Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Les ambassadeurs de Messieurs les Estatz aians esté longtemps sans nous
rien dire de |:la part des Espagnolz, quoyqu’ilz fussent en de continuelles
conférences avec eux, et ayans sceu qu’ilz estoient sur le poinct de conve-
nir ensemble de toutes choses:|, nous résolûmes de les aller trouver |:et de
nous plaindre du peu de communication qu’ilz nous donnoient:|. Il leur
fut représenté que les Espagnolz n’aians pas respondu à la proposition par
nous faitte touchant la rétention des conquestes , et y aians encor tant de
pointz principaux à vuider entre nous, on |:les prioit conformément aux
alliances de ne passer pas outre jusqu’à ce que nos affaires fussent au
mesme estat que les leurs:|, et que l’un et l’autre traitté pust aller d’un
pas esgal, qui sont les propres termes de celuy qui a esté fait en 1644
Frz.-ndl. Allianzvertrag von Den Haag vom 1. März 1644 (Druck, frz.: DuMont VI.1,
294ff.); nach Art. III, der im Memorandum nicht wörtlich zit. wird, durfte ein Vertrag nur
gemeinsam und mit beiderseitigem Einverständnis geschlossen werden, und es wurde fest-
gehalten , daß Frk. und die Vereinigten Ndl. ne pourront avancer leur Negociation avec les
Espagnols l’un plus que l’autre; dies sollten die Parteien nach Art. IV auch den Spaniern
erklären, wobei die Formulierung hier lautet, Frk. und die Vereinigten Ndl. seien ver-
pflichtet de n’avancer pas plus un Traité que l’autre ( ebd., 295).
Ces messieurs, |:au lieu de déférer à une demande si raisonnable:|, respon-
dirent qu’il n’y avoit pas lieu de surseoir leur négotiation puisque celle de
la France estoit plus avancée et plus proche de la conclusion. Il nous fut
aisé de leur faire voir le contraire par la déduction de tout ce qui s’est
passé jusques icy, mais jamais pourtant nous ne pusmes leur faire avouer,
et sembloit à les ouïr dire qu’il n’y avoit aucun article des leurs qui ne fust
en contestation, et qu’ilz ne pouvoient achever de trois mois, tant ilz fai-
soient les choses esloignées.
Nous sortismes de cette conférence |:peu satisfaictz, et ne leur celant pas
nostre mescontentement:|. Ilz nous vinrent trouver le lendemain matin
pour nous faire sçavoir que les ministres d’Espagne qu’ils avoient veu im-
médiatement après nous avoient consenti que tout ce qui avoit esté cy-
devant arresté pour la trêve, eust lieu pour la paix, et que l’on mettroit
seulement dans les articles le mot de «paix» aux endroitz où il y avoit
«trêve», le reste demeurant comme il avoit esté projetté
des trois pointz dont on n’estoit pas convenu par laditte trêve, ilz nous
dirent que les Espagnolz leur avoient accordé celuy des Indes en la sorte
qu’ilz l’avoient demandé; que pour certaines places qui sont outre-Meuse,
que Messieurs les Estatz avoient prétendues, ilz remettroient aux com-
missaires qui seroient nommez de part et d’autre pour régler les confins
d’en décider; et pour la mair[i]e de Bois-le-Duc, qui regarde le gouver-
nement spirituel de ce lieu, qu’ilz les avoient prié d’escrire à Messieurs
les Estatz pour y prendre quelque tempérament raisonnable, cette affaire
n’estant pas capable d’empescher que la paix ne se fist.
Nous leur demandasmes si toutes ces choses estoient mises par escrit, et si
elles estoient rédigées en articles et signées. |:C’estoit pour sçavoir mieux
comme le tout s’estoit passé avant que de leur dire nos sentimens:|.
La response fut qu’il n’y avoit rien de rédigé en article ny signé, mais
seulement qu’on avoit mis par escrit ce dont on estoit demeuré d’accord,
et [ils] nous monstrèrent sur cella un papier que celuy d’entre eux qui
porte la parole tenoit à la main.
Nous leur fismes alors |:une nouvelle instance qu’ilz n’eussent point à
passer outre, c’est-à-dire ny à rédiger ces poinctz en articles, ny à les si-
gner que nostre négotiation ne fust au mesme estat:|.
