|, je leur promis que sy dans l’ordinaire prochain les
35
Espagnols se déclaroient sur les postes de Porto Longone et Piombino,

[p. 881] [scan. 61]


1
j’entrerois en traicté sur le reste, les priant de mesnager cela au mieux
2
qu’ils pourroient, sans le dire aux Espagnols s’ils ne jugeoient le pouvoir
3
faire utilement, leur tesmoignant au surplus que je serois bien aise que |:ce
4
fust par leur entremise que la négotiation fust conduicte:|.

5
Le jour suivant

41
1647 März 19, Dienstag.
, le sieur Paw, prenant occasion de me voir après avoir
6
dict adieu à ma femme, qui est sur le poinct de partir pour aller à Paris

42
Die Hg.in von Longueville reiste am 27. März 1647 nach Frk. zurück.
,
7
vint encor me réitérer la prière de ne vouloir point tant presser les affaires
8
et de limiter quelque temps dans lequel les Espagnols se pussent déclarer,
9
après quoy l’on seroit libre de part et d’autre de prende telles résolutions
10
que l’on voudroit.

11
Je luy dis qu’au sortir de la dernière conférence que nous avions eu en-
12
semble, les Médiateurs m’estoient venus voir, et qu’ils m’avoient tenu sy
13
longtemps, qu’estant un lundy au soir, je n’avois pu faire ma dépesche à la
14
cour; que je faisois estat d’y envoier un exprès dans deux jours; que sy
15
dans ce temps-là les Espagnols s’estoient déclarés, j’escrirois selon le su-
16
ject qu’ils m’en donneroient, mais que je ne pouvois tarder davantage de
17
rendre compte à Leurs Majestez, ny demeurer engagé, tandis que les Es-
18
pagnols seroient en liberté de respondre sur nos demandes ainsy que bon
19
leur sembleroit.

20
Ledict sieur Paw répliqua que le temps estoit bien court, me pressa fort de
21
vouloir attendre un peu davantage, s’offrit de s’emploier avec vigueur, et
22
voyant que je ne voulois rien accorder de plus, il dist que les Espagnols
23
luy pourroient donner telle parole, qu’estant seul, comme il estoit, ils l’ex-
24
pliqueroient peut-estre après autrement; que c’estoit ce qui luy faisoit dé-
25
sirer d’avoir quelqu’un avec luy qui pust rendre tesmoignage de ce qui
26
seroit dict, afin que rien ne luy pût estre imputé, s’il y avoit après du
27
changement, comme il arrivoit quelquefois en des affaires de ceste nature,
28
où l’on ne pouvoit se munir de trop de précautions.

29
Je luy dis qu’il y avoit un beau moien de remédier à cela, d’autant que sy
30
les Espagnols se déclaroient à luy de chose qui nous pût contenter, ils en
31
devoient dire autant aux Médiateurs, et quand je serois assuré par les Mé-
32
diateurs et par luy, qu’il n’y auroit plus alors aucun suject de craindre que
33
les Espagnols se pussent desdire, s’ils ne vouloient se perdre tout à faict
34
d’honneur. Je crus que |:ledict Pau, s’avanceant ainsy, ne le faisoit pas sans
35
cognoistre l’inclination des Espagnolz et que pour un accessoire auquel:| il
36
est tousjours facile de pourvoir d’ailleurs, |:je ne devois pas perdre l’occa-
37
sion de sçavoir ce qu’ilz ont à dire:|.

38
Comme les Médiateurs m’avoient veu le jour précédent

43
1647 März 18, Montag.
après ledict
39
Paw, le suivant ils firent encor la mesme chose

44
Chigi notierte auch diesen Besuch in seinem Diarium ( APW III C 1.1, 340).
, et me dirent qu’ils a-
40
voient veu Pennaranda depuis, et l’avoient trouvé bien disposé; qu’ils ne

[p. 882] [scan. 62]


1
pouvoient donner assurance sur le poinct des postes de Toscane, mais
2
qu’ilz ne croyoient pas que cela deust empescher la paix. Pour celuy du
3
Portugal, qu’ils y trouvoient Pennaranda tout à faict arresté, disant que
4
ses ordres estoient de ne souffrir pas qu’il en fût parlé en aucune façon
5
dans le traicté.

6
Après avoir reparty sur cela comme je devois, je dis auxdictz Sieurs Mé-
7
diateurs |:comme Pau m’estoit venu reveoir et que je l’avois obligé, au cas
8
que les Espagnolz se déclarassent à luy, de leur dire qu’ilz devoient faire
9
sçavoir la mesme chose aux Médiateurs:|.

