Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
Les Médiateurs nous ayans visité le jour mesme que le courrier Lemaire
arriva à Munster
Pennaranda sur quelque accident survenu entre ses domestiques et les
nostres, nous leur dismes que pour respondre à sa civilité et luy donner
une bonne nuict, ils pouvoient luy faire sçavoir que le siège de Lérida
estoit levé. Monsieur Contareny envoia son secrétaire
vers ledict sieur comte qui se trouva surpris de ceste nouvelle, comme
s’il se fût attendu à l’avoir toutte contraire, et, s’estant assuré de la vérité,
remercia les Médiateurs et nous aussy.
Trois jours après
d’avantage pour l’Espagne qu’elle n’est en effect. Mais parce que nous
avions esté les premiers dans l’assemblée qui en avions receu et donné
l’advis, cela en a comme estouffé les bruictz, et de beaucoup diminué l’es-
clat, |:selon qu’il a esté bien préveu à la cour:|.
Il est vray pourtant que les Espagnols ont changé depuis leur manière
d’agir, et qu’ils paroissent n’estre pas sy bien disposez à conclurre promp-
tement le traicté, jusques là que l’on nous a rapporté que dans la response
qu’ils doivent faire à nostre dernier escrit , ilz |:prétendent que les hostil-
litez ne cesseront qu’après la ratiffication du traicté quoyqu’ilz eussent
cy-devant demandé de les terminer à la signature:|. Mais le bon ordre qui
a esté donné à touttes choses, et la grande prévoiance dont la Royne a usé,
en faisant passer tant de forces d’Italie en Catalogne, empeschera que ce
mauvais succez n’aie de mauvaises suittes. Et d’ailleurs, les offres faictes
par Son Altesse Royale et par monsieur le duc d’Anguien , qui ont esté
sceues dans l’assemblée, ont beaucoup servy à tempérer la joie des Espa-
gnols et à leur faire appréhender que l’on ne veuille user de revange.
Nous ne sçaurions assez louer la sage et généreuse résolution de Sa Majes-
té de continuer les préparatifs de la campagne prochaine. C’est l’unique
moien d’assurer le fruict de tant de labeurs, et de finir heureusement une
sy longue et sy pénible guerre. Que sy |:les ennemis s’aperçoivent qu’on
fust pour se relascher:|, sans doute ilz en deviendroient encor plus diffici-
les, les moindres apparences leur pouvans faire prendre de nouveaux des-
seins. Ainsy nous craindrions de causer un notable préjudice au service du
Roy, et peut-estre mesme de |:destourner la paix, si nous donnions conseil
d’espargner ny soings ny despenses en cette conjoncture, veu principalle-
ment que nous ne voyons point encor avec certitude quelle sera l’issue des
traictez:|. La despense mesme de |:l’armée navalle, quoyqu’excessive, nous
semble nécessaire:|. Elle ne servira pas seulement de faire voir aux ennemis
que l’on est en estat de prendre de nouveaux avantages sur eux, mais elle
donnera encor moien de |:secourir promptement le roy de Portugal, du-
quel la subsistance sera une des seuretez principalles de la paix et une des
meilleures précautions dont l’on puisse user pour establir le repos de la
France:|.
Ce que l’on nous prescrit pour nostre conduite avec les plénipotentiaires
de Suède, est sy plein de jugement, et accompagné de tant de circonspec-
tion, qu’il n’y a rien à dire sinon que nous nous y conformerons entière-
ment, et qu’en touttes choses nous |:éviterons comme un escueil ce qui
peut altérer la bonne intelligence des deux couronnes:|. Nous sommes
néantmoins obligez de représenter que le bruict est plus grand qu’il n’avoit
encor esté que messieurs Oxenstiern et Salvius se laissent entendre sur la
proposition de quitter la Poméranie à l’électeur, et de demander pour la
satisfaction de la couronne de Suède des éveschez catholiques, comme
ceux d’Osnabrug, de Minden, d’Hildesheim et autres biens ecclésiastics .
Et quoyque |:ces messieurs ne nous en ayent rien dict:|, il est à croire
qu’ils en ont escrit en Suède , et qu’ils attendent la response. S’ils per-
sistent dans ceste pensée, |:nous nous trouvons empeschez:|. D’un costé,
l’honneur et la conscience ne permettent pas d’adhérer à leurs demandes,
l’alliance y résiste formellement
non seullement l’eslecteur de Brandebourg, mais aussy Messieurs les
Estatz, qui sans doutte appuyeront cette ouverture par des offices se-
cretz:|. Les Impériaux d’ailleurs se dispensent assez facilement dans ces
rencontres, et ne seroient pas faschez de nous voir entrer en contestation
avec noz amis. Nous donnons advis au sieur Chanut de ceste menée , et
luy en faisans voir les inconvéniens, nous luy mandons qu’il agisse auprès
de la roine de Suède à ce qu’elle |:ordonne à ses ambassadeurs de tenir une
autre conduicte:|. Et cependant, nous essaierons de faire de deçà au mieux
qu’il se pourra, espérans de |:voir plus clair en cette affaire quant le sieur
de Saint-Romain sera de retour:| et que le baron de Plettemberg aura rap-
porté response de l’électeur.
