Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

25
Sa Majesté a veu avec grand plaisir la dépesche que le secrétaire Préfon-
26
taine luy a apportée

47
Nr. 143.
, et ne peut assez louer la patience et la suffisance
27
avec laquelle ledit sieur d’Avaux a composé la meilleure partie des diffé-
28
rens qui pouvoient retarder la paix d’Allemagne, dont, Dieu mercy, il
29
semble qu’il n’y ait plus lieu de douter, ny peut-estre par conséquent de
30
la généralle, n’estant pas à croire pour les raisons qui ont souvent esté
31
mandées, que les Espagnolz laissent achever le traitté de l’Empire sans
32
conclurre aussy leur accommodement avec nous.

33
Ledit sieur d’Avaux doit cependant travailler sans discontinuation à per-
34
fectionner ce qui paroît si bien acheminé; et comm’il est sur les lieux et
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dans les occasions, et qu’il recognoît à toutte heure la disposition des
36
espritz avec qui il a à traitter, il pourra aussy voir plus clair dans ce qu’il
37
aura à faire qu’on ne peut le luy prescrire d’icy où l’on ne reçoit que de
38
tempz en tempz la relation de ce qui se passe.

39
Sa Majesté a esté extrêmement estonnée et faschée des prétentions exor-
40
bitantes que le sieur d’Avaux mande qu’ont les protestants au préjudice
41
de la religion catholique, et de l’appuy qu’ilz y reçoivent des ministres de
42
la couronne de Suède contre les traittez d’alliance

48
Vgl. Anm. 22 zu nr. 11 und Anm. 14 zu nr. 114.
faictz et renouveliez
43
avec eux et les conventions stipulées avec les plénipotentiaires de Sa Ma-
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jesté. Ledit sieur d’Avaux ne pouvoit mieux entrer dans les sentiments de

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1
Leurs Majestez ny tenir une conduicte qui leur fût plus agréable que de
2
s’y opposer avec la vigueur qu’il a fait, et elles luy recommandent bien
3
soigneusement d’y persévérer jusques au bout, pour la descharge de leurs
4
consciences et de celles de tous ceux qui ont l’honneur de les conseiller et
5
d’estre dans leurs affaires, |:d’autant plus qu’il asseure que l’on peut tenir
6
bon en cecy sans aucun péril et qu’il a plusieurs expériences de la façon
7
dont il faut traitter avec les Suédois:| pour les faire venir à raison, et si on
8
y peut parvenir, il faudra bien après |:que les protestantz plient:|.

9
Il sera bon seulement d’éviter que |:les ministres de l’Empereur ne pren-
10
nent cette occasion de nous rendre suspectz à tout le parti protestant et le
11
refroidir en l’inclination qu’il a pour cette couronne, luy faisant voir
12
qu’elle seule se seroit remuée pour résister à leurs prétentions et que sans
13
elle, chacun y auroit donné les mains:|.

14
C’|:est pourquoy il faudra tascher de faire en sorte que les ministres de
15
l’Empereur, ceux du duc de Bavières et des autres princes catholiques
16
parlent fortement en cette matière:|, et protestent qu’ilz ayment beaucoup
17
mieux rompre toutte négotiation et subir de nouveau le hazard des armes
18
que de consentir jamais à des conditions si honteuses à des princes catho-
19
liques et si préjudiciables à la religion que celles que les protestants re-
20
cherchent, |:et après cela, ledit sieur d’Avaux pourroit intervenir de la
21
part du Roy avec plus d’efficace et joindre ses offices et l’authorité de la
22
France envers les uns et les autres en faveur de la religion et à l’exclusion
23
des demandes des protestanz dont il est question.

