Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Vous aurez eu ample information par nostre dépesche du 8 e qu’un la-
quais envoié exprez vous a porté, de ce qui s’est passé jusques au soir
dudict jour entre les ambassadeurs de Messieurs les Estatz et nous; no-
nobstant les oppositions, protestations et diverses instances que nous leur
avons faictes, et les escritz qui leur ont esté délivrés, dont vous aurés receu
les copies , ledict jour 8 e sur le soir ils partirent tous de leur logis avec
intention de signer leurs articles avec les Espagnols , excepté monsieur
de Niderhost seul qui s’en excusa et dist que c’estoit pour de bonnes rai-
sons dont il rendroit bon compte à Messieurs les Estatz et à sa province .
Estans arrivez chés l’archevesque de Cambray où le sieur Brun estoit
aussy, on demanda où estoit monsieur de Niderhost. Après quelques ex-
cuses légères qu’ils voulurent donner de son absence, comme l’on ne s’en
payoit point, ils furent contraincts d’advouer qu’il faisoit difficulté de si-
gner pour le respect de la France dont il n’estoit point parlé dans les arti-
cles. Sur cela il fut un peu disputé de part et d’autre, |:les sieurs Donia,
Riperda et Klanq ayants faict quelque bruict et tesmoigné qu’ilz ne signe-
roient point aussy:| sy les intérest〈z〉 de la France n’estoient réservés ex-
pressément par le mesme acte, Brun travaillant fort au contraire et pro-
testant qu’il faloit donc rendre les papiers de part et d’autre, pendant que
|:les sieurs Pau et Knuyt ne disoient mot:| et que Menerzvich estoit sorty
de la conférence pour aller chercher un papier qu’il avoit laissé au logis.
Comme la chose estoit fort douteuse, |:monsieur de Mathenes prist la pa-
rolle et seconda les trois autres:|, en sorte que l’archevesque et Brun crai-
gnans que ceste difficulté n’empeschât la signature qui estoit toutte pré-
parée, ilz demandèrent temps pour en aller faire rapport au comte de Pen-
naranda. Lequel revint avec eux au bout d’un quart d’heure et dit sans
marchander qu’il consentoit que dans le mesme papier, ensuitte des arti-
cles et de la signature des plénipotentiaires de part et d’autre, il fust mis
un article par ceux des Provinces-Unies, qui déclarât de leur part tout ce
qui seroit signé nul et de nul effect sy la France n’estoit d’accord avec
l’Espagne. Il fit de plus un grand signe de croix sur la table et jura par la
Santa Croce qu’il vouloit traicter aussy de bonne foy et conclurre la paix
avec nous.
Ainsy, les soixante et dix-huict articles furent signés de part et d’autre en
quatre papiers
ticulièrement celuy de la souveraineté et indépendance de Messieurs les
Estatz
la page, l’article de la France a esté escrit et signé par les plénipotentiaires
desdicts Sieurs Estats seulement, et ce en la page suivante qui faict partie
de la première feuille, où il est parlé de ceste souveraineté. Et d’autant que
leur traicté se faict en deux langues, ils ont mis la mesme chose en un des
cahiers qui sont en flamand, qui est celuy où l’article des Indes
ché
maintenant à signer.
Nous ne sçaurions assez louer sa probité et sa constance en touttes cho-
ses, ny assés dire combien l’affection qu’il a pour la France est réglée par
l’honneur et la raison. C’est à luy que l’on doit le redressement de ceste
affaire. Quoyqu’il ne soit pas tel que l’on n’aye encor grand suject de
mescontentement |:de quelques-uns de ses collègues, néantmoins, dans
l’extrémité où nous l’avons veue plus proche d’une rupture que de la con-
fiance qu’on doit avoir en des gens qui se meslent de nous accorder avec
les plénipotentiaires d’Espagne, nous sommes très ayses de ce peu qui a
esté faict, tant pour les tenir tousjours attachez et éviter le sujet d’une
rupture que nous ne voudrions pas ny faire ny conseiller, que pour avoir
prétexte de laisser nostre négociation entre leurs mains, parce que sy elle
passoit en celles des Médiateurs, ce seroit possible à recommancer:|, et
d’ailleurs ils en seront plus soigneux de nous rendre leur interposition
utile. L’on peut encor en tirer un autre avantage |:en ce qui touche la ga-
rantie:|, y ayant apparence qu’à moins d’avoir |:un dessein formé de se
séparer des intérestz du Roy:|, Messieurs les Estatz connoissans la trans-
gression que leurs ambassadeurs ont faicte, seront |:plus retenus à donner
un second soupçon et mescontentement à la France:|.
