Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
133. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Februar 19

7
[ 109 ] , [ 110 ] / 133 / [ 154 ]

8

Servien an Mazarin


9
Den Haag 1647 Februar 19

10
Ausfertigung: AE , CP Holl. 43 fol. 341–353’ = Druckvorlage. Konzept, z.T. eigenhändig:
11
AE , CP Holl. 40 fol. 210–216’. Teildruck: van Prinsterer , 188.

12
Noch keine Antwort des Prinzen von Oranien in Sachen Besetzung des Bistums Orange;
13
Unterstellungen Buyseros gegen die Franzosen; Reaktion der Niederländer in der Bistums-
14
frage charakteristisch für die allgemeine Lage ihres Staates und die Schwierigkeiten, die sie
15
Frankreich bereiten; Bitte um Information über die genaue Rechtslage betreffend Orange.
16
Außerordentliche Bedeutung militärischer Unternehmungen in Flandern und entschlossener
17
Kriegführung im Reich; weiterhin widersprechende Berichterstattung Oosterwijks aus Paris.
18
Weitgehende Konzessionen Le Roys in wichtigen Verhandlungspunkten gegenüber den Nie-
19
derländern ; drohende Gefahr einer Vernachlässigung französischer Interessen. Notwendig-
20
keit entschiedenen Auftretens in Den Haag; Vorschlag, eine klare Entscheidung der Nieder-
21
länder für oder gegen das Bündnis mit Frankreich zu erzwingen; Berücksichtigung der Be-
22
denken Mazarins; mögliche Androhung französischer Handelssanktionen gegen die Nieder-
23
länder ; Notwendigkeit festen Auftretens; entsprechende Anweisung aus Paris jedoch
24
notwendige Voraussetzung hierzu. Bericht der heimgekehrten niederländischen Gesandten
25
an die Generalstaaten. Launenhaftigkeit der unter dem Einfluß Knuyts stehenden Prinzessin
26
von Oranien; moderates Verhalten Serviens ihr gegenüber. Seine Erklärung zur Aushändi-
27
gung des französischen Gesamtentwurfes für den Friedensvertrag mit Spanien vom 25. Ja-
28
nuar 1647 in Münster; durch dessen Übergabe jedoch keine Aussicht mehr, daß die Nieder-
29
länder den Spaniern mit Fortsetzung des Krieges drohen werden. Entzug der Interposition
30
aus den Händen der Niederländer wünschenswert. Unmöglichkeit der Gewinnung Knuyts
31
für Frankreich; Berücksichtigung der niederländischen Staatsverfassung beim Verhalten ihm
32
gegenüber. Schwierige Verhandlungen mit den Kommissaren der Generalstaaten; Garantie-
33
angebot Hollands (Erneuerung des Vertrages von 1635) nur im Extremfall akzeptabel und
34
daher bislang scharf zurückgewiesen, jedoch einem Bruch mit den Generalstaaten vorzuzie-
35
hen . Erfolglose Beschwerde Serviens über die genaue Unterrichtung der Spanier durch die
36
Niederländer. Vorschlag zur Verhinderung einer spanisch-niederländischen Waffenruhe zur
37
See. Befolgung der Anweisungen aus Münster zum Ultimatum an die Spanier, aber Bitte um
38
Unabhängigkeit hiervon bei den Garantievertragsverhandlungen. Spannungen zwischen
39
Servien und d’Avaux: dessen vermutlicher Wunsch nach Mißerfolgen Serviens in Den Haag;
40
entgegen der von d’Avaux betriebenen Propaganda nicht Servien, sondern d’Avaux selbst
41
für die Verzögerung in den Verhandlungen verantwortlich. Schädlichkeit der Erklärung

[p. 629] [scan. 811]


1
Longuevilles zu Lothringen; Befürwortung einer gemeinsamen Eroberung Luxemburgs mit
2
Herzog Karl IV. zum Ausgleich für den militärischen Ausfall der Generalstaaten; Bevor-
3
zugung einer Bindung Lothringens an die Krone durch Heirat. Vorschlag der Trennung der
4
Armee Turennes von den Schweden; Ungefährlichkeit seiner Zurückbeorderung über den
5
Rhein im Falle einer Nichtangriffszusage Kurbayerns; vielfältige Vorteile einer solchen Maß-
6
nahme für die französische Politik.