10
Voylà l’estat où sont icy les affaires, reste maintenant à vous respondre
11
sur vostre lettre du 14 de ce mois.

12
Ihr Schreiben an die Generalstaaten

42
Wie Anm. 4.
wegen Bruns Brief

43
Beilage 2 zu nr. 160.
hätte nicht
13
trefflicher sein können.

14
Pour ce qui regarde Paw et Knuyt, je trouve que les choses que vous
15
dictes contr’eux sont de deux sortes: les unes se peuvent prouver par les
16
escritz mesmes qu’ils ont envoié à leurs supérieurs, |:mais il y en a quel-
17
ques-unes qui encor qu’elles soient véritables je doubte sy on pourra les
18
esclaircir et s’il n’eust point esté aussy advantageux, ne le pouvant faire,
19
de n’en venir pas sy avant. Je crains aussy qu’en parlant contre Pau et
20
Knuyt, la légation entière ne se treuve intéressée:|, car quoyqu’avec toutte
21
l’addresse imaginable vous aiez |:séparé leur cause de celle de leurs collè-
22
gues, il est bien difficile pourtant qu’en les exemptant du blasme d’avoir
23
participé à la corruption de ces deux, on puisse ne leur pas imputer de
24
s’estre laissez conduire par eux, et que sy ce n’est les accuser de crime
25
comme les aultres, c’est au moins les taxer de foiblesse et d’incapacité:|.
26
J’eusse cru que ceste plainte n’ayant pas esté faicte incontinent |:après la
27
signature des articles

44
Die span.-ndl. Provisional-Art. vom 8. Januar 1647 (vgl. Beilage 1 zu nr. 169).
:|, on eust pu attendre que |:la garentie eust esté
28
résolue:|, mais puisqu’estant sur les lieux, vous avés jugé ne devoir pas
29
attendre ce temps-là, je suis bien assuré que vous |:avez veu qu’il n’en
30
pouvoit ariver aucun inconvénient:|, et sçais qu’en tout vous prenés sy
31
bien voz mesures que j’en prends bonne espérance, ainsy que je vous
32
l’ay desjà mandé, du succès de vostre négotiation.

33
Mais pour ce qui regarde celle de Munster, je ne sçais pas comme |:j’eusse
34
pu en exclurre Pau et ne désobliger les Provinces:|. Je vous ay tousjours
35
adverty ponctuellement de ce qui s’est icy passé. Je n’ay jamais considéré
36
|:Pau que comme estant gaigné par les Espagnolz:|, mais c’est ce qui m’a
37
faict croire qu’il estoit plus |:capable de nous ayder que de nous nuire:|.
38
Vous pouvez vous souvenir que nous avons souvent souhaitté que |:Mes-
39
sieurs les Médiateurs eussent inclination pour les Espagnolz:| pourveu
40
qu’ilz eussent assés de croyance auprès d’eux, d’autant qu’ilz eussent
41
esté par là plus |:capables de les porter où nous désirons:|. C’est pour ceste

[p. 883] [scan. 63]


1
raison que j’ay cru que |:ledict Pau nous pouvoit estre utile:|. Au surplus,
2
il est facile à |:La Haye de l’accuser comme particulier:|, mais je ne sçais
3
pas comment, estant icy, l’on en |:pourroit séparer la qualité d’ambassa-
4
deur et qu’estant seul, on le pust exclurre sans que le corps de l’Estat s’y
5
treuvast en quelque façon intéressé:|. Sy vous jugés néantmoins qu’il le
6
faille faire, il semble qu’il faudroit |:travailler auprès de Messieurs les
7
Estatz pour le faire révoquer et pour leur faire envoyer icy d’aultres dé-
8
putez à qui nous puissions confier nos affaires:|. Mais tant que |:ledict Pau
9
sera icy:|, je ne vois pas que pour donner plus ou moins de |:vigueur à une
10
plainte qui n’est qu’un accessoire:| et qui ne touche pas le fonds de vostre
11
négotiation, il faille |:se priver de l’avantage de pouvoir faire déclarer les
12
Espagnolz sur les postes de Toscane:| ou de faire connestre à tout le
13
monde que c’est eux |:qui retardent la paix:|.

14
Nonobstant touttes ces raisons, je pense avoir mis la chose en un poinct
15
que l’on est libre de prendre telle résolution que l’on voudra après que
16
Leurs Majestés auront esté informées de tout. J’aurois cru faire contre
17
leurs ordres et le bien de leur service, et particulièrement avoir nuy à la
18
|:garentie que vous poursuivez à La Haye, sy j’en avois usé aultrement:|.
19
Sy l’on juge qu’il faille changer, je ne m’attache point à mes sentimens et
20
suivray tousjours bien volontiers ce qu’il plaira à Leurs Majestés d’ordon-
21
ner. Quand

33
21 nous … accoustumé] wiederholt.
nous sommes en mesme lieu, nous n’avons pas accoustumé
22
d’avoir différentes opinions. Je crois que sy j’estois où vous estes, je serois
23
de vostre mesme advis, et que sy vous estiez icy, vous seriés infaillible-
24
ment du mien. J’ay grande impatience que cela soit, et pour le bien des
25
affaires, et pour mon contentement particulier.

26
Verhandlungen über eine Waffenruhe in Ulm; Depeschen Rákóczys

34
Vgl. nr. 185.
.

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