Ilz se retirèrent et, après avoir consulté ensemble, nous dirent qu’ilz
avoient tousjours traitté par escrit, suivant qu’il leur avoit esté enjoint
par leurs premières instructions; que par le retour de leurs collègues
avoient encores eu charge expresse de mettre au net et par articles les
choses dont ilz conviendroient avec les Espagnolz, et de les signer de
part et d’autre, à condition néantmoins de |:déclarer aux plénipotentiaires
d’Espagne que cela n’auroit point la force d’un
affaires de la France fussent arrestées:|.
On leur répliqua que l’ordre de leurs supérieurs se doit entendre dans la
présupposition que le traitté de la France s’avançast esgalement avec le
leur. Mais que s’ilz |:avoient ordre de passer outre quand ilz seroient re-
quis de surseoir, ce seroit une contravention manifeste à l’alliance dont le
Roy feroit faire plainte à Messieurs les Estatz, et s’ilz ne l’avoient pas, ilz
estoient obligez de déférer à nostre instance:|. Nous leur fîmes sentir
aussy le mauvais procédé qu’ilz avoient tenu avec nous le jour précédent,
en ce qu’ilz soustenoient que leur traitté n’estoit pas plus avancé que le
nostre, pour avoir prétexte de nous refuser la surséance qu’on leur de-
mandoit; à quoy tant s’en faut |:qu’ilz eussent acquiescé comme ilz y
estoient obligez:|, qu’il sembloit au contraire qu’ilz |:s’estoient hastés da-
vantage et pressé:| la résolution de leurs affaires.
Ilz eurent |:quelque honte de se voir ainsi convaincus:|, et nous vinsmes
ensuite à leur dire que c’estoit bien assez d’avoir si maltraitté leurs amis et
d’estre convenus de toutes choses avec noz parties lorsque l’on nous dis-
pute encores le premier article et le plus essentiel de nostre traitté tou-
chant les conquestes, outre plusieurs autres pointz d’importance qui sont
aussy indécis; qu’au moins ilz se devoient contenter d’en estre venus si
avant sans y vouloir encores adjouster la signature des articles rédigez en
forme de traitté; et que s’ilz |:ne nous donnoient autre response:|, comme
monsieur Servien alloit partir pour La Haie, nous despêcherions |:en
mesme temps un courrier à la cour pour y donner advis que toutes nos
diligences et nos oppositions avoient esté inutiles:|.
A tout cella, ilz tesmoignèrent beaucoup |:de froideur:|, ce qui nous obli-
gea d’adjouster que Peneranda avoit dit à des principaux ministres de
cette assemblée que tout |:nouvellement et depuis trois jours, quelques-
uns des ambassadeurs des Provinces-Unyes luy avoient promis qu’ilz fe-
roient la paix sans nous:|.
Sur quoy un d’entre eux repartit que ceux qui avoient parlé de la sorte en
respondroient de
qu’après s’estre séparez et avoir parlé ensemble plus de demie-heure pen-
dant que nous estions dans un autre cabinet, le sieur de Meinderzwic nous
y vint prier de trouver bon qu’ilz allassent en leur logis pour consulter
avec un de leurs collègues absent [Mathenesse?] à cause de son indisposi-
tion, et qu’ilz reviendroient incontinent.
En effet, ilz retournèrent au bout d’une heure et demie, et nous dirent
qu’encores que leur manière de traitter eust tousjours esté de réduire les
choses par escrit et de signer, néantmoins pour nous donner satisfaction,
ilz esto[i]ent contens de |:différer la signature de huict ou dix jours:|, pen-
dant lesquelz ilz feroient sçavoir à leurs supérieurs les instances que nous
leur avions faittes, et ensuitte exécutteroient les ordres qu’on leur enver-
roit sur ce sujet, comme si Messieurs les Estatz devoient estre les seuls
juges de tout ce qui doit estre fait en exécution de l’alliance.
Nostre response fut que nous ne pouvions pas |:recevoir un simple délay
comme ilz nous l’offroient:|, puisqu’ils estoient obligez par les traittez
Sehr wahrscheinlich sind die frz.-ndl. Bündnisverträge von 1635 (Druck, frz.: DuMont
VI.1, 80–85) und 1644 (Druck, frz.: ebd., 294ff.) gemeint ( APW II B 1, XXXII-LVI);
vgl. des weiteren den auf sieben Jahre befristeten frz.-ndl. Subsidienvertrag von Den
Haag vom 15. April 1634 (Druck: DuMont VI.1, 68–72). Zum Vertrag von 1644 s. Anm.
