Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
135. Servien an Chanut [Osnabrück] 1647 September 5

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–/ 135 /–

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Servien an Chanut


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[Osnabrück] 1647 September 5

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Konzept, mit eigenhändigen Korrekturen: AE , CP All. 89 fol. 130–130’ = Druckvorlage.

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Übersendung der Beilage. Zahlung der Subsidien an Schweden. Zur Stellungnahme der
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schwedischen Königin über den französisch-niederländischen Garantievertrag.

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Je vous envoye encor un mémoire sur la question qui a esté sy longtemps
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agitée, non pas pour vous obliger à faire de nouvelles instances pour cela,
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mais seulement pour faire cognoistre partout que nous avons eu raison
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d’avoir cette prétention, et que ce n’est point un prétexte recherché pour
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reculer la paix. Je ne croyois pas que Son Eminence vous deust envoyer ce
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que j’avois cy-devant escript sur ce subjet, cognoissant bien que cela ne
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méritoit pas d’aller à vostre cognoissance, et que quand on vous en a escript,
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on vous a envoyé des raisons bien meilleures que celles que j’avois peu met-
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tre sur le pappier. C’est plustost un effect de vostre bonté que de vostre
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justice de l’avoir leu avec quelque sorte d’aggréement 〈ou〉 d’aprobation.

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Ich habe den schwedischen Gesandten die Wechselbriefe für die Zahlung
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der Subsidien mitgebracht und sende sie nun an Meulles. – Eben erhalte
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ich eine Kopie Ihres Schreibens vom 17. des vergangenen Monats , dem
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ich die Meinung der schwedischen Königin über den französisch-nieder-
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ländischen Garantievertrag entnehme. Gegenwärtig bleibt diesbezüglich
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nur Zeit, Ihnen mitzuteilen, daß die schwedischen Interessen berücksich-
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tigt werden und daß die schwedische Königin Vertrauen in das Wohlwol-
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len Ihrer Majestät setzen soll.


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Beilage zu nr. 135


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1 Memorandum Serviens [für Chanut] über die Forderung nach einem Verbot kaiserlicher
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Assistenz für Spanien, Osnabrück 1647 September 5. – Kopie: AE , CP All. 89 fol.
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131–134

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An Chanut übersandt laut dem infolge einer Korrektur nicht eindeutigen Dorsalvermerk,
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fol. 134’: 1647 September 6 oder 7.
= Druckvorlage.

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Rechtfertigung der französischen Forderung nach einem Verbot kaiserlicher Assistenz für
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Spanien. Erkundigungen über die Ursachen des Verhaltens Johan Oxenstiernas erbeten.

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Il me semble que messieurs les Suédois n’ont pas moins d’intérest que nous que l’ Empe-
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reur s’oblige par le traicté de paix de ne se mesler point à l’avenir des guerres estrangères,
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et de prendre maintenant toutes les précautions possibles pour faire que cette obligation
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soit bien accomplie. S’ilz considèrent de quel œil tous leurs voysins regardent leurs pros-
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péritez et les justes craintes qu’ilz doivent avoir de rentrer encor plus tost que nous en de
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nouvelles guerres, ilz treuveront que nous n’agissons pas moins pour eux que pour nous,
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quand nous taschons de lier les mains à l’Empereur.

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A la vérité le subjet de nostre appréhention est plus pressant que celuy qu’ilz peuvent
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avoir à cause que nous sommes chargez de deux guerres tout à la fois et qu’ilz n’ont
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présentement à soustenir que celle qu’ilz font dans l’Empire. C’est aussy ce qui justiffie
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la poursuite plus vive que nous faisons pour obtenir que celle d’Allemagne finisse en sorte
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qu’elle ne retombe pas ailleurs sur la France seule. Je ne doubte point que sy messieurs les
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Suédois estoient encor en guerre avec le Dannemarck, ilz ne voulussent exiger de l’ Empe-
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reur en traictant avec luy qu’il n’assisteroit point leur ennemy en quelque façon ou en
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quelque qualité que ce soit.

