Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
La lettre de monsieur Salvius dont j’envoyay copie par le dernier ordinai-
re et sa bonne volonté n’ont encores pu faire conclurre le traitté avec
Brandebourg. Il s’y est formé une difficulté nouvelle touchant l’évesché
de Camin, dont les Suédois veulent conserver la possession au duc de
Croy sa vie durant, et monsieur Oxenstiern en fait une condition si né-
cessaire que depuis quelques jours il m’a souvent mis le marché à la main,
|:me priant mesmes avec affection de les aider à le rompre:|.
Les députez de Brandebourg remonstrent que depuis quatre semaines que
cette négotiation est commencée, l’on n’en a fait aucune instance. Que les
articles ont esté dressés par messieurs les ambassadeurs de Suède
Textgrundlage für die weiteren Verhandlungen über die schwed. Satisfaktion war folgen-
der Trauttmansdorff im November 1646 durch Mylonius ausgehändigter schwed. Schrift-
satz : Der Cron Schweden Postulata in puncto Satisfactionis Svecicæ, den Kayserlichen
Plenipotentiariis ueberreichet (lat.), Münster 1646 November 7/17 [8/18 exh.]; zum Druck
und zur frz. Überlieferung vgl. Beilage 1 zu nr. 2, zur ksl. APW II A 5 nr. 127 Beilage [3],
zur schwed. APW II C 3 nr. 31 Beilage A (dort fälschlich ergänzte Datierung auf den
18./28. November 1646; das bei Meiern angegebene Datum Sonntag, 18. November 1646,
ist st.n.; die Datierung auf den 18. November 1646 auch bei Volmar, APW III C 2, 741 z.
13–16). Diese Forderungen enthielten in der Tat nicht den gen. Anspruch auf Kammin.
l’on y a retouché plusieurs fois, sans parler d’une telle prétention, et que
le seul différend pour cet évesché est entre la couronne de Suède et leur
maistre. Que le duc de Croy est plus jeune que luy; que le duc Auguste de
Saxe est de mesme aage
Irrtum d’Avaux’: Der Hg. von Croy (s. Anm. 4) war 1620 geb., Hg. August von Sachsen
(s.u.) 1614, der Kf. von Bg. (s. Anm. 10 zu nr. 2) 1620. – Der magdeburgische Adm. August
(1614–1680), zweiter Sohn des Kf.en Johann Georg I. von Sachsen; 1628 vom Magdeburger
Domkapitel postuliert, 1635 im PF auf Lebenszeit anerkannt, doch von Reichs- und Depu-
tationstagen ausgeschlossen; heiratete 1647 und begründete die Nebenlinie Sachsen-Wei-
ßenfels ( DBA I 39, 389; Ritter III, 588; Hellmut Kretzschmar; Wolff, 87; s. auch PF
Abs. 15f., in: BA NF II.10/4 nr. 564 A, 1610f.).
rescompenses imaginaires dont il ne jouiroit jamais.
|:En vérité, les Suédois ne peuvent finir ni se déprendre entièrement de
l’espérance d’avoir toute la Poméranie:|. La despêche qu’ilz receurent de
Stockholm mardy dernier
Gemeint sind wahrscheinlich (unter Berücksichtigung der durchschnittlichen Beförderungs-
dauer von ca. 16 Tagen und des Eingangs am Dienstag, den 5. Februar 1647) die Schreiben
aus Stockholm vom 9./19. Januar 1647 ( APW II C 3 nr.n 113–116), namentlich der erste
Brief Kg.in Christinas an Oxenstierna und Salvius von diesem Tage ( ebd. nr. 113), in dem
der Erwerb ganz Pommerns erneut als vorrangiges Verhandlungsziel formuliert wird.
opposois en une visite particulière que je fis le lendemain à monsieur
Oxenstiern, il m’avoua qu’ilz n’avoient pas un ordre absolu de retenir la
province entière, mais il ne fit pas aussy scrupule de me dire qu’ilz avoient
charge d’y disposer les affaires de tout leur possible, et que pour luy, les
désirs de ses supérieur〈s〉 sont des commandemens. Monsieur Salvius,
que j’allay trouve〈r〉 au sortir de là, n’appuya pas tant sur ce parti d’ex-
trémité, |:mais il ne pontille pas moins que son collègue sur les conditions
de l’autre:|; et comme c’est luy qui a mis les articles par escrit, il s’est peut-
estre creu obligé d’y chercher toutes sortes d’avantages.