3; der Grundsatz eines gemeinsamen Vertragsschlusses war schon in Art. IX des frz.-ndl.
Allianzvertrages vom 8. Februar 1635 ( ebd., 83) festgehalten worden; Art. IX des Vertrags
von 1635 wurde in Art. VI desjenigen von 1644 bestätigt ( ebd., 295).
surseoir jusques à ce que noz affaires fussent au mesme estat que les leurs.
Que néantmoins pour leur monstrer nostre facilité, nous nous contente-
rions pourveu que monsieur Servien eust le temps d’aller à La Haie, d’y
conférer avec les Provinces, et qu’ilz ne fissent rien qu’ensuitte des ordres
qu’ilz recevroient après que mondit sieur Servien en auroit traitté avec
Messieurs les Estatz et qu’ilz leur auroient fait entendre leur résolution.
Ilz tesmoignèrent y consentir, mais ilz ne respondirent pas tous bien net-
tement, disans que ce terme estoit suffisant pour avoir des nouvelles de
monsieur Servien après son arrivée à La Haie et avoir conféré avec Mes-
sieurs les Estatz. Sur quoy leur aians encores répété la mesme chose et
demandé s’ilz ne le promettoient pas, beaucoup d’entre eux disans que
ouy et les autres n’y contredisans pas, on se leva.
Et nous leur dismes que nous avions mis nostre instance par escrit en
intention de la leur bailler. Ilz tesmoignèrent qu’estans tombez d’accord,
ilz seroient bien aises qu’il n’en fust plus parlé. A quoy nous consentîmes
tant plus aisément que l’un de nous alloit sur les lieux, qui sçaura bien
agir plus à propos et plus efficacement qu’on ne peut jamais faire par des
escritures quelques concertées qu’elles puissent estre, joint qu’il en porte
une copie par delà pour s’en servir, |:ainsi que nous ferons icy s’il est né-
cessaire après que le terme qu’ilz ont accordé sera expiré:|. Pour rendre un
compte plus exact à la Reine de ce qui s’est passé, et du sujet de noz
plaintes qui n’est pas entièrement exprimée cy-dessus, la copie dudit escrit
sera mise avec ce mémoire.
En cette dernière conférence, nous fîmes fort bien comprendre à ces mes-
sieurs que nous n’avons aucun dessein d’apporter du retardement ny à la
paix ny à leur traitté, mais seulement d’avancer aussy le nostre, dont l’évé-
nement est encores très incertain comme ilz sçavoient, et que s’ilz veullent
à bon escient presser les Espagnolz de satisfaire à noz demandes, toutes
choses seront conclues et arrestées de part et d’autre en moins de trois
jours.
Cella fut bien receu de la plus grande part d’entre eux. Ilz tesmoignèrent
qu’ils alloient travailler de bonne sorte à terminer noz affaires avec Espa-
gne. Monsieur Pau dit en sortant que l’on connestroit mieux leurs soins et
leur affection par les effetz que par les paroles, en |:quoy nous serons fort
aises qu’ilz nous trompent, mais tousjours les avons-nous laissé bien per-
suadez:| qu’il ne faut pas espérer que nous nous relaschions d’aucune par-
tie de ce qui a esté occupé sur le roy d’Espagne par une si juste guerre
pendant qu’il ne veut rien rendre de tant d’usurpations qu’il a faittes sur
la France.
Et affin que dans la |:mauvaise disposition de ces gens-cy, qui paroist tout
clairement, ilz ne veuillent séparer les affaires d’Italie d’avec les autres
intérestz du Roy, et ne puissent prétendre que l’engagement des Provin-
ces-Unyes ne va pas jusques-là:|, nous leur avons |:préparé un obstacle qui
est capable de les arrester tout court par leur propre adveu:|, puisqu’il se
rencontre dans |:l’estendue des Pays-Bas:|. Nous avons demandé aux Es-
pagnolz la restitution de Charlemont , Philippeville et Marienbourg
faveur de l’évesché et Estat de Liège, sur qui l’on détient injustement ces
trois places
Die Städte Charlemont, Mariembourg und Philippeville (s. Anm. 8 und 9 sowie Anm. 6 zu
nr. 16) waren als brabantische Exklaven auf dem Territorium des Hst.s Lüttich errichtet
worden. Nach Zedler hatte Kg. Philipp II. von Spanien Lüttich für Philippeville eine
Entschädigung versprochen, die aber trotz wiederholter Klagen nicht gezahlt worden sei;
Lumbres (s. Anm. 25 zu nr. 65) hingegen schreibt das Versprechen Ks. Karl V. zu und
nennt als Grund statt der Erbauung Philippevilles diejenige Mariembourgs ( Zedler
XXVII, 1938; Lhomel I, 17f.; Daris, XVII e siècle, 11; Altmann, 160). Die von Stadt
und Diözese Lüttich vertretene Forderung nach einer Kompensation oder Restitution
war auf dem WFK im Herbst 1646, nach dem Sieg der profrz. Partei der Grignoux über
die prospan. der Chiroux Ende Juli, virulent geworden, jedoch hatte man ihretwegen zu-
nächst, im Herbst 1646, nicht selbst den Kongreß beschickt: Nach der Relation Lumbres’
hatten der Kanzler und Jaymaert, einer der neuen Bürgermeister, ihn gebeten, die frz.
