Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register

26
Nous n’avons rien de plus pressé à mon jugement ny de sy nécessaire que
27
de faire de grandz préparatifs sur la mer pour y estre puissans au prin-
28
temps qui vient. Sy la paix n’est pas faicte entre cy et là, nous en aurons
29
très grand besoin pour le secours de nos conquestes de Toscane, qui sans
30
cela courroient fortune de se perdre en peu de temps. Sy la paix est faicte,
31
nous n’aurons guères moins besoin de forces maritimes pour le secours de
32
P.

48
Gemeint sein können Porto Longone, Piombino oder, vermutlich, Portugal.
qui couroit aussy fortune d’estre perdu en fort peu de temps sy on ne
33
faisoit d’abord de grandz effortz pour le conserver, et le garentir de la
34
cheute de toutes les forces d’Espagne qui irront tumber de ce costé-là. Je
35
ne doubte point que Son Eminence ne fasse le mesme jugement que moy
36
sur ce subjet, et que par sa prudence ordinaire et sans exemple, elle n’y ayt
37
desjà songé de bonne sorte.

38
Le bonheur de la France est sy grand soubz le conduict de Son Eminence
39
que tout ce que les ennemis pensent faire à son préjudice tourne à son
40
advantage. J’ay sceu d’assez bon lieu que les longueurs qui se rencontrent
41
à la conclusion du traicté de l’Empire produisent un bon effect auprès de
42
Messieurs les Estatz, et que ceux d’entre eux qui ont le plus d’impa-
43
tien〈ce〉 de s’accommoder avec l’Espagne, à quoy ilz sont attirez aultant
44
par le mesnage et par l’espargne que par aucune aultre considération, co-
45
gnoissent fort bien qu’ilz ne tireroient aucun proffit de la paix sy la guerre
46
continuoit dans leur voysinage, parce qu’ilz seroient obligez par diverses
47
raisons d’Estat de demeurer puissamment armez, et par conséquent de

[p. 110] [scan. 292]


1
faire une despense sinon esgalle, du moins aprochante de celle qu’ilz font
2
aujourd’huy. Sy la paix de l’Empire estoit faicte, et qu’ilz fussent dé-
3
livr〈ez〉 de toute appréhention de ce costé-là qui est l’endroit le plus
4
foible de leur Estat, ilz seroient plus har〈dy〉 à conclurre leur traicté
5
avec l’Espagne mesme sans l’intér〈est〉 de la France, parce que (disent-
6
ilz) ilz n’auroien〈t〉 plus aucun voysin armé que le roy catholique, dont
7
aujourd’huy par un changement fatal de toutes leurs ancien〈nes〉 maxi-
8
mes, ilz croyent ne devoir plus rien craindre. Cette considération et le
9
fruict que nous en retirons nous consolent un peu des difficultez que les
10
Suédois aporte〈nt〉 à la conclusion de la paix.

11
Il y a une aultre affaire qui ne nous est pas moins favorable quoyqu’elle
12
nous aye chocqué d’abord. Les estatz de Poméranie, ou les ministres de
13
Brandebourg d〈e〉 leur part, ont proposé une aultre satisfaction à la
14
Suède que celle qu’elle avoit demandée jusqu’à présent

40
Vgl. Anm. 17 zu nr. 11; der Vorschlag stammte von den Ges. der pommerschen Landstände
41
( UA IV, 469; Breucker, 66f.; APW II C 3, XXXIf.).
, et au li〈eu〉
15
d’une partie de la Poméranie qu’elle souhaitoit, luy persuadent de prendre
16
avec Wismar, l’arche〈vesché〉 de Bresme et l’évesché de Werden, les éves-
17
chez de Minden et d’Oznabrug avec quelques comtez qui sont par deçà

42
Vgl. Anm. 20 zu nr. 11.
.
18
L’intérest de la religion nous a obligé de rejetter cette proposition et de
19
déclarer franche〈ment〉 aux Suédois que nous ne pourrions jamais y con-
20
sent〈ir〉, estant contraire à noz traitez de confédération

43
Vgl. Anm. 22 zu nr. 11.
. Mais je sçay
21
qu’elle a encor donné plus d’épouvente à Messieurs les Estatz qu’à nous,
22
et que tous bons hérétiq〈ues〉 qu’ilz sont, estant beaucoup plus guidez
23
par l’intérest de leur proffit que par celuy de leur conscience, ilz appré-
24
hendent infiniement le voysinage des Suédois, lesquelz estans naturelle-
25
ment inquietz et belliqueux, viendroient, disent-ilz, transporter le siège
26
de la guerre vers leurs frontières, et auroient moyen de les inquiéter dans
27
leurs provences au moindre diférend qui ariveroit entre eux pour raison
28
du commerce de la mer Baltique, auquel les uns et les aultres songent
29
extrêmement.

30
Un troisiesme bonheur est que la maison de monsieur le prince d’Orange,
31
au moins le mary et la femme, ont changé leurs bonnes inclinations pour
32
la France lorsque leur crédit est diminué dans leur pays par la foiblesse du
33
mary et par l’humeur impérieuse de la femme. Elle nous a acquis, en se
34
déclaran〈t〉 contre nous, la pluspart de ceux de l’Estat qui avoient animo-
35
sité contre elle, et monsieur le prince d’Orange, en paroissant moins
36
eschauffé pour nos intérestz, a faict cesser les impressions qu’on avoit
37
prises que pour estre appuyé de luy, nostre dessein estoit d’establir et
38
augmenter son authorité dans ces provinces au préjudice de celle de
39
l’Estat. Je croy certainement que ceste considération est ce qui nous rend

[p. 111] [scan. 293]


1
à présent la province de Hollande favorable, que nous avions aultresfois
2
sy contraire.

3
Il y a quelque temps que je vous envoyay un article que j’avois dressé sur
4
l’assistance qu’on pourra donner après la paix sans contrevenir au traicté

33
Eine vorherige Übersendung dieses (hier als Beilage 1 überschickten) Art. entwurfes konnte
34
nicht nachgewiesen werden; der Sachzusammenhang einer Assistenz (i.e. Portugals) nach
35
Friedensschluß wurde von Servien ggb. Lionne zuletzt angesprochen im Memorandum
36
vom 6. November 1646 (Druck: APW II B 4 nr. 242), zuvor in denen vom 6. August und
37
16. Oktober 1646 (Druck: ebd. nr.n 103, 207).
;
5
vous ne m’avez point faict sçavoir sy Son Eminence l’approuve ou sy elle
6
y treuve quelque chose à dire. La première clause n’a point esté mise dans
7
les traictez précédens, mais elle n’a pas laiss〈é〉 d’estre observée entre les
8
deux couronnes jusqu’à la rupture. Les deux aultres regardent le roy de
9
Portugal et le duc Charles; comme il sera malaisé d’obtenir dans un
10
mesme traicté en termes exprès la liberté d’assister le premier et oster au
11
roy d’Espagne celle de secourir l’aultre, j’avois proposé l’article en cette
12
forme, croyant qu’il contient suffisamment ce que nous prétendons en cas
13
qu’on ne puisse pas faire mieux. Je vous prie de me faire sçavoir sy à
14
l’extrémité on pourra s’en contenter. Je vous en envoye une aultre coppie.
15
Je vous addresse aussy un project d’article pour la ligue d’Italie. Après
16
que Son Eminence l’aura examiné, je vous prie de me mander le jugement
17
qu’〈elle〉 en fera, et ce qu’elle jugeroit à propos d’y adjouster ou retran-
18
cher. Sy on nous envoye quelque ordre sur ce que contiennent ces deux
19
articles, je suis obligé de vous avertir que je les ay faict veoir à monsieur
20
de Longueville avec tout le reste du traité d’Espagne que j’ay minuté

38
Dieser Text konnte nicht ermittelt werden; zur Überlieferung und zur Übergabe der von
39
d’Avaux und Longueville überarbeiteten und erweiterten Fassung durch Longueville an
40
die ndl. Ges. auf dem WFK am 25. Januar 1647 vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88. Auf
41
die Erstellung eines Vertragsentwurfes hatten die ndl. Ges. Anfang Dezember 1646 ge-
42
drängt (vgl. nr. 12; Tischer, 375f.). Nach Tischer läßt sich jedoch nicht entscheiden, ob
43
die frz. Gesandtschaft erst daraufhin mit der Konzipierung dieses Schriftsatzes begann
44
( ebd., 383 Anm. 238); gesagt werden kann jedoch, daß Servien bereits Mitte November
45
1646 intensiv mit der Abfassung der Hauptart. des Vertrages mit Spanien beschäftigt war;
46
vgl. sein Schreiben an Lionne vom 13. November 1646 (Druck: APW II B 4 nr. 255).
,
21
affin que vous régliez vostre conduicte sur cet advis.

22
Je n’ay pu éviter de les luy monstrer parce que m’ayant prié de dresser
23
tout le traicté que nous devons présenter aux députez d’Espagne, il a fallu
24
que j’y aye travaillé pour luy complaire. Il m’a dict des choses là-dessus
25
qui tesmoignent bien qu’il ayme monsieur d’Avaux, mais non pas qu’il
26
l’estime beaucoup. Cette occasion m’a beaucoup servy pour réchauffer
27
l’affection de monsieur de Longueville en mon endroit, et pour effacer
28
les impressions que malicieusement on luy avoit voulu donner que j’avois
29
des ordres secretz pour différer la conclusion du traicté. Il m’a veu depuis
30
quelque temps apporter facilité aux affaires, principalement à celles qui
31
sont de peu d’importance, et travailler sans cesse pour leur avancement,
32
ce qui l’a beaucoup satisfaict.

[p. 112] [scan. 294]


1
Il en a fallu nécessairement user de la sorte parce que cy-devant j’avois
2
quelquefois 〈t〉enu bien ferme et disputé contre luy sus 〈l〉es pointz im-
3
portantz que nous avons obtenu tant du costé d’Espagne que de l’Empy-
4
re, et j’oze dire que si j’eusse esté plus complaisant et plus acomodant en
5
cette ocasion, les affaires du Roy en eussent receu quelque préjudice.
6
Monsieur de Longueville est extrêmement bon et d’humeur contraire à
7
celle de monsieur d’Avaux qui dit qu’on l’attaque toutes les fois qu’on
8
ne peut pas estre de son opinion. Monsieur de Longueville me sçait au-
9
jourd’huy bon gré de ce qui peut-estre l’a choqué en quelque autre ren-
10
contre.

