Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
3. Servien an Mazarin [Münster] 1646 November 24

8
[ 261 ] / 3 /–

9

Servien an Mazarin


36
Jules Mazarin (Giulio Mazzarini) (1602–1661), seit 1641 Kardinal ( Gauchat IV, 25), seit
37
1643 als Nachfolger Richelieus frz. Prinzipalminister; gebürtig aus einer röm. Familie, seit
38
1624 zunächst im Dienst der Kurie, 1631 als päpstlicher Vermittler beim Vertrag von Che-
39
rasco , 1634 als ao. Nuntius in Paris; seit 1640 in Diensten Frk.s. Während der Fronde ge-
40
gen seine Regierung 1648–1652 mußte Mazarin zeitweilig aus Frk. flüchten ( Pernot ),
41
konnte sich aber langfristig politisch behaupten und handelte 1659 den Pyrenäenfrieden
42
mit Spanien aus ( ABF I 725, 28–168; ABI I 638, 14–35; Dethan , Mazarin; Goubert ;
43
Treasure ; Dulong , Mazarin).

10
[Münster] 1646 November 24

11
Konzept, z.T. eigenhändig: AE , CP All. 78 fol. 419–421, 422–424’ = Druckvorlage.

12
Postangelegenheiten; Ergebenheitsbezeigungen. Begründung der Vorschläge Serviens zu
13
Herzog Karl IV. von Lothringen; Maßnahmen zur Friedenssicherung im Hinblick auf seine
14
Person: Garantie der Vereinigten Niederlande und der Reichsstände, daß Spanien und der
15
Kaiser ihn nicht unterstützen werden; Registrierung des Friedensvertrages durch das Parle-
16
ment ; Erläuterung des Vorschlages, in Frankreich Gesandte des Lothringers zu empfangen;
17
Beipflichtung zu den diesbezüglichen Einwänden Mazarins. Klare Verpflichtung der Gene-
18
ralstaaten zum Beistand gegen Herzog Karl IV. im Rahmen der Vertragsgarantie erforder-
19
lich . Abschluß eines Garantieabkommens mit ihnen wichtigster Verhandlungspunkt; ihre
20
Unzugänglichkeit in dieser Frage; hartes Auftreten in Münster und Den Haag einziger
21
Weg zum Erfolg; offene Kritik Serviens an die Adresse der niederländischen Gesandten:
22
Fortführung des Krieges gegen Spanien, auch ohne ihre Beteiligung, für Frankreich vorteil-
23
hafter als Friedensschluß ohne ausreichende Garantie; notwendige Betonung der französi-
24
schen Unabhängigkeit von der Allianz mit den Generalstaaten, die von niederländischer
25
Seite zum Teil offen in Frage gestellt wird; vermeintliches Abhängigkeitsverhältnis Grund
26
für das unverschämte Verhalten der Niederländer. Ihr nachdrücklicher Wunsch nach einer
27
französisch-niederländisch-spanischen Liga als Vorstufe einer engeren Bindung an Spanien.
28
Zutreffende Anmerkungen Mazarins zur Verschiedenartigkeit der italienischen und der

[p. 26] [scan. 208]


1
deutschen Fürstenliga. Kaiserliche Position in Sachen Souveränität über Metz, Toul und Ver-
2
dun sowie über das Elsaß. Vorteilhafter Vorschlag der Spanier zur befristeten Überlassung
3
der jeweils gehaltenen Plätze in Piemont und Montferrat. Contarinis Streben ganz auf einen
4
schnellen (wenn auch nicht dauerhaften) Frieden gerichtet, um den Türken rasch Einhalt
5
gebieten zu können. Abneigung Kurbayerns gegen Frieden und Waffenruhe; wünschens-
6
werte Drohung mit Entzug der französischen Unterstützung für seine Anliegen. Savoyische
7
Intention beim Geheimartikel des Bündnisvertrages mit Frankreich von 1635. Zeitpunkt der
8
Einstellung der Feindseligkeiten. Noch zu klärende Befristung des Casale-Artikels: dreißig
9
Jahre vermutlich angemessen. Scheitern einer einvernehmlichen Lösung in Sachen Exekution
10
des Vertrages von Cherasco an der Unnachgiebigkeit Savoyens; mögliches finanzielles
11
Druckmittel diesem gegenüber zur Durchsetzung verschiedener französischer Interessen. Er-
12
forderliche Geheimhaltung der savoyisch-mantuanischen Heiratspläne vor Venedig. Die
13
schriftliche spanische Zusicherung des französchen Rechts, Portugal nach Friedensschluß mi-
14
litärisch zu unterstützen, wird voraussichtlich nur schwer durchsetzbar sein. Gespräch mit
15
Pauw: dessen Verdienste um das Vorankommen der französisch-spanischen Verhandlungen;
16
Diskussion über die toskanischen Plätze; Pauws Reserviertheit; Serviens Begründung der
17
französischen Forderung nach deren Zession. Unbeständigkeit d’Avaux’; dauerhafte Beile-
18
gung des Streites zwischen ihm und Servien nur in Paris möglich.

