Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
216. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1647 Oktober 22

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Memorandum Serviens für Lionne


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Münster 1647 Oktober 22

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Kopie: AE , CP All. 102 fol. 370–377 = Druckvorlage. Konzept, größtenteils eigenhändig:
33
AE , CP All. 102 fol. 362–363’, 367–369, 364–364’, 365’, 367, 366’.

34
Verhältnis zu Brun. Haltung Ridolfis spanienfreundlich. Beunruhigung der Italiener über
35
das militärische Vorgehen Frankreichs gegen Mailand. Grafschaft Charolais. Mangelnde
36
Friedensbereitschaft und Verhandlungsführung der Spanier. Militaria. Antifranzösische Hal-
37
tung Wilhelms II. von Oranien; mögliche Gegenmaßnahmen: Zusammengehen mit der Pro-
38
vinz Holland; Wiederaufnahme des Vorschlags einer Liga zur Friedenssicherung in den Nie-

[p. 622] [scan. 734]


1
derlanden . Elsässische Zessionsbestimmungen. Angelegenheiten Contarinis. Bestätigung des
2
Empfangs der zurückgesandten Blankoschreiben erbeten. Französische Assistenz für Portu-
3
gal . Verhältnis zu Kurbayern und Schweden; Salvius’ Vorschlag eines französisch-schwe-
4
dischen Garantievertrags. Warnung vor möglichen Plänen Spaniens in Katalonien. Haltung
5
Venedigs. Schreiben Nanis an Contarini; Frage des französischen militärischen Oberbefehls
6
in Flandern. Beschwerde über Chigis Vorgehen gegen den Kurfürsten von Trier erforderlich.
7
Verhältnis Longuevilles zu d’Avaux. Parlement von Paris.

8
J’ay mieux aimé manquer à la civilité envers madame Brun quand elle est
9
partye d’icy

35
Die Gattin Bruns war am 6. Oktober 1647 in die Franche-Comté zurückgereist ( Truchis
36
de Varennes , 358f; APW III C 1/1, 367, 1647 X 6).
, quoyqu’elle eust fait de grands compliments à ma femme

37
Augustine Le Roux (1615–1652), verwitwete comtesse d’Onzain, seit 1641 mit Servien
38
verh. ( Enaux-Moret , 87; Isolle ; Croxton / Tischer , 273f). Sie war am 31. August 1646
39
nach Frk. abgereist ( Ogier , 164).
à
10
son départ, que d’aller dans la maison d’un sy méchant homme que son
11
mary, avec lequel j’ay rompu tout commerce, même celuy des visittes. Je
12
n’ay pas manqué de faire connoître à des gens qui le luy diront qu’il pou-
13
roit bien sentir lorsqu’il s’y attendra le moins la punition de son inso-
14
lence , puisqu’elle l’a portée à offenser des personnages auxquels chacun
15
doit respect.

16
A mon retour de La Haye j’ay trouvé le petit Rudolphy, qui est icy de la
17
part du Grand-Duc, fort espagnolisé. Je ne sçay pas bien quelles sont les
18
inclinations de son maistre, mais celuy-cy est éternellement en conférence
19
secrette avec les ministres d’Espagne, et je ne doute point qu’il ne fasse
20
des relations peu favorables pour nous à monsieur le Grand-Duc, dont
21
peut〈-estre〉 seroit-il à propos de l’avertir, si l’on est bien avec luy, pour
22
prévenir les mauvaises impressions qu’il pouroit recevoir de son député.

23
Tous les Italiens qui sont icy paroissent fort irritez de l’entreprise du Cré-
24
monois disant qu’elle va exciter une longue guerre dans l’Italie. Monsieur
25
Contariny en est piqué au dernier point, et n’a pas pu s’empêcher de dire
26
dernièrement à Promontorio de qui je l’ay seu, ces mots suivants avec
27
beaucoup de colère et de menace: «Si nous n’estions engagé à la guerre
28
du Turc

40
Im sog. Kandia-Krieg versuchten die Osmanen seit 1645, den Venezianern das Kg.reich
41
Kandia (Kreta) mit der gleichnamigen Hauptstadt zu entreißen ( Vaughan , 237–249;
42
Eickhoff , 17–94; Setton , 104–149).
», le menaçant de la teste et de la main. L’intérest particulier
29
que leurs amys et luy prennent en cette affaire contre touttes raisons les
30
a refroidys visiblement en notre endroit et fait qu’ils nous donnent le tort
31
injustement en la pluspart des choses que nous contestons. Je ne puis ima-
32
giner sur quoy ils se fondent pour s’intéresser dans ce qu’on fait au Mila-
33
nois puisqu’il y a dix ans qu’on l’attaque

43
Gemeint sind sicherlich die Angriffe frz. und savoyischer Truppen auf das Hgt. Mailand in
44
den Jahren 1635 und 1636 ( Quazza , Storia, 191; Wendland , 151–167, 176–184; Extern-
45
brink
, Cœur, 328ff).
, et qu’ils ne doivent pas trouver
34
mauvais qu’on y entre plustost par un endroit que par l’autre.