J’espère néantmoins que nous en sortirons bientost, et avec satisfaction
des ambassadeurs de Brandebourg comme aians certainement la raison
de leur costé. Et d’ailleurs ceux de Suède nous font maintenant la cour,
m’aians convié d’agir auprès du comte de Trautmansdorff pour leurs af-
faires, ce que j’ay desjà fait avec un succez qui leur est très agréable. Ils en
escrivent aujourd’huy en Suède avec ressentiment d’obligation envers la
France, et m’ont prié de continuer. En cette bonne humeur où ilz sont,
nous essayerons de faire conclurre et achever de tout point le traitté de la
Poméranie.
Cependant nous ne laissons pas en arrière les intérestz de Madame la
Langrave |:quoyque monsieur Oxenstern en ait tesmoigné de la jalousie
aux sieurs Schiffer et Volteius:|; mais le comte de Trautmansdorff m’ayant
dit l’autre jour comme je luy en parlois avec soin que luy et moy vuide-
rions cette affaire en peu de temps, et m’en ayant aussytost proposé des
moiens assez considérables , je ne pus pas refuser une si bonne occasion
de servir la maison de Hesse-Cassel, et entray en matière avec luy. J’en
donnay avis ausditz sieurs Scheffer et Vulteius, et en escrivis amplement à
monsieur de Beauregard
pour les affaires de la couronne de Suède, et que j’ay pressé de nouveau
pour celles de Hesse, nous avons encores mélioré en quelque chose les
conditions qu’ilz veulent offrir à Madame la Langrave, et je prétens bien
de les conduire plus loin.
Les députez de Brandebourg m’ont aussy prié de traitter de la rescom-
pense que leur maistre doit recevoir de l’Empereur pour ce qu’il cède de
la Poméranie. J’ay commencé cette entremise par une déclaration que je
ne pouvois les assister en la demande qu’ilz font de l’évesché de Minden,
et après beaucoup de difficultez, je les ay réduit à s’en désister, comme
j’avois fait auparavant de l’évesché d’Osnabrug qu’ilz ont aussy prétendu.
Mais les protestans, assistez des Suédois, demandent l’un et l’autre, et en
vérité il semble que l’Eglise catholique soit au pillage. Car outre ce que
Madame la Langrave prétend d’un autre costé sur les archeveschez de
Couloigne, de Mayence, de Paderborn et abbaye de Fulde , le duc de
Wirtemberg veut chasser trente monastères tant d’hommes que de fil-
les
Besitz und Konfessionszugehörigkeit der württembergischen Klöster – darunter befanden
sich namentlich Blaubeuren (OSB), St. Georgen (OSB), Herrenalb (SOCist), Lorch
(OSB), Maulbronn (SOCist), Pfullingen (OSCI), die Propstei Adelberg (OPraem) und
das Priorat Reichenbach (OSB) – waren seit dem 16. Jh. umstritten. Bis 1536 weitgehend
reformiert, säkularisiert und landsässig gemacht, von 1548 an wieder den Orden zurück-
gegeben, dann bis 1574 vom Landesherrn erneut prot. besetzt, nach den 1623 im Zuge der
militärischen Erfolge der Liga wieder beginnenden Bemühungen der Orden um ihre
Wiedereinsetzung und dem Restitutionsedikt vom 6. März 1629 (Druck: Frisch, 183–194)
wiederum restituiert, durch den schwed. Einfall ins Hgt. 1632 erneut kurzfristig prot.,
waren sie schließlich nach der ksl. Besetzung des Hgt.s 1634 – Mitte 1635 wieder kath.