11
Il s’est mesme plaint à moy que monsieur d’Avaux ne s’amusoit qu’à des
12
vétilles, car pour ne vous rien desguiser, il y a plus de six sepmaines que ce
13
qui reste de différent entre les Espagnolz et nous ne méritoit pas d’empes-
14
cher que nous n’avançassions davantage nostre traicté. Les poinctz où
15
monsieur d’Avaux insiste le plus et sur lesquelz je m’asseure qu’il n’aura
16
pas manqué de faire de belles dépesches qu’il faict passer par tous ceux de
17
sa famille pour les admirer avant qu’elles viennent ez mains de Son Emi-
18
nence

20
Ein Jahr später, in einem Brief an Lionne vom 31. Dezember 1647, wiederholte und spezi-
21
fizierte Servien diese Kritik: D’Avaux gebe den Inhalt der kgl. Memoranden à huit ou dix
22
des siens weiter und sende seine Einzelschreiben an Mazarin und Brienne zunächst zur
23
Kenntnisnahme an seinen Bruder Henri de Mesmes; Kopie: AE , CP All. 103 fol. 522–534;
24
vgl. Tischer, 23.
, sont la prétention du duc d’Atrie

25
Scipione di Ghiaceti d’Acquaviva d’Aragón, Gf. von Châteauvillain, Hg. von Atri und
26
Melfi (1588–1648), Abt von Saint-Arnulf (Metz), erhob Anspruch auf das im Kgr. Neapel
27
gelegene Hgt. Atri, das seinem Urgroßvater Giul Antonio, Gf. von Conversano, Caserta
28
und Santa Agata, von Ks. Karl V. wegen seiner Parteinahme für Frk. genommen und einer
29
jüngeren Linie der Familie übertragen worden war ( Zedler II, 1057, 1060, 2061f.; DBF
30
III, 1422).
, et le changement de l’article du
19
traicté de Vervins qui parle de la Navarre

31
Der Friede von Vervins zwischen Spanien, Savoyen und Frk. vom 2. Mai 1598 (Druck,
32
frz.: DuMont V.1, 561–564; Mornay VIII, 431–450; Bertrand Haan, 16–38; vgl. Imhof;
33
Vidal / Pilleboue); Frk. hatte sich seine Rechte auf Navarra in Art. 23 vorbehalten ( Du -
34
Mont V.1, 563; Mornay VIII, 442; Art. 22 nach der Zählung bei Bertrand Haan , 22;
35
vgl. Imhof, 179). – Zur Geschichte des frz. Rechtsanspruchs und d’Avaux’ Verhandlungs-
36
vorschlag: Kg. Ferdinand II. von Aragón, gen. der Kath. (1452–1516), hatte den südlich
37
der Pyrenäen gelegenen Teil Navarras 1512 Kg. Jean d’Albret (1469–1516, seit 1484 Kg.)
38
genommen, nachdem seiner Armee von diesem der Durchmarsch nach Frk. verweigert
39
worden war, und ihn Kastilien inkorporiert ( Boissonnade, 321–370; DHE III, 24). Der
40
restliche Teil wurde von Heinrich IV. (s. Anm. 11 zu nr. 53) bei Übernahme des frz.
41
Thrones 1589 mit Frk. vereint. Er und seine Nachfolger beanspruchten jedoch das gesamte
42
Kgr. (vgl. die Aufzeichnung der frz. Kronrechte in APW I.1, 163ff.; NS I, 30). – Der am
43
11. November 1646 übergebene span. Schriftsatz als Antwort auf den am 25. Oktober
44
1646 ausgehändigten frz. Schriftsatz (Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 314–315 = Beilage 1 zu
45
APW II B 4 nr. 250) sah für Navarra eine Bestätigung des Vertrages von Vervins vor
46
(der Wortlaut des span. Angebots wird zit. ebd. nr. 253, in Anm. 9). D’Avaux hingegen
47
drängte auf einen neuerlichen expliziten Vorbehalt der frz. Rechte; vgl. sein Schreiben an
48
Mazarin, Münster 1646 November 12 (Druck: APW II B 4 nr. 253). Dabei hatte der
49
Vertrag von Vervins für Frk. vertragsrechtlich im Vergleich zu den vorhergehenden Ver-
11
trägen eine durchaus günstige Lage geschaffen: Im von Frk. wegen der span. Kriegsgefan-
12
genschaft des frz. Kg.s nicht anerkannten Vertrag von Madrid zwischen Franz I. und Karl
13
V. vom 14. Januar 1526 (Druck, frz.: DuMont IV.1, 399–410) findet sich zwar keine frz.
14
Verzichtserklärung auf Navarra, ebensowenig in den frz.-span. Friedensverträgen von
15
Cambrai (5. August 1529, Druck, frz.: ebd. IV.2, 7–15), Crépy (18. September 1544,
16
Druck, frz.: ebd., 279–287) und Cateau-Cambrésis (3. April 1559; Druck, frz.: ebd. V.1,
17
34–46), in denen Navarra nicht einmal erwähnt wird; jedoch hatte Kg. Franz I. von Frk.
18
in Art. 20 des Friedens von Madrid versprochen, sich für den Verzicht des (Titular-)Kg.s
19
von Navarra, Henri d’Albret (1503–1555), Sohn des enteigneten Jean d’Albret, auf den
20
Kg.stitel und das gesamte Kgr. einzusetzen ( DuMont IV.1, 404). Ungeachtet der anfecht-
21
baren Rechtsverbindlichkeit und der fragwürdigen Auslegung dieser Verpflichtung war es
22
also Frk. vor Vervins nicht gelungen, seinen Rechtsanspruch in einen Vertrag mit Spanien
23
einzubringen. – D’Avaux gab jedoch zu bedenken, daß der Vertrag von Vervins von den
24
Spaniern selbst auf dem WFK zur Begründung des frz. Anspruches als unzureichend abge-
25
wiesen worden sei, eine Bestätigung biete also keine ausreichende Sicherheit zu seiner Auf-
26
rechterhaltung; vgl. d’Avaux an Mazarin, Münster 1646 November 12 (Druck: APW II B
27
4 nr. 253), sowie d’Avaux und Servien an Brienne, Münster 1645 April 22 (Druck: APW
28
II B 2 nr. 87, hier 293 z. 18–25).
. Sy, en ce der〈nier〉, il estoit

[p. 113] [scan. 295]


1
d’advis d’oster la clause qui porte qu’on ne pourra faire poursuite par
2
armes des droict〈z〉 du Roy sur ce royaume

29
Art. 23 des Vertrags von Vervins (s. Anm. 10) hatte eine militärische Verfechtung des frz.
30
Anspruches zugunsten einer gütlichen Einigung oder eines rechtlichen Austrags aus-
31
geschlossen ( DuMont V.1, 563; Mornay VIII, 442).
, et qu’il y eust aparence
3
de l’obtenir, la chose mériteroit bien qu’on y insistast quelque temps,
4
mais puisque d’abord nous avons passé cette clause

32
Dieser Punkt war von den frz. Ges. keineswegs „zugestanden“ worden; zuletzt, in Beilage
33
3 zu nr. 2 (hier die Kopie Ass.Nat. 276 fol. 364), heißt es vielmehr, auf das span. Ansinnen
34
einer Bestätigung des Vertrages von Vervins und eine an dessen Vorbild orientierte Auf-
35
nahme
der jeweils beanspruchten Rechtstitel hin: On persiste en ce qui a esté dit cy-de-
36
vant sur ledit article (d.h. einen einseitigen frz. Rechtsvorbehalt auf Navarra aufzuneh-
37
men
); vgl. auch Tischer, 363.
et que monsieur
5
d’Avaux n’y a jamais fait difficulté, il me semble que le reste n’est pas de
6
grande importance, et ne mérite pas de retarder sy longtemps la négotia-
7
tion, non plus que l’intérest du duc d’Atrie. Monsieur d’Avaux a cru de
8
bien faire sa cou〈r〉 en tenant bon sur cette dernière à cause que monsieur
9
Espr〈it〉

38
Jacques Esprit (1611–1678) befand sich im Gefolge der Hg.in von Longueville (s. Anm. 14)
39
auf dem WFK in Münster und vertrat dort offenbar auch die Interessen des Hg.s von Atri;
40
seit 1629 hatte er der Congrégation de l’Oratoire angehört, war von Séguier an den Hof
41
geholt und auf dessen Betreiben zum conseiller d’Etat gemacht, 1644 aber von ihm ent-
42
lassen worden; er wurde daraufhin von der Hg.in von Longueville und ihrem Bruder,
43
prince de Conti, protegiert, die ihm auch zur Verwirklichung eines Heiratsprojekts ver-
44
halfen; seit 1639 war er Mitglied der Académie Française ( ABF I 378, 140–156).
qui est fort bien auprès de madame de Longueville

45
Anne Geneviève de Bourbon-Condé (1619–1679), Tochter des prince de Condé (s. Anm.
46
15 zu nr. 40), seit ihrer Heirat mit dem späteren frz. Prinzipalges. auf dem WFK im Jahre
47
1642 duchesse de Longueville; sie war im Juni/Juli 1646 von Frk. zu ihrem Mann nach
48
Westfalen gekommen und reiste am 27. März 1647 wieder aus Münster ab; während der
49
Fronde engagierte sie sich gemeinsam mit ihrem Mann gegen Mazarin ( ABF I 671,
50
365–442; II 424, 165–168; Debû-Bridel ; APW II B 4 Anm. 1 zu nr. 24; Lahrkamp,
51
Aufenthalt; Béguin).
en est
10
chargé. Néantmoins cette princesse a tant d’impatience de reveoir Paris

[p. 114] [scan. 296]


1
qu’en ma présence elle a aujourd’huy condemné monsieur Esprit et luy a
2
dict que cette affaire ne méritoit pas de faire icy demeurer plus longtemps
3
tant d’honnestes gens, veu mesme que les Espagnolz nous ont desjà offert
4
de donner quelque satisfaction au duc d’Atrie

13
In Sachen Hg. von Atri, dessen Restitution den frz. Ges. auf dem WFK von Ludwig XIV.
14
am 20. Juni 1646 anempfohlen worden war (Druck: APW II B 4 nr. 20), hatten beide
15
Seiten zwar im Herbst 1646 Kompromißbereitschaft gezeigt, über eine konkrete Regelung
16
war man gleichwohl noch nicht übereingekommen – beide Parteien versuchten vielmehr,
17
den Gegner zum ersten Schritt bei der Präzisierung von Forderung resp. Angebot zu be-
18
wegen; diese Grundhaltung und die von den Spaniern gemachten Zugeständnisse gehen
19
aus folgenden Verhandlungsakten hervor:

20
1) span. Schriftsatz als Antwort auf die frz. Triplik, [Münster] 1646 Oktober 22, Kopie:
21
AE , CP All. 62 fol. 124–125 (= APW II B 4 Beilage 1 zu nr. 218; Druck einer it. ÜS: Siri
22
VIII, 919ff.); darin fol. 124’: L’on désire de veoir les prétentions du duc d’Atrie affin de
23
veoir quelle satisfaction pourroit estre donnée là-dessus entre ceux de ladicte maison.

