Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Encor que ledict mémoire soit fort ample, il ne s’y peut quasy faire autre
response sinon que je m’y conformeray entièrement en l’absence de mes-
sieurs mes collègues. Touttes choses y sont sy particulièrement déduictes,
et les intentions de Leurs Majestez sy particulièrement expliquées, qu’il
n’y a rien à désirer, et ne faut que suivre ce qui est prescrit.
J’ay un extrême contentement de connoistre que Leurs Majestés ont eu
agréable ce qui s’est faict pour essaier d’empescher la signature des Ho-
landois
relasché depuis, et sans mentir, le proceddé que l’on a tenu a fort rabattu
l’ostentation des Espagnolz, soit parmi les Médiateurs, soit dans le reste
de l’assemblée, où cette action n’a pas eu le mauvais effect:| contre nous
que nos parties s’estoient imaginé.
La façon dont nos articles
Holandois en les leur délivrant, |:ne leur fera point prendre opinion que
nous soyons pour diminuer aucune chose de noz demandes:|. J’ose dire au
contraire que leur plus grand soing est que nous |:ne les augmentions pas:|.
Aussy leur ay-je déclaré expressément que sy Messieurs les Estatz fai-
soient |:difficulté de s’obliger à la garentie mutuelle de ce qui doit estre
accordé dans le traicté, nous entendions prendre d’autres précautions:| et
convenir de nouvelles seuretez, faute desquelles nous les chercherions
dans nos propres forces et dans les moyens que Dieu nous a mis en main
pour pousser |:à bout noz ennemis:|, à quoy nous nous préparerions avec
d’autant plus de diligence que le secours de ceux que nous avons cru jus-
qu’icy noz véritables amis |:nous manquoient en ce cas:|.
J’ay sceu que |:l’article du Portugal
teste aux ministres d’Espagne; |:la faculté d’assister ce roy y est bien es-
presse:|. Mais on ne peut encor faire jugement du dessein des Espagnolz,
ny connestre avec certitude s’ilz rentreront en traicté tout de bon, et avec
dessein de conclurre, ou s’ils ne dilayeront point encor selon leur humeur
lente. Peut-estre qu’ilz attendent le retour du sieur Brun que l’on dict
devoir estre bientost à Munster. Il pourra apporter les ordres avec luy,
ou du moins les sentimens du marquis de Castel-Rodrigo. Et puis il est
le seul d’entr’eux qui peut respondre à nos articles et mettre la main à la
plume. Ils pourront d’ailleurs reculer ou avancer selon le succès qu’aura la
négotiation d’Osnabrug.
J’ay desjà rendu compte comme j’avois marqué au sieur Paw tout ce que
nous trouvions à redire en son escrit qu’il appelle «récapitulation» . Je le
réduisis à un poinct qu’il ne put respondre, sinon que s’il y avoit quelque
chose qui nous desplût, il le faudroit changer. Il est bien vrai que les pro-
pres |:ministres du roy d’Espagne ne peuvent aller plus à ses fins, ny avoir
plus de passion à ses intérestz présens contre la France que Paw et Cnut
en ont tesmoigné:|. Mais avec tout cela je ne puis croire qu’il ne |:nous ait
esté fort avantageux de les avoir pour entremetteurs:|, et faut avouer que
nous avons |:plus obtenu dans la première conférence que l’on a tenu avec
eux sur ce subject, que nous n’eussions peut-estre jamais faict si les Mé-
diateurs s’en fussent meslez:|. J’estime mesme que |:leur entremise en ce
qui reste ne nous sera pas inutille:|, pour les raisons qui ont cy-devant esté
mandées, que le plus |:grand mal qu’ilz pouvoient faire est faict, et qu’il y
va de quelque intérest et réputation pour eux de ne laisser pas inparfaict
ce qui est si avancé et de regagner le crédit et la réputation qu’ilz ont
perdue, non pas envers la France seulle, mais envers les gens d’honneur
de leur Estat:|. En tout cas on ne s’y |:arrestera pas plus que de raison:|.
J’ay résolu de donner à Messieurs les Médiateurs |:autant de noz articles
afin que l’intérest pressant de monsieur Contarini, et le désir qu’ilz doi-
vent avoir tous deux de finir les affaires et d’i contribuer, les porte à nous
y rendre de bons offices:|. Ainsy, de quelque costé que |:le bien nous vien-
ne, nous le prendrons et recognoistrons pour amis ceux qui nous procure-
ront de l’advantage:|.
Outre ce qui est porté dans l’article du Portugal de la liberté que Leurs
Majetez se réservent d’assister ce royaume, je l’ay |:encor publié et faict
savoir en divers lieux:|. Et quand j’ay parlé aux ambassadeurs de Mes-
sieurs les Estats, je leur ay dict souvent |:que leur seulle considération
avoit faict condescendre Leurs Majestez à consentir de ne point compren-
dre le roy de Portugal au traicté:|, et que nous connoissons bien que dans
|:la facillité que le roy d’Espagne aura de venir à bout des Portugais, quel-
que assistance que nous leur donnions, c’estoit remettre un royaume entre
ses mains et le restablir dans ce qu’il avoit perdu de plus important durant
cette guerre:|. Que Leurs Majestés en ayans |:donné la parolle ne change-
roient pas si la négotiation présente s’achevoit:|. Mais que sy on ne la
concluoit bientost, ou que |:Messieurs les Estatz refusassent d’entrer en
garentie du traicté pour rien du monde, elles ne feroient la paix que les
Portugais n’y fussent expressément compris:|.
