Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Vous verrez par nos dépesches communes
nous avons eues avec les ambassadeurs des Estats avant le partement de
monsieur de Servien. |:Nous n’arrachons rien d’eux que par force, et ilz
sont les seulz au monde qui soient si difficiles à promettre dans la facilité
où ilz sont de ne rien tenir:|.
Nous avons esté chez monsieur de Trautmensdorff
rapport de monsieur de Saint-Romain , où ensuitte des affaires de l’Em-
pire, l’ambassadeur de Venize qui y estoit a dit que rien ne pouvoit tant
contribuer à y faire la paix que la conclusion de celle d’Espagne. Et estans
venus sur les difficultez que monsieur de Peñeranda fesoit de relascher
Piombino et Porto Longone, sur ce qu’il n’en avoit point d’ordre du roy
son maistre, nous avons respondu que ce poinct avoit esté vuidé dès qu’ilz
estoient tombez d’accord que la France retiendroit ce qu’elle possédoit, et
que si le roy d’Espagne avoit eu intention que ses ministres ne se relas-
chassent pas de ces lieux-là, il leur eust ordonné de ne le pas faire, mais
que de ne leur avoir rien mandé là-dessus, c’estoit assez clairement faire
voir que sa volonté estoit de les céder comme le reste.
Ilz dirent que nous avions déclaré que nous rendrions tout ce qu’on tenoit
en Italie , et que l’exception de Pignerol fesoit voir que nous ne voulions
retenir que ceste place.
Il a esté assez facile de leur repartir là-dessus, nous estans expliquez dans cest
article que nous promettions de rendre tout ce qu’on tenoit à la maison de
Savoye et de Mantoue, et qu’ainsi Pignerol ayant esté à la maison de Savoye,
il avoit esté nécessaire de l’excepter; ce que nous n’aurions pas fait si il avoit
esté au roy d’Espagne puisque nous l’eussions cru acquis par la clause géné-
ralle et par la raison que nous avons tant de fois alléguée de ne pouvoir rien
rendre sans faire préjudice aux droits du Roy sur la Navarre.
|:Trautmansdorf, Nassau et Volmar ont paru fort persuadez de nos rai-
sons, et Contarini leur a nettement déclaré qu’il n’y avoit rien à pouvoir
raisonnablement dire contre, et a parlé aussi fortement et advantageuse-
ment pour nous que nous le pouvions désirer, y ayant mesme dict jus-
ques-là que si la paix ne se fesoit promptement, la République cédera la
Candie au Turc, et qu’ainsi le roy d’Espagne aura encore cette guerre à
soustenir en Sicile et Naples, qui achèvera de le perdre et de faire recevoir
à la France contre luy des advantages notables aux autres endroictz:|.
Pour |:ne perdre pas le fruict de tous ces discours, nous avons esté aus-
sitost chez les Holandois les en informer, affin que lorsqu’ilz parleront
aux plénipotentiaires d’Espagne, ilz appuyent plus fortement sur les mes-
mes raisons, voyans que les Impériaux ne peuvent contredire, et qu’en
perdant l’espérance de ne pouvoir faire rien relascher en cela, toute leur
persuasion soit employée vers les Espagnolz, qui sont au désespoir du
retardement que nous avons apporté à la signature des articles
n’avoient accordez aux Holandois qu’en intention de leur faire faire ce
pas sans nous:|. Comme |:les plus habiles sont gaignez, ce que nous faisons
ne les retient pas longtemps, mais il affermit un peu ceux que monsieur de
Niderhost peut mesnager, qui sont Matenesse, Donia, Riperda et Clant:|.
Nous ne perdrons pas un seul moment d’y avoir l’œil et d’y travailler icy
|:durant que monsieur Servien fera le mesme à La Haye, et que pour venir
à bout de la garentye, il tentera tous les moyens possibles, et y fera au-
delà de ce qui se peut espérer:|.