24
Il ne sera pas difficile, ce semble, de traitter cette affaire de concert avec
25
les ministres de l’Empereur et des autres princes catholiques:|, et deux
26
raisons persuadent qu’en cette matière nous pouvons prendre confiance
27
les uns aux autres. La première est qu’ilz sont maintenant tout à fait des-
28
trompez des impressions qu’ilz avoient, et dans lesquelles les Espagnolz
29
prenoient grand soing de les confirmer, que la France ne veut point la
30
paix; l’autre, qu’il ne leur reste plus lieu de douter que le zèle que nous
31
avons tousjours fait paroistre pour les intérestz de la religion catholique
32
depuis que nous avons pris part aux affaires d’Allemagne, ne soit très vé-
33
ritable, et quand nous leur tesmoignerons d’estre bien résolus à tenir bon
34
dans ce dessein, comme la chose touche encore de plus prez qu’à nous à
35
l’Empereur et aux autres princes catholiques qui sont dans l’Empire, il est
36
sans doute qu’ilz se porteront d’autant plus hardiment à rejetter les de-
37
mandes injustes du party protestant s’ilz voyent de devoir estre fortiffiez
38
en cela par la France. Après quoy il y a apparence que les Suédois ny ledit
39
party protestant ne se roidira pas à prétendre ce qu’ilz cognoistront leur
40
estre impossible d’obtenir.

41
Les uns et les autres sçavent que jamais noz armes n’ont agy en Alle-
42
magne que pour des intérestz politiques et qu’on n’a jamais entendu que
43
la guerre qui s’y est faicte de leur part fût une guerre de religion. On a visé
44
conjoinctement et de concert à une seule fin qui estoit de réprimer la trop

[p. 780] [scan. 962]


1
grande puissance de la maison d’Austriche et de destourner la servitude
2
où ell’avoit commencé de jetter les autres princes d’Allemagne. Cela est
3
tantost fait à la faveur principallement des armes de cette couronne et de
4
ses assistances, et les princes protestants recognoistroient bien mal un si
5
grand bienfaict, s’ilz s’opiniastroient à exiger de nous que nous consentis-
6
sions à la destruction de la religion catholique et que nous ayons moins de
7
zèle pour les vérités que nous croyons, qu’ilz n’en ont pour des erreurs
8
qu’ilz ont embrassées.

9
Quant aux Suédois, outre l’infraction des alliances et des conventions
10
faictes avec eux, outre les advantageuses satisfactions que nous leur avons
11
procurées en Allemagne, au-delà desquelles nous ne sommes obligez à
12
rien, sans considérer que nous avons consenty d’y achepter en partie ce
13
qui nous demeure pour nostre partage et qu’on ajouste par nostre entre-
14
mise à ce qui est du leur beaucoup de pièces dans la Poméranie qu’ilz
15
n’avoient jamais songé de prétendre, et outre cela une somme de six cens
16
mil richedalles, ilz peuvent se resouvenir qu’ilz n’ont pas eu moins de
17
jalousie de la puissance démesurée du feu empereur avant la diette de Ra-
18
tisbonne

29
Regensburger KFT vom 3. Juli bis 12. November 1630 (Protokoll s. BA NF II.5 nr. 170;
30
Albrecht, Zeitalter, 395f.).
, où la France et Bavière l’obligèrent de licentier la plus grande
19
partie de ses forces

31
Am 13. Oktober 1630 schloß der Ks., auf Drängen der in Regensburg tagenden oder dort
32
vertretenen Kf.en, den Regensburger Frieden mit Frk. ab (Druck, frz.: DuMont V.2,
33
615–618), der den Mantuakrieg (s. Anm. 20 zu nr. 23) beenden sollte; die vertragschließen-
34
den Parteien einigten sich darin über die Erbfolge in Mantua; Art. IX legte den Abzug
35
aller ksl. Truppen aus Italien (mit Ausnahme weniger Garnisonen) fest (vgl. ebd., hier
36
616f.). Wegen Übertretung der Vollmachten der frz. Unterhändler verweigerte Richelieu
37
die Ratifikation ( Heyne; Weber, 100–108; Repgen, Dreißigjähriger Krieg, 173f.; Hart-
38
mann
, 20–33; vgl. auch die bei DuMont V.2, 618f. abgedruckten Dokumente; zum sachli-
39
chen Zusammenhang vgl. Parrott).
, que les princes d’Allemagne mesme, et qu’ilz ne son-
20
geoient non plus que nous à l’intérest de la religion, mais à ceux de la
21
liberté germanique; qu’ilz furent touchez des mesmes sentimens après la
22
perte de la bataille de Nordlinguen