7
Je suis bien marry de ne pouvoir envoyer à Vostre Eminence par cet or-
8
dinaire la response de monsieur le prince d’Orange et les expéditions qui
9
la doivent accompagner touchant l’évesché d’Orange. Ce n’est pas faulte
10
d’y avoir faict les diligences possibles, mais à présent tout ce qui vient icy
11
de nostre part est long et dificile. Ledict sieur prince me fist beaucoup de
12
civilitez quand je luy rendis vostre lettre

41
Beilage 2 zu nr. 97.
avec celle de l’évesque et du
13
révérend père Serroni

42
Nicht ermittelt.
, et me demanda plusieurs fois sy cette affaire ne
14
dépendoit pas purement du Roy, à quoy je respondis qu’encor qu’elle en
15
dépendist, Sa Majesté avoit désiré que tout se fist par son aggréement. Il
16
adjousta plusieurs protestations de service tant pour Leurs Majestez que
17
pour Vostre Eminence en particulier. |:Mais pour en parler franchement,
18
hors ces complimens qu’il répéta fort souvent et hors de propos, il ne me
19
fit pas un seul discours qu’en extravaguant:|.

20
Je fus parler de l’affaire en mesme temps à madame la princesse d’Orange
21
qui me fist bien d’abord quelques difficultez, mais luy ayant faict co-
22
gnoistre par diverses raisons qu’on ne pouvoit pas prendre une voye plus
23
civile à l’endroict de monsieur son mary, que de luy demander son ag-
24
gréement avant que de poursuivre les expéditons à Rome sur le concordat
25
faict entre deux particuliers et l’approbation que Leurs Majestez en a-
26
voient faicte, elle tesmoigna d’estre satisfaicte, ou du moins demeura
27
sans response.

28
|:Néantmoins j’ay sceu

40
28 depuis] fehlt in der Ausfertigung; im Konzept eigenhändig ergänzt.
depuis de bon lieu que on a faict de cette poursuite
29
une affaire d’Estat et que:| les despesches de cette nature ayans à passer
30
par les mains d’un nommé |:Buseroy, nepveu de Knut, qui est secrétaire
31
particulier dudict sieur prince, et celuy qui sert de directeur secret à Phi-
32
lippes Le Roy, cet esprit malicieux a faict naistre des doubtes et des soup-
33
çons , comme si on n’avoit entrepris cette affaire, dans la conjoncture pré-
34
sente , que pour choquer monsieur le prince d’Orange. On veut faire pas-
35
ser le choix d’un religieux italien

43
Serroni.
pour mystérieux, comme si en le vou-
36
lant establir dans une place qui est proche d’Avignon, on avoit intention
37
d’acquérir au Pape des créatures dans Orange qui puissent un jour faire
38
des entreprises sur la place:|. Vostre Eminence verra par là que |:la maladie
39
dudict sieur prince a tellement corrompu tous les estomacz de ceux de

[p. 630] [scan. 812]


1
cette maison-là qu’ilz convertissent toutes les meilleures viandes en ve-
2
nim :|.

3
J’ay esté contrainct de dire à ceux qui m’en ont parlé en formes de plain-
4
tes que c’est mal recognoistre la considération que Leurs Majestez ont
5
pour cette maison, et qu’on ne pouvoit pas user de plus de déférence que
6
de demander l’aggréement d’une résignation avant qu’en faire aulcune
7
poursuite ailleurs, y ayans lieu de croire que sy Leurs Majestez eussent
8
moins considéré ledict sieur prince, il n’eust pas esté malaisé de faire ex-
9
pédier des bulles à Rome sur cette résignation.

10
Sy l’affaire va en longueur et s’il fault venir à quelque contestation, il se-
11
roit bien à propos que je fusse informé au vray des droictz d’un chacun, et
12
qui a eu jusqu’icy la nomination de cet évesché. Car estant incertain sy
13
elle a appartenu cy-devant à noz roys ou aux princes d’Orange, j’ay aul-
14
tant d’appréhention de dire trop peu que de dire trop.