La piété et les généreux desseins de Leurs Majestés pour |:secourir la ré-
publique de Venize contre le Turc:| ne peuvent estre assés loués. Je les
feray valoir auprès de |:monsieur Contarini:| autant qu’il me sera possible,
|:sans rien engager pourtant:|, et m’y conduiray en la mesme sorte qu’il est
prescrit par le mémoire. Quand on a mis le comte de Trautmansdorff en
discours de ce que |:les princes chrestiens pourroient faire contre cet en-
nemi comun:|, il a dict nettement que son maistre auroit peine de |:s’em-
barquer dans une guerre si périlleuse:|.
J’ay veu avec grande satisfaction la response faicte aux Catalans et la let-
tre escrite à monsieur de Servien . Il ne se peut rien de plus à propos, ny
qui convienne mieux aux affaires présentes. J’essaieray de régler icy ma
conduite et mes paroles sur l’un et l’autre de ces escritz. Je parleray de la
signature des Holandois |:selon ceux avec qui je traicteray, c’est-à-dire
autrement avec les Impériaux et les depputtez des princes d’Allemagne
ou d’Italie, et autrement avec ceux de Suède et de Portugal:|. Je n’oublie-
ray pas aussy de faire remarquer aux Médiateurs la bassesse et l’indigne
procédé des ministres d’Espagne en permettant l’impression de ce qui se
met dans leurs gazettes dans un temps où l’on doit se réconcilier.
Pour l’affaire de Philippe Le Roy, je l’ay descriée de sorte, parlant aux
Holandois, qu’ils m’ont dict que Pennaranda et l’archevesque de Cam-
bray blasmoient fort le voyage que cet homme avoit faict à La Haie et
désapprouvoient ce qui s’y est passé. Mais c’est leur coustume, après avoir
tenté les moiens qui ne sont pas honnestes, de s’en démesler par un désa-
veu en rejettant sur autruy la faute dont ils sont coupables.
J’escriray à monsieur d’Avaux qui est tousjours à Osnabrug, qu’il essaie
de |:remettre l’union entre les ambassadeurs de Suède:|, ainsy que très
prudemment il avoit esté résolu à la cour que l’on devoit faire. Je crois
néantmoins que son entremise ne sera pas à présent nécessaire, ou qu’il y
trouvera facilité, puisque l’on croit que le poinct de la Poméranie est ajus-
té avec le marquis de Brandebourg. Ce n’a pas esté sans très grande peine,
et sans que lesdictz plénipotentiaires ayent souvent changé leurs proposi-
tions, ainsy que ledict sieur d’Avaux le fera sçavoir particulièrement. Mais
enfin, le dernier advis qu’il m’en a donné porte qu’il ne reste plus pour
l’accommodement de ceste affaire que des difficultés qui apparemment ne
peuvent la rompre.
Comme chacun loue desjà Leurs Majestez des soings extraordinaires
qu’elles ont de pacifier la chrestienté, celuy qu’elles prennent encor de
|:remettre bien ensemble les ambassadeurs de Suède:| sera très bien receu
partout, et ne peut que produire un bon effect, soit en l’assemblée, soit en
Suède, où leur maistresse aura grand suject de satisfaction de tout ce que
la France aura faict pour ses avantages. Il ne sera plus aussy besoing de
|:penser aux lettres que cette royne avoit elle-mesme désiré:|, ce qui à la
vérité estoit une affaire délicate |:et un coup duquel il semble qu’on ne se
doit servir qu’à l’extrémité:|. Touttesfois l’habileté du sieur Chanut m’y
eût faict plutost donner les mains, croyant qu’il ne se fust |:point dessaisi
desdictes lettres que quant elles auroient pu estre utilles:| et produire l’ef-
fect que l’on en désiroit.
Ceux de Brandebourg cèdent Gars, Stetin, Wolhim et Dam, outre l’Anté-
rieure Poméranie, mais ilz prétendent pour récompense l’évesché d’Al-
berstat, l’expectative de l’archevesché de Magdebourg, l’évesch〈é de〉
Minden avec la comté de Schombourg et quelques autr〈es〉 choses.
L’évesque d’Osnabrug
Franz Wilhelm Gf. von Wartenberg (1593–1661), seit November 1644 Prinzipalges. Kur-
kölns auf dem WFK in Münster, votierte im Corpus Catholicorum für 15, zeitweise 16
Reichsstände; 1625 Fbf. von Osnabrück, 1629–1648 Fbf. von Minden, 1630–1648 Fbf.
von Verden, 1642–1649 Koadjutor des Fbf.s von Regensburg, 1645–1661 Apostolischer Vi-
kar für das Ebt. Bremen, 1649 Fbf. von Regensburg, 1660 Kardinal ( Gauchat IV, 33,
120, 243, 267, 292, 364; Schwaiger, Wartenberg; Knoch; Heinrich Schneider, 120;
Wolff, 59ff.; Hausberger; das unter seinem Namen geführte Diarium vom WFK für
1644–1648 in APW III C 3).
ceste assemblée de l’électeur de Cologne
pour s’opposer et empescher s’il peut qu’on ne leur donne l’évesché de
Minden dont il est pourveu. Et véritablement les Impériaux font bon mar-
ché du bien d’Eglise; et pourveu que l’on ne touche point aux biens héré-
ditaires de la maison d’Austriche, ils n’ont pas grand soing de ceux de
saint Pierre. Tous les catholiques dans l’Empire connoissent ceste vérité
plus clairement qu’ils n’avoient jamais faict; et ceste considération
|:pourra porter un jour les eslecteurs et princes catholiques à se lier plus
estroictement avec la France, se voyans abandonnez de l’Empereur:| qui
couche facilement de l’intérest de l’Eglise quand il s’agit de conserver le
sien particulier.