40
In der Schlacht von Nördlingen hatte das schwed.-prot. Heer unter Bernhard von Sachsen-
41
Weimar und Gustav Horn am 5./6. September 1634 eine vernichtende Niederlage gegen
42
die ksl.-kurbay.-span. Truppen erlitten, welche die schwed. Position im Reich, v.a. in Süd-
43
deutschland und in Franken, empfindlich schwächte und zum Auseinanderfallen des Heil-
44
bronner Bundes führte ( Ritter III, 580f.; Kretzschmar, Register, III, 483; Repgen, Drei-
45
ßigjähriger Krieg, 179; Parker, 126f.).
; et maintenant qu’ilz sont non seule-
23
ment délivrez en partie par nostre assistance de cette jalousie, mais encore
24
puissamment establys dans l’Allemagne, il n’est pas juste qu’ilz poussent
25
leurs prétentions au-delà des choses temporelles pour lesquelles seulles
26
nous avons fait la guerre, et qu’ilz nous sollicitent à la ruine de nostre
27
religion pendant qu’ilz tesmoignent tant de violance et d’ardeur pour l’ac-
28
croissement et l’advantage de leur secte.

[p. 781] [scan. 963]


1
Ilz nous donnent un exemple |:à estre imité par nous en une meilleure
2
cause lorsqu’ilz favorisent soubz main les intérestz du landgrave de
3
Darmstadt qui a tousjours paru si passionné partisant de la maison d’Aus-
4
triche, qui a esté le principal médiateur de la paix de Prague

34
Der PF zwischen Ks. Ferdinand II. und Kf. Johann Georg von Sachsen vom 30. Mai 1635
35
(s. Anm. 19 zu nr. 41). – Lgf. Georg II. von Hessen-Darmstadt und seine Räte übten seit
36
1633 mehrere Tätigkeiten aus, die sich unter dem Begriff der Friedensvermittlung beim PF
37
subsumieren lassen und ihn zu einem Protagonisten der Verhandlungen machten: Beratung
38
des Kf.en von Sachsen, seiner Räte und Ges. in Dresden, Pirna und Prag im Sinne des
39
Friedensschlusses, die eigentliche Vermittlung zwischen Kursachsen und den ksl. Ges. in
40
Pirna und Prag sowie die Bemühungen um die Zustimmung des Ks.s und der kath. Kf.en
41
zu den Pirnaer Noteln (zur Problematik des Begriffes der Friedensvermittlung in bezug
42
auf die gen. lgf.lichen Aktivitäten, ihrer Wertung und ihrer Quellengrundlage vgl. BA
43
NF II.10/1, *13-*20; zur Publikation der Quellen seiner Friedensvermittlung vgl. auch
44
ebd., Register, *406f.).
, laquelle
5
faillit d’estre suivie de la ruine de tout le party confédéré en Allemagne,
6
et qui est aujourd’huy en armes et travaille de tout son pouvoir contre le
7
susdit party, et par conséquent contre la Suède mesme, et tout cella parce
8
que ledit langrave professe la mesme religion qu’eux, et sans avoir esgard
9
aux intérestz d’une princesse

45
Lgf.in Amalie Elisabeth von Hessen-Kassel (s. Anm. 8 zu nr. 7).
qui

33
9 a le] a nicht dechiffriert.
a le droit de son costé:|, qui a tousjours
10
demeuré ferme et invariable dans les intérestz de la cause commune, qui a
11
si souvent envoyé de ses forces à leur secours, et si souvent receu et donné
12
retraicte et subsistance à leurs armées dans son pays.

