Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
94. Servien an Mazarin Utrecht 1647 August 8

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Servien an Mazarin


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Utrecht 1647 August 8

4
Ausfertigung: AE , CP Holl. 45 fol. 213–219 = Druckvorlage. Eigenhändiges Konzept: AE ,
5
CP Holl. 42 fol. 154–159.

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Gewinnung der frankreichfeindlich orientierten Gesandten der Generalstaaten beabsichtigt;
7
Brief Wilhelms II. von Oranien zur Wiederaufnahme von Verhandlungen mit Pauw und
8
Knuyt erwünscht; Abneigung des Prinzen und seiner Vertrauten gegen die beiden Gesand-
9
ten; Pauws Versicherungen eines guten Einvernehmens mit Frankreich. Hinsichtlich der
10
französisch-spanischen Verhandlungen über den Umfang der Abtretungen an Frankreich
11
Versprechungen an die niederländischen Gesandten erforderlich, um die gewünschte vertrag-
12
liche Regelung zu erlangen.

13
Im Falle anhaltender militärischer Erfolge Frankreichs Friedensschluß mit Spanien in Kürze
14
möglich. Französisch-spanische Verhandlungen: Nachgeben in für Frankreich weniger wich-
15
tigen Fragen förderlich im Hinblick auf das Verhältnis zu den Generalstaaten.

16
Drohung Bickers mit der Verweigerung der Ratifikation des Garantievertrags durch die
17
Provinz Holland im Falle einer französischen Weigerung, die geforderte Erklärung über
18
den Mittelmeerhandel abzugeben. Künftig unnachgiebige Vorgehensweise gegenüber den
19
Generalstaaten ratsam. Keine Separation der Generalstaaten von Frankreich zu erwarten.
20
Niederländisch-schwedische und -portugiesische Beziehungen: Brasilien; Weserzoll.

21
Baldige Ankunft in Münster; zuvor Festlichkeiten in Utrecht. Widerstand der Provinz Hol-
22
land gegen das Abschiedspräsent für Servien. Profranzösische Einstellung der übrigen Pro-
23
vinzen und von Teilen Hollands.

24
N’ayant pas veu lieu de disposer en peu de temps Messieurs les Estatz à
25
résouldre avec nous les diférens qui nous restent avec l’Espagne avant que
26
faire partir leurs plénipotentiaires pour Munster, et ayant fort bien recognu
27
qu’il fauldroit encor employer beaucoup de temps et surmonter beaucoup
28
de difficultez pour cette négotiation, j’ay cru qu’il valloit mieux avant que
29
partir de La Haye s’applicquer suivant les ordres de Vostre Eminence à
30
|:regaigner ceux desdicts plénipotentiaires qui

43
30 ont] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext unvollständig dechiffriert: on
ont le plus agy contre nous,
31
et tascher à les rendre favorables pour:| les poinctz que nous avons encor à
32
terminer puisque ce qu’ilz ont le plus ouvertement combatu et en quoy ilz
33
s’estoient plus avant engagez de |:promesse avec les Espagnolz estoit la ga-
34
rentye de la Lorraine et de la Catalogne qu’ilz n’ont pu empescher:|.

35
J’ay représenté cy-devant à Vostre Eminence que comme il a esté absolu-
36
ment nécessaire d’agir |:contre eux à La Haye pour faire cognoistre leur
37
engagement et rompre leurs pratiques, il ne l’est pas moins maintenant de
38
les regaigner si l’on peut puisque Messieurs les Estatz les renvoyent avec
39
un pouvoir absolu:| non seulement de |:conclurre leur traicté, mais de ju-
40
ger qui refusera de s’accommoder à la raison ou de la France ou de l’Es-
41
pagne:|. Pour entendre à |:cet accommodement:| et avoir prétexte de
42
changer les ordres qui ont esté cy-devant envoyez de ne |:traicter point

[p. 265] [scan. 377]


1
avec Pau et Knut

40
Neben Pauw (vgl. [nr. 85 Anm. 4] ) war auch Knuyt im März 1647 von Frk. von der Inter-
41
position in den frz.-span. Verhandlungen ausgeschlossen worden ( Braun, Einleitung,
42
XCVIff).
:|, j’ay estimé qu’il seroit plus honorable que |:monsieur
2
le prince d’Orange en priast:| Vostre Eminence par une de ses lettres et
3
qu’elle |:l’obtinst à sa prière de la Reyne:|. J’ay mesnagé que d’aultres que
4
moy luy en ont faict la proposition, et lorsque je luy en ay parlé, j’ay
5
traicté la chose avec luy comme sy elle eust esté desjà résolue sans moy
6
et comme y donnant mon consentement pour luy complaire.