15
Je demande très humblement pardon à Vostre Eminence sy j’oze luy re-
16
présenter que |:jamais on n’eut tant de besoing en France de soustenir
17
hautement les affaires dans les Pays-Bas qu’aujourd’huy:|, non seulement
18
|:en apparence, mais en effect. Cette résolution produira bientost une paix
19
asseurée et advantageuse, rangera les ennemys à la raison, et tiendra les
20
alliez en devoir:|. Il y a tant de |:mauvaise volonté de part et d’autre qu’on
21
ne peut pas espérer de faire réussir les desseings de Leurs Majestez que
22
par la crainte que l’on donnera aux uns et aux autres:|. L’ambassadeur de
23
cet Estat |:continue d’escrire qu’on ne fera rien en Flandre cette année, ce
24
qui relève le cœur aux malintentionnez et le faict perdre aux autres. Si cela
25
estoit, nos ennemys deviendroient beaucoup plus difficiles dans les con-
26
ditions du traicté et nos amys plus hardys à faire leurs affaires sans nous,
27
ou du moins plus lens à prendre des résolutions en nostre faveur, qui ne
28
peuvent estre arrachées d’eux que par la seule crainte de nous voir conti-
29
nuer la guerre et nos progrès sans leur assistance:|. D’ailleurs les affaires
30
des Pays-Bas |:ne sçauroient estre soustenues foiblement que celles d’ Al-
31
lemagne ne s’en ressentent. Nous avions l’année passée donné des com-
32
missions pour y lever sept à huict mil hommes, et celle-cy il ne paroist pas
33
que l’armée de monsieur de Turenne ayt receu aucuns ordres pour estre
34
renforcée ny par des recrues ny autrement:|. Je sçay bien, Monseigneur,
35
que |:il n’est pas possible de pourveoir à tout, et j’admire tous les jours les
36
choses qui ont esté faictes jusqu’à présent, mais:| Vostre Eminence me
37
permettra de luy dire que |:nous sommes à la crise et que si avant que la
38
paix soit conclue et ratiffiée, on songe au mesnage, ou qu’on se divertisse
39
à d’autres desseings, on courra fortune de perdre une partye du fruict de
40
tous les travaux passez. Nostre grand intérest, présentement, est de raffer-
41
mir les peuples d’icy, et vous ne le sçauriez faire qu’en faisant paroistre le
42
Roy puissant dans leur voisinage:|.

43
On vient de me donner advis confidemment que |:Philippes Le Roy se
44
laisse entendre que son maistre donnera contentement à cet Estat sur les

[p. 631] [scan. 813]


1
poinctz desquelz les plénipotentiaires se sont relaschez à Munster, et qui
2
font que leur conduite n’est pas approuvée par quelques provinces:|. On
3
m’a asseuré que pour donner moyen à |:madame la princesse d’Orange de
4
se rendre agréable à ces peuples, il luy a promis que par son entremise on
5
se relaschera du poinct de la religion dans la mairye de Bos-le-Duc et
6
ailleurs, qui est le plus sensible en ce pays, et dont les Espagnolz ont tous-
7
jours accoustumé de faire très bon marché:|. On dict mesmes que Phi-
8
lippes Le Roy est entré en conférence avec quelques députez de la pro-
9
vince de Gueldres, qui a esté jusqu’icy la plus animée contre l’Espagne, et
10
qu’il leur donne espérance d’accorder le Haut Quartier

39
Das sog. Oberquartier von Geldern im span. Herrschaftsbereich der Ndl., Hauptstadt Ro-
40
ermond (s. Anm. 6 zu nr. 8).
. Tout cela me
11
faict extrêmement appréhender que si les Espagnolz prennent résolution
12
de donner satisfaction à ces provinces sur tous les différendz particuliers
13
qui restent entre eux, elles considèrent fort peu, après cela, les intérestz de
14
la France. Je n’obmetz rien de tout ce qui peut dépendre de moy, mais
15
parmy des espritz préoccupés et intéressez, ce n’est pas estre bien fort
16
que de n’estre accompagné que de la raison:|.