13
|:A la vérité, cela nous doit servir d’un bel exemple de ce que nous avons à
14
faire:|, et s’il n’y a pas lieu d’accroistre la religion catholique ou luy pro-
15
curer quelque advantage, il faut au moins empescher de tout nostre pou-
16
voir que la protestante ne s’accroisse de ses dépouilles. |:Il y a un certain
17
milieu de parler fortement, mais sans aigreur aux Suédois que le sieur
18
d’Avaux sçaura bien trouver, et le prétexte de rappeller noz trouppes sur
19
le Rhin à cause de la marche du duc Charles vient très à propos:| pour leur
20
faire mieux cognoistre la nécessité qu’il y a d’achever au plus tost touttes
21
choses sans s’arrester, maintenant que leur satisfaction est ajustée si ad-
22
vantageusement, à des poinctz qui n’estants accompagnez d’aucune justi-
23
ce, les Impériaux ny les catholiques n’y pourront jamais consentir, ny la
24
France s’employer pour les obtenir.

25
On a commencé par le dernier article des trois sur lesquelz ledit sieur
26
d’Avaux a désiré estre esclaircy des intentions de Leurs Majestez, parce
27
que c’est celuy qui leur tient le plus au cœur.

28
Q|:uant à celuy qui regarde la promesse à laquelle l’Empereur et les estatz
29
de l’Empire s’obligeront que si la guerre continue entre la France et l’Es-
30
pagne, l’Empereur ne pourra directement ny indirectement en quelque
31
manière que ce soit secourir les Espagnolz, c’est un point sur lequel il
32
faut insister et le faire résoudre sans équivoque, et sans admettre aucune

[p. 782] [scan. 964]


1
distinction de l’Empereur d’avec l’archiduc d’Austriche:|. Les raisons
2
dont le sieur d’Avaux s’est servy et qu’il a touchées dans son mémoire

36
Nr. 143.

3
ne peuvent estre plus fortes ny plus convaincantes, et il n’y a rien à ajous-
4
ter si ce n’est qu’il fault, sur cette matière, |:mettre en jeu principalement
5
les ministres de Bavières dont le maistre a si souvent fait asseurer

35
5 Leurs] im Klartext fälschlich: Leur.
Leurs
6
Majestez que pourveu que les intérestz de l’Empire fussent ajustez, ceux
7
des Espagnolz ne retarderoient pas un moment la paix, et qu’on tient cella
8
pour indubitable. Voicy la conjoncture où il faut sommer ledit duc et ses
9
ministres de sa promesse:|. Et on ne sçait pas comprendre sur quel fonde-
10
ment le comte de Trantmersdorff qui est si habile et si sage appuye la
11
distinction de l’Empereur avec l’archiduc d’Austriche en ce qui est d’as-
12
sister le roy d’Espagne, puisque ce n’est pas le nom que nous craignons et
13
qu’une armée envoyée contre nous ne nous feroit pas moins de mal pour
14
estre soubz le nom de l’archiduc que si elle estoit soubz celuy de l’Empe-
15
reur. Le marquis Spínola