7
Ce n’est pas que je n’aye remarqué |:l’aversion qu’il a encore contre Pau et
8
Knut, accompagnée:| peult-estre de |:quelque appréhension que ces deux
9
hommes s’estans réconciliez avec nous ne:| s’y attachent trop |:et ne:| reçoi-
10
vent quelque |:protection de nostre part pour nous avoir servy dans:| une
11
occasion sy importante que celle de |:la paix:|. J’ay plus recognu de cette
12
|:aversion dans les discours des principaux confidens dudict prince que
13
dans les siens parce qu’il parle fort peu:|. Ilz ne m’ont pas celé |:l’appréhen-
14
sion qu’il a que Pau ne rentre en crédit dans sa province:|, sur quoy je leur
15
ay respondu ce que je devois et faict avouer que |:son authorité seroit en-
16
core plus à craindre pour ledict sieur prince s’il avoit porté sa province à
17
désobliger la France en:| faisant un traicté particulier, et que puisque sur les
18
diverses instances que j’ay faictes de |:changer Pau et Knut ou de leur don-
19
ner des adjoinctz, on n’a sceu faire prendre aucune résolution:|, il falloit
20
maintenant que nous approchons de la conclusion du traicté, et que nous
21
aurions eu à |:passer par leurs mains ou à rompre commerce avec toute la
22
légation, appaiser des aigreurs passées, au moins en apparence.

23
Ledict prince:| m’a promis d’escrire à Vostre Eminence sur ce subjet

43
Vgl. Pz. Wilhelm II. von Oranien an Mazarin, Den Haag 1647 August 5 (spätere Kopie:
44
BME, F10 p. 151–152).
et
24
monsieur de La Thuillerie s’est chargé de concerter avec luy la forme de la
25
lettre affin qu’elle ne fasse préjudice à personne, mais sy |:l’aversion qu’il a
26
contre cet accommodement à laquelle il est excité par:| quelques-uns de
27
ceux qui |:l’approchent:| l’empe〈sche〉 d’exécuter de bonne sorte ce qui a
28
esté concerté avec luy, Vostre Eminence luy pourroit escrire comme
29
ayant faict résouldre la chose sur la prière que je luy en ay faicte de la part
30
|:dudict prince:| qui effectivement m’en a chargé, car il se treuve que |:Pau
31
et moy sommes desjà presque d’accord sur ce sujet quoyque nous ne nous
32
soyons point veus, et qu’il m’a faict porter parole par le sieur Huguens
33
qui doit venir à Munster pour le tenir en bonne humeur qu’il servira
34
Leurs Majestez avec affection et fidélité et que par son advis les Espa-
35
gnolz ne doivent pas faire difficulté de laisser toutes les conquestes:|, à
36
quoy je sçay que quelques-uns de ses collègues font difficulté au moins
37
|:touchant Piombino et Portolongone:|.

38
Vostre Eminence n’oubliera pas s’il luy plaist que s’agissant d’asseurer des
39
royaumes par le traicté on n’employera pas mal la libéralité du Roy en-

[p. 266] [scan. 378]


1
vers ceux qui nous y assisteront, et qu’il importe extrêmement pour les
2
raisons que j’ay marquées par ma précédente despesche

34
Nr. 85.
que |:nous puis-
3
sions promettre largement des terres dans nos conquestes de Flandre à
4
tous ceux des plénipotentiaires qui en voudroient recevoir, afin qu’ilz
5
s’intéressent plus affectionnément à nous faire retenir toutes les dépen-
6
dances des chastellenies qui sont entre les mains du Roy, qui:| est un
7
poinct de grande conséquence et qui n’a point encor esté accordé.