24
2) frz. Schriftsatz als Antwort auf den am 22. Oktober 1646 erhaltenen span. Schriftsatz,
25
[Münster] 1646 Oktober 25, Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 281–282 (= APW II B 4 Beilage 1
26
zu nr. 226; Druck einer it. ÜS: Siri VIII, 921ff.); darin fol. 281’: S’il plaist à messieurs les
27
plénipotentiaires [d’Espagne] de se déclarer plu〈s〉 ouvertement de ce que l’on prétend
28
faire pour la satisfaction du duc d’Atrie, ceux de France aporteron〈t〉 facilité de leur part
29
pour mettre fin à cette affaire.

30
3) span. Schriftsatz als Antwort auf den am 25. Oktober 1646 übergebenen frz. Schriftsatz,
31
[Münster] 1646 November 11, Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 314–315 (= APW II B 4 Beilage 1
32
zu nr. 250); darin fol. 314’–315: Que le roy d’Espagne fera juger dans un an effectivement
33
le procez pendant à Naples, et intenté dez l’an 1610 touchant le bien de la maison de
34
Gonzague et Gamba-Corta, et au regard de ceux de la maison d’Aquaviva, qu’il donnera
35
dans le mesme temps d’un an telle satisfaction au sieur d’Anglure [= Anglure-sur-l’Aube]
36
qu’il trouvera convenir.

37
4) Beilage 3 zu nr. 2; hier Ass.Nat. 276 fol. 363’: Ce qui est contenu en cet article ne
38
respond pas à la justice qu’on en doit attendre ny aux espérances qu’on en avoit données,
39
et puisque du costé de la France on s’est si fort accommodé sur ce point, on ne doute pas
40
que messieurs les plénipotentiaires d’Espagne ne se déclarent plus avant et qu’au moins,
41
en attendant le jugement du roy catholique, ne veule[nt] faire rendre les terres de cette
42
maison qui ont esté unies à son domaine.

43
5) span. Schriftsatz vom 3. Dezember 1646 als Antwort auf den am 17. November 1646
44
erhaltenen frz. Schriftsatz sowie die ihnen am 1. Dezember 1646 praes. frz. Verhandlungs-
45
akten zum Vertrag von Cherasco und zu Graubünden sowie zum Veltlin, span. Kopie:
46
BN Madrid 18200 fol. 119–120 (eine frz. Kopie konnte nicht ermittelt werden; vgl.
47
Anm. 4 zu nr. 29); darin, fol. 120, verweisen die Spanier auf ihre frühere Position: En
48
quanto al duque de Atri, se dice lo que esta otro.
sur une partie de ses pré-
5
tentions, et de luy faire faire bonne justice sur les aultres, qui n’est pas
6
peu, son affaire ayant esté exclue de tous les traictez précédens.

7
Nous recevrons désormais très grand préjudice du retardement, parce que
8
les trois députez qui manquent icy à l’ambassade de Messieurs les Estatz

49
Knuyt, Mathenesse und Meinerswijk (s. Anm. 35 zu nr. 2); sie waren jedoch spätestens seit
50
dem 10. Dezember 1646 wieder in Münster (vgl. nr. 20 bei Anm. 7).

9
estans sur le point d’arriver avec pouvoir et ordre de conclurre, il est à
10
craindre que leur affaire ne soit achevée promptement et qu’après cela,
11
ilz ne nous pressent plus que de raison. Selon mon advis, il nous eust
12
esté advantageux de gagner le devant pour plusieurs raisons qui sero[i]ent

[p. 115] [scan. 297]


1
trop longues à dire, ou au moins d’estre entièrement d’accord sur les
2
poinctz plus importans

34
Hiermit können allgemein die wichtigsten Verhandlungspunkte gemeint sein. Poincts plus
35
importans ist jedoch auch der Titel des ersten frz. Schriftsatzes unter ndl. Interposition:
36
Poincts plus importans desquels les plénipotentiaires de France et d’Espagne doivent con-
37
venir avant touttes choses, den ndl. Ges. Pauw, Donia und Clant praes. [Osnabrück] 1646
38
September 22; Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 188–189’ = Beilage 1 zu APW II B 4 nr. 171;
39
Druck einer it. ÜS: Siri VIII, 885ff.
, car encor qu’on ayt desjà convenu en termes
3
généraux que les conquestes du Roy aux Pays-Bas et en Espagne luy de-
4
meureront par la paix ou par la trêve

40
Seit der Responsion der span. Ges. vom 1. Oktober 1646 auf die frz. Poincts plus impor-
41
tans (Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 226–227 = APW II B 4 Beilage 1 zu nr. 188; Druck einer it.
42
ÜS, datiert auf 1646 Oktober 8: Siri VIII, 887ff.), jedoch mit Einschränkungen für Kata-
43
lonien; weitere punktuelle territoriale Zugeständnisse Spaniens folgten daraufhin bis zum
44
span. Schriftsatz vom 11. November 1646 als Antwort auf den am 25. Oktober 1646 über-
45
gebenen frz. Schriftsatz (Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 314–315 = Beilage 1 zu APW II B 4 nr.
46
250).
, les articles n’en estant pas encor
5
dressés et accordez, il peult ariver beaucoup de différens sur les clauses
6
que chacun y désirera.

7
D’ailleurs les places de Toscane ne sont point acordées et les Espagnolz
8
non seulement espèrent de les ravoir, mais auront la pluspart des princes
9
d’Italie pour eux, Contarini faisant icy ouvertement des cabales pour don-
10
ner jalousie à tout le monde contre nous, principalement au ministre du
11
Grand-Duc. Il me semble que ce seroit sus ce point-là [!] où il faudroit
12
tenir bon et qu’en eux consiste le principal intérest de la France, et non
13
pas en des difficultez superficielles sans lesquelles nous ne lairrions pas de
14
faire un traicté fort avantageux, et qui nous fairoient blasmer de toute la
15
France si on sçavoit que nous eussions

31
15–16 〈… deux mois les affaires en supens〉 pour cela] unterer Seitenrand schräg abge-
32
schnitten
, Anfang der letzten Zeile (vermutlich zwei bis vier Wörter, im Druck durch
33
drei Punkte wiedergegeben) fehlt, darauffolgender Text beschädigt, aber lesbar.
〈… deux mois les affaires en
16
supens〉 pour cela.

17
Monsieur de Longueville en toutes ces choses est entièrement de mon
18
advis, mais comme il est fort bon et un peu trop facile, il ne résoult pas
19
ce qu’il approuve, ny mesme ce qu’il désire. Nous sommes maintenant en
20
peine, luy et moy, à treuver les moyens de faire gouster à monsieur
21
d’Avaux qu〈e〉 l’on travaille au traité sus ce que j’en ay dressé. Il nous a
22
desjà priez plusieurs fois d’y travailler chacun en particulier pour exami-
23
ner après tous ensemble ce que chacun en aura projeté.

24
Mais comme nous attendions de veoir le travail de monsieur d’Avaux, il
25
nous a dict que cela ne se pouvoit faire que quand nous estions assemblez,
26
comme si l’on estoit blasmable d’employer les heures du divertissement à
27
coucher sus le papier ce que l’on croid utile pour le service du Roy, et
28
comme s’il n’estoit pas permis à un homme qui a la mémoire mau[v]aise
29
de mettre ses advis par escrit, pour les mettre à l’examen et à la censure de
30
ses collègues. Si j’avois fait une difficulté semblable et aporté la moindre

[p. 116] [scan. 298]


1
contrainte à mes collègues pour de pareilles jalousies, ce seroit alors que je
2
mériterois à bon droit le tiltre d’incompatible que mes ennemis me veul-
3
lent donner sans aucun subjet.

4
Je vous puis asseurer que de la sorte que voudroit faire monsieur d’Avaux,
5
il y en auroit encor pour trois mois, quand mesmes nous nous enferme-
6
rion〈s〉 tous les jours six heures, et que nous nous priverions de toutes
7
sortes de conférences, qui sont pourtant le lieu où les affaires se décident.
8
Les anciens traictez qu’il fault veoir, la comparaison de ce qu’ilz contien-
9
nent avec ce qui est porté par noz instructions, et la contestation qui
10
pourroit ariver entre nous sur l’ordre des articles, sur la forme de les dres-
11
ser, et sur diverses clauses qui y peuvent estre adjoustées ou retranchées,
12
nous tiendroit certainement tout ce temps-là.

13
Peult-estre que quelque jour Son Eminence cognoistra combien monsieur
14
d’Avaux est peu sociable, et qu’il me fera l’honneur de prendre ma pro-
15
tection contre ceux qui me veullent faire passer pour incompatible, sans y
16
estre porté par aucun autre motif que par celluy de la justice et de la vé-
17
rité. Je suis certain que sy elle sçavoit ce que je souffre icy, et le peu de
18
lustre que j’ay dans cette ambassade, hors de dir〈e〉 mon advis dans les
19
conférences, de travailler quelquesfois aux occasions où les aultres ne s’en
20
veullen〈t〉 pas donner la peine, et de vous envoyer ce que j’ay médité sur
21
les affaires, elle avoueroit qu’il n’y a person〈ne〉 que moy en France qui
22
eust peu y patienter sy longtemps. Je n’en parlerois pas sy souvent sy ce
23
n’estoit plustost pour me justifier que pour me plaindre, et je suis forcé
24
d’adjouster pour ma deffense que sy en beaucoup de rencontres je n’avois
25
tenu ferme pour l’intérest public, les affaires peult-estre ne fussent pas sy
26
bien allées.

27
Si j’y eusse voulu considérer mon intérest particulier, je sçay fort bien
28
qu’il m’eust esté plus avantageux d’estre complaisant et facile en toutes
29
choses, mais les serviteurs fidelles encore qu’ilz soient grondeurs et diffi-
30
ciles, sont plus utiles dans une maison que ceux qui s’acommodent bien
31
avec les autres pour tromper leur maistre. Ceux-cy font ordinairement
32
mieux leurs affaires particulières, mais les autres font beaucoup mieux
33
celles de la maison. Il se treuve assez grand nombre des premiers mais
34
très peu des autres.

