Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
I
Regis Christianissimi plenipotentiarii
postulant loco praetensae satisfactionis et
assecurationis sibi relinqui Superiorem et
Inferiorem Alsatiam, item Suntgoviam
tum etiam Brisiacum, iuribus, regaliis,
hominibus, oppidis, villis, arcibus, fluviis,
forestis caeterisque omnibus, quae in hoc
terrarum tractu hactenus ad domum
Austriacam et nominatim ad Serenissimi
quondam archiducis Leopoldi relictos
liberos spectabant in Regem
Christianissimum translatis.
1 er article
Les Impériaux nous veulent rendre
demandeurs en une affaire où nous
n’avons fait qu’escouter, la chose estant
passée comme il est porté ponctuellement
par le mémoire. Et de vray |:les Bavarois
l’ont ainsi recognu quand nous leur en
avons fait plainte:|, estant certain que
nous avons tousjours nettement déclaré
n’avoir aucun pouvoir de nous relascher
de la première demande. D’ailleurs quand
on nous a parlé de cette affaire, Brisach
n’a point esté mis en doute et nous y
avons adjousté Neubourg dont il n’est
point fait icy mention.
II
Pollicentur se iisdem liberis domuique
Austriacae restituturos quatuor civitates
sylvestres Rheinfeldam, Seckingam,
vulgus Latinorum Sanctionem vocat,
Lauffenbergam et Walthutum cum
omnibus eorumdem appartinentiis ex
utraque Rheni ripa, reliquam Brisgaviam
et quicquid per eam provinciam
antiquitus ad domum Austriacam
spectabat.
2 e article
Nous avons si peu fait cette promesse
qu’après avoir déclaré derechef qu’elle
excédoit nostre pouvoir, ils se sont
contentés que nous escrivissions à la
Reyne pour en sçavoir la volonté de Sa
Majesté soubs les précautions marquées
dans le mémoire.
3
Postulant praeterea ut retineant suis
praesidiis Philippiburgum, Benfeldam et
Tabernas Alsatiae conditionibus tamen
desuper cum ipsis ineundis.
3
Celuy-cy est vray et a esté mis en la
forme que nous l’avons démandé.
4
Caesareae Maiestatis plenipotentiarii
petunt ante omnia ut omnes status et
ordines, quicumque per Superiorem et
Inferiorem Alsatiam ante hoc bellum
immediate Imperio subiecti erant, sive
ecclesiastici sive seculares sint
cuiuscumque ordinis et dignitatis in
pristinum restituantur statum suaeque
libertati et immedietati erga Romanum
Imperatorem Sacrumque Romanum
Imperium relinquantur.
4
Nous n’avons rien à dire sinon que sur
ces estatz immédiats on prétend la mesme
protection que la maison d’Austriche y
avoit.
5
Deinde quod ad Benfeldam attinet
itemque Tabernas Alsatiae et
Philippiburgum cum hoc ad episcopatum
Spirensem, illae vero ad episcopatum
Argentoratensem pertineant, aequum est
ut ad suos redeant dominos.
5
|:C’est de quoy nous traicterons suivant
qu’il est porté par le mémoire, mais on ne
s’en peut expliquer qu’après avoir conféré
pour Benfeld avec les Suédois et pour
Philipsbourg avec monsieur l’électeur de
Trêve:|.
6
His ita reservatis et praesuppositis
Caesareani nomine Suae Maiestatis
consentiunt ut Alsatia Superior et Inferior
cum Suntgavia titulo landgraviatus
Alsatiae, eo plane iure quo hactenus a
domo Austriaca possessus fuit, regi
Christianissimo Ludovico XIIII. cedat
conditionibus infra scriptis.
6
Accepté. Pourveu qu’on y adjouste avec
voix et séance dans les diètes de l’Empire
sans approuver toutes les conditions
qu’on y veut adjouster.