Ges. auf dem WFK um Unterstützung ihres Strebens nach einer Rückgabe der drei Städte
zu ersuchen ( Lhomel I, XXI und 17f.; zu Jaymaert ebd., 6 Anm. 1); daraufhin hatte
Brienne den Ges. am 23. November 1646 die auch von Fbf. Ferdinand von Lüttich (s.
Anm. 11 zu nr. 99) unterstützte Forderung mit einer positiven Stellungnahme übermittelt
und berichtet, Ferdinand versuche, die Stände zu einer Deputation nach Münster zu be-
wegen (vgl. APW II B 4 nr. 266). – Stadt und Stände von Lüttich (zur ständischen Ver-
fassung Lüttichs sowie zum Verhältnis zwischen geistlicher und weltlicher Herrschaft vgl.
Lhomel I, 5 Anm. 1; Daris, XVIII e siècle, 1–51; ders., XVIIe siècle, XIV; Demoulin,
X-XVI) hatten nach Lumbres’ Bericht im Mai 1646 den WFK beschickt ( Lhomel I, 5);
tatsächlich waren, vor der politischen Umwälzung des Sommers, am 25. Februar 1646
zwei Ges. auf dem WFK erschienen, diese hatten ihn jedoch, nach mehreren ergebnislosen
Konferenzen mit den frz. Ges. über deren Forderung nach Rückkehr der verurteilten
profrz. Lütticher Exulanten, zwischen dem 3. und 26. März 1646 wieder verlassen ( Daris,
XVII e siècle, 233, 236–239; APW III C 1.1, 297 z. 20; APW III C 3.1, 419 z. 23ff.). Ges.
Lüttichs waren gewesen: der Archidiakon Ferdinand baron de Bocholtz (gest. 1669), sei-
gneur de Bocholtz, Orey, Grand-Rechain, Wagnée et Lambermont, der seit 1633 Kanoni-
ker von Saint-Lambert in Lüttich, ebenso Kanoniker zu Münster und Hildesheim, seit
1634 Archidiakon des Brabant und seit 1646 Propst zu Saint-Pierre war ( APW III D 1,
354f.; Lhomel I, 5 Anm. 5; Theux III, 267f.), sowie der grand greffier Ferdinand de
Beeckman (gest. 1690) ( APW III D 1, 354f.; Lhomel I, 5 Anm. 6). Nach nr. 48 (s. ebd.,
bei Anm. 10) ist zu vermuten, daß Anfang 1647 erneut ein Ges. Lüttichs auf dem WFK
war. Am 28. Februar 1647 wurde nach Lumbres wiederum Bocholtz mit einer Reise zum
WFK beauftragt ( AE , CP Liège 1 fol. 489); dieser Mission hatte am 19. Januar der Etat
Noble zugestimmt ( Archives de l ’ Etat à Liège, Etat Noble, reg. 359 fol. 52), es ist
jedoch aufgrund des Widerstandes des dritten Standes unklar, ob Bocholtz sie tatsächlich
antrat. Eine Relation konnte bislang nicht ermittelt werden (wir danken für die freundli-
chen Mitteilungen vom 7. Januar und 31. Mai 1999 Herrn Bruno Demoulin, Bibliothécai-
re-Directeur principal, Bibliothèque Chiroux-Croisiers, Lüttich, der uns auch auf die in
dieser Anm. zit. Archivalien hinwies); zum rechtlichen Status des Hst.s Lüttich und seinen
Beziehungen zu Frk. bis 1648 vgl. auch Demoulin, XVII-XXIV; Harsin.