17
J’envoye à Vostre Eminence la copie d’un advis qui m’a esté donné, elle y
18
verra comme |:les gens de bien de ce pays qui ayment la France nous con-
19
seillent d’agir. D’autres me font dire que je n’auray point raison de ces
20
gens-cy qu’en parlant plus hautement, et de faict l’ambassadeur de Dan-
21
nemark

41
Wahrscheinlich ist Ulfeldt (s. Anm. 3 zu nr. 7) gemeint.
a demeuré six mois:| sans pouvoir tirer une résolution sur des
22
demandes |:très justes. Aussitost qu’il a menacé de se retirer sans dire
23
adieu, elle luy a esté donnée à son contentement. Le plus efficace discours
24
qu’on leur puisse faire à mon sens, est de leur mettre le marché à la main
25
s’ilz veulent observer l’alliance ou la rompre, et tesmoigner qu’on prend
26
les subtilitez qu’ilz y apportent pour une rupture qui laisse chacun en
27
liberté de faire ce qui luy plaira:|. Mais j’ay veu que Vostre Eminence
28
n’approuve pas que |:on aille si avant, quoyqu’en effect Messieurs les
29
Estatz ne cherchent autre chose par leurs difficultez et leurs responses
30
ambiguës, que de tenir la France engagée sans l’estre envers elle:|. Cepen-
31
dant Vostre Eminence ne juge pas qu’on doive |:se contenter de l’offre
32
qu’ilz font d’observer le traicté de 1635

42
Der frz.-ndl. Allianzvertrag vom 8. Februar 1635 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 80–85).
:|. Toutes sortes de persuasions
33
|:sont inutiles pour obtenir davantage. Il faut donc nécessairement recou-
34
rir à d’autres moyens qui réduisent Messieurs les Estatz ou à faire ce
35
qu’ilz doivent, à quoy ilz ont peine de se ranger, ou à se déclarer autheurs
36
de la rupture des traictez d’alliance

43
Neben dem Vertrag von 1635 (s. Anm. 6) ist wahrscheinlich der frz.-ndl. Allianzvertrag
44
von 1644 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 294ff.) gemeint.
, à quoy on m’asseure qu’ilz ne con-
37
sentiront jamais:|; et certes, quand je considère ce que |:l’ambassadeur de
38
Moscovie leur a faict faire pour ne préjudicier pas à un commerce de deux

[p. 632] [scan. 814]


1
cens vaisseaux qu’ilz envoyent toutes les années en ce pays-là, je ne doute
2
point que la crainte de perdre le commerce de France, qui pourroit estre
3
transporté à leurs voisins, et de voir fermer pour eux tous les portz du
4
Roy s’ilz se mettoient mal avec Sa Majesté, ne les ramène dans le devoir:|,
5
sy nous voulons nous servir de nostre |:advantage, et ne nous rendre pas
6
tout à faict supplians en des occasions où d’autres que nous sçauroient
7
fort bien donner la loy. Mais nous les avons tellement accoustumez à estre
8
flattez et recherchez, et ilz s’imaginent si fort que nous sommes incapa-
9
bles de prendre une résolution qui leur desplaise, quelque sujet qu’ilz
10
nous en donnent, qu’ilz pensent pouvoir faire impunément tout ce qui
11
leur plaist:|.

12
C’est pourquoy, Monseigneur, on |:ne viendra jamais à bout de ce qu’on
13
désire d’eux si on ne leur parle comme il faut. Mais:| il est malaisé que des
14
ministres subalternes le puissent faire |:sans ordre, et principalement
15
estants dans l’incertitude si leur conduicte sera approuvée:|.

16
Ç’a esté un effect de la prévoyance ordinaire de Vostre Eminence quand
17
elle a |:appréhendé l’arrivée en ce lieu des plénipotentiaires de Munster

42
Vgl. Anm. 5 zu nr. 86.
:|.
18
Ilz ont faict dans l’assemblée le récit que Vostre Eminence verra dans un
19
escript que je luy envoye, où il paroist |:beaucoup de malice, mais si gros-
20
sière qu’elle réussira plus à leur confusion qu’à nostre préjudice. Knut n’a
21
pas manqué d’agir à son accoustumée auprès de madame la princesse
22
d’Orange, l’esprit de laquelle est si changeant, que quand elle est trois
23
jours d’une humeur, elle en prend après une toute contraire:|. J’ay envoyé
24
fidellement à Vostre Eminence tout ce que j’y ay recognu de bon ou de
25
mauvais, et sy Vostre Eminence remarque du changement dans les diver-
26
ses relations que j’en fais, elle l’attribuera, s’il luy plaist, à |:la dame, et non
27
pas à moy:| qui ne puis faire aultre chose que rendre compte de la vérité,
28
sans y apporter aucun desguisement. |:Elle me donne tousjours de bonnes
29
paroles, mais j’apprendz de divers endroictz que ses actions ny les dis-
30
cours qu’elle faict ailleurs n’y respondent pas. J’en dissimule une partye,
31
et quelquesfois je luy fais cognoistre que je ne suis pas ignorant de ce qui
32
se passe, en meslant l’aigre avec le doux autant que je le croy utile. Néant-
33
moins , jusqu’icy je suis demeuré dans la modération, et je me persuade
34
que si cette conduicte ne l’a obligée à nous faire tout le bien que nous
35
désirerions, elle l’a au moins empeschée de nous faire tout le mal qu’elle
36
pourroit:|.