Ils nous sont venus voir le lendemain 9 e et ont essaié de nous faire agréer
ce qu’ilz ont faict, et le faire passer pour un grand tesmoignage de leur
fermeté et fidélité; |:mais quoyque l’on ayt esté bien ayse de cette déclara-
tion:|, nous ne leur avons pas tesmoigné d’en estre |:fort satisfaictz pour
vous laisser la liberté entière de prendre la résolution et la conduite où
vous estes que vous jugerez la meilleure, et de porter l’affaire plus ou
moins hautement selon que vous y verrez les humeurs disposées:|. Nous
leur avons dict nettement que leur procédé est tel qu’il ne peut estre justi-
fié que par le succez, et que cela dépendra de ce qui se fera à La Haye sur
le suject de |:la garantie:|, et du train que prendra icy nostre négotiation
avec les Espagnols. Ils nous avoient prié de leur faire office à la cour à ce
que leur action ne fust pas mal interprétée; et c’est sur cela que nous leur
avons respondu ce que dessus, en y ajoutant que tout ce que nous pour-
rions escrire seroit bien inutile, sy en mesme temps que leur traicté est
achevé, celuy de la France se recule, non seulement par l’absence de
Brun qui est desjà party
Brun hatte Chigi am 8. Januar 1647 seinen Abschiedsbesuch abgestattet ( APW III C 1.1,
332 z. 21) und war unmittelbar nach Unterzeichnung der span.-ndl. Provisional-Art. ab-
gereist ( Truchis de Varennes, 350). Er sollte sich, nach Berichterstattung an Castel-Ro-
drigo in Brüssel, als Gegenspieler Serviens zu Verhandlungen mit dem Pz.en und der Pz.in
von Oranien sowie den Gst. nach Den Haag begeben; sein am 11. Januar 1647 bei den
Gst. eingegangenes Paßgesuch wurde jedoch abgewiesen ( Arend, 697), weshalb er zu-
nächst nach Brüssel reiste, sich aber weiterhin um einen Paß für Den Haag bemühte
( Waddington, Provinces-Unies II, 187f.); weitere Resolutionen der Gst. und der Staaten
von Holland gegen seine Paßgesuche ergingen am 2., 15. und 22. Februar sowie am 27.
März 1647 ( Arend, 697 Anm. 4). Zu den Zielen seiner Mission vgl. die Instruktion Peña-
randas für Brun, Münster 1647 Januar 6; Druck: CDI 82, 493–498.
potentiaires d’Espagne, s’ils ne font que des difficultez sans conclurre.
Ils nous ont promis et déclaré fort expressément qu’ilz ne passeront pas
outre à la moindre chose que ce soit, et ne toucheront plus à leurs articles
ny au traicté que les affaires de la France ne soient au mesme estat. Et ils
n’ont rien obmis pour nous appaiser. Mais, à n’en point mentir, comme
on est venu à |:parler particulièrement des différends qui restent à vuider
entre les deux couronnes, nous n’avons pas trouvé le fondz de leur inten-
tion tel qu’il y ayt suject de s’en satisfaire:|. L’on voit bien que |:pour
couvrir le manquement:| qu’ils ont faict, ils voudront servir en quelque
chose |:aux intérestz de Sa Majesté, mais nous craignons bien que ce ne
soit pas tout ce qu’on en devroit justement attendre:|. Nous leur avons
demandé communication et copie de ce qui s’est faict; ils nous l’ont pro-
mise dans deux jours pour avoir le temps de le faire escrire.
Il est à remarquer que |:les Espagnolz estoient fort en doute sy l’on signe-
roit, et que sy l’on n’eust pas signé, Brun n’eust pas faict son voyage:|. Le
comte de Trautmansdorff avoit dict le jour mesme à monsieur Contareny
qu’il n’estoit pas assuré que ledict sieur Brun partît de Munster, et nous
estimons que pour |:la mesme rayson Penaranda ne se trouva pas au com-
mencement:| de leur conférence.
Nous avons essaié de vous faire connestre touttes les particularitez de
ceste affaire et de nous conduire icy en sorte que |:touttes choses fussent
en leur entier, et que vous puissiez agir à La Haye:| en la manière que
vous jugerez la plus utile au service du Roy, |:selon la disposition que
vous aurez trouvée sur les lieux:|, quand ceste nouvelle y aura esté re-
ceue.
Le comte de Trautmansdorff partit hier au matin pour Osnabrug. En
nous voyant, il avoit dict qu’il seroit bien aise que les choses s’accommo-
dassent avec le consentement de l’électeur, et qu’il y contribueroit autant
qu’il pourroit. Mais luy ayant envoié faire compliment ainsy qu’il partoit,
il nous manda qu’il croyoit que les affaires iroient sy viste que l’on n’au-
roit peut-estre pas le temps d’avoir des nouvelles dudict sieur électeur.
[PS] Nous avons sceu de bonne part |:que ceux d’entre lesdictz ambassa-
deurs de Messieurs les Estatz qui sont malintentionnez font tous leurs
effortz pour donner jalousie aux autres de nostre liayson avec la Suède,
et pour leur persuader qu’il fault promptement faire leur paix avec l’Es-
pagne affin que les Provinces-Unies ayent moyen d’assister le party pro-
testant tant en France qu’en Allemagne:|.
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