37
Vermutlich Ambrosio Spínola (Espinola) (1569–1630), primer marqués de Los Balbases,
38
span. General, consejero de Estado und consejero de guerra, 1629 Gouverneur des Gebiets
39
um Mailand und Anführer des span. Heeres in Italien, 1630 mit der Belagerung Casales
40
beauftragt ( ABEPI I 296, 285; II 867, 7–12; Rodríguez Villa) . – Gemeint sein könnte
41
auch sein Sohn, der span. Militär Felipe Spínola (1594–1659), marqués de Los Balbases, ein
42
Schwager Leganés’, 1628 General der Kavallerie im Gebiet um Mailand, später mit ver-
43
schiedenen Hofämtern betraut ( ABEPI II 867, 16; Mazarin, Lettres II, 353; Rodríguez
44
Villa, Index, 764; Grotius, Briefwisseling VII, 175 Anm. 12).
se plaignant autrefois des trouppes françoises
16
qu’on avoit establyes dans la ville et citadelle de Cazal, on voulut l’appai-
17
zer sur ce qu’il n’y avoit que des bannières de monsieur de Mantoue, mais
18
il repartit aussytost que le roy son maistre demeureroit volontiers d’ac-
19
cord que les bannières fussent de France pourveu que les soldatz fussent
20
Mantouans et Montferrins.

21
Et pour revenir au fait si l’Empereur se sent obligé de prendre tant de part
22
aux intérestz du roy d’Espagne, à cause des estroictes alliances qu’ilz sont
23
sur le poinct de renouveller l’un avec l’autre, il y a lieu de luy faire co-
24
gnoistre qu’il ne peut mieux luy tesmoigner l’affection qu’il luy porte, ny
25
faire son service, |:qu’en accordant l’article dont il est question, puisque ce
26
sera un moien certain pour obliger ledit roy d’entendre à la paix qui luy
27
est si nécessaire, et luy oster toutes les pensées de la guerre qui ne pourra
28
que luy estre ruineuse, et qu’il ne songera plus à continuer quand il se
29
verra hors d’estat de pouvoir estre assisté de l’Empereur.

30
Quand à l’autre point qui concerne l’achapt de Benfeld et des dix villes
31
impériales de l’Alsace

45
Vgl. Anm. 64 zu nr. 143.
, Sa Majesté emploieroit bien plus volontiers son
32
argent à l’achat de quelqu’une des villes forestières qu’à celles-cy qui se
33
trouveront enclavées dans le pays qui nous demeurera, et qui par consé-
34
quent seront tousjours en quelque façon dépendantes de nous sans qu’il

[p. 783] [scan. 965]


1
nous ait rien cousté de les aquérir, ny qu’il nous couste rien de les con-
2
server:|. Néantmoins Sa Majesté se remet là-dessus à tout ce qui sera jugé
3
à propos sur les lieux par ledit sieur d’Avaux de concert avec monsieur le
4
duc de Longueville.

5
|:Pour Benfeld, il sera bon de tascher de l’avoir, estant bien fortifié comme
6
il est, et à cause de la proximité de Strasbourg et du Rhin:|, mais on ne
7
sçauroit rien prescrire |:d’icy sur le prix:|, Sa Majesté croyant bien que
8
lesdits Sieurs Plénipotentiaires |:en tireront le meilleur marché qu’il sera
9
possible:|.

10
O|:n ne peut assez s’estonner de l’animosité que les Suédois continuent à
11
faire paroistre contre monsieur le duc de Bavières, sur le sujet duquel
12
monsieur d’Avaux mande

43
In nr. 143.
qu’ils déclament si fort comme fait le parti
13
protestant contre cette couronne. Il y a beau champ de confondre les Sué-
14
dois en ce que:| sans parler de ce qu’il a contribué pour leur faire accorder
15
des satisfactions si avantageuses que celles qu’ilz ont obtenues, il importe
16
|:qu’il soit bien traitté des deux couronnes affin que leur estant obligé, il
17
demeure attaché à leurs intérestz et au dessein fixe et perpétuel qu’elles
18
doivent avoir:| d’empescher que la maison d’Austriche ne regaigne plus
19
cette démesurée puissance qui la rendoit formidable aux autres princes
20
d’Allemagne et au duc de Bavière mesme, de sorte que comme ce bon
21
traittement |:sera le lien qui le tiendra uny

42
21 aux] falsch dechiffriert: avec.
aux deux couronnes pour la
22
fin susditte, il pourroit, s’il en recevoit un contraire, se rejoindre plus
23
que jamais à la maison d’Austriche et en la fortiffiant de sa puissance:|
24
qui n’est pas petite, luy donner cœur de reprendre avec le tempz les pen-
25
sées ambitieuses qui ont seulles formé le dessein |:de luy faire la guerre
26
pour les modérer:|.