37
J’ay heureusement rencontré les intentions de Vostre Eminence sur la
38
|:délivrance qui a esté faicte à Munster de nostre traicté avec l’Espagne

43
Frz. Gesamtentwurf für den Friedensvertrag mit Spanien, den ndl. Ges. praes. 1647 Januar
44
25; vgl. nr. 86 mit Anm. 7 und nr. 88.
,
39
ayant déclaré icy que sur la longueur qu’ilz ont apportée à authoriser
40
leurs commissaires:| pour convenir avec moy de la justice de nos deman-
41
des contre les Espagnolz, nous avons voulu faire veoir à un chacun qu’il

[p. 633] [scan. 815]


1
ne tient pas à la France que la paix ne se fasse, dont il ne fault point de
2
preuve plus évidente que le silence des députez qui n’ont pas daigné encor
3
faire response ny à divers articles très raisonnables que nous leur avons
4
faict présenter il y a plus de deux mois

43
Vgl. Anm. 4 zu nr. 72; vgl. auch Anm. 28 zu nr. 23.
, ny à tout le traicté quand il
5
leur a esté communiqué au lieu de cela, et de se conduire comme on a
6
accoustumé de faire en de semblables négotiations. J’ay faict veoir qu’ilz
7
ne travaillent qu’à la division des alliez et à faire des invectives et des
8
manifestes contre nous, qui ne sont pas les voyes de réunir les espritz,
9
ny de restablir la paix et l’amitié. Mais certes, Monseigneur, je |:ne puis
10
plus espérer la déclaration que j’avois prétendu que Messieurs les Estatz
11
feroient aux Espagnolz, parce qu’ilz n’y pouvoient estre attirés que pour
12
nous obliger à donner les dernières résolutions du Roy, dans le doute où
13
ilz estoient que nous voulions tirer les affaires en longueur, et que main-
14
tenant ayans tout le traicté entre leurs mains, ilz ne croiront pas avoir
15
besoing de s’engager à rien pour sçavoir de nouveau les intentions de
16
Leurs Majestez qui leur sont toutes cognues:|.

17
Vostre Eminence verra par la dernière lettre que j’ay escripte à Munster,
18
dont je luy envoye la copie, quel seroit mon foible advis sur la dernière
19
offense qui nous a esté faicte par les plénipotentiaires de cet Estat. Il sem-
20
ble que toutes sortes de raisons nous obligent de |:ne laisser pas plus long-
21
temps les affaires du Roy entre les mains d’un ministre si passionné que
22
Pau, et que ceux qui se rendent icy nos accusateurs ne peuvent pas estre
23
noz médiateurs à Munster sans que nous en recevions très grand préjudice
24
dans la réputation et dans les autres intérestz de l’Estat:|. D’ailleurs il avoit
25
tousjours esté résolu entre nous que quand il fauldroit faire les dernières
26
formalitez et présenter le traicté en forme, nous ne pouvions recourir à
27
d’aultres qu’au |:Nonce et à l’ambassadeur de Venise sans leur faire une
28
plus grande injure que celle qu’ilz avoient desjà receue des ministres d’ Es-
29
pagne :|.

30
Quant à la pensée qu’a eu Vostre Eminence de |:gaigner Knut, c’est un
31
homme si infidelle qu’on n’y peut faire aucun fondement:|. D’ailleurs il
32
est constant que |:les Espagnolz luy ont faict de si grandes promesses
33
que nous ne pourrions pas le destacher d’eux par une semblable voye, et
34
puis, si nous nous servions de luy, nous perdrions l’assistance de tous ses
35
ennemys, qui est plus puissante et plus asseurée. Si Knut estoit principal
36
ministre dans un Estat monarchique, nous pourrions travailler utilement à
37
le regaigner; mais dans un Estat populaire comme celuy-cy, il est plus
38
seur, selon mon advis, de se tenir attaché aux gens de bien, et de combat-
39
tre ouvertement les meschans pour leur oster le moyen de nuire:|.