8
Sy les actions de guerre que Vostre Eminence a sy glorieusement faict
9
réussir depuis quelque temps continuent de prospérer, je ne doubte point
10
que nous ne puissions conclurre la paix avec l’Espagne dans moins de
11
temps qu’on ne pense. Il semble que les choses passées ne sont arivées
12
que pour faire cognoistre aux Espagnolz qu’ilz n’auroient pas sy bon
13
marché de nous qu’ilz s’estoient promis quand nous demeurerions seulz
14
en guerre avec eux, puisque la deffection de Messieurs les Estatz et le
15
malheur de l’armée d’Allemagne qui sont deux accidens très considérables
16
qu’on n’avoit pas peu préveoir, n’ont pas empesché que dès la première
17
année nous n’ayons desjà plus gaigné que perdu.

18
Mais je ne doibs pas celer à Vostre Eminence que sy nous voulons |:rete-
19
nir Messieurs les Estatz avec nous:|, il fauldra nécessairement |:faciliter les
20
poinctz de moindre importance et:| ceux qui ne nous touchent pas essen-
21
tiellement comme celluy de |:Savoye, du prince Edouard

35
Eduard (Dom Duarte) von Bragança (1605–1649), Bruder Kg. Johanns IV. von Portugal,
36
war im Februar 1641 in ksl. Gewahrsam genommen und im Sommer 1642 nach Mailand
37
überführt worden, wo er bis zu seinem Tod in Gefangenschaft blieb. Frk. und Schweden
38
forderten auf dem WFK seine Freilassung ( ABEPI I 133, 338–346 und 367ff; Rebello da
39
Silva, 370–378; Ramos-Coelho, Infante; GEPB IV, 1048f).
, du duc
22
d’Atrye

40
Scipione di Ghiaceti d’Acquaviva d’Aragón, Gf. von Châteauvillain, Hg. von Atri und
41
Melfi (1588–1648), Abt von Saint-Arnulf (Metz); er erhob Anspruch auf das im Kgr. Nea-
42
pel gelegene Hgt. Atri, das seinem Urgroßvater Giulio Antonio, Gf. von Conversano, Ca-
43
serta und Santa Agata, von Ks. Karl V. wegen seiner Parteinahme für Frk. genommen und
44
einer jüngeren Linie der Familie übertragen worden war ( DBF III, 1422; Zedler II, 1057,
45
1060, 2061f).
et autres semblables qui ont cy-devant rebuté nos amys:|.

23
Ce que Vostre Eminence aura maintenant de plus pressé sera |:l’instance qui
24
sera faicte par l’ambassadeur de Holande pour avoir une déclaration du Roy
25
touchant le commerce de la mer Méditerranée. Biquer

46
Wahrscheinlich Andries Bicker.
dist:| dernièrement
26
en plaine assemblée |:que si l’on la refusoit, la province de Holande ne ratif-
27
fieroit point le traicté de garantye:|, sur quoy il fut |:bafoué de toute l’assem-
28
blée qui:| luy respondit qu’il n’estoit pas de son pouvoir ny de |:sa province
29
pour une prétention nouvelle de révoquer en doute la confirmation d’un
30
traicté:| solemnellement résolu par l’advis de toutes les provinces.

31
Sy Vostre Eminence me permet de luy dire mes foibles sentimens,
32
j’estime qu’il fault donner |:de bonnes paroles à l’ambassadeur sans s’en-
33
gager, parce qu’après la conclusion de la paix nous pourrons parler plus

[p. 267] [scan. 379]


1
hardiment, et en accordant les articles qu’on désiré, faire aussi adjouster
2
ceux que nous avons demandez ou expliquer ceux qui sont desjà accor-
3
dez:|. Il est un peu fascheux que Messieurs les Estatz qui ont sans compa-
4
raison plus besoin de la France tant pour le commerce que pour leur dé-
5
fense qu’elle n’a besoin d’eux, ayent treuvé le moyen de nous faire faire
6
avec haulteur en toutes occasions presque tout ce qu’ilz veullent. Vostre
7
Eminence peult estre asseurée qu’ilz ne sçauroient se passer de nous, |:et
8
qu’ilz seront bien estonnez après le traicté général quand on leur tesmoi-
9
gnera:| qu’on ne se soucie pas beaucoup de |:celuy de garentye, et que
10
mesme on fera difficulté de la part du Roy de le ratiffier s’ilz ne l’expli-
11
quent comme il faut:|.