35
Le comte de Sannazaro, second député de madame de Mantoue, m’est
36
venu veoir en grand secret pour me dire que les Espagnolz leur avoient
37
communiqu〈é〉 l’article que nous leur avons donné touchant Casal

42
Frz. Project d’article touchant Casal donné aux ambassadeurs de Messieurs les Estats,
43
[Münster] 1646 November 3; Kopie, mit anderem Lemma: Ass.Nat. 276 fol. 310–313 =
44
APW II B 4 Beilage 1 zu nr. 234; hierzu und zur span. Antwort vgl. Anm. 21 zu nr. 1.
, et
38
qu’ilz avoient déclaré qu’en cela ilz feroient tout ce que vouldroit ma-
39
dame de Mantoue; mais qu’à la vérité il y avoit des clauses qu’elle treu-
40
veroit un peu rigoureuses, que sy on les vouloit d’authorité il s’y fauldroit
41
conformer, mais que sans donner subjet de plainte à une princesse qui

[p. 117] [scan. 299]


1
estoit aujourd’huy toute remplie de bonne volonté pour la France, on
2
pouvoit aisément treuver en toutes choses le compte du Roy.

3
J’ay respondu que Leurs Majestez n’avoient aultre intention que de pro-
4
curer le bien et la seureté de la maison de Mantoue en ce traicté, qu’il
5
devoit considérer que ce qu’on a faict pour elle a porté la France dans la
6
guerre où elle est présentement engagée

21
Bezug genommen wird auf den Mantuanischen Erbfolgekrieg (1628–1631), in dem Frk.
22
die Partei Karls I. Gonzaga (s. Anm. 27 zu nr. 9), aus der frz. Linie des Hauses, gegen
23
Spanien und den Ks. ergriff. Spanien wollte dessen Sukzession verhindern; der Ks. als
24
Oberlehnsherr versuchte, die span. Intervention zu legitimieren ( Schneider; Quazza,
25
Guerra; Stradling, Prelude; Bérenger, Mantoue; Parrott; Externbrink; zu den
26
rechtlichen, namentlich den lehensrechtlichen, Dingen vgl. NB IV.1, XXXVIII-CIV;
27
NB IV.2, XV-LXXIX). Der Friede von Cherasco sah die Investitur Karls von Nevers
28
vor (Verträge vom 6. April und 19. Juni 1631; s. Anm. 27 zu nr. 1). Der Mantuakrieg
29
war nach Repgen im Grunde ein Kampf um Spaniens Hegemonie ( ders., Dreißigjähriger
30
Krieg, 173), den Frk. zunächst indirekt, seit 1635 offen fortsetzte und der von Servien hier
31
als Einheit begriffen wird; desgleichen sieht auch Mazarin in seinen Briefen an d’Avaux
32
und Servien vom 17. Juli und 19. Dezember 1644 den Mantuanischen Erbfolgekrieg als
33
Beginn der folgenden kriegerischen Auseinandersetzungen (Druck: APW II B 1 nr. 177,
34
hier 371 z. 10–25, und nr. 331, hier 791 z. 16–23), ebenso, mit Blick auf Italien, die frz.
35
Nebenproposition Ia vom 24. Februar 1645 (Druck: Meiern I, 358 ff., hier 359).
.

7
Il l’a avoué, et a pris subjet de me demander s’il falloit perd〈re〉 toute
8
espérance de faire modérer la rigueur du trai〈té〉 de Querasque.

9
J’ay reparty qu’il estoit impossible d’y apporter aucun changement, estant
10
une chose faicte sy solemnellement, que lorsqu’on avoit voulu en parler à
11
madame la duchesse de Savoye, elle avoit respondu avec émotion
12
qu’estant de la maison royalle et associée aujourd’huy dans une guerre
13
avec le Roy

36
Hg.in Christine von Savoyen (s. Anm. 16 zu nr. 3) war zunächst ein bis Ende 1640 befri-
37
stetes, gegen Spanien gerichtetes Offensiv- und Defensivbündnis mit Kg. Ludwig XIII.
38
von Frk. eingegangen (Druck des Bündnisvertrages von Turin, 1638 Juni 3: DuMont
39
VI.1, 162f.), später dann ein Bündnis mit Kg. Ludwig XIV. (Druck des Bündnisvertrages
40
von Valentino, 1645 April 3: ebd., 308ff.).
, elle ne pouvoit croire qu’on voulust pendant sa régence
14
faire révocquer des choses qui avoient esté accordées à feu son mary

41
Hg. Viktor Amadeus I. (s. Anm. 12 zu nr. 10); sein Vater Hg. Karl Emanuel I. von Sa-
42
voyen (1562–1630 Juli 26, 1580 Hg.) hatte im Mantuanischen Erbfolgekrieg (1628–1631)
43
Anspruch auf das Montferrat erhoben, wohingegen Frk. die Ansprüche Gonzaga-Nevers’
44
unterstützte; kurz nach seinem Tode war am 4. September 1630 zwischen dem Ks., Frk.,
45
Spanien und Savoyen unter Vermittlung Mazarins ein Waffenstillstand geschlossen wor-
46
den (Druck: DuMont V.2, 614f.); gemeint ist von Servien jedoch sicherlich nicht dieser –
47
wenngleich in die Regierungszeit Viktor Amadeus’ I. fallende – Vertrag, sondern das sich
48
anschließende Vertragswerk von Cherasco (s. Anm. 20).

15
par un traicté solemnel lorsqu’il estoit engagé dans le party contraire et
16
ennemy de la France.

17
Il a réplicqué que sy le Roy voulo〈it〉 restituer de ses conquestes aux
18
Espagnolz en quelq〈ue〉 endroit, on pourroit peult-estre les disposer de
19
récompenser la maison de Mantoue d’une partie de ce qu’elle a perdu par
20
le traicté de Querasque.

[p. 118] [scan. 300]


1
J’ay fort rejetté cette pensée, et je croy certainement qu’elle ne vient pas
2
tant des Espagnolz que de monsieur d’Avaux qui s’est mis dans l’esprit
3
que le Roy doibt récompenser monsieur de Mantoue de l’acquisition de
4
Pignerol qu’il présupose avoir esté faicte à ses despens (ce qui n’est pas
5
véritable). Les ministres de Mantoue n’ayant jamais eu cette prétention
6
qu’à présent, je ne doubte point qu’il ne leur en aye parlé, sa bonne cous-
7
tume estant de dire assez librement les choses qui nuisent quand il croid
8
se rendre agréable à quelqu’un ou faire dire du bien de luy, ce qu’il præ-
9
fère à tous les intérestz du monde.

10
J’ay fort bien veu que Sannazare avoit envie de parler des places de Tosca-
11
ne, m’ayant dict plusieurs fois que les Espagnolz prétendoient de les ravoir
12
par le traicté de paix, et qu’il avoit oppinion qu’en les rendant on pourroit
13
mesnager quelques terres du Milanois pour monsieur de Mantoue.

14
Mais j’ay renvoyé sy loin cette prétention qu’il n’a pas ozé s’en explic-
15
quer, et luy ay nettement déclaré qu’il ne falloit pas que les Espagnolz
16
crussent de faire la paix avec nous s’ilz espéroient cette restitution.

17
Il m’a parlé ensuite de l’article de Cazal. Voicy ce qu’il treuve que l’on y
18
pourroit changer pour la satisfaction de madame de Mantoue.

19
1

20
Que les officiers et soldatz suisses soient tous catholiques. J’ay dict sur ce
21
point que c’ettoit aussy l’intention de Leurs Majestez, et que cela se fai-
22
roit certainement dans l’exéquution, mais qu’on n’avoit pas voulu le met-
23
tre dans l’article pour ne désobliger pas les cantons protestantz qui sont
24
les plus affectionés au parti de France.

25
2

26
Que le choix des gouverneurs tant de la ville que de la cytadelle et du
27
chasteau demeure entièrement à la discrétion de madame de Mantoue,
28
tant pour l’establissement qui pourra estre fait présentement, que pour le
29
changement que l’on voudra faire cy-après. M’estant treuvé seul, je ne luy
30
ai pas peu donner une résolution sur ce point, mais je n’y voy point d’in-
31
convénient en y adjousta〈nt〉 que ceux qu’elle choisira ne soient point
32
désagréabl〈es〉 au Roy. J’ay bien cogneu à son discours qu’il ne rejèteroit
33
pas cette clause, l’ayant en quelque façon luy-mesme proposée sus le
34
doute que le Roy 〈y〉 fa〈it〉. Elle nous donneroit moyen de rejeter ceux
35
qui pourroient estre suspetz à Sa Majesté.

36
3

37
Que l’on puisse établir dans ce gouvernement aussy bien des Mantouans
38
que des Monferrais. Il n’a pas esté fasché de la résistance que j’ay aportée
39
sus ce point, et m’a prié de treuver bon qu’il se joigne au comte Nerli
40
quand il nous en presser〈a〉, mais qu’il croid que le Roy a d’autant plus
41
d’intérest d’y tenir ferme que Pigneran〈da〉 faict grande instance au con-
42
traire et leur a dit que les Monferrais estoient tous Françoi〈s〉. Je luy ay
43
proposé une défaite que nous donnerons au comte Nerli qui ne luy a pas
44
dépleu, que nous avons nommé seulement les Monferrais à cause que la

[p. 119] [scan. 301]


1
place est dans leur pays, et que si nous y eussions adjousté les Mantouans,
2
il eus〈t〉 fallu y joindre aussy les subjetz des terres que monsieur d〈e〉
3
Mantoue possède en France

26
Karl von Gonzaga (s. Anm. 33 zu nr. 1), seit 1637 als Karl II. (III.) Hg. von Mantua und
27
Montferrat, war gleichzeitig Hg. (divergierende Ordinalzahlen) von Nevers, Mayenne,
28
Rethel und Donzy in Frk. Diese Besitzungen hatte er von seinem Großvater, Hg. Karl I.
29
(s. Anm. 27 zu nr. 9), geerbt; obwohl Mantua ursprünglich darauf hatte verzichten sollen,
30
wurde die Erbfolge frz.seits bestätigt (vgl. dazu die Sammlung von Memoranden in AE ,
31
CP Mantoue suppl. 3). Die Hgt.er kamen später (wahrscheinlich 1659, die Angaben in
32
der Literatur variieren jedoch z. T.) durch Kauf an Mazarin ( Zedler V, 1106f.; XIX, 2333;
33
XXIV, 120; XXXI, 1135; Caruel, 31; Warren I, Pairies laïques nº 23, 24, II nº 70;
34
Labatut, 75; Dethan, Mazarin, 244). – Serviens Begründung, warum die Auswahl des
35
Gouverneurs auf Montferrat zu beschränken sei, wurde in Beilage 4 zu nr. 28, hier
36
Ass.Nat. 276 fol. 392, übernommen.
, et que ce seroit leur faire tort de les en
4
exclurre si les premiers y estoient admis, veu que si ces terres relèvent du
5
Roy, le Mantou〈ais〉 et le Monferat relèvent aussy de l’Empereur, qui
6
n’est qu’un mesme chef avec le roy d’Espagne.