[p. 623] [scan. 735]


1
Rechtfertigung meiner Ansprüche auf die Grafschaft Charolais; ich habe
2
die Grafschaft weniger wegen der zu erwartenden Einkünfte als um des
3
Titels willen erbeten; Einzelheiten zu einem möglichen Erwerb. Les Espa-
4
gnols depuis quelque tems veullent mettre en doute la concession qu’ils
5
nous en avoient cy-devant faitte et nous sommes encore à disputer le droit
6
qui est acquis au Roy par leur consentement

42
Zu Serviens Annahme, Spanien sei bereit, Charolais an Frk. zu überlassen, vgl. nr. 163
43
Anm. 6 und Servien an Longueville und d’Avaux, Den Haag 1647 Januar 17 (Text:
44
APW II B 5/1 nr. 64, hier 320 Z. 42 – 321 Z. 2, mit Beilage 1).
.

7
L’on ne peut comprendre quelle espérance secrette ont les Espagnols qui
8
les empêche de conclurre la paix, car il paroist clairement qu’ils ne la veul-
9
lent pas faire avec nous. S’il ne restoit qu’un seul point en contestation
10
avec eux, on pouroit encore prendre ses mesures, mais ils chicannent sur
11
tous les principaux et ils sçavent fort bien que nous ne pouvons nous re-
12
lâcher comme celuy de Portugal, de Lorraine, des conquestes, principal-
13
lement de celles d’Italie, des dépendances de Flandres et d’Artois, des
14
fortiffications de Catalogne, de la sureté de Casal etc.

15
Man sagt, Erzherzog Leopold Wilhelm wolle den Krieg den ganzen Win-
16
ter
über fortführen. Die Soldaten unserer Flandernarmee müssen stärker
17
geschont und die Offiziere während der Angriffe weniger in Gefahr ge-
18
bracht
werden; ansonsten werden die Bemühungen Mazarins, die Armee
19
durch neue Aushebungen zu verstärken, unnütz gemacht. Il me semble
20
que désormais pour avancer la paix il faut plus songer au général qu’au
21
particulier, c’est-à-dire à bien assurer ce que nous avons, qu’à faire de
22

39
22 nouveaux] laut Konzept statt nouveaux et plus avantageux in der Druckvorlage.
nouveaux acquests, et qu’il est sans comparaison plus avantageux de tenir
23
toujours une armée en bon estat que d’avoir une place de plus ou de
24
moins qui n’est pas considérable dans une sy grande affaire que celle que
25
nous avons à conclurre. Si l’on eust pu conserver l’armée de Sa Majesté en
26
Flandres au bon estat qu’elle avoit esté mise par les diligences extraordi-
27
naires de Son Eminence et qu’elle fust entrée de cette sorte dans les quar-
28
tiers d’hyver qu’elle eust pu prendre dans le pays des ennemys, ils n’ eus-
29
sent pu se relever de toutte la campagne prochaine, au lieu qu’il est bien à
30
craindre que nous

40
30 n’y] laut Konzept statt ne in der Druckvorlage.
n’y soyons tout l’hyver sur la deffensive et que peut-
31
estre quelqu’une des places que nous tenons ne soit surprise ou bien in-
32
commodée si on n’use de grandes précautions, principallement pour celle
33
de Courtray que les Espagnols publient de vouloir bloquer dez mainte-
34
nant .

35
Si monsieur le prince d’Orange nous avoit abandonné et qu’on en fust
36
bien assuré, il faudroit travailler à se réunir avec la province de Hollande,
37
en quoy nous trouverions beaucoup plus de facilité estant mal avec ce
38
prince et nous ne

41
38 perdrions] laut Konzept statt perdrerions [!] in der Druckvorlage.
perdrions rien au change. La vie voluptueuse et fainéante

[p. 624] [scan. 736]