19
Je ne puis assez humblement rendre grâces à Vostre Eminence de l’ hon-
20
neur qu’elle m’a voulu faire par la longue et obligeante lettre qu’elle a eu
21
agréable de m’escrire

46
Mazarin an Servien, Paris 1646 November 16 (Druck: APW II B 4 nr. 261).
; encor que ce soit la plus grande faveur que je
22
puisse recevoir, je

45
22 serois] möglicherweise folgt ein unleserliches Wort.
serois désespéré si Vostre Eminence s’estoit donné la
23
moindre contrainte pour moy qui n’ay point de plus grande gloire ny de
24
qualité plus chère dans le monde que celle de sa créature très obligée.
25
L’ordinaire n’estant arrivé qu’hyer au soir fort tard et ce courrier voulant
26
partir aujourd’huy sus le soir, je ne puis répondre qu’avec grande haste
27
aux pointz principaux et sus lesquelz il a pleu à Vostre Eminence de me
28
faire sçavoir ses intentions, die mir nicht nur bei diesen Verhandlungen,
29
sondern mein ganzes Leben lang als Richtschnur dienen werden.

30
Je m’apperçois bien que pour dire son advis d’une affaire il en fault co-
31
gnoistre toutes les circonstances. Lorsque j’ay exposé mes sentimens à
32
Son Eminence sur celle de Lorraine, je n’ay considéré que comme elle
33
devoit estre traictée par deçà, présuposant que du costé de la cour on y
34
pouroit agir en toute liberté pour l’avantage de l’Estat. Sur ce fondement
35
j’avois cru qu’excluant le duc Charles de ce traicté, et ayant les Provinces-
36
Unies et les estatz de l’Empire pour garends de la promesse que les Espa-
37
gnolz et les Impériaux nous auroient faicte de l’abbandonner, ce seroit
38
une entière seureté, nous restant assez de moyens pour le faire désarmer,
39
parce que les Suédois ny nous ne rendons pas les places que nous tenons
40
dans l’Empyre tandis que quelqu’un y sera en estat de nous donner quel-
41
que apréhension. Après cela j’estimois que le traicté estant porté en
42
France et registré en Parlement, l’on fairoit réunir à la couronne par arrest
43
tout ce qui a esté conquis en cette guerre, ce qui osteroit tout moyen de
44
rien faire au contraire par faveur au moins pendant la minorité du Roy,

[p. 27] [scan. 209]


1
car à la vérité, pour la liberté qui estoit réservée au duc Charles d’envoyer
2
ses députez en France, ce n’estoit que pour les y traicter comme on a
3
tousjours traicté en Espagne ceux des roys de Navarre, c’est-à-dire pour
4
ne luy rien donner qu’un entretènement en argent et pour ouvrir un che-
5
min à l’Empereur et au roy d’Espagne de l’abandonner plus honorable-
6
ment . Néantmoins je cognois bien maintenant la force des prudentes ref-
7
flections que Son Eminence y a faictes, qui vont plus loin que les miennes,
8
et que l’expédient qu’elle a proposé remédie beaucoup mieux à tous les
9
inconvéniens qui sont à craindre.

10
Ce n’est pas par flatterie ny par respect que j’en parle en ces termes, c’est
11
pour estre entièrement comvaincu des raisons et des avantages dont il est
12
acompagné; je crains seulement que Son Altesse Royale

40
Gaston Jean-Baptiste duc d’Orléans (1608–1660), jüngerer Bruder Kg. Ludwigs XIII. von
41
Frk.; mehrfach in Intrigen gegen den Kg. oder Richelieu verstrickt; nach deren Tod, seit
42
1643, lieutenant-général du royaume (bis 1651), président du conseil de guerre und Mit-
43
glied des neu errichteten conseil d’en-haut; daneben seit 1644 gouverneur du Languedoc
44
( ABF I 797, 175–229; Dethan , Orléans; Bouyer , Gaston).
ne se contente
13
pas longtemps d’une simple espérance sans effect.

