Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Par les premières que nous recevrons de vostre part, nous sçaurons quel
train commencent à prendre les affaires au lieu où vous estes. Et de ma
part, je n’ay rien à ajouster à ce que nous vous avons escrit, sinon vous
faire part des advis qui m’ont esté donnez.
L’un est que |:monsieur Brun avoit volonté d’aller droit de Munster à La
Haye, et qu’il en a esté destourné par les sieurs Pau et Knut:| qui luy ont
dict qu’après la signature des articles , cela auroit trop d’esclat dans les
Provinces et pourroit donner à penser à ceux qui ne sont pas de leurs
sentimens, de sorte qu’il a remis ce voyage au retour de Bruxelles. Nous
vous avons mandé ce que |:le sieur de Riperda nous a dict là-dessus , qu’il
estimoit que si vous aviez à vous aboucher avec ledict sieur Brun, ce de-
voit estre ailleurs qu’à La Haye:|. Vous verrez mieux que personne, estant
sur les lieux, de quelle façon il est à propos d’en user.
Un autre advis que j’ay à vous donner, est que je sçais que |:Peneranda a
touché depuis quinze jours une bonne somme d’argent en cette ville, jus-
ques à cinquante mille risdalles:|. Il y a trois ou quatre jours que |:le secré-
taire de l’ambassade d’Espagne
marchand:|, lequel n’ayant pas la somme entière |:pour luy compter à
l’heure mesme:|, il dist que ceste partie estoit nécessaire promptement et
ne luy donna de terme que du soir au lendemain matin. Il fist mettre |:les-
dictes douze mille risdalles en quatre sacz de velours:|, et la mesme mati-
née que cela se fist, |:ledict secrétaire fut chez les Hollandois avec l’arche-
vesque de Cambray :|.
Vous trouverrez cy-joinct l’extraict d’une lettre que je viens de recevoir
de monsieur d’Avaux.
[PS] J’ay sceu encor que |:le subjet du voyage de Brun à La Haye, en
retournant de Bruxelles, est pour traverser vostre négotiation et empes-
cher que Messieurs les Estatz ne s’obligent à la garentie réciproque du
traicté avec Espagne:|, et qu’en tout cas, s’il n’en peut venir à bout et qu’il
voie les choses disposées à |:réussir selon les intentions de la France, il a
ordre de mesnager quelque chose de semblable ou d’approchant à l’avan-
tage des Espagnolz:|. Vous ferez telle réflexion que vous jugerez à propos
sur cet advis.
En fermant ceste lettre, l’on m’advertit que |:le passeport que Brun avoit
demandé en Hollande luy a esté refusé:|.