40
Je puis asseurer Vostre Eminence avec vérité que je n’ay pas obmis une
41
seule des raisons qu’elle me faict l’honneur de me marquer, et je me pro-
42
metz qu’elle en aura veu une grande partie dans l’escript que je donnay il

[p. 634] [scan. 816]


1
y a quelque temps aux commissaires qui traictent avec moy

43
Beilage 5 zu nr. 77 oder Beilage 2 zu nr. 102.
. |:Mais ces
2
espritz sont aussi opiniastres dans les matières d’Estat qu’en celle de la re-
3
ligion :|; on les peult bien convaincre, mais non pas persuader; |:ilz ne sça-
4
vent que respondre, mais pour cela ilz ne changent pas d’advis:|. Vostre
5
Eminence aura veu par ledict escript que je suis |:bien esloigné de me con-
6
tenter de l’offre de la Holande. Néantmoins, si en renouvellant par un
7
traicté celuy de 1635, on vouloit désadvouer par escrit tout ce qui a esté
8
faict et dict au contraire, je croirois qu’il seroit plus utile, dans une dernière
9
extrémité, de s’en contenter que de venir à une rupture avec cet Estat. J’ay
10
pourtant rejecté jusqu’icy:| cette proposition et en ay parlé comme d’une
11
|:deffaicte qui ne peut estre proposée qu’avec intention de tromper:|.

12
On sçait bien icy que les Espagnolz sont avertiz à point nommé de tout ce
13
qui s’y passe, mais quand nous en avons faict plainte, elles [!] n’ont servy
14
qu’à faire des recherches qui ont esté plustost contre ceux qu’on a cru de
15
nos amis que contre les ennemis de l’Estat.

16
Il me semble que nous n’avons point de meilleur moyen d’empescher la
17
|:cessation des hostilitez sur la mer, que de demander à Messieurs les
18
Estatz un nombre de vaisseaux suivant l’article douziesme du traicté de
19
1635

44
Vgl. Anm. 5 zu nr. 118.
. J’en feray la demande au premier jour dans l’assemblée:|. Sy elle
20
n’est suivie de l’effect que nous attendons, elle pourra au moins |:rompre
21
les menées des Espagnolz, et faire continuer les hostilitez contre eux:|.

22
Je ne feray point icy d’instance pour leur donner un temps limité de se dé-
23
clarer sur le project du traicté sans avoir receu les advis de Munster. Je suplie
24
pourtant très humblement Vostre Eminence de ne |:me remettre pas à ce qui
25
doit venir de là pour la négotiation particulière dont je suis chargé, qui con-
26
cerne la garentye. Monsieur de Riperda me disoit encore hyer qu’il avoit fort
27
bien recognu en la conduicte de monsieur d’Avaux depuis mon départ, qu’il
28
ne voudroit pas que les affaires succédassent icy selon mon désir:|. Je rejettay
29
fort cette oppinion et fis semblant de ne la pouvoir croire, mais plusieurs
30
circonstances me |:font appréhender qu’elle ne soit vraye:|, et quand on
31
m’escript de Paris que les |:amys de monsieur d’Avaux y publient que depuis
32
mon esloignement, il a plus advancé la paix qu’on n’avoit faict en quatre
33
mois pendant que j’y estois, quoyque la France n’ayt plus rien à prétendre
34
de l’Empereur ny de l’Empire, j’ay sujet de me desfier de sa bonne volonté.
35
Cela tend encore à faire croire parmy le peuple que c’est le seul pacifique, et
36
que j’ay des ordres secretz pour retarder l’accommodement:|. Cependant
37
Vostre Eminence sçait qu’il y a trois mois que je me plains des difficultez
38
|:que monsieur d’Avaux seul apporte sur des vétilles, qui ont donné les im-
39
pressions qu’on a que nous ne voulons point la paix, et qui ont rebuté tout le
40
monde de nos contestations, comme je l’ay souvent mandé:|.