14
En chef, nous tascherons de deçà d’empescher aultant qu’il nous sera pos-
15
sible que cest expédient estant accepté ou seulement proposé, n’affoiblisse
16
pas l’obligation de nos garend〈s〉 envers nous, ce qui doit principalement
17
dépendre des conventions nouvelles que nous fairons avec Messieurs les
18
Estatz car pour les Impériaux ny pour les estatz de l’Empyre il n’y a pas
19
beaucoup à craindre qu’ilz se réuni〈ssent〉 jamais pour les intérestz du
20
duc Charles ny de sa maison, mais pour Messieurs les Estatz se voyant
21
aujourd’huy en estat d’establir une durable paix avec l’Espagne, ilz ont
22
certainement envie d〈e〉 se retirer autant qu’ilz pourront des engagemenz
23
où ilz sont avec la France, affin d’estre en liberté de se lier plus estroite-
24
ment dans quelque temps av〈ec〉 l’Espagne si l’ocasion s’en présente, ou
25
du moin〈s〉 de demeurer neutres entre les deux courones pour se faire
26
rechercher de l’une et de l’autre, ou peut-estre selon leur bonne coustume
27
pour vendre plus chèrement leur amitié. C’est pourquoy sus le moindre
28
doute ou ambiguïté qu’on lai〈sse〉 dans le traité ilz seront ravis de pou-
29
voir subtilis〈er〉 à leur ordinaire. Et en l’affaire de Lorraine par-
30
ticu 〈lièrement〉, il seroit bien malaisé de les obliger cy-après à re-
31
prendr 〈e〉 les armes en cas que le duc Charles, assisté secrètement des
32
Espagnol〈z〉, attaquast la France s’ilz n’y sont bien expressément et
33
bien clairement obligez.

34
Je suis entièrement du sentiment de Son Eminence qui tient la convention
35
nouvelle que nous devons faire avec eux la plus importante rencontre de
36
cette négotiation. Nous avons recogneu qu’ilz inclinent à ne faire aucune
37
obligation nouvelle et à n’expliquer point les anciennes pour demeurer en
38
liberté de faire ce qu’il leur plairra quand les contraventions au traité arri-
39
veront cy-après de la part des Espagnols, s’imaginant qu’à l’avenir l’ Espa-

[p. 28] [scan. 210]


1
gne qui conserve plus de jalousie et d’animosité contre nous que contre
2
eux, rompra aussy plustost la paix avec nous qu’avec eux. Pour moy
3
j’estime que si on veut faire réussir ce que nous désirons, il leur en faut
4
parler fortement icy et à La Haye, sans témoigner d’avoir tant besoin de
5
leur amitié comm’ilz pensent, car si nous cognoissions qu’elle ne nous
6
deût de rien servir à l’avenir, il vaudroit mieux ne s’y attendre pas et ne
7
s’engager point avec des amys qui ne veullent faire que de secrètes

41
7 〈…〉] ein Wort, unterstrichen, unleserlich.
〈…〉,
8
c’est-à-dire où ilz treuvent seulement leur compte sans se soucier de celles
9
d’autruy.

10
Je leur dis franchement l’autre jour dans une conférence, comme nous
11
l’avons mandé

42
Wahrscheinlicher Bezug: nr. 2.
, que l’amitié de la France estoit trop prétieuse et trop utile
12
pour l’avoir toute entière en ne donnant qu’une partie de la leur et que ce
13
seroit une grande imprudence à nous d’avoir abandonné pour l’amour
14
d’eux le roy de Portugal contre toute raison d’Estat pour nous acomoder
15
à l’animosité qu’ilz ont contre ce prince et de nous estre contentez pour
16
faciliter la paix d’une trêve en Cataloigne aujourd’huy qu’ilz font la paix,
17
si nous n’avions de véritables asseurances de leur amitié et de leur assis-
18
tance en cas qu’il fa[i]lle un jour rentrer en guerre contre l’Espagne; qu’il
19
nous seroit beaucoup plus avantageux sans cela de la continuer, quand
20
mesme nous serions abandonnez par eux, aujourd’huy que l’Espagne est
21
affoyblie, que nous avons prospéré et que nous pouvons aysément faire
22
subsister le roy de Portugal en l’assistant puissemment d’hommes, d’ ar-
23
gent et d’une vigoureuse diversion, que de donner loysir par la paix à noz
24
ennemis de reprendre de nouvelles forces de conquérir le Portugal qui
25
sera abandonné ou du moins ne sera secouru que foyblement, et de nous
26
attaquer en un temps qui leur sera plus commode, puisqu’aussy bien nous
27
ne serons pas alors asseurez de tirer d’eux aucune force de noz confœdé-
28
rations .

29
En effet, j’estime que ce raisonement n’est pas à mespriser et qu’on s’en
30
peut servir non seulement en parlant à Messieurs les Estatz pour leur faire
31
cognoistre que leur alliance ne nous est pas si absoluement nécessaire
32
qu’ilz pensent et que nous avons d’autres resources que la leur, mais
33
qu’en cas d’extrémité et que Messieurs les Estatz eussent dessein de nous
34
faire manquement comme aucuns d’entre eux y panchent ouvertement, ce
35
ne seroit pas un mauvais pis-aller pour nous. On les a si fort recherché
36
jusqu’à présent et ilz se sont tellement persuadez que nous ne pouvons
37
nous passer d’eux qu’ilz en sont devenus insolentz. C’est pourquoy il est
38
utile, selon mon advis, de leur faire apréhender le contraire en leur repræ-
39
sentant qu’on veut bien præférer leur amitié à toute autre mais qu’il est
40
juste que les conditions pour l’avoir soient honestes et réciproques.