7
[4]

8
Que leur garnison soit payée par les trésors de monsieur de Mantoue et
9
qu’elle ne fasse point de serment au Roy autre que celluy qu’elle fait audit
10
sieur duc, par lequel elle s’obligera d’exéquuter ce qui est acord〈é〉 pour
11
ce traité

37
Der frz. Vorschlag (vgl. Anm. 19) sah eine frz.-venezianische Besoldung vor, aber im Na-
38
men
des Hg.s von Mantua. Der Eid sollte auf diesen geleistet werden, jedoch in Gegen-
39
wart
von Vertretern des frz. Kg.s und der Republik Venedig; für den Gouverneur und die
40
hohen Offiziere wurde zudem festgelegt: ilz s’obligeront par serment envers le roy très-
41
chrestien et la république de Venise d’exécuter punctuellement en ce qui les concernera
42
tout ce que dessus, et de ne souffrir en aucune façon qu’il y soit contrevenu par qui que ce
43
soit (hier Ass.Nat. 276 fol. 312’).
.

12
[5]

13
Et qu’enfin le temps de toutes ces obligations soit limité

44
Nach dem frz. Vorschlag (vgl. Anm. 19) sollten alle Verpflichtungen auf 30 Jahre vom Tag
45
des Vertragsschlusses an befristet sein.
, estant une
14
espèce de servitude que jamais monsieur de Mantoue ny ses successeurs
15
ne puissent prendre alliance sans la permission du Roy.

16
Je ne croirois pas qu’il y eût grande difficulté à ces deux derniers articles,
17
pourveu que le terme fust esgal à celluy de la trêve de Cataloigne.

18
Monsieur Brun me vint veoir il y a deux jours, prenant prétexte de me
19
rendre une visite que j’avois faicte à sa femme

46
Seit 1638 war Brun in zweiter Ehe mit Madeleine d’Accoste (gest. 1653) verheiratet ( Tru-
47
chis
de Varennes, 560).
quelque temps aupara-
20
vant. Après les complimens, il me dist qu’il ne sçavoit à quoy imputer
21
les longueurs qui se rencontroient à la conclusion du traicté puisqu’ilz
22
avoient accordé tout ce qu’on leur avoit demandé, et que non seulement
23
ilz ne pouvoient rien faire davantage, mais qu’en beaucoup de choses ilz
24
avoient oultrepassé leurs ordres, qu’après avoir consenty que tout ce que
25
le Roy possède dans les Pays-Bas, le comté de Bourgogne et le Roussillon,

[p. 120] [scan. 302]


1
compris Roses

28
Rosas, Küstenfestung im Nordosten Kataloniens an der Grenze zum Roussillon, im Mai
29
1645 von den Franzosen eingenommen ( Elliott, Revolt, 536). Die Zession war im span.
30
Schriftsatz vom 22. Oktober 1646 als Antwort auf die frz. Triplik (Kopie: AE , CP All. 62
31
fol. 124–125 = APW II B 4 Beilage 1 zu nr. 218; Druck einer it. ÜS: Siri VIII, 919ff.)
32
zugestanden worden.
, luy demeurast par la paix, et à une trêve de trente ans
2
pour la Catalogne, ilz avoient cru que le traicté devoit estre conclud dès le
3
lendemain, et qu’estimantz selon l’oppinion de quelques-uns que ces
4
longueurs venoient en partie des divers médiateurs par les mains desquelz
5
nous avions à passer, qui bien souvent meslent des intérestz particuliers
6
dans l’office de la médiation, il m’estoit venu treuver pour me parler fran-
7
chement et m’ouvrir son cœur, et qu’il ne tiendroit qu’à moy que toutes
8
choses ne fussent accordées avant que nous séparer, sy au moins nous
9
voulions nous contenter de la raison.

10
Je respondis que nous n’estions pas en demeure et qu’il y avoit plus de
11
quinze jours qu’ilz nous faisoient attendre leur response sur trois articles
12
que nous leur avions faict présenter

33
Gemeint sind wahrscheinlich folgende frz. Art. entwürfe zu Casale, Cherasco und Grau-
34
bünden
, die den Spaniern Mitte November/Anfang Dezember 1646 mitgeteilt worden
35
waren: 1) Project d’article touchant Casal donné aux ambassadeurs de Messieurs les
36
Estats vom 3. November 1646 (s. Anm. 19); 2) Beilage 2 zu nr. 5; 3) Beilage 3 zu nr. 5. –
37
Auf diese Schriftsätze hatte Spanien jedoch formal, wenngleich ohne inhaltlichen Fort-
38
schritt
, (betr. Casale: zuletzt) am 3. Dezember 1646 geantwortet (s. Anm. 4 zu nr. 29);
39
unklar ist jedoch, ob und wann die ndl. Ges. die span. Antwort den Franzosen übermittel-
40
ten
(vgl. Anm. 4 zu nr. 29). Gemeint sein könnte anstatt des unter 1) gen. Schriftsatzes
41
auch Beilage 3 zu nr. 2; dieser Schriftsatz, der von den Spaniern ebenfalls am 3. Dezember
42
(s.o.) beantwortet wurde, bestätigt in Sachen Casale jedoch nur die im Project d’article
43
touchant Casal donné aux ambassadeurs de Messieurs les Estats erhobenen Forderungen,
44
bei denen man nicht weiter nachgeben könne.
, qui avoient clairement faict pa-
13
roistre la disposition que nous avons à l’accommodement, puisque sur le
14
traicté de Querasque, sur le point de Casal et sur l’affaire des Grisons, qui
15
ont esté les trois principaux subjetz de la guerre d’Italie, nous avions d’a-
16
bord proposé tous les tempéramens possibles.

17
J’oubliois de dire que quand il obmit Cadagué〈s〉, je le

27
17 relevé] für sein Homonym relevai gebraucht.
relevé pour le
18
faire souvenir que c’ettoit un poinct accordé, ce qu’il ne désavoua pas,
19
adjoustant seulement qu’il〈z〉 l’avoient remis à la discrétion des Hol-
20
landois pour s’en expliquer à la fin du traité.

21
Nous fusme〈s〉 en assez longue contestation, civile pourtant, sur tous les
22
articles qui sont encor indécis entre nous, où chacun demeura ferme dans
23
son oppinion, en chef sur la demande qu’on faict

45
In Beilage 3 zu nr. 2.
au roy d’Espagne en
24
l’affaire de madame de Savoye d’une caution iudicatu〈m〉 solvi

46
D.h. eine Bürgschaft oder Gewähr, daß die Summe, auf die gerichtlich erkannt wurde,
47
tatsächlich bezahlt wird.
. Il en fit
25
un grand poinct d’honneur pour son maist〈re〉 et me dist plusieurs fois
26
qu’on n’avoit accoustumé d’exiger de telles asseuran[ce]s que a decoctis

[p. 121] [scan. 303]


1
aut suspect〈is〉 de fuga

29
D.h. von Bankrotteuren oder solchen, die im Verdacht stehen, flüchten zu wollen.
, que Monsieur le Nonce mesme luy en avoit
2
parlé en ces termes et blasmoit cette demande, qu’ayant consenty que le
3
diférend soit jugé par la rote de Rome

30
Ebenfalls in Beilage 3 zu nr. 2.
, c’est bien assez à un grand roy de
4
se soubzmettre à une jurisdiction estrangère pour un procès qu’on luy
5
veult intenter.

6
Que pour la Navarre, certainement ilz n’y feroient jamais rien de plus que
7
ce qui estoit porté par le traicté de Vervins

31
Vgl. Anm. 10 und 11.
, quoy qui pust ariver, et n’en
8
avoient pas le pouvoir synon qu’on leur permist aussy de réserver les
9
droictz de leur maistre sur la duché de Bourgogne

32
Der span. Rechtsvorbehalt das Hgt. Burgund betr. war im span. Schriftsatz vom 11. No-
33
vember 1646 als Antwort auf den am 25. Oktober 1646 übergebenen frz. Schriftsatz (Ko-
34
pie: Ass.Nat. 276 fol. 314–315 = Beilage 1 zu APW II B 4 nr. 250) erhoben worden.
, ausquelz il ne se
10
treuveroit pas qu’il eust jamais esté expressément renoncé.

11
Je repartis que s’il luy avoit plu de veoir les articles 21, 28 et 34 du traicté
12
de Crespy confirmé par ceux de Cambrésis et de Vervins

35
Zu den Verträgen von Crépy, Cateau-Cambrésis und Vervins s. Anm. 10; die Bestimmun-
36
gen zum Hgt. Burgund im Vertrag von Crépy bei DuMont IV.2, 283f. (ohne Art.zäh-
37
lung); der Friede von Crépy wurde in Art. I des Vertrages von Cateau-Cambrésis ( ebd.
38
V.1, 35), dieser wiederum in Art. I desjenigen von Vervins ( ebd., 561) bestätigt.
, il y auroit
13
treuvé des renonciations formelles à cette prétention, laquelle en tout cas
14
ne pourroit subsister, quelque interprétation qu’on voulust donner aus-
15
dictz articles, que celle du Roy su〈r〉 l’Estat de Milan ne subsistast aus-
16
sy

39
Im Gegenzug zu den Vereinbarungen betr. Burgund hatte Kg. Franz I. von Frk. im Ver-
40
trag von Crépy (s. Anm. 10, hier DuMont IV.2, 284) für sich und seine männlichen und
41
weiblichen Nachkommen auf „Hgt. und Staat“ ( Duché & Etat) Mailand verzichtet.
, ce qui ne seroit pas avantageux à l’Espagne.