41
Je n’aurois pas ozé dire mon sentiment sur l’affaire de |:Lorraine, dont mon-
42
sieur de Longueville s’est expliqué en un temps qui ne nous pouvoit estre

[p. 635] [scan. 817]


1
plus préjudiciable:|, pour les prudentes considérations que Vostre Eminence
2
remarque. J’avois appréhendé d’abord que sy je |:y trouvois à redire:|, Vostre
3
Eminence |:ne crust que ce fust pour l’aversion que j’ay tousjours eue à cet
4
accommodement. J’ay bien peur que cette ouverture ne ruine le traicté où:|
5
Vostre Eminence |:estoit avec monsieur de Lorraine, qui ne voudra peut-
6
estre plus chercher son restablissement en se réunissant avec le Roy:|, puis-
7
qu ’il verra le |:pouvoir obtenir par une voye plus honorable en demeurant
8
dans le party qu’il sert:|. Je puis asseurer Vostre Eminence que |:les Espa-
9
gnolz estoient résolus de l’abandonner entièrement, et que Brun:| avoit dict
10
en une conférence qu’il seroit bien marry d’avoir faict |:un pas ny retardé un
11
moment le traicté pour le duc Charles, qui l’avoit voulu faire passer en Es-
12
pagne pour un traistre. Si on pouvoit reprendre une négotiation secrette avec
13
luy, et l’engager à prendre avec nous le Luxembourg, pour en faire un
14
eschange avec la Lorraine, j’en serois entièrement d’advis. Ce seroit un
15
moyen de soustenir hautement les affaires dans les Pays-Bas sans l’assistance
16
de Messieurs les Estatz, et peut-estre de nous récompenser aux despens des
17
Espagnolz de la restitution que nous ferions audict duc, qui ne seroit plus
18
tant à craindre quand ses Estatz seroient environnez partout de ceux du Roy.
19
Mais certes, à moins de nous ayder effectivement à conquérir une province
20
dans le Pays-Bas, j’aurois toute ma vie regret qu’on se fust deffoict de la
21
Lorraine:|, et j’aymerois mieux pour |:contenter Monsieur et Madame sa
22
femme faire le mariage du Roy avec la fille aisnée du second lict de Son Al-
23
tesse Royale

39
Marguerite Louise (1645–1721), Tochter Gaston d’Orléans’ (s. Anm. 10 zu nr. 30) aus
40
seiner Ehe mit Margareta von Lothringen (s. Anm. 3 zu nr. 154); sie heiratete 1661 Co-
41
simo III Medici (gest. 1723, 1670 Großhg. von Toskana) ( Stammtafeln NF II T. 29;
42
Bouyer , Gaston, 231).
, qui porteroit en dot à la couronne le duché de Lorraine soubz
24
les conditions qui seroient stipulées, pour empescher que ledict duché ne
25
pust estre démembré de la couronne, quoy qui puisse arriver, quand mesme
26
Son Altesse Royale auroit des enfans masles

43
1650 wurde mit Jean Gaston Hg. von Valois ein männlicher Nachfolger geb., der jedoch
44
schon 1652 verstarb ( Stammtafeln NF II T. 29; Bouyer , Gaston, 231, 262, 273).
:|.

27
Je croy certainement que l’intention des |:Suédois est de nous tenir long-
28
temps le bec en l’eau, sans se résoudre à la paix, ny tesmoigner leur des-
29
seing pour la continuation de la guerre. C’est la plus mauvaise résolution
30
et la plus préjudiciable pour nous qu’ilz sçauroient avoir:|. J’estime que
31
pour y remédier sans faire un dernier esclat, il fauldroit |:séparer d’eux
32
monsieur de Turenne et le faire revenir sur le Rhin, aussi bien puisque
33
nous n’avons pas envie d’estendre nos conquestes dans l’Empire. Il ne
34
sert là où il est que pour rendre la condition des Suédois meilleure dans
35
le traicté, et peut-estre pour les mettre en estat de se passer de nous quand
36
ilz auront pris un establissement certain dans la Suaube et dans la Franco-
37
nie :|. Il me semble que sy on pouvoit |:secrettement tirer parole du duc de
38
Bavière qu’il n’entreprendra point avec ses troupes contre les places que

[p. 636] [scan. 818]