geworden. Auf dem WFK erhob Hg. Eberhard III. von Württemberg unter Berufung
auf die Regensburger Amnestie Anspruch auf die Klöster und wurde darin von Schweden,
weitgehend auch von Frk. sowie den Protestanten unterstützt; Dr. Adamus Adami OSB
(1610–1663; seit 1645/1646 Februar Ges. des Abtes von Corvey und der schwäbischen
Reichsprälaten auf dem WFK) verfocht mit allem Einsatz seine Zulassung als Ges. der
Klöster zum WFK und deren Erhalt für die kath. Kirche; er berief sich dabei darauf, Klo-
ster- und Amnestiefrage seien strikt voneinander zu trennen. Württemberg wurden jedoch
trotz seines Widerstandes letztlich im WF 17 Klöster und fünf Stifter zugesprochen ( Dick-
mann , 382f.; Philippe; zu Blaubeuren auch Stievermann).
l’obligation des traittez , n’y intervient sérieusement. En ce cas, l’on
pourroit sauver quelque chose, et particulièrement ces deux éveschez-cy
qui sont de grande conséquence. L’alliance porte en termes exprès que si
les armes de Suède occupent des places et villes catholiques, ou auxquelles
il y ayt exercice de la religion catholique, toutes choses y doivent demeu-
rer au mesme estat
Im Allianzvertrag von Bärwalde vom 23. Januar 1631 (Druck: ST V.1, 438ff., hier 439)
heißt es: Si Deo placuerit Regi Sueciæ felices successus concedere, in negotio religionis
non aliter se geret in occupatis deditisue locis, quam secundum leges ac constitutiones
Imperii, et in locis in quibus exercitium religionis catholicæ Romanæ reperietur, in inte-
gro remaneat Diese Bestimmung wurde zuletzt in Art. II des Vertrages von Hamburg
vom 30. Juni 1641 (Druck: ebd., 471–474, hier 472) bestätigt.
lorsqu’elles ont esté prises par les Suédois
ser et restituer au mesme prélat.
Je ne rens compte que des principales affaires dont nous sommes chargés,
monsieur de La Court et moy. L’on nous sollicite vivement de toutes
celles qui sont sur le tapis, comme l’on fait aussy les ambassadeurs de
Suède, et à la vérité il est remarquable que dans une assemblée de l’Empire
où le premier ministre de l’Empereur assiste avec les députez des élec-
teurs, des princes et des villes, deux couronnes estrangères y donnent la
loy. Mais tousjours il y a cette différence qui vient de la grandeur de la
France, de la modération que Leurs Majestez ont fait paroistre en traittant
de leurs intérestz, et de la ferme créance qu’on a icy que leur intention est
entièrement portée à la paix, que les princes amis, les neutres, et ceux
mesmes du parti contraire recherchent la médiation de Leurs Majestez et
s’en louent.
Monsieur le duc de Longueville m’aiant mandé qu’il avoit fait entendre
aux Holandois ce qu’il plaist au Roy d’accorder au duc Charles, j’ay dit la
mesme chose au comte de Trautmansdorff, en luy faisant considérer com-
bien Leurs Majestez font en cela pour un prince qui l’a si peu mérité. Il en
a tesmoigné quelque contentement, aiant fort loué la générosité de Leurs
Majestez et leur manière de traitter |:beaucoup plus douce et plus raisona-
ble que celle des Suédois dont il est fort rebuté:|. Ce n’est pas à moy seul
qu’il a tenu ce discours, il ne voit quasi personne |:sans faire cette compa-
raison et sans l’exagérer:|. Je luy respondis pourtant quelque chose à la
descharge de noz alliez qu’il receut assez bien, et il me semble qu’il a
dessein de les contenter en tout ce qui luy sera possible.