1
de ce prince ruinant entièrement son crédit, il témoigne encore quelque
2
bonne disposition pour la France, mais on ne peut pas juger si c’est
3
déguisement ou vérité. Si l’on avoit bien avéré qu’il fust uny avec les en-
4
nemys , qui ont cy-devant fait courre le bruit pour le gagner qu’ils luy
5
veullent donner le gouvernement des provinces du roy d’Espagne comme
6
il l’a déjà des autres, nous pourions user d’un remède qui nous vangeroit
7
de luy en proposant la ligue dont Son Eminence avoit cy-devant eu la
8
pensée entre la France, les Provinces-Unies et celles du party contraire

37
Gemeint ist der schon 1646 in Erwägung gezogene Plan einer Liga aller im ndl. Raum
38
vertretenen Mächte ( Tischer , Diplomatie, 317; Braun , Einleitung, CXXI). Servien hatte
39
ein solches Vorhaben abgelehnt, obwohl er davon ausging, daß Mazarin derartige Liga-
40
pläne befürworte; vgl. Servien an Lionne, [Münster] 1646 Oktober 30 (Text: APW II B 4
41
nr. 231, hier 698 Z. 7 – 699 Z. 5).

9
qui affoibliroit entièrement l’authorité dudit prince et seroit vraysembla-
10
blement accepté par l〈a〉 province d’Hollande parce que ce seroit un
11
moyen de la décharger du licentiement des gens de guerre et par consé-
12
quent de la plus grande dépense qu’elle supporte aujourd’huy. L’intérest
13
de monsieur le prince d’Orange que l’on a appréhendé d’offenser m’a
14
empêché d’en faire l’ouverture lorsque j’estois à La Haye, mais cette con-
15
sidération cesseroit s’il nous avoit désobligé.

16
Il me semble que nous avons cy-devant donné avis par une dépêche com-
17
mune

42
Gemeint ist vermutlich nr. 89.
de l’opposition formée par les villes de la Basse-Alsace à la cession
18
que l’Empereur nous a fait de droit que de protection qui appartenoit à la
19
maison d’Austriche sur lesdites villes.

20
Verwendung von 300 Reichstalern für Edelleute Contarinis; Verluste in
21
Höhe von 800 oder 900 Reichstalern, die Contarini in dieser Angelegen-
22
heit davongetragen haben soll.

23
Je ne croy pas que nous ayons icy de blancs signez. Il est bien vray que
24
Son Eminence me fit l’honneur de m’en envoyer trois, un de la Reyne et
25
deux de Son Eminence lorsque j’estois à La Haye

43
Vgl. die Blankoschreiben Kg.in Annas und Mazarins an die Gst. (s. APW II B 5/1 nr. 126
44
Beilagen 1 und 2) sowie das Blankoschreiben Mazarins an Pz. Wilhelm (II.) von Oranien
45
(s. ebd. nr. 141 Beilage 1).
, mais comme ils ne
26
pouvoient pas servir icy, j’ay cru les devoir renvoyer à Son Eminence
27
suivant le commandement qu’elle m’en fit il y a quelque tems, puisque je
28
n’ay pas eu besoin de m’en servir. Je vous prie d’en accuser la réception.

29
Nous avons fait icy aux Portugais le mesme discours que vous me mar-
30
quez sur le sujet de l’assistance que Sa Majesté doit donner à leur maistre.
31
Je ne voy pas qu’il y ait sujet de craindre que les Suédois nous abandon-
32
nent tandis que nous demeurerons fidels de nostre part dans l’observation
33
des traittez, mais il seroit périlleux de leur donner le moindre sujet de
34
plainte et d’ombrage. Je crains qu’aucun de nous ne se soit engagé à écrire
35
à la cour qu’il falloit dissimuler avec monsieur de Bavière. Ce seroit un
36
vray moyen de perdre les Suédois si nous demeurons amys d’un prince

[p. 625] [scan. 737]


1
qui s’est déclaré leur ennemy par une infidélité. Monsieur Salvius nous a
2
fait une vive instance de faire faire des hostilitez contre luy par les garni-
3
sons du Roy affin de faire connoître au monde que la France n’est guère
4
bien avec luy, comme il le veut faire croire par ses manifestes. Il me sem-
5
ble que nous ne l’avons pas bien satisfait sur ce point. Je vous en avertys
6
parce que cette affaire selon mon sentiment est de grande conséquence.