17
Que pour le duc d’Atrie, on feroit juger selon la justi〈ce〉 les procès qu’il a
18
intentez au royaume de Naples, que cependant le roy catholique en faveur
19
du Roy luy donneroit une somme d’argent présentement, et trois ou quatre
20
mil escuz de pension. Je représentay que cela a bien peu de proportion avec
21
les grandes prétentions qu’il a. Il respondit que c’ettoit beaucoup pour une
22
vieille affaire qui avoit esté exclue de tous les traictez précédens. Il y a ap-
23
parence que nous en tirerons quelque chose davantage et si nous pouvons
24
faire asseurer sur les revenus du comté de Charolois

42
Charol(l)ais, Gft. im Hgt. Burgund mit der Hauptstadt Charolles; nach wechselnden Be-
43
sitzverhältnissen 1499 von Ludwig XII. (1462–1515, 1498 Kg. von Frk.) Ehg. Philipp I. (s.
44
Anm. 16 zu nr. 39) zu Lehen gegeben; die frz. Souveränität wurde aber im Vertrag von
45
Cateau-Cambrésis (s. Anm. 10) bestätigt, und Frk. konnte schließlich, wenngleich die Gft.
46
1659–1678 wieder span. wurde, alle Herrschaftsrechte an sich ziehen ( Zedler V, 2023f.).
ou en quelqu’autre
25
lieu ce qui sera promis au duc d’Atrie, nous n’aurons pas peu fait.

26
Quant au prince Edouart, ilz cherchoient, dit-il, les moyens de le remettre
27
en liberté sans faire préjudice à l’honneur de leur maistre, que s’il eust plu
28
au Roy de la demander et se contenter que la chose eust esté faicte à sa

[p. 122] [scan. 304]


1
prière après la paix, il y eust eu plus de facilité, mais que de vouloir obli-
2
ger par traicté le roy catholique de relascher un de ses subjetz qu’il détient
3
prisonier avec très grande justice, c’ettoit un procédé bien extraordinaire
4
et qui a peu d’exemples. Je le fis souvenir de ce qui nous avoit esté promis
5
sur ce point, dont nous avions donné advis au Roy

34
Am 21. April 1646 hatten die Mediatoren Longueville und d’Avaux das span. Angebot
35
unterbreitet, Eduard von Braganza freizulassen, ohne dies explizit im Friedensvertrag zu
36
verfügen; dort sollte vielmehr nur allgemein die gegenseitige Freilassung der Gefangenen
37
festgehalten werden. Longueville und d’Avaux berichteten darüber in ihrem Memoran-
38
dum für Ludwig XIV., Münster 1646 April 27 (Druck: APW II B 3 nr. 248).
, et que nous ne
6
méritions pas qu’on y apportast du changement pour nous estre renduz
7
depuis ce temps-là plus faciles en ce qui concerne le Portugal. Il parut à
8
son discours que l’on remettra ce prince peult-estre mesme avant la paix
9
entre les mains de l’Empereur, après avoir exigé dudit prince une pro-
10
messe lorsqu’il sortira de prison, de ne porter point les armes contre l’Es-
11
pagne pendant la guerre de Portugal. Il proposa diverses fois qu’on le
12
mettroit encor plus volontiers au pouvoir du Roy, mais les ordres qui
13
nous ont esté donnez m’empeschèrent d’entendre à cette proposition

39
Das Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien, Paris 1646 No-
40
vember 16 (Druck: APW II B 4 nr. 258) trug den Ges. auf, bis zum Friedensschluß auf der
41
Freilassung Eduards von Braganza zu bestehen.
.

14
Après toutes ces contestations qui furent longues, il me demanda sy nous
15
pouvions parler avec confiance et sans qu’on voulust tirer advantage de ce
16
qu’il me diroit. Je repartis que nostre discours ne seroit sceu icy, au moins
17
pour ce qui devroit demeurer secret, que de monsieur de Longueville et
18
de monsieur d’Avaux, et à la cour que de Son Eminence pour en rendre
19
compte à la Reyne. Après avoir exaggéré les louanges de S〈on Eminence〉
20
et m’avoir confessé que son administration estoit adm〈irée〉 des estran-
21
gers aussy bien que des François autant que celle du feu cardinal de Ri-
22
chelieu

42
Armand Jean Du Plessis, duc de Richelieu (1585–1642), 1622 Kardinal ( Gauchat IV, 16),
43
1624–1642 Erster Minister Frk.s (ABF I 891, 345–450; 892, 1–245; II 551, 289–292; Wol-
44
lenberg
; Bergin; Knecht; Mousnier, L’homme; zu seinem Anteil an den frz. Instruk-
45
tionen
für den WFK vgl. auch Dickmann, 118f., 534; APW I.1, 1–14; Tischer, 189–213,
46
412f.).
avoit esté odieuse aux uns et [aux] autres, il me dist qu’il avoit
23
très grande passion d’estre creu serviteur de Son Eminence et d’estre ho-
24
noré de son amitié; que, après la paix faite, il espéroit de passer en France
25
et de faire à Son Eminence toutes les ouvertures qu’il estimoit utiles pour
26
restablir une syncère amitié entre les deux roys, et qu’en son particulier il
27
avoit très grand intérest comme Comtois à cette bonne réunion, laschant
28
quelque parolle entre ses de〈nts〉 qu’il voyoit bien que la Franche-Comté
29
tumberoit enfin quelque jour au pouvoir du Roy. Il adjousta que ce seroit
30
à moy sans doute de faire le voyage d’Espagne pour faire jurer la paix, et
31
que ce seroit là que se fairoient la parfaite réconciliation et les traitez
32
〈mesmes〉. Ce sont les motz dont il usa qui me firent cognoistre, aussy
33
bien que tout endroit de son discours, qu’on prætend en Espagne de faire

[p. 123] [scan. 305]


1
un second traité avec nous pour ravoir la Cataloigne et nous faire aban-
2
donner entièrement le Portugal en nous donnant récompense ailleurs plus
3
à nostre bienséance.

4
Il dit ensuite que nous voulions tout arracher par force et qu’on pouvoit
5
chercher des voyes plus douces pour treuver nostre compte; que des ma-
6
riages faisoient les choses avec plus de facilité et mettoient l’honneur à
7
couvert; qu’ilz avoient maintenant un assez bon party

39
Die Infantin Maria Theresia (s. Anm. 43 zu nr. 1).
pour le Roy, et
8
qu’il désireroit extrêmement d’estre un instrument propre pour mesnager
9
cette affaire, dont en son âme il souhaittoit l’accomplissement avec très
10
grande passion.

11
Je respondis que les deux maisons de France et d’Austriche estans sans con-
12
tredict les deux premières de l’Europe, chacun recognoissoit bien qu’elles
13
ne pouvoient chercher de plus haultes alliances qu’en les prenant ensemble,
14
qu’il falloit demeurer d’acord que comme le Roy nostre maistre ne pouvoit
15
choysir 〈u〉n meilleur parti que l’infante, elle ne pouvoit aussy treuver un
16
meilleur parti que le Roy, qui outre la grandeur et la puissance que Dieu
17
luy a doné, a la vertue et la beauté d’un ange, mais que les résolutions qu’on
18
avoit à prendre en des matières si importantes et délicates dépendans ordi-
19
nairement de la rencontre des intérestz et de la conjuncture des affaires, il
20
seroit peult-estre plus utile de n’en parler point du tout que d’en parler sans
21
charge, parce que les discours qui n’estoient pas suivis des effectz produi-
22
soient plustost de la froydeur que de l’amitié, à quoy nous avions un grand
23
intérest, luy et moy, de ne contribuer pas.

24
Il respondit qu’à la vérité il me parloit plustost de cela pour satisfaire à son
25
désir que pour en avoir aulcune charge, mais qu’il me pouvoit bien dire en
26
confidence que quelques ministres d’Espagne n’en estoient pas esloignez,
27
et que depuis peu il avoit ouy dire à Pigneranda sur l’affaire de Portugal
28
que les François s’intéressans sy fort en la deffense de ce royaume pour-
29
roient bien agir contre eux-mesmes et sont peult-estre à la veille d’y avoir
30
les mesmes intérestz que no〈us〉. Qu’il n’avoit pas ozé questioner Pigne-
31
randa sur ce subjet pour ne se rendre pas suspect, estant desjà soupçonné
32
d’avoir beaucoup d’inclination pour la France, en quoy on ne luy faict pas
33
tort puisqu’il l’a très gran〈de〉 et qu’il en donnera tousjours des preuves
34
aux occasions qui ne seront point contraires au service de son maistre.

35
Je luy représentay que le conseil d’Espagne consentiroit malaisément que
36
l’on mariast l’infante jusqu’à ce que le roy catholique fust remarié

40
Kg. Philipp IV. von Spanien war seit 1644 verwitwet; 1648 heiratete er in zweiter Ehe
41
Ehg.in Maria Anna (s. Anm. 2 zu nr. 16).
et que
37
l’on eust veu s’il plairroit à Dieu de luy donner d’autres enfantz

42
Maria Anna gebar Philipp IV. fünf Kinder: Margarethe Theresia (1651–1673, 1666 mit Ks.
43
Leopold I. verh.), Maria (5.-21. Dezember 1655), Philipp Prosper (1657–1661), Thomas
44
(1658–1659) und Karl (II.) (1661–1700, 1665 Kg. von Spanien) ( Stammtafeln II T. 49;
45
Stradling, 339f.).
, que
38
c’estoit selon mon advis à quoy l’on pensoit présentement le plus.

[p. 124] [scan. 306]


1
«Il est vray, dit-il, et on ne treuve que deux partis bien propres, ou made-
2
moiselle d’Orléans

40
Anne-Marie-Louise d’Orléans (s. Anm. 5 zu nr. 22).
, ou l’archiduchesse d’Ispruc

41
Wahrscheinlich Isabella Klara (1629–1685), älteste Tochter der Ehg.in Claudia, Pz.in der
42
Toskana (1604–1648, 1632–1646 Regentin in der Gft. Tirol und Vorderösterreich) und
43
Schwester des seit 1646 amtierenden Ehg.s Ferdinand Karl von Tirol (s. Anm. 65 zu nr.
44
143); gemeint sein könnte auch ihre jüngere Schwester, Maria Leopoldina (1632–1649)
45
( Stammtafeln NF I T. 16; vgl. auch Anm. 12 zu nr. 52).
».

3
Je repartis qu’on n’avoit pas témoigné jusqu’icy comm’il falloit le désirer le
4
premier, qu’on ne pouvoit rien voir de plus acompli pour l’humeur, pour la
5
beauté, pour la la [!] taille et la bonne mine que mademoiselle d’Orléans,
6
mais que le roy catholique n’ayant personne en France qui ayt tant d’affec-
7
tion pour luy que la reyne régen〈te〉, sa sœur, ny (adjoustay-je en riant)
8
qui ayt plus de crédit pour y faire réussir ce qu’il désirera raisonablement, il
9
y a aparence que quand il souhaitera effectivement quelque chose, il ne
10
prendra point d’autre voye que celle de la Reyne, puisqu’il y a une si étroite
11
union entre Sa Majesté et monsieur le duc d’Orléans que Son Altesse
12
Royale ne voudroit songer à aucun dessein de cette nature sans le commu-
13
niquer à Sa Majesté et sçavoir si elle l’auroit agréable.