7
Remaneant penes domum Austriacam et
ad principes Aenipontanos redeant
quatuor civitates Sylvestres Rheinfelda,
Sanctiones vulgo Seckinga, Lauffenberga,
Waltshutum cum suis territoriis et
balivatibus cis et ultra Rhenum; tota item
Brisgavia civitatesque in ea sitae antiquo
iure ad domum Austriacam spectantes,
Neuburgum, Friburgum, Eudinga,
Cheuzinga, Waldtkirka, Villinga,
Brennlinga cum omnibus balivatibus
monasteriis, abbatiis, praelaturis,
ordinibus sacris equestribus, baronibus,
nobilibus, vasallis, hominibus, subditis
omnibusque vel ad privatum
Austriacorum patrimonium vel ad
eorumdem sublime territorii ius
spectantibus tota item Mortnavia cum
civitatibus imperialibus Offenburga,
Gengenbach et Cellam ad Amersbach
atque adco omnia quae cis Rhenum sunt.
7
On ne peut respondre sur cet article
qu’après avoir sceu l’intention de Sa
Majesté comme il est dit cy-dessus.
|:Neubourg a esté excepté et nous
persisterons à le retenir, si ce n’est que
nous apprissions par monsieur d’Erlach,
auquel on en escrit, qu’on s’en pust
passer et que les Impériaux s’obligeassent
par le traicté de ne pouvoir fortifier
au-decà du Rhin entre Basle et
Strasbourg:|.
Quant a l’Orthenau ils n’avoient pas
besoin de faire cette réserve. Il n’a jamais
esté compris dans nos demandes.
8
Fiat haec cessio utrinque non solum
quoad omnia iura et emolumenta sed
etiam quoad omnia onera sive realia sive
personalia secundum utriusque partis
proportionem.
8
On estime cella raisonnable.
9
Quoniam Principes Aenipontani absque
sua culpa privantur utraque Alsatia et
Suntgavia optima scilicet et maiori
provinciarum Antaustriacarum parte,
iustum est ut ipsis debita et aequivalens a
rege Galliarum fiat satisfactio et
recompensatio eaque determinetur cum
ipsa conclusione huius pacificationis ad
solutionem 4 millionum scutatorum
Gallicorum vel 5 millionum talerorum
Imperialium infra duos proximos annos
in Germania Francofurti vel Norimbergae
faciendam.
9
Cette somme est si exorbitante que nous
en avons fait de grandes plaintes aux
médiateurs |:et aux Bavarois:|. Il est bien
vray qu’en supposant de garder tout
|:l’on avoit donné intention d’accorder
quelque somme annuellement:|. Mais
encore que la Reyne |:aye agréable qu’on
rende le Brisgau et les villes forestières, ce
qui demeure a la France est si grand et si
considérable:| et quoyque |:nous
essayons d’en faire peu d’estime, on
l’envie et on l’exagère:| tant |:de tous
costez:| que |:nous croyons très utile
pour divers respects d’en user
libéralement:|. Cella rendra cette
|:acquisition moins odieuse dans l’Empire
et beaucoup plus seure:|. Nous supplions
très humblement Sa Majesté de croire que
ce qui nous sera |:ordonné sur ce sujet
sera exécuté avec tout le mesnage
possible:|. Et affin que nous en puissions
mieux venir à bout il est bien nécessaire
que personne |:n’en ayt la cognoissance
par delà:| principalement |:des ministres
estrangers:|. Il est à remarquer que
quand la nécessité de faire la paix
contraindroit nos parties de se |:contenter
de peu ou de rien, l’Empereur donnera:|
bien |:l’investiture, mais les archiducs:|
ne donneront point leur |:consentement
et n’y sçauroient estre forcez:|. Et tout
considéré nous estimons que pour |:avoir
leur renonciation:| il sera plus
avantageux de |:leur donner une somme
considérable une fois pour toutes:|
laquelle néantmoins se pourroit |:payer
en deux ou trois années que non pas une
somme annuelle qui faute d’estre payée
pourroit donner une prétention de rentrer
et laisser mesme en payant une espèce de
droict et d’hypothèque sur la chose:|.
10
Rex Christianissimus teneat dictam
Alsatiam titulo feudi pro se et haeredibus
masculis legitimis ex Ludovico XIII
descendentibus a Sacro Romano Imperio
quibus dcficientibus redeat ad domum
Austriacam atque eapropter principes
Aenipontani simultanee cum rege
Christianissimo investiri debebunt.
