Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
204. d’Avaux an Brienne Münster 1644 August 13
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Münster 1644 August 13
Ausfertigung: AE , CP All. 33 fol. 249–251; Eingang nach Dorsal fol. 252’: 1644 August 24.
Kopie: AE , CP Holl. 25 fol. 215’–217.
Zu nr. 198. Krankheit d’Avaux’. Beleidigendes Verhalten Serviens.
Am 10. August erhielt ich nr. 198; vermutlich hat Servien Lionne und Ihnen bereits
Kopien davon geschickt. Es ist ein ganzes Buch voller Beleidigungen. Mit nächster
Post werde ich die Königin bitten, mir Gerechtigkeit zuteil werden zu lassen. Nur
kurze Mitteilung an Mazarin . Seit zwei Wochen bin ich krank. Avec cella, je
suis outré de douleur, je l’avoue, et il me semble que je n’ay pas tant démerité
qu’il me faille punir si rudement que de permettre qu’on me fasse tant
d’indignitéz. Tout de bon, Monsieur, je suis au bout de ma patience, je n’ay
jamais vescu de cette sorte ny aucune personne d’honneur, et je ne craindray
point de vous dire que s’il n’est pourveu à ma juste satisfaction, je me sçauray
bien satisfaire contre ce calomniateur.
Le landemain de la réception de ce libelle, comme c’estoit le jour ordinaire
pour noz conférences, il m’envoya dire par Monsieur de Brégy qu’il ne
viendroit point en ma maison si je ne donnois parolle de ne luy en tesmoigner
aucun ressentiment. Je respondis que c’estoit chose estrange qu’après m’avoir
outragé au dernier point il vouloit encores m’imposer silence. Que le service
du Roy se doit faire sans condition, qu’après avoir esté maltraitté je ne
voulois pas encores recevoir la loy, que sa consience luy reprochoit bien
des choses puisqu’il demandoit seureté pour venir céans, que cette capitulation
estoit une nouvelle injure qu’il me faisoit, et qu’enfin je ne voulois point luy
donner précisément cette parolle, mais que la modération dont j’ay usé cy
devant lorsqu’il m’avoit desjà fort offensé luy devoit estre une suffisante
caution. Il se seroit contenté de cette asseurance s’il en avoit voulu croire
Monsieur de Brégy qui en estoit demeuré satisfaict et qui avoit bien cogneu
par tout mon discours que je ne suis point si lasche que d’offenser un homme
dans ma maison. Mais soit que cet esprit violant jugeast de moy par luy
mesme, soit qu’il feignist de craindre un insulte pour avoir prétexte de
rompre tout à faict commerce avec moy, il s’est résolu d’abandonner les
affaires de Sa Majesté et de faire cesser entièrement noz conférences.
Ce n’est pas sans dessein qu’il a ainsy porté les choses à l’extrémité, il prétend
me chasser d’icy et me veut persuader à moy mesme que je désire qu’on me
rappelle. Mais il se trompe bien fort, je ne le crains ny ne le désire, et il m’est
indifférend où je serve, pourveu que ce ne soit pas avec luy.
Les remonstrances de Monsieur de Brégy l’avoyent porté à continuer noz
entreveues, et alors il luy dit qu’il amenèroit tous ses gens avec luy quand il
viendroit céans. Mais enfin il trouva qu’il estoit plus seur de n’y point
venir.
Il a faict signiffier aujourd’huy un exploit à Monsieur de Croisy, dans lequel
il me taxe de luy donner de mauvais conseils qui sont contre le service du
Roy. Voillà une grande persécution, il veut traitter ledict Sieur de Croissy
plus mal que tous ceux à qui nous avons faict faire des voyages, et non
content de ne voulloir pas suivre tant d’exemples ny se conformer à mon
avis ny aussy déférer à ce que vous avez dit sur ce sujet à Monsieur l’Evesque
d’Alby
avec moy en ces quartiers cy. Je n’ay pas laissé de luy représenter qu’il vaut
mieux souffrir la mauvaise volonté de cet homme et la hauteur avec laquelle
il faict le maistre que de différer un voyage important. Mais il allègue
l’impossibilité et croit qu’il y va aussy de sa réputation d’estre seul traitté de
cette sorte. Tant y a Monsieur, que celuy qui m’accuse encore pour ce regard
et qui s’efforce de me rendre coupable partout, faict bien cognoistre sa pas-
sion et ses desrèglemens. J’oze espérer qu’on en arrestera le cours et qu’on
me fera raison. Je vous supplie de ne m’y refuser pas vostre assistance…