14
«Je vous prie, me dit-il, de ne treuver pas mauvais ce que je m’en vas vous
15
dire puisque c’est en le blasmant dans mon cœur. Il y a des spéculatifz en
16
Espagne qui apréhenderoient qu’on ne nous envoyast cette princesse en
17
estat de ne faire point d’enfantz, sçachant l’intérest que la reyne régente y
18
peut avoir».

19
Je repartis que nous ne sçavons point en France user de ces prævoyances
20
peu crestiennes et peu humaines, et que la Reyne a trop de piété et trop de
21
tendresse pour le roy son frère pour ne faire pas chastier ceux qui au-
22
roient eu l’hardiesse de luy faire une semblable proposition.

23
Il demanda ensuite s’il estoit vray que nous traitassions le mariage du Roy
24
avec la fille de l’Empereur et que Trautmensdorf luy avoit voulu faire
25
croire que la chose estoit bien avancée.

26
Je luy dis que je ne croyois pas qu’il en eust esté seulement parlé. Néant-
27
moins je fis mes excuses en sorte que je ne fus pas fasché qu’il luy en
28
restast quelque apréhension.

29
Il répliqua que c’estoit sa croyance et que Trautmensdorf luy avoit fait
30
cognoistre en mesme temps qu’il n’en estoit rien, luy ayant proposé le
31
mariage du roy d’Espagne avec cette mesme princesse, mais qu’il avoit
32
répondu qu’ell’estoit trop jeune et qu’on avoit besoin en Espagne d’une
33
femme qui pût faire promptement des enfantz. Je ne sçay si c’est vérita-
34
blement ou par artifice que l’on m’a fait paroistre une si mauvaise intelli-
35
gence entre l’Empereur et le roy catholique. Lorsqu’il me parla du ma-
36
riage de l’infante avec le Roy, il me dit plusieurs fois que le filz de l’Em-
37
pereur ne l’auroit jamais et qu’à Madrit on estoit piqué sensiblement con-
38
tre luy de ce qu’il n’avoit point fait de scrupule d’abandonner dans ce
39
traité tous les intérestz de l’Espag〈ne〉.

[p. 125] [scan. 307]


1
Dans un autre endroit où il me parla de la le〈ttre〉 que Son Eminence a
2
escrite à Castel-Rodrigo

43
Sehr wahrscheinlich Beilage 5 zu nr. 10.
, je pris subjet de luy dire qu’on luy avoit voulu
3
donner des interprétations bien contraires à l’intention pour laquelle on
4
l’avoit escrite, et que j’estois obligé pour demeurer dans la confiance que
5
nous nous estions promise, de luy déclarer qu’on avoit un peu mal répondu
6
à une si obligeante civilité qui ne méritoit pas qu’on s’e〈n〉 servist pour
7
donner jalousie à noz alliez. Il m’avo〈ua〉 qu’il en avoit esté parlé aux
8
Holandois, mais non pas si avant que peut-estre ilz l’avoient fait croire;
9
qu〈’à〉 la vérité, voyant que nous les empeschions de traiter et que nous
10
faisions tous noz effortz icy et à La Hay〈e〉 pour les engager à la continua-
11
tion de la guerre, ilz s’estoient servis de tous les moyens qui avoient esté en
12
leur pouvoir pour rendre noz persuasions moin〈s〉 efficaces.

13
Je luy fis comprendre que Pignerande et luy avoient fait grand præjudice à
14
leurs affaires d’avoir travaillé jusqu’icy plustost à désunir les Hollandois
15
d’avec nous qu’à avancer le traité conjointement et syncèrement avec les
16
uns et les autres; qu’il estoit asseuré que cette désunion n’arriveroit jamais,
17
et que tandis que nous nous amuserions à travailler les uns contre les autres,
18
nous n’avancerions pas le traité; que nous n’avions aucune sorte d’apréhen-
19
sion de tout ce qu’ilz pou〈rr〉oient faire; mais qu’estant obligez de nostre
20
costé, pour nous en garentir, d’agir avec une république composée de plu-
21
sieurs testes, nous la pou〈rr〉ions bien porter plus avant que nous ne sou-
22
haiterions; qu’il vaudroit mieux se servir de nous, c’est avoir ajusté noz
23
intérestz comme les Impériaux, qui se prævalent utilement aujourd’huy
24
de nostre entremise.

25
J’adjoustay que la France est disposée à la paix, que la Reyne la souhaite
26
et que Son Eminence la luy conseille encor que la pluspart de ceux qui
27
avoient autrefois plus crié pour la faire promptement, soient aujourd’huy
28
d’advis contraire; mais qu’on ne nous doit mettre à pis faire et que certai-
29
nement jusqu’à présent ny Pignerande ny luy n’avoient point procédé
30
avec nous comme gens qui songent à une véritable réconciliation.

31
Il me promit solennellement de luy-mesme qu’on tiendroit une autre con-
32
duite, qu’on n’agiroit plus de leur part que pour avancer les affaires par
33
les bonnes voyes et que si nous voulions, on en venoit bientost la faire.

34
Ayant fort bien recogneu que les Espagnolz ont intention de faire encore
35
un autre traité avec la France après celluy qui se〈ra〉 fait présentement, je
36
luy dis que je m’estonnois qu’ilz refusoient si obstinément de faire un〈e〉
37
trêve au moins de trois ou quatre ans pour le Portuga〈l〉, que cette résolu-
38
tion seroit très propre pour conduire toute chose dans le chemin que l’on
39
désire de prendre, que cependant on chercheroit quelque

40
39 moyen] es folgt am rechten Rande ein Kreuz, am linken Rande ebenfalls ein Kreuz und
41
folgende Marginalie: de nouvelles guerres 〈…〉 des voluntez; diese Marginalie paßt aber
42
offensichtlich nicht als Ergänzung an die betr. Stelle.
moyen d’acomo-

[p. 126] [scan. 308]


1
der cette affaire, à quoy la Reyne s’employer〈oit〉 voluntiers, et que si on
2
ne pouvoit tumber d’acord, les choses peut-estre changeroient de sorte en-
3
tre cy et là que la France ne seroit pas si obligée à la fin de la trêve, ny par
4
honneur, ny par intérest, qu’ell’est aujourd’huy d’assister ce royaume.

5
Il me confessa qu’il auroit voluntiers esté de ce sentiment et qu’il avoit
6
représenté souvent qu’il seroit plus utile de tascher par le moyen d’une
7
courte trêve de retirer la France de l’engagement où elle est avec ce royau-
8
me, que d’estre présentement asseuré qu’on ne faira que transporter le
9
siège de la guerre dans le cœur de l’Espagne, et l’y entretenir par la puis-
10
sante assistance que la France donnera au Portugal mais qu’il n’avoit pas
11
esté creu et que leurs ordres avoient tousjours esté très exprès de ne rien
12
traiter pour le Portugal.

13
Je repris ce discours à plusieurs fois affin de l’acoustumer à la résolution
14
que nous en avons prise et qu’il la receust commme [!] une chose où l’on
15
ne pourroit aporter de changement.

16

40
126,16–127,8 Quand je cogneus … sont icy.] Papier durch Brand beschädigt. Zumindest ein
41
Teil des dadurch verlorengegangenen Textes wurde von Servien am Rand wieder ergänzt;
42
diese Ergänzungen wiederum sind jedoch sehr stark im Falz verklemmt. Die spitzen
43
Klammern markieren entweder durch Brand verlorenen oder im Falz verborgenen Text.
Quand je cogneus d’avoir épui〈sé〉 toute sa confiance, je creus luy devoir
17
parler 〈des〉 places de Toscane; nostre contestation fut grand〈e…〉 dis-
18
cours long sus ce subjet. La conclusion 〈…u〉ne déclaration que Pigne-
19
rande ny luy n’av〈oient〉 aucun pouvoir d’acorder ces deux places

44
Sehr wahrscheinlich Piombino und Porto Longone.
; 〈je〉
20
déclaray nettement que j’en estois très mé〈…〉 et que nous ne pouvions
21
plus 〈…〉 de paix, que mesme nous serons obligez de faire sçavoi〈r aux〉
22
Hollandois qu’ilz ne s’en devoient plus 〈…〉remettre, je sçavois bien que
23
ce discours 〈le〉 mettroit en peyne et qu’il craindroit autant 〈…〉 de la
24
négotiation avec Messieurs les Estatz quand no〈…〉, je luy fis pourtant
25
cette déclaration avec grande 〈…〉 et luy dis que c’estoit pour demeurer
26
dans la franchise que 〈nou〉s nous estions promise. Cela l’obligea de me
27
dire 〈que c〉ertainement ilz n’avoient pas pouvoir d’acorder ces 〈deux〉
28
places par la paix. Que s’il ne s’agissoit que de 〈…〉 posséder en trêve,
29
cela se pourroit faire.

30
Je luy réplic〈quay〉 que dans le dessein formé qu’on avoit en France de
31
faire une paix durable ou de continuer la guerre, on ne se répondroit ja-
32
mais de laisser un subjet qui peût faire reprendre les armes dans quelque
33
temps, et qu’il jugeoit bien luy-mesme que cela estoit incompatible avec
34
la ligue que nous avions proposée pour la seurté du traité, à laquelle ilz
35
avoient consenti. Vaincu par cette raison il fut contraint de me dire que
36
nous ne pouvions pas donc faire la paix et que très asseurément ilz ne
37
pourroient nous laisser ces places que par la trêve voulant désigner celle
38
de Catalog〈ne〉. Mais ayant dessein de voir si l’apréhension de rompre le
39
traité le disposeroit à les acorder par la paix, je ne voulois pas le faire

[p. 127] [scan. 309]


1
expliquer plus clairement sus la trêve qu’il m’offroit, de peur qu’il ne
2
creust que nous serions bien aises de l’accepter. Il paroist néantmoins
3
que cette conqueste est desjà comme asseurée pour trente ans en cas que
4
par la fermeté que nous garderons pendant quelque temp〈s, no〉us ne
5
puissions pas obtenir davantage. Et certes nous ne gaignerons rien par ce
6
traité qui nous donne tant de divers avantages dont on sera tous les jours
7
mieux, apercevant par 〈un〉 divers sentiment les ministres d’Italie qui
8
sont icy.