7
Ledit sieur Salvius me dit en particulier qu’il faudroit faire un traitté de
8
garentye entre la France et la Suède semblable à celuy qui a esté fait avec
9
Messieurs les Estats. J’ay esté bien aise de le voir dans cette pensée qui
10
m’a paru venir de la cour de Suède. Je n’ay pas hésité à luy dire qu’il trou-
11
veroit du costé de la cour de France toutte la disposition qu’il sçauroit
12
désirer pour estraindre l’amitié des deux couronnes après la paix encore
13
plus fortement qu’elle ne l’a esté pendant la guerre et que si on envoyoit
14
pouvoir à son collègue et à luy pour convenir des conditions de cette
15
nouvelle union, il nous seroit très facille de l’avoir aussy de Leurs Majes-
16
tez . Il me semble que cette prétention que je trouve véritable nous est une
17
espèce de seureté que la Suède ne fera rien dans cette négociation qui
18
puisse déplaire à Leurs Majestez.

19
Je vous prie d’avertir Son Eminence qu’il importe selon mon opinion de
20
faire bien prendre garde au dessein que les Espagnols peuvent avoir du
21
costé de Catalogne, car ayant demandé comme ils ont fait que la trêve
22
n’y fust publiée que six semaines après l’échange des rattiffications,
23

38
23 〈ce〉la] ergänzt aus dem Konzept; fehlt in der Druckvorlage.
〈ce〉la me fait croire que leur intention est de se trouver forts en ce
24
tems-là pour y faire quelque entreprise, ou bien de se saisir de divers lieux
25
avec leur armée pendant que les hostilitez dureront encore, affin qu’ils
26
leur demeurent lorsque la trêve sera publiée. Il semble que la chose mérite
27
bien de n’estre pas négligé.

28
Il est aussy extrêmement à craindre que les Vénitiens, qui ne voyent pas
29
de bon œil l’entreprise qui a esté faitte dans leur voisinage, ne fassent tout
30
ce qu’ils pouront pour affoiblir notre armée dont ils tireront très grand
31
avantage en ce qu’ils pouront pour cinq ou six écus attirer des soldats au
32
lieu qu’ils en employent plus de cinquante pour les amener de ce païs icy.
33
Nani hat an Contarini geschrieben, man habe das Kommando, das vor-
34
mals
Gassion innehatte, d’Harcourt

39
Henri de Lorraine, comte d’Armagnac et d’Harcourt (1601–1666), gen. Cadet la Perle,
40
1644–1647 Vizekg. von Katalonien ( ABF I 27, 22; 502, 59 und 64–79; 1061, 213–219; II
41
331, 393f).
, La Meilleraye

42
Charles de La Porte, marquis de La Meilleraye (1602–1664), seit 1639 maréchal de France;
43
1663 duc et pair de France ( ABF I 589, 128–160; II 383, 444; 388, 283f; Granges de
44
Surgères III, 171–174).
und einigen anderen
35
angeboten, daß sie es aber abgelehnt hätten und daß Frankreich, insbeson-
36
dere
finanziell, sehr schlecht dastehe. Meiner Ansicht nach sollte die Füh-
37
rung
des Flandernkrieges nicht gemeinsam von zwei Personen mit gleicher

[p. 626] [scan. 738]


1
Befehlsgewalt ausgeübt werden; unter Umständen wäre es besser, Rant-
2
zau
die alleinige Leitung zu belassen.

3
Il importe extrêmement d’empêcher l’entreprise du Nonce contre mon-
4
sieur l’électeur de Trèves et d’en faire de vives plaintes à Rome

30
In den Auseinandersetzungen zwischen dem Trierer Kf.en Philipp Christoph von Sötern
31
und dem Trierer Domkapitel hatte der Heilige Stuhl im September 1647 den Kapitularen,
32
die aus Protest gegen die profrz. Politik Söterns Trier verlassen hatten, ein Breve de non
33
residendo erteilt und war damit deren Bemühungen nachgekommen, von ihrer Residenz-
34
pflicht ohne Verlust ihrer Einkommen befreit zu werden. Zudem erklärten von Chigi be-
35
auftragte apostolische Kommissare Urteile für ungültig, die den Verlust der Ämter und
36
Einkommen der Kapitulare infolge ihrer Weigerung, Söterns Aufforderung nach Rückkehr
37
Folge zu leisten, vorsahen ( Abmeier , Kurfürst, 213f).
. Ledit
5
sieur électeur soutient qu’il n’y a point d’exemple qu’un nonce ait voulu
6
prendre jurisdiction sur un électeur de l’Empire. Il est certain que ledit
7
Nonce est poussée par les Impériaux et Espagnols, qui obligent double-
8
ment de ne le souffrir pas.

9
Monsieur de Longueville a dit depuis peu que s’il avoit voulu, il auroit
10
perdu monsieur d’Avaux, ce que je croy très véritable, celuy-cy ayant
11
donné de grandes prises sur luy par sa conduitte.

12
Wahrung der Autorität des Königs gegenüber dem Pariser Parlement.

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