27
Sa Majesté a esté bien aize d’apprendre que les plénipotentiaires de Suède
28
inclinent maintenant plus qu’ilz ne faisoient à la suspension, laquelle pour
29
plusieurs raisons de leur intérest mesme doibt précéder la paix, mais on
30
appréhende bien que |:si le général Wrangel ne reçoit d’eux comme des
31
ordres précis de ce qu’il a à faire, qu’il ne trouve des prétextes pour s’en
32
deffendre, son humeur estant toute portée à la continuation de la guerre:|.
33
Comme rien ne sçauroit estre si advantageux dans la conjoncture présente
34
des affaires que de mettre l’armée de monsieur le mareschal de Turenne
35
en estat de pouvoir agir |:dez à cette heure dans le Luxembourg, parce que
36
cella ne porteroit pas coup seulement envers les Espagnolz, mais envers
37
les Holandois pour nous en faire considérer davantage, voiant le peu de
38
besoin que nous aurions de leurs assistances pour pousser noz progrez
39
plus avant que jamais:|, Sa Majesté recommande audit sieur d’Avaux de
40
mettre touttes pièces en œuvre pour faire, s’il est possible, |:que l’on con-
41
vienne sans délay d’une suspension de deux ou trois mois et que ce soit en

[p. 784] [scan. 966]


1
sorte que Wrangel ne puisse interpréter à sa mode les ordres qu’il en re-
2
cevra ou ne les pas exécuter:|, et la marche du duc Charles vers l’archeves-
3
ché de Trèves et le Rhin nous donnera encores |:un légitime prétexte
4
d’insister fortement là-dessus, et aux Suédois d’y songer sérieusement s’ilz
5
voyent que noz forces revenans de deçà, leur armée demeure exposée aux
6
effortz de l’impériale et de la bavaroise:|. Il peut remontrer sur ce suject
7
que les deux couronnes estants satisfaictes entièrement, il ne semble pas
8
juste que pendant qu’on discute d’autres poinctz de moindre importance
9
avec quasi certitude de les ajuster bientost, on continue les mesmes hosti-
10
litez contre l’Empereur qui est demeuré d’accord de nous satisfaire, |:et
11
contre le duc de Bavières qui s’y est emploié avec tant d’efficace et de
12
fruit, et mesme la couronne de Suède y semble estre d’autant plus obli-
13
gée:| qu’il est certain qu’elle y gaigne plus qu’aucun autre et qu’elle a rem-
14
porté des avantages qu’elle ne croyoit pas il y a six mois de pouvoir seul-
15
lement prétendre.

16
|:Et pour ce qui regarde monsieur de Bavières, Leurs Majestez désirent
17
que Messieurs les Plénipotentiaires continuent d’appuyer de tout leur
18
pouvoir ses intérestz, tant pour l’avantage de la religion catholique, que
19
pour correspondre à la façon dont il a agi en ce qui nous regardoit et aux
20
protestations qu’il fait de plus en plus de vouloir s’attacher entièrement à
21
cette couronne:|.

22
Le sieur d’Avaux fera bien de cultiver |:par le moien du sieur Volmar qui
23
luy a donné jour à cela, les bonnes inclinations que l’archiduc son mais-
24
tre

34
Ehg. Ferdinand Karl (s. Anm. 65 zu nr. 143).
:| tesmoigne avoir pour la France, et peut l’asseurer que Leurs Majes-
25
tez correspondront tousjours avec usure aux démonstrations qu’il don-
26
nera de sa bonne volonté pour cet Estat, et qu’il ne tiendra qu’à luy de
27
tirer beaucoup d’utilité de nostre voisinage.

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