que nous avons donnée aux plénipotentiaires d’Espagne
Beilage 4 zu nr. 28; die frz. Ges. forderten darin que Charlemont, Philippeville et Ma-
riembourg seront en mesme temps rendus à l’évesché et Estat de Liège sauf à y apporter
les mesmes seuretés pour les intérestz du roy catholique que l’on désire en l’affaire de
Casal pour l’intérest du roy très-chrestien ( Ass.Nat. 276 fol. 392).
avons |:pris occasion d’y couler cet article non pour y persister jusques
au bout, n’y ayant pas d’apparence de tenir ferme sur une nouvelle de-
mande et dont les partyes mesmes qui sont les Liégeois ne font point de
poursuite, mais pour nous en servir à l’effect que dessus:|. C’est encores
pour la mesme raison que dans l’escrit qu’on leur devoit donner
avions |:marqué particulièrement outre Porto Longone et Piombino,
beaucoup d’autres poinctz sur lesquelz nous sommes en contestation
avec les Espagnolz:|.
Nous venons d’apprendre que les plénipotentiaires d’Espagne se laissent
entendre partout qu’ils |:n’ont pas pouvoir de céder les places de Toscane,
qu’ilz en ont escrit à Castel-Rodrigue, et luy au roy leur maistre, en sorte
qu’ilz n’en peuvent avoir nouvelle, disent-ilz, de douze ou quinze jours;
ce qui estant à peu près le terme que nous avons obtenu des Holandois,
on peut juger combien cela nous donne de peine et de soupçon, y ayant
apparence, si ce raport se trouve véritable, que c’est un concert et une
collusion entre nos alliez et nos ennemys:|.
Une autre chose |:qui nous donne à penser est le grand relaschement des
Espagnolz:| sur le fait des Indes, qui est sans doute l’un des plus considé-
rables articles de tout le traitté, auquel les Holandois trouvent un avantage
qu’ilz n’avoient pas espéré et qui ne leur seroit |:pas accordé sans quelque
motif extraordinaire:|. Le roy d’Espagne consent de ne pouvoir estendre
ses limites dans les Indes Orientales, et de les borner à ce qu’il y occuppe
présentement; que les conquestes qui pourront y estre faittes par les Pro-
vinces-Unies leur demeurent, soit sur les naturels du païs ou sur les Por-
tugais, quelque événement que puisse avoir la guerre dudit roy d’Espagne
contre celuy de Portugal. Ce qui paroist visiblement |:un complot faict
entre eux pour despouiller ce dernier affin que pendant que les Castillans
le chasseront de la terre ferme, il perde aussi ce qu’il tient dans les Indes
par le moyen des Holandois, qui comme marchandz sur qui l’intérest
peut tout:|, ne pouvoient estre plus flattez par l’Espagne qu’en leur lais-
sant la faculté et l’espérance de faire un si grand proffit. Et comme les
ministres espagnolz ont tesmoigné en cella beaucoup de bassesse et de
soumission, il y a lieu |:d’appréhender que le prix de cet abandonnement
ne soit pas seulement la ruine du Portugal, mais qu’il n’y ayt de plus une
promesse secrette de s’accommoder sans la France:|, estant certain que
trois jours auparavant, Peneranda avoit déclaré qu’il hazarderoit plustost
toutes choses que de céder ce point.
Quant au traitté de l’Empire, il est tousjours en mesme estat, sinon que le
baron de Plettenberg est de retour, et le sieur de Saint-Romain aussy,
d’hier seulement. On sera informé par sa relation cy-jointe de ce qui s’est
passé en son voiage. Si la résolution de l’électeur de Brandebourg peut
aucunement |:contenter les Suédois, nous chercherons les moyens de met-
tre une fin à cette affaire:| en leur procurant quelque autre satisfaction,
comme de l’argent dont
seconde partie de l’alternative qu’ils ont proposé, qui est de retenir toute
la Poméranie sans le consentement dudit électeur, pourveu qu’ils |:ne s’en
rétractent pas, comme il en est quelque bruict:|, et qu’ils ont tourné toutes
leurs pensées vers les éveschez dont il a esté escrit cy-devant .
Nous receûmes hier seulement bien tard la despêche de la cour du 21 e, à
laquelle nous nous conformerons entièrement.