12
J’ozerois quasy respondre qu’ilz deviendront plus raisonnables |:quand ilz
13
se verront traictez avec moins de douceur:| et qu’on verra l’effect du pro-
14
verbe qui dict: |:«Poignez vilain, il vous oindra; oignez vilain, il vous
15
poindra»

44
Frz. Sprichwort, zu dt.: Man muß grobe Leute rüde behandeln, wenn man respektiert
45
werden will ( TLF XII, 461).
:|. Il est certain que nos civilitez et noz recherches |:les ont ren-
16
dus insupportables et qu’il est honteux que des marchandz et des bour-
17
geois sçachent mieux se prévaloir que nous de:| la nécessité que nous
18
avons les uns des aultres. Il me semble que quand eux et nous faisons
19
|:semblant de nous vouloir séparer:|, nous sommes comme deux joueurs
20
déprimé[s] qui vont à cassade où le plus hardy faict quitter son compa-
21
gnon. Quand je voy les bassesses qu’ilz font pour conserver l’amitié des
22
moindres Estatz où ilz ont quelque commerce, je ne puis croire qu’ilz se
23
puissent jamais priver de celuy de France qui leur est sans comparaison
24
plus advantageux et plus nécessaire. Je me prometz de représenter quel-
25
que jour de bouche à Vostre Eminence des choses sur ce subjet |:qui
26
〈nous〉 mettront en estat de ne recevoir pas la loy de ceux qui nous sont
27
inférieurs. A présent il faut dissimuler à cause que toutes leurs affaires
28
sont faictes, et que les nostres sont demeurées en arrière par l’opiniastreté
29
de ceux qui ont bien l’audace:| aujourd’huy |:de rejetter le retardement de
30
la paix sur:| Vostre Eminence |:et sur ses créatures qui n’en sont point
31

32
31 coupables:|.] im Konzept folgt eine an Lionne gerichtete Passage, die in der Druckvorlage
33
fehlt: Je ne sçay comme monsieur de Longueville ny monsieur d’Avaux osent permettre
34
que leurs partisans publient que la paix a esté retardée par Son Eminence et par moy, car
35
outre que ce n’est pas entendre les affaires de 〈mieux〉 de croire que les Espagnols ayent
36
esté en volunté de s’acomoder tandis qu’ils nous ont veu en contes〈tation〉 avec Mes-
37
sieurs les Estatz, s’il falloit venir à l’esclair〈cissement〉 de la vérité, on pouroit reprocher
38
au premier que ses prætentions d’Altesse [s. APW II B 2, XXXVf] nous ayans réduits à
39
passer par les mains d’autruy et à l’autre que sa vanité l’ayant fait insister contre raison
40
pour plairre à monsieur Esp〈rit〉 [i.e. Jacques Esprit (1611–1678); er hatte sich im Ge-
41
folge
der Herzogin von Longueville auf dem Westfälischen Friedenskongreß aufgehalten;
42
vgl. ABF I 378, 140–156] et aux 〈dames〉 sur des vétilles nous ont porté sur le bord du
43
præcipice et fait perdre de très belles ocasions de sortir d’affaires.
coupables:|. Les malintentionnez qui restent parmy Messieurs les Estatz

[p. 268] [scan. 380]


1
recognoissent qu’ilz ne peuvent plus faire croire que la France ne veult
2
pas la paix, n’ozant pas aussy proposer de se détacher d’elle ny de s’unir
3
plus estroictement avec l’Espagne [et] taschent d’irriter l’Estat contre les
4
Suédois et les Portuguais. Je voy desjà la résolution prise de faire la guerre
5
à ceux-cy dans le Brésil