Pour ce qui est de |:la paix de l’Empire, il seroit assez facile de faire tourner
les choses à avoir le consentement de Brandebourg dans la disposition pré-
sente où se trouvent les plénipotentiaires de Suède avec luy, ayans escou-
té:|, ainsi que nous l’avions mandé , |:la proposition de ne demander plus la
Poméranie, et Brandebourg estant résolu de consentir à leur en faire avoir
l’investiture après les branches de sa maison; et mesme j’ay pénétré qu’il
pourroit bien consentir de leur laisser quelques portz de mer dans l’Anté-
rieure Poméranie où ilz mettroient garnison, ce que:| sans doute |:la Suède
accepteroit:| puisque non seulement |:elle auroit sa récompense ailleurs:|,
mais aussi |:quasi pareille authorité qu’elle a dans la Poméranie, et tiendroit
monsieur de Brandebourg assujecty à tous ses intérestz, réunissant:| par ce
moyen |:à elle tous les protestans. Mais cela ne se peut qu’avec la récom-
pense des éveschez d’Osnabruk, Minden et Hildeshein, avec ceux de Bre-
men, Verden et Alberstat, ce qui nous empesche fort, voyans l’intérest de
religion d’un costé avec quelque considération d’Estat de l’union de tant de
protestans ensemble, dans laquelle les Provinces-Unyes se pourroient bien
mesler, et de l’autre le peu de seureté de la paix, le mescontentement des
alliez et de ceux qui peuvent estre amys de la France:|. Nous |:allons aussi
en cela avec grande retenue pour ne rien faire contre la conscience et pour
ne désobliger personne, et:|, néantmoins, |:pour advancer la paix:|.
Nous receusmes hyer lettres de monsieur |:Chanut
la reyne de Suède luy a tesmoigné de ne pouvoir se relascher de Volin,
Stetin et Gartz, et qu’elle ne sera point faschée que monsieur de Brande-
bourg ne donne point son consentement, pour pouvoir retenir le tout
avec la garentye de l’Empereur et des estatz de l’Empire; ce qui se trouve
entièrement contraire au procéder que tiennent icy ses plénipotentiaires,
dont nous avons informé fort particulièrement monsieur Chanut :|.
Je ne manqueray pas d’asseurer |:monsieur de Trautmensdorf:| de ce qu’il
vous plaist de m’escrire
pas librement du |:mal qu’il reçoit des Espagnolz. Mais il est aisé de co-
gnoistre qu’il cherche auprès de vous son principal appuy, et qu’il le juge
entièrement nécessaire pour sa conservation:|. Il ne peut |:finir quand nous
parlons de l’advantage que les maisons de France et d’Austriche pour-
roient recevoir si elles sont bien unyes:|, puisqu’il faudra que tout le reste
du monde |:dépende d’elles, cela luy faisant croire qu’estant bien avec vous,
il sera celuy qui servira à mesnager et à affermir ceste union qui ne le rendra
pas seulement nécessaire à l’Empereur, mais mesme à l’Espagne:|.
Par ce que vous a mandé monsieur Servien , vous aurez veu aussi que |:les
Espagnolz iront à faire toutes sortes d’advances pour estre bien auprès de
vous dès qu’ilz auront leur traicté en estat de se pouvoir conclurre:|. Le |:seul
piège qu’ilz ont tendu a esté sur le mariage de l’infante , dont on s’est bien
garenty, et la négotiation qui est entre les mains des Holandois est cause
qu’il est plus aisé de se parer des soupçons que sans cela ilz eussent pris:|.
Vous verrez bien que |:l’affaire des Holandois ne peut plus arrester puis-
que tout leur est accordé:|.
Ce que vous avez eu agréable de dire a|:ux ministres de Mantoue , affer-
mera entièrement ce que nous faisons icy avec eux:|.
Ich bin Ihnen zu Dank verpflichtet, daß Sie eine neuerliche Heiratsverbin-
dung zwischen dem Hause Mantua und dem meinen als dem Ansehen Man-
tuas dienlich betrachten und mir die Ehre gaben zu erklären, wer meine
Tochter
Ihre Vorschriften aufgrund der Vorschläge, die man Ihnen unterbreiten
wird, und lehne meinerseits Verhandlungen über Heiratsprojekte ab.
Ich danke Ihnen für die gute Meinung, die Sie von mir haben, und achte
meine persönlichen Interessen in der Tat gering.
Nous verrons ce qu’il se pourra faire sur ce qu’il vous plaist m’escrire de
|:Maestricht
ce sera plustost avec l’Espagne qu’avec la France:|, pour beaucoup de rai-
sons que vous jugerez mieux que moy quand il vous plairra de considérer
|:les causes qui font prendre cette résolution, de laquelle nous n’avons en-
core rien pénétré de deçà:|.