1
les armes du Roy occupent, on pourroit sans péril rappeller sur le Rhin
2
monsieur de Turenne, dont les prétextes ne manqueront point, et après
3
cela se servir de son armée dans le Pays-Bas. Cette marche fera plusieurs
4
bons effectz. Elle rendra les Suédois plus traictables, qui ne pourroient
5
plus se plaindre de nous:| puisque nous ne sommes pas obligez d’agir
6
|:tousjours en conjonction, et qu’il suffit pour ne manquer point à l’ al-
7
liance de ne faire point la paix sans eux. Elle convieroit le duc Charles à
8
prendre plustost la condition qu’on luy offrira. Elle relèvera les affaires
9
du Roy en Flandres, estonneroit les habitans du pays, et tiendroit en con-
10
sidération ceux d’icy qui n’oseroient pas si facilement desplaire au Roy
11
que s’ilz nous voyent foibles et sans action dans leur voisinage:|.

12
Ich bitte Eure Eminenz um Vergebung, daß ich meinen Ansichten so offen
13
Ausdruck verleihe.


14
Beilagen


15
1 AE , CP Holl. 43 fol. 354–357: Advis donné à monsieur Servien par un gentilhomme de
16
Gueldre

40
Flodorp (auch Flodorf oder Flodroff) (Lebensdaten konnten nicht ermittelt werden); er ge-
41
hörte dem geldrischen Adel und den geldrischen Provinzialstaaten an ( IF CG 22 fol. 302).
, s.l. 1647 Februar s. die, Kopie (teilweise chiffriert).

17
In Geldern wurde die Meinung verbreitet, der Friede mit Spanien sei in aller Form und
18
mit voller Befriedigung der niederländischen Ansprüche in Sachen Oberquartier von Gel-
19
dern , geistliche Gerichtsbarkeit in der Meierei ’s-Hertogenbosch und andernorts, Indien,
20
Schelde und Steuern in den flandrischen Häfen geschlossen worden. Nach Aufklärung des
21
Irrtums brachte Geldern seine diesbezüglichen Wünsche sowie die Forderung nach Resti-
22
tution der protestantischen Stände im Reich bei den Generalstaaten ein. Die geldrischen
23
Deputierten bemühten sich auch um die Unterstützung der anderen Provinzen und brach-
24
ten Groningen, die Städte von Overijssel (denen hoffentlich bald der Adel folgen wird)
25
und Utrecht auf ihre Seite; auch mit der Gewinnung Seelands ist zu rechnen. Wenn Gel-
26
dern sich dieser vier Provinzen völlig sicher ist, sollen die Forderungen in den General-
27
staaten per Mehrheitsbeschluß durchgebracht werden. Servien wird erstens gebeten, bis
28
dahin nicht auf eine Antwort auf seine Propositionen zu dringen; zweitens, französische
29
Truppenaushebungen zur Durchsetzung der hessen-kasselischen Satisfaktion anzukündi-
30
gen ; drittens, die Verwendung der normalerweise den Generalstaaten ausbezahlten Sub-
31
sidien für französische Aushebungen anzukündigen, die teilweise in den Vereinigten Pro-
32
vinzen durchzuführen wären. Auf diesem Wege sind die französischen Ansprüche in Sa-
33
chen Garantie und Feldzug wahrscheinlich durchzusetzen.

34
2 AE , CP All. 81 fol. 23–30’

42
Nach der Schrift (Kanzlei Serviens) und der Provenienz (Mazarin-Akten) handelt es sich
43
wahrscheinlich um die Anlage zur Ausf., obwohl sie nicht als solche ausgewiesen und in
44
einem anderen Konvolut überliefert ist.
: Bericht Meinerswijks, Mathenesses, Pauws, Knuyts, Donias,
35
Ripperdas und Clants an die Generalstaaten über ihre Verhandlungen mit Spanien seit der
36
Unterzeichnung der 70 Artikel einer provisorischen Übereinkunft im Juli 1646, Münster
37
1647 Februar 3, Kopie (frz.)

45
Auch Beilage 1 zu nr. 132.
.

38
3 Duplikat von nr. 131.

39
[4] Duplikat von nr. 132

46
Sehr wahrscheinlich Beilage zu nr. 133, obwohl dort nicht angekündigt.
.

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