9
Il voulust avant que me quitter me rendre la pareille en parlant des inté-
10
restz du duc Charles et y faisant de nouvelles difficultez; mais ayant fort
11
bien recogneu que c’ettoit pour me donner le change, je répondis un peu
12
brusquement que nous n’avions pas besoin de chercher de nouveaux ob-
13
stacles au traité, qu’il ne s’estoit jamais veu qu’en faisant la paix avec un
14
prince, on se réservast la liberté de luy faire la guerre et l’attaquer soub le
15
nom d’autruy. Il se servist de l’exemple du Portugal que nous voulons
16
secourir, mais je luy en monstray si clairement la différence qu’il me sem-
17
bla persuadé que la France peust assister le Portugal après la paix faite et
18
que l’Espagne ne pourra point donner d’assistance au duc Charles, quand
19
je luy fis voir qu’il avoit renoncé par quatre traitez à l’alliance de la mai-
20
son d’Autriche

29
Zuletzt im ersten Geheimart. des Vertrages von Guémine vom 24. Juni 1644 (Druck, frz.:
30
DuMont VI.1, 300f., hier 301). Die drei anderen von Servien angeführten Verträge sind:
31
der Vertrag von Vic vom 6. Januar 1632 (Druck, frz.: ebd., 28f.), in dem der Hg. auf seine
32
früheren Allianzen verzichtete (Art. I) und künftige nur mit frz. Einverständnis zu schlie-
33
ßen versprach und dessen Art. I-V im Vertrag von Liverdun vom 26. Juni 1632 (Druck,
34
frz.: ebd., 39f.) bestätigt wurden; der Vertrag von Nancy vom 6. und 20. September 1633
35
(Druck, frz.: ebd., 54ff.), in dem der Hg. wiederum auf seine Allianzen, namentlich die mit
36
der österreichischen und der spanischen Linie des Hauses Habsburg, verzichtete ( ebd., 55,
37
ohne Art.zählung); der (von Hg. Karl IV. von Lothringen allerdings widerrufene) Vertrag
38
von Paris vom 29. März 1641 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 211ff., hier Art. II, 211).
. «Il en a autant fait, dit-il, contre la France»

39
Mit Spanien war Hg. Karl IV. von Lothringen zuletzt am 15. November 1646 einen Ver-
40
trag gegen Frk. eingegangen (vgl. nr. 16 bei Anm. 5).
. – «C’est
21
pourquoy, dis-je, il doit estre puni de son infidélité». – «Mais, répliqua-
22
t-il, vous trois tous le poussiez à sa peyne et nous n’y avons point de
23
part». – «Si vous aviez, dis-je, ses Estatz entre vos mains, vous fairiez le
24
mesme que nous et le traiteriez encore plus rudement car vous n’avez
25
jamais rien voulu donner aux roys de Navarre, et nous offrons

41
Zu den Konditionen und Bedingungen dieses Angebots vgl. das Memorandum Ludwigs
42
XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien, mit dem es am 14. Oktober 1646 nach Mün-
43
ster übermittelt wurde (Druck: APW II B 4 nr. 198).
en faveur
26
du roy catholique cent mille escuz de pension au duc Charles, quarente
27
mille à sa femme

44
Nicole (1608–1657), Erbtochter Hg. Heinrichs II. von Lothringen, seit 1621 mit dem spä-
45
teren Hg. Karl IV. von Lothringen verh.; sie lebte seit dessen Abdankung 1634 in Frk.
46
( Bazin II, 327; Stammtafeln I T. 14; Poull, 236).
et quarente mille à son frère

47
Nikolaus Franz (s. Anm. 10 zu nr. 8).
; peut-estre mesme se
28
portera-t-on à quelque chose de plus dont l’on vous faira parler le premier

[p. 128] [scan. 310]


1
jour pourveu qu’il désarme, que vous l’abandoniez entièrement, qu’il
2
donne satisfaction au Roy sus quelques pointz qu’on désire de luy, et
3
que la paix se conclue en mesme temps». Il me semble qu’il fist grande
4
réflexion sus cette offre, et répondist que ces pensions n’estoient jamais
5
bien payées; mais je répliquay que ce qui seroit promis par un traité si
6
solennel seroit punctuellement exéquuté de nostre part, et qu’on leur
7
donneroit les asseurances nécessaires.

8
Je demande pardon à Son Eminence si 〈l’accablement〉 où nou〈s〉 som-
9
mes ne me permet pas d’escrire avec plus d’ordre. Vous pourez choisir ce
10
qu’il y [a] d’import〈ant〉 dans ce discours pour luy en rendre compte, et
11
ne luy faire pas voir cet escrit si mal suivi.

12
Je croy certainement que la première fois que je reverra〈y〉 Brun, nous
13
terminerons toutes les difficultez qui resten〈t〉, que les Hollandois entre-
14
tiennent de peur que nou〈s〉 ne soyons les premiers hors d’affaires. Mais
15
j’ay esté adverti que monsieur d’Avaux a voulu faire treuver mauvai〈s〉 ce
16
commerce à monsieur de Longueville, luy disant qu’il ne voudroit pas
17
traiter avec des gents qui ont refusé de luy donner de l’altesse

42
Anspielung auf die Weigerung der Spanier, aber auch der ksl. Ges. und der Mediatoren,
43
1645/1646, Longueville den Altesse- resp. Celsitudo-Titel zuzugestehen, den dieser als re-
44
gierender F. und Gf. von Neuenburg beanspruchte (vgl. APW II B 2, XXXVf).
. Néant-
18
moins monsieur de Longueville qui va au bien et qui veut l’avancement
19
des affaires de quelque lieu qu’ilz viennent [!], a treuvé cette confé-
20
renc〈e〉 fort utile. Monsieur d’Avaux mesme ne l’a pas ozé impreuver
21
lorsque je luy en ay donné part. Si monsieur de Longueville en esc〈rit〉
22
à Son Eminence comm’il m’a promis, m’ayant mesme chargé de rendre ce
23
compte à Son Eminence, il n’y aura point de mal, si S〈on Eminence〉 le
24
juge à propos, de luy faire cognoistre qu’il est utile de traiter quelquefois
25
avec les parties pour ne dépendre pa〈s〉 si entièrement de noz médiateurs,
26
qui reculent noz affair〈es〉 au lieu de les avancer. Toutefois, je n’affecte
27
rien en mon particulier et ne regarde que ce qui peut servir. Je croy pour-
28
tant qu’il me doit estre ordonné de faire quelque compliment à Brun de la
29
part de Son Eminence, pour l’engager davantage, car il me témoigne de
30
grands respectz pour Son Eminence et beaucoup de passion d’estre son
31
serviteur particulier, espérant, dit-il, de luy faire des ouvertures qui ne
32
luy déplairront pas lorsqu’il passera par Paris, après la conclusion du trai-
33
té, pour s’en aller en Espagne, et je croy certainement qu’on y a si grande
34
disette d’hommes que celluy-cy y sera en considération.

35
Je ne suis pas si inconsidéré que si monsieur de Longueville avoit eu in-
36
tention d’apeller monsieur de Saint-Romain aux conférences, j’y eusse fait
37
difficulté quand mesme monsieur d’Avaux n’eust pas esté joint à luy. Je
38
sçay trop bien l’ordre et le respect que je dois à ce prince. Si j’eusse esté
39
capable de faire de semblables résistances, je les aurois plustost aportées à
40
la signature des ordonances qu’on a données à Saint-Romain pour ses
41
apointementz, qui épuisent le fonds destiné pour les dépenses extraordi-

[p. 129] [scan. 311]


1
naires de cette ambassade, contre les deffenses expresses que nous avons
2
eues de l’employer à cela.

3
Vous m’ordonnez tousjours de rechercher l’amitié de monsieur d’Avaux.
4
Si Son Eminence le désire, je n’y aporteray point de difficulté, mais je suis
5
asseuré que si elle voyoit sa façon d’agir en mon endroit, elle ne me le
6
comenderoit pas. Il y a un gentilhomme

36
Konnte nicht identifiziert werden.
de monsieur de Longueville
7
qui a crédit auprez de luy et qui a esté longtemps attaché avec monsieur
8
d’Avaux, lequel en estant rebuté s’est joint avec moy d’amitié et m’a
9
compté cent malices où monsieur d’Avaux l’a voulu employer contre
10
moy, pour me ruyner auprez de monsieur de Longueville. Je vous en fai-
11
ray quelque jour le récit qui vous estonnera, voyant qu’un homme qui fait
12
le dévot s’occupe sans cesse à de telles meschancetez contre un homme
13
qui n’a jamais fait que se deffendre de luy.

14
Je n’ay pas manqué de parler de la part de S〈on Eminence〉 à monsieur le
15
marquis de Saint-Maurice comm’il m’a esté ordonné

37
Vgl. Lionne an Servien, Paris 1646 November 30; Ausf. (nicht unterfertigt): AE , CP All.
38
78 fol. 457–457’. Servien sollte Saint-Maurice des Wohlwollens Mazarins versichern.
. Je m’asseure que
16
monsieur l’abbé Mondin

39
Andrea Mondino (1595–1650), abate, seit 1637 savoyischer Agent in Paris ( Claretta II,
40
365–369).
en faira de sa part les actions de grâce qu’il doit
17
à Son Eminence.

18
Je vous remercie de tout mon cœur de la peine que vous avez voulu pren-
19
dre pour nostre accommodement avec madame de La Grise

41
Servien stand mit Madame de La Grise (nähere biographische Angaben konnten nicht
42
ermittelt werden) in einem privaten Rechtsstreit, auf den in der Korrespondenz mit Li-
43
onne häufiger angespielt wurde, dessen Ursachen jedoch daraus nicht klar hervorgehen.
, dont j’ay
20
très grande joye. Sy elle avoit voulu moins faire qu’elle n’a faict depuis
21
longtemps, elle nous auroit espargné aussy bien qu’à elle beaucoup de
22
peine, de chagrin et de despense.

23
[PS?]

34
23–29 Vous treuverez … se puisse servir.] nach AE , CP All. 80; fehlt in der Druckvorlage.
Vous treuverez cy-joinct un discours que je dressay il y a quelque
24
temps, et dont il me semble que je vous

35
24 envoyé] für die homonyme Form envoyai gebraucht.
envoyé une partie

44
Konnte nicht ermittelt werden.
. Je l’avois
25
aussy faict tenir à messieurs de La Thuillerie et Brasset, et j’ay sceu depuis
26
peu qu’il est tumbé entre les mains des Espagnolz et que leurs partisans
27
travaillent à y respondre, ce qui me faict appréhender que cette response
28
ne paroisse plus tost que l’escript; vous verrez s’il y aura quelque chose
29
dedans dont on se puisse servir.

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