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Sy l’on est touché de l’intérest public, quel repos establira-t-on dans la chrestienté et quel
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secours pourra-t-on donner contre le Turc sy les mesm〈es〉 forces qui se battent au-
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jourd ’huy dans l’Allemagne sont seulement envoyées par la paix de l’Empire en un aultre
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lieu pour y continuer la guerre? Sy l’on faict réflection sur les intérestz particuliers, avec
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quelle justice peult-on prétendre que nous rendions à nostre ennemy des pays et des pla-
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ces considérables comme Mayence

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Nach der Flucht des Mainzer Kf.en Anselm Casimir vor der heranrückenden frz. Armee
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hatten Domkapitel und Bürgerschaft der Stadt Mainz am 16. September 1644 vor den
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Franzosen kapituliert (Text des Kapitulationsvertrags (dt.): TE V, 560f); seitdem war die
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Stadt von frz. Truppen besetzt.
et les villes forestières, que nous luy fournissions des
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sommes notables d’argent, et que dès le lendemain il puisse employer l’un et l’aultre con-
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tre nous en changeant seulement de nom, et demeurant tousjours la mesme personne?

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Je ne puis assez m’estonner que messieurs les Suédois qui veullent que toutes choses
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soient explicquées sy clairement en ce qui les concerne, ayent treuvé extraordinaire la
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demande que nous avons faicte sur ce subjet, veu mesme qu’elle a esté treuvée raison-
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na 〈ble〉 par la pluspart des estatz de l’Empire, au moins par ceux qui en ont jugé sans
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passion, quoyqu’ilz ne sont point attachez d’alliance ou d’amitié avec nous comme la
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Suède. Il y auroit ce me semble plus de raison de se plaindre conjoinctement de l’artiffice,
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et s’il fault parler ainsy de la cavillation de noz parties en cette rencontre que de les au-
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thoriser par le jugement que l’on faict au préjudice d’un allié.

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Il est constant que les estatz de l’Empyre ont résolu diverses fois dans les diètes sur le
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subjet de la guerre des Pays-Bas que l’Empereur ne s’en mesleroit point ny des aultres
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guerres estrangères

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Die Frage der Haltung des Reichs zum ndl.-span. Krieg war zuletzt Thema auf dem Re-
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gensburger RT von 1640/1641 (vgl. Bierther , Reichstag, 297–304; Arndt , 89).
. Cette résolution est sy juste et sy nécessaire pour le repos de l’ Alle-
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magne que sy elle n’est exécutée de bonne foy, il sera comme impossible qu’on y puisse
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jamais establir une paix durable. Les Espagnolz ayant recognu qu’elle leur est préjudi-
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ciable , et n’ayant pas le pouvoir de la faire changer à cause que c’est encor aujourd’huy
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le sentiment unanime de tout l’Empire, ont treuvé une subtilité pour la rendre inutile, et
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pour faire faire à l’Empereur soubz un aultre nom la mesme chose qu’il ne luy est pas
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permis de faire comme empereur. Je demande comme il est possible de séparer les deux
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qualitez quand elles se rencontrent en une mesme personne? Sy l’archiduc d’Austriche
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n’estoit point empereur, on ne luy disputeroit pas la liberté qui sera réservé par le traicté
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à tous les princes de l’Empire de pouvoir faire des confédérations avec les princes et
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Estatz voysins, et de leur pouvoir donner assistance. Mais ces deux qualitez estans assem-
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blées en un mesme subjet, il est impossible que l’un n’ayt part à ce que l’aultre fera, et que
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par conséquent l’Empereur ne contrevienne à ce qui luy est deffendu quand il fera ce qui
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est permis à l’archiduc. On peult mesme dire que cette deffense ne seroit qu’une trompe-
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rie , ou un piège pour surprendre ceux qui y prendroient confiance, n’estant pas possible
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d’éviter qu’un archiduc qui possède la dignité impérialle ne tasche et ne treuve les moyens
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de disposer des forces de l’Empire pour sa querelle particulière. Sy l’on veult se souvenir
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de la premièr[e] guerre de la Bohême

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Gemeint ist die erste Kriegsphase des Dreißigjährigen Krieges, der sog. böhmisch-pfälzische
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Krieg 1618–1623 (vgl. Repgen , Dreißigjähriger Krieg, 170f).
, les ennemis tenoient une maxime toute contraire à
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celle d’aujourd’huy, et se gardoient bien de séparer la qualité d’archiduc d’avec celle

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d’empereur. Au contraire, ilz soustenoient que l’entreprise du prince palatin