Mais au fait de la Lorraine, il voudroit le traitté de Paris
Vertrag von Paris vom 29. März 1641 zwischen Kardinal Richelieu (im Namen Kg. Lud-
wigs XIII. von Frk.) und Hg. Karl (III.) IV. von Lothringen (Druck, frz.: DuMont VI.1,
211 ff.), der eine Teilrestitution des Hg.s unter Auflage der Leistung des Lehnseides an den
Kg. und unter Verbleib einiger namentlich gen. Hft.en und Städte (darunter Nancy) bei
Frk. vorsah; am 28. April 1641 von Hg. Karl widerrufen (Druck seines Protests, frz.: ebd.,
213f.).
ce. Je luy déclaray en un mot qu’il n’échet pas seulement d’y penser, et
alors blasmant avec moy la conduitte du duc Charles, il proposa que si
Leurs Majestez ne luy vouloient pas accord〈er〉 l’exécution dudit traitté,
elles eussent agréable de faire cette grâce à son frère , lequel demeureroit
à la cour pou〈r〉 plus grande marque de sa sousmission, ou y enverroit
son filz aisné . Je ne le laissay guères parler sur ce sujet, l’asseurant une
fois pour toutes que si le duc Charles et ceux de sa maison ne reçoivent
l’offre cy-dessus avec respect et acquiescement, il suffira à Leurs Majestez
d’avoir fait voir à tout le monde combien elles apportent de modération et
de facilité en cette affaire, auquel cas l’Empereur et le roy d’Espagne ne
pourront refuser non seulement de conclurre la paix sans luy, mais de
s’obliger à luy faire quitter les armes.
«Il n’a au plus que cinq mil hommes, répliqua Trautmansdorff, et que
peut-il faire avec cela contre la France, n’estant point assisté de la maison
d’Austriche?» Il dit tout de suitte qu’il seroit à propos que monsieur de
Longueville fist sçavoir ce que dessus aux Espagnolz, d’autant que le duc
Charles est à leur service.
Je dis que je luy rendrois compte de cette conférence, en laquelle je re-
marquay deux choses, l’une que monsieur de Trautmansdorff fut bien aise
de ce que l’on offre quoyqu’il désire davantage, l’autre que par ce moyen
il croit son maistre à couvert s’il est obligé d’abandonner le duc Charles et
de promettre qu’il ne luy donnera aucune assistance.
Cette déclaration touchant ledit duc, |:jointe à la dureté des Suédois qui se
faict sentir à un chacun:|, et les soins qu’il voit prendre icy par les minis-
tres de Sa Majesté pour haster effectivement le traitté de l’Empire, luy
donnent de grans sentimens de respect envers la Reyne et d’estime de la
France. Il est tout à fait persuadé que Monsieur le Cardinal travaille sin-
cèrement pour la paix, et parle de son administration en termes très ho-
norables, luy qui est d’ailleurs fort réservé en matière de complimens.
Depuis tout le temps que nous avons traitté d’affaires avec luy, je ne l’ay
point veu si embarassé que dernièrement, lorsqu’après avoir parlé des in-
térestz de Brandebourg, de Hesse, du Palatin et des protestans, je luy dis
en présence de ses trois collègues
ne pouvons conclurre le traitté de l’Empire, et que mesmes nous ne se-
rions pas bien conseillez de l’avancer comme nous faisons avec tant de soin,
si nous n’estions asseurez que l’Empereur ne donnera aucune assistence
aux Espagnolz.
Il demeura surpris et fut longuement la veue baissée sans rien dire. Puis il
respondit entre ses dents qu’en qualité d’Empereur, il y auroit quelque
chose à prétendre, mais comme archiduc d’Austriche, qu’il luy estoit per-
mis d’assister les princes de sa maison. Il adjousta qu’il falloit faire la paix
partou〈t〉.
Je repartis qu’il ne tient pas à nous, mais que si les Espagnols ne veulent se
mettre à la raison et que luy, Trautmansdorff, désire la paix en Allemagne,
nous n’avons pas pouvoir d’en convenir qu’à la condition cy-dessus dé-
clarée. Je l’ay pressé là-dessus une autre fois, et en ay parlé aux ambassa-
deurs de Suède, comme aussy à beaucoup de députez des princes de l’Em-
pire, spécialement à celuy de Bavières qui m’a dit avoir ordre exprès de
son maistre de presser vivement les Impériaux sur ce sujet. Je me prévau-
dray bien de cette assistence.