10
Nous demanderons |:l’investiture pour le
Roy et ses successeurs:| quoyqu’en
matière |:de fief cette demande n’aye pas
d’exemple:|. Au moins nous essaierons de
|:l’estendre le plus loing qu’il se:| pourra
et |:ne consentirons pas s’il est possible
que les archiducs soient nommez dans
l’investiture avec le roy:|.
11
Tenebitur inde praestare collectas Imperic
quotiescumque publicis Imperii comitiis
indicuntur. Et praestabit tantum quantum
unus princeps elector secularis iuxta
matriculam Imperialem praestare solet.
11
Nous avons offert le contenu en cet
article pourveu qu’en paiant comme un
électeur |:ce soit pour tous les estats:|
qui |:demeureront au Roy relevans de
l’Empire:|. Nous l’avons fait tant plus
volontiers que |:la contribution est fort
petite et qu’elle aydera à obtenir la
session et le suffrage dans les diètes:|.
12
Pari passu etiam pax cum regis Catholici
plenipotentariis tractetur aequisque
conditionibus concludatur adeo ut sua
Regia Catholica Maiestas huic paci cum
Caesare et Imperio ineundae per omnia
concludi possit.
12
Nous n’avons point fait de difficulté à cet
article ayant tousjours déclaré qu’on estoit
prest de faire la paix avec Espagne en
mesme temps qu’avec l’Empereur pourveu
qu’il n’y ait point de dépendance
nécessaire de l’une à l’autre ce que |:nous
avons faict valoir aux médiateurs:|,
Sa Majesté ne pouvant pas avoir une
meilleure disposition à la paix que de
trouver bon que les deux traittés soient
faits en mesme temps ou que l’on conclue
celuy qui sera le plus tost prest.
13
Rex Christianissimus Caesari auxilium
feret contra Turcarum motus praesentes
in Christianitatem, determinando certam
pecuniae quantitatem singulis mensibus
exolvendam non solum si ad apertum
bellum deveniendum esset sed etiam
quamdiu durabunt praesentes motus,
atque ob expectationem belli Caesar
maiores solito copias in confinibus
Turcicis sustentare cogetur.
13
Nous donnerons |:quelque response de
cela quand l’Empereur sera en rupture
ouverte contre le Turc:|. Mais nous
|:serons désormais plus retenus sur cet
article:| d’autant qu’à nostre avis il a
|:grande connexité avec celuy qui touche
la récompense des archiducs:| laquelle s’il
falloit donner |:bien grande devroit
diminuer cette prétention:| quoyqu’à la
vérité nous considérons que |:c’est
l’Empereur qui donne l’investiture et les
archiducs leur renonciation:|.
14
Cum de relinquendo Gallis Brisiaco
necessaria Caesaris nova mandata
expectanda sint et ut reliqua quoque quae
ad conclusionem pacis pertinent securius
peragi possint, fiat armistitium generale
per totum Imperium incluso etiam circulo
Burgundico, regna item et ditiones
haereditarias suae Caesareae Maiestatis.
14
Cette manière de parler |:qu’il faut
nouveaux ordres de l’Empereur pour
laisser Brisak nous donne bonne
espérance de cette affaire puisqu’ils n’ont
pas osé demander qu’on le restitue:|.
Dans la proposition qui nous a esté faitte
d’une suspension d’armes dans l’Empire il
n’a point esté du tout parlé d’y
comprendre le cercle de Bourgongne. Il y
a bien apparence que cette clause y a esté
adjoustée à l’instance des Espagnols pour
faire estendre la suspension dans la
Franche-Comté et mesmes dans les
Païs-Bas. Mais nous en avons exclus
entièrement ledit cercle de Bourgongne
|:avec approbation des Bavarois:|.
15
Quod si praeter spem pax non fiat,
quicquid ex supra positis dictum, factum,
oblatum fuerit pro non dicto, non facto,
non oblato habeatur neutraque pars inde
ad praestandum quidpiam teneatur nulla
prorsus ratione.
15
Cella est raisonnable et utile de part et
d’autre.
Fait et arresté à Munster
le 19 Avril 1646.