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Kf. Friedrich V. von der Pfalz (1596–1632), 1610 Kf., 1619–1621 Kg. von Böhmen ( DBA I
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349, 137; II 405, 322ff; Schubert , Friedrich V.); vgl. [ nr. 16 Anm. 3 ] .
estoit un
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crime de lèze-majesté

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Zum Achtverfahren gegen Kf. Friedrich V. von der Pfalz vgl. Kampmann , Reichsrebellion,
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47–68.
et le firent déclarer tel par le jugement de tout l’Empire parce qu’il
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estoit impossible, disoient-ilz en ce temps-là, d’attacquer un archiduc ou un roy de Bo-
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hême qui possède l’Empire sans se rendre coulpables envers l’Empereur. Si cette oppinion
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a esté le fondement de toutes les proscriptions qui ont esté publiées contre la maison
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palatine, comment est-ce qu’aujourd’huy on peult la condemner en une question toute
7
semblable?

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Je ne m’estonne pas que les Espagnolz et les Impériaux mettent en avant des subtilitez de
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cette nature puisque c’est leur ordinaire, n’ayant pas honte dans les intérestz d’aultruy de
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rejetter comme injuste ce qu’ilz ont faict passer dans les leurs pour très raisonnable. Mais
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il y a de quoy s’estonner qu’ilz ayent treuvé des sectateurs parmy les estatz de l’Empire, et
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que noz propres alliez ayent condemné nostre prétention comme extraordinaire pour ap-
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puyer de leurs advis une maxime favorable à nos ennemis communs, directement con-
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traire à celle qu’ilz ont tenue et praticquée aultresfois sur un mesme faict, et capable d’ em-
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barquer l’Empereur dans toutes les querelles des voysins qu’on sçait par expérience estre
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presque toutes formées ou suscitées par les Espagnolz.

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Je sçay bien qu’on me peult respondre que dans les différens où l’Empereur prendra part
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comme archiduc il ne luy sera pas permis de faire des levées ny d’ordonner des contribu-
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tions dans tout l’Empire, et que cela nous doibt contenter; mais on a subjet de croire que
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plusieurs princes feront par complaisance, par respect ou pour acquérir son affection di-
21
verses choses qu’ilz ne seroient pas obligez de faire par devoir et que la France en receust
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le mesme ou plus grand préjudice que sy l’Empereur [s’]estoit déclaré contre elle, veu
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qu’il luy pourra faire du mal sans qu’elle s’en puisse ressentir.

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Je ne fais ce discours que pour monstrer que nous avons eu raison d’insister fortement sur
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cette précaution sans laquelle il est presque impossible que la paix soit asseurée, et que
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nous eussions plustost attendu d’y estre assistez par noz alliez que d’estre condemnez par
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leur jugement, car enfin quand il n’y aura point d’aultre obstacle à la conclusion du traicté
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général, le Roy se contentera des tempéramens raisonnables qui seront proposez pour
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garentir Sa Majesté du mal qu’elle a subjet d’appréhender affin qu’on ne puisse pas dire
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comme on a faict cy-devan〈t〉 que le seul intérest de la France retarde le repos de la
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chrestienté.

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Après cela je suplie monsieur Chanut de me marque〈r〉 comment monsieur Oxenstiern a
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peu se plaindre à la reyne de Suède par une de ses lettres

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S. nr. 110 Beilage 1.
que son collègue

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Salvius.
et les François
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l’ont empesché de faire un traicté advantageux. Sy les ordres de sa maistresse l’obligent
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comme je le veux croire de ne rien faire que conjoinctement avec les alliez, comment oze-
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t-il se plaindre que son collèque l’ayt empesché de conclurre puisque les intérestz de la
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France n’estoient pas encor ajustez? Comment oze-t-il appeller advantageux un traicté
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particulier qu’il eust pu faire sans l’opposition de son collègue s’il a eu subjet de croire
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qu’un semblable traicté n’eust pas esté agréable à sa maistresse? Je sçay bien que cette
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explication eust esté malaisée à tirer de la reyne lorsqu’elle donna part en confiance de la
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lettre de monsieur Oxenstiern. Mais maintenant que Sa Majesté donne tant d’asseurances
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de son affection envers la France et de la constante union qu’elle veult entretenir, il y
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auroit lieu ce me semble de luy faire cette objection pour descouvrir sy ses ambassadeurs
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ont eu cy-devant pouvoir de faire quelque traicté sans la France.

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