Le chapitre de Mayence se plaint que le Rhingaw, qui fournissoit partie
de l’entretènement de leur garnison, estant occupé par les ennemis, et
quelques autres païs qui y contribuoient aussy, ayans esté ruinés par les
logemens de gens de guerre, on leur faict paier néantmoins la contribution
toutte entière qui a esté réglée bien plus haut que celle de l’Alsace et des
lieux voisins. Ledict chapitre nous a envoié un exprez pour nous prier
d’y faire donner ordre, se plaignant bien fort de la rigueur qu’on leur
tient . Nous n’entrons pas en la discussion du faict dont monsieur de
Vautorte nous a aussy escrit
grande raison dans la nécessité où l’on est de faire subsister les trouppes.
Nous sçavons aussy les charges immenses de l’Estat, et la despense du
tout extraordinaire que l’on est obligé de soustenir. Néantmoins nous ne
pouvons nous empescher de dire que dans les termes où l’on est de pou-
voir faire bientost la paix, il importe de |:ne pas donner ce dégoust de la
domination françoise aux peuples d’Allemagne:|, et notamment audict
chapitre, qui est le premier en dignité de l’Empire, et composé de person-
nes touttes de condition. Ainsy nous estimerions qu’encor qu’il y eût jus-
tice à prétendre le paiement entier, de quoy les chanoines se défendent
par de bonnes raisons, la prudence veut qu’on leur donne quelque satis-
faction, et que l’on supplée plutost par quelque autre moien à la sub-
sistance de la garnison, que de les contraindre au paiement de la totalité.
Cet exprez a charge de demeurer près de nous à Munster, jusqu’à ce que
de la part du Roy, on aye donné les derniers ordres. Nous supplions très
humblement la Royne qu’il luy plaise commander qu’ilz soient envoiez
au plutost avec la plus favorable response que l’on jugera pouvoir faire.
Les Médiateurs nous ont advoué que |:les Espagnolz leur avoient donné
cognoissance de ce qui se négotie:|. Et il leur a esté représenté que |:n’ayans
pu reffuser ce qui nous estoit offert par l’entremise des ambassadeurs
d’Hollande:|, nous avions expressément déclaré que nous |:n’arresterions
et conclurions le traicté que par la voye de la médiation ordinaire:|
Dies hatte Longueville ggb. Chigi erklärt; vgl. ders. an Mazarin, Münster 1646 November
5 (Druck: APW II B 4 nr. 237). – Eine entsprechende Erklärung ggb. den ndl. Ges. konnte
nicht schriftlich nachgewiesen werden. Die Rechtsgrundlagen der ndl. Interposition waren
nicht schriftlich festgelegt worden. Eine solche Erklärung kann den ndl. Ges. daher auch
zu Beginn ihrer Tätigkeit als Interpositoren, während ihres Besuches bei den frz. Ges. in
Osnabrück Ende September 1646, mündlich vorgetragen worden sein; im Bericht der frz.
Ges. über die Aufnahme der ndl. Interposition an den Hof wurde sie allerdings nicht er-
wähnt, ebensowenig im diesbezüglichen Bericht der ndl. Ges. an die Gst.; vgl. das Memo-
randum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Brienne, Osnabrück 1646 September 25
(Druck: APW II B 4 nr. 171); Pauw, Donia und Clant an Gst., Münster 1646 September
28, frz. Kopie: AE , CP All. 61 fol. 393–396. Dies war aber auch insofern nicht erforder-
lich, als der faktische weitestgehende Ausschluß ( Repgen, Friedensvermittlung, 707) der
Mediatoren aus den frz.-span. Verhandlungen durch die ndl. Interposition nicht den for-
mellen (und auch nicht den tatsächlichen) Abbruch ihrer (später wieder intensiver betrie-
benen) Mediation bedeutete, der Friedensschluß über die ordentlichen Mediatoren sich
also gewissermaßen von selbst verstand, zumal Franzosen, Spanier und Niederländer die
Geheimhaltung der ndl. Interposition vereinbart hatten; und daß es unmöglich sei, die
Mediatoren auszuschließen, hatten die frz. Ges. bereits im Juni 1646 nach Paris berichtet;
vgl. d’Avaux an Mazarin, Münster 1646 Juni 13 (Druck: APW II B 4 nr. 8); Memoran-
dum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin, Münster 1646 Juni 14 (Druck:
ebd. nr. 11; zur ndl. Interposition vgl. auch die Einleitung, XCV–XCIX).
Nous leur avons aussy |:donné part de ce dont on est demeuré d’accord, et
de ce qui reste à terminer:|. Ensuitte de quoy, pour avancer tousjours
d’autant plus les affaires, et pour |:cognoistre si le succez de Lérida a
changé les résolutions des Espagnolz, et pour nous expliquer aussi sur le
faict de Porto Longone et Piombino dont il n’avoit point esté faict de
demande particulière jusques icy:|, nous avons donné par escrit l’article
de la rétention des conquestes comme |:le principal et celluy dont il im-
porte le plus d’estre asseuré:|. Nous avons mesmes faict espérer que quand
on auroit arresté ce poinct-là, nous rédigerions par escrit les autres arti-
cles, ainsy qu’ils doivent estre couchez dans le traicté. La copie dudict
escrit que nous avons mis ès mains des Holandois sera cy-joincte .