Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Kondolenzvisite der niederländischen Gesandten bei Longueville: sein Bestehen auf Ein-
haltung ihres Versprechens, vor Unterzeichnung ihrer Provisional-Artikel mit Spanien
das Ergebnis der Gespräche Serviens in Den Haag abzuwarten; ausweichende Antwort
der niederländischen Gesandten; Hinzuziehung d’Avaux’; mißlungener Versuch, die Nie-
derländer zu weiterem Warten zu bewegen; erfolglose Vorhaltungen Longuevilles; An-
drohung eines schriftlichen Protests, dennoch kein Einlenken der Niederländer. Geplanter
Besuch d’Avaux’ bei ihnen; eventuell Überreichung der Protestnote, die mit Servien ver-
einbart worden war.
Le vendredy au soir 4. jour de janvier, les ambassadeurs de Messieurs les Estatz ont visité
monsieur le duc de Longueville au suject de la mort de Monsieur le Prince. Après les
complimens, ledict seigneur duc leur a dict que sur ce qui leur avoit esté représenté le
jour précédent par monsieur d’Avaux, il croyoit qu’ils venoient luy réitérer les assurances
que desjà ils luy avoient données avant le partement de monsieur de Servien, de surseoir
la signature de leurs articles avec les Espagnols, du moins jusqu’à ce que mondict sieur de
Servien ayant parlé à Messieurs les Estatz, ilz eussent receu leurs ordres sur cela. Lesdicts
sieurs plénipotentiaires n’ont pas voulu entrer en propos, disans que depuis la visite de
monsieur d’Avaux, ils n’avoient pas conféré entr’eux, et qu’ilz n’estoient venus que pour
faire compliment audict seigneur duc. Lequel, après les avoir remercié de l’honneur qu’ils
luy faisoient, leur a dict que ce qui le touchoit en particulier céderoit tousjours aux obli-
gations qu’il avoit de servir le Roy, et qu’il les prioit en laissant à part les civilitez, de luy
déclarer nettement leurs intentions.
Il fist ensuite entrer monsieur d’Avaux qui estoit dans un cabinet proche de la sale où il
leur donnoit audience. Ces messieurs ont persisté à dire que n’estans venus que pour
rendre leurs devoirs particuliers à Son Altesse, et non pas pour traicter d’affaires, ils ne
pouvoient donner aucune résolution; et on a bien connu qu’ils n’en avoient point d’autre
que de signer leurs articles en papiers séparez, ainsy qu’ils avoient dict le jour auparavant.
On leur a représenté que les Espagnols s’estoient vantez qu’ils avoient promesse d’eux de
signer les articles avant que l’on pût avoir nouvelles de monsieur Servien, mais n’aians
reparty autre chose sinon qu’après avoir conféré et consulté entr’eux, ils feroient respon-
se, on leur a demandé qu’ils donnassent au moins parole de ne rien faire cependant, et
jusques à ladicte response donnée; sur quoy |:monsieur Paw a dict qu’ilz:| feroient ce que
doivent des gens de bien et d’honneur.
Son Altesse leur a dict alors que ces paroles générales ne satisfaisoient pas à ce que l’on
désiroit d’eux; qu’il faloit parler nettement, mais que l’on voyoit que ce qui leur donnoit
peine, estoit de se résoudre s’ils devoient désobliger la France ou l’Espagne; et qu’ils
devoient considérer à qui ilz estoient plus obligez, ou à des alliez qui ne leur deman-
doient que l’observation de leurs traictés , ou à des ennemis qui les vouloient porter à
ce premier manquement soubz espérance de les faire tomber en d’autres plus grands; que
l’on ne doutoit pas de la sincérité de Messieurs les Estatz, mais que la conduite de leurs
ministres donneroit une joie extraordinaire aux Espagnols qui croiroient enfin avoir
trouvé le moien de désunion et de mésintelligence entre les alliez; |:que ceux qui auroient
contribué à leur dessein, en respondroient à leurs supérieurs:|; qu’on ne pouvoit au sur-
plus se départir de ceste instance; qu’on la faisoit de vive voix, et qu’on y adjouteroit
l’escrit et les protestations; que ce qu’on leur demandoit, estoit de se déclarer une fois
d’une façon ou d’autre, et de dire ouvertement ou que l’on surseoiroit la signature des
articles jusqu’après avoir sceu le succez de la négotiation de monsieur de Servien, ou que
l’on signeroit nonobstant touttes les instances que l’on pourroit faire.
Touttes ces remonstrances n’ont opéré autre chose, sinon qu’ils ont dict qu’ils confére-
roient avec leurs collègues absens, qui sont messieurs de Mathenez et Donia, et n’ont pas
voulu promettre de ne rien faire jusqu’à ce qu’ils eussent donné response.
On s’est séparé en disant qu’ils refusoient à leurs amis et alliez ce qui s’accorderoit aux
ennemis mesmes, et la résolution a esté prise ensuitte que le lendemain matin monsieur
d’Avaux les iroit voir pour tirer response d’eux, et que s’ilz ne la font telle qu’on en
puisse avoir contentement, on leur portera en mesme temps l’escrit qui avoit esté résolu
avant que monsieur de Servien partît de Munster, auquel on ajoutera quelque chose de ce
qui s’est passé depuis.