30
Zur Beilegung der ndl.-port. Differenzen hatten Servien und La Thuillerie am 31. Juli
31
1647 eine Erklärung abgegeben, die an die vorangegangene Proposition Serviens (vgl.
32
nr.n 2, 19 und 69) anknüpfte und den Vorschlag einer Inklusion Portugals in einen mehr-
33
jährigen
Waffenstillstandsvertrag bei Restitution der ndl. Besitzungen in Brasilien enthielt.
34
– Proposition faitte à Messieurs les Estatz touchant le Portugal, Den Haag 1647 Juli 31.
35
Kopien (frz.): AE , CP Holl. 38 fol. 94–94’ (Beilage zu La Thuillerie an [Brienne], Den
36
Haag 1647 August 5; Ausf.: ebd. fol. 90–93; Eingang laut Dorsalvermerk, fol. 93’ und 95’:
37
1647 August 13; Duplikat [für Mazarin]: AE , CP Holl. 45 fol. 196–199; Teildruck, mit
38
falschem Adressaten: Groen van Prinsterer, 235); AE , CP Holl. 42 fol. 144–144’ (mit
39
Eingangsvermerk, fol. 144’: La coppie que dessus est arrivée le 13 aoust à Munster de la
40
part de l’ambassadeur de Portugal, et a esté communiquée par monsieur Servient le 11 du
41
mesme mois ); AE , CP Holl. 45 fol. 191–191’; IF, CG 496 fol. 261–262 (von der Hand
42
Doulceurs; mit eigh. Korrekturen und Marginalien Godefroys sowie dem gleichen Ein-
43
gangsvermerk
wie in der Kopie AE , CP Holl. 42 fol. 144’); spätere Kopie: BME, F10 p.
44
145–147. Konzept (frz.; mit eigh. Korrektur Serviens): AE , CP Holl. 42 fol. 145–146.
45
Druck: Siri X, 909f (it. ÜS); Abreu y Bertodano, 143f (span. mit it. ÜS); CDI 83, 401f
46
(span. ÜS).
, et il ne tient presque à rien qu’ilz ne la fassent
6
aussy aux aultres dont ilz ne peuvent souffrir l’establissement dans l’Alle-
7
magne, et encore moins l’authorité qu’ilz vont prendre par ce moyen dans
8
toute la mer Baltique. Il y en eut l’aultre jour que sur un deférend [!] de la
9
ville de Bremen et du comte d’Oldembourg pour un péage sur la rivière
10
du Vezer où celuy-cy est protégé par les Suédois et par les estatz de l’Em-
11
pire [ilz] oppinèrent à envoyer des vaisseaux de guerre à l’entrée de la
12
rivière pour empescher l’intention des Suédois et des estatz de l’Empire
13
qui ont confirmé ce péage.

14
J’ay l’honneur d’escrire cette lettre à Vostre Eminence d’Utrecht pour
15
obéir au commandement qu’il luy a pleu me faire de ne luy escrire plus
16
de La Haye. Je tascheray d’arriver à Munster le plus tost qu’il me sera
17
possible, croyant que sy Messieurs les Plénipotentiaires veullent profiter
18
la conjuncture présente, et se prévalloir des advis que je leur donneray,
19
nous conclurrons la paix généralle en peu de temps. Les estatz de cette
20
province m’ont visité en corps et m’ont prié de demeurer aujourd’huy
21
pour me faire un grand festin, oultre que je n’eusse pas peu refuser ces
22
tesmoignages de leur bonne volonté, j’ay cru à propos de les recevoir
23
pour mieux faire esclatter l’union de la France et de cet Estat.

24
|:Ceux de Holande

47
Mathenesse und Boreel.
donnèrent encore une preuve de leur mauvaise vo-
25
lonté le dernier jour avant mon départ, s’estans opposés obstinément
26
qu’on ne me fist le mesme présent qu’on a accoustumé de faire aux aultres
27
ambassadeurs. Les autres six provinces en ont esté si piquées qu’elles ont
28
refusé de contribuer à d’autres choses désirées par la Holande:| jusqu’à ce
29
qu’elle eust donné son consentement |:audict présent:|. Comme l’affaire ne

[p. 269] [scan. 381]


1
me touche point en particulier et que j’ayme beaucoup mieux |:n’avoir
2
point esté réga〈l〉é par eux que si pour leur complaire j’avois moins eu
3
de passion pour les intérestz du Roy:|, il est advantageux de veoir que |:six
4
provinces se déclarent:| tousjours |:si ouvertement pour:| tous les intérestz
5
de la France |:et que dans la Holande mesme il y en ayt grand nombre qui
6
souffrent avec regret:| les résolutions |:extravagantes 〈de〉 quelques
7
espritz passionnez qui gouvernent aujourd’huy

28
7 cète] laut chiffriertem Text der Druckvorlage; im Klartext unvollständig dechiffriert.
cète province. Ce qui me
8
fasche un peu en cette rencontre est qu’ilz s’accoustument à perdre le res-
9
pect envers Leurs Majestez que l’on pourra quelque jour leur faire mieux
10
garder qu’ilz ne font maintenant:|.

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