[p. 29] [scan. 211]


1
Quant à la ligue d’entre la France, l’Espagne et les Provinces-Unies pour
2
conserver les Pays-Bas en l’estat qu’ilz sont à présent, une des plus gran-
3
des passions de Messieurs les Estatz est de la fair〈e〉 réussir; quand on
4
aura bien résolu en France d’en convenir avec eux, ce seroit bien asseurer
5
qu’on la leur pourra faire achepter par quelque condition qui soit à l’ avan-
6
tage du Roy, car ilz croyent qu’il leur faut passer par cette ligue avant
7
que pouvoir honorablement faire une plus estroite confédéra〈tion〉 avec
8
l’Espagne.

9
La différence que Son Eminence a remarquée entre la ligue d’Itali〈e〉 et
10
celle d’Allemagne est fundée sus des raisons convaincantes aussy bien que
11
celle qui est entre l’obligation des princes d’Italie pour une ligue
12
g〈énérale〉 ou seulement pour garentir ce qui sera convenu touchant de
13
[!] Casal et le Monferrat. Nous ne manquerons pas de faire bien nostre
14
proffit de l’une et de l’autre.

15
Je confesse qu’il y a beaucoup de raisons de disparité entre la prætention
16
de tenir les Trois-Eveschez en toute souveraineté et celle de posséder
17
l’Alsace, mais parce que les Impériaux inclinent à ne la donner pas en
18
fief à cause des jalousies qu’ilz ont de l’Empyre, ilz ne voudront pas se
19
laisser convaincre de ces raisons et insisteront tousjours à donner tout de
20
mesme façon affin de parvenir à leur but.

21
L’offre que les Espagnolz ont desjà faite que chacun retienne pour quel-
22
que temps les places qu’il possède dans le Piémont et le Monferrat, en
23
attendant que la ligue soit acordée, nous est très avantageuse, et pourroit
24
dès maintenant estre acceptée, si nous estions bien asseurez de Messieurs
25
les Estatz et que nous eussions convenu avec les Espagnolz du point de
26
Casal, tous les autres pointz d’importance estant presque acordez. Cet
27
expédient nous donnera moyen de tenir en bride le Piémont et le Monfe-
28
rat , et d’empescher les mariages du duc de Savoye

36
Karl Emanuel II. (1634–1675), seit 1637 Hg. von Savoyen ( ABI I 256, 133–141; DBI XX,
37
340–345); für den minderjährigen Hg. führte seine Mutter Christine (s. Anm. 16) die Re-
38
gierung .
et de Mantoue et de
29
leurs sœurs

39
1646 lebende Schwestern Hg. Karls Emanuel II. von Savoyen (s. Anm. 5) waren: Ludovika
40
Christina (1629–1692), seit 1642 mit Pz. Moritz von Savoyen (s. Anm. 4 zu nr. 329) verh.;
41
Violanta Margarete (1635–1663), die 1660 Hg. Rainutio II. von Parma (s. Anm. 3 zu nr.
42
261) heiratete; Adelheid Henriette (1636–1676), die 1652 Kf. Ferdinand Maria von Bayern
43
(s. Anm. 3 zu nr. 16) heiratete ( Stammtafeln NF II T. 195). – Einzige Schwester Hg.
44
Karls II. (III.) von Mantua (s. Anm. 33 zu nr. 1) war Eleonore (1630–1686), die 1651 dritte
45
Gemahlin Ks. Ferdinands III. (s. Anm. 6 zu nr. 2) wurde ( ebd. II T. 130).
qui pourroient déplairre et donner ombrage à Leurs Majes-
30
tés .

31

34
29,31–30,3 Contarini, … dudict Contarini.] nachträglich hinzugefügter Absatz; Position im
35
Text unklar.
Contarini, à mon sens, ne se soucie pas tant que la paix soit durable
32
comme il a impatience qu’elle soit faicte promptement, croyant que le
33
seul bruict de sa conclusion mettra les Turcz en considération, et les fera

[p. 30] [scan. 212]


1
plustost entendre à l’accommodement que sa République recherche. Je
2
puis asseurer avec quelque fondement Son Eminence que c’est la véritable
3
pensée dudict Contarini.

4
Je ne fais point de doubte que l’advis qu’on nous donne par le mémoire
5
du 16 e

33
Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien, Paris 1646 Novem-
34
ber 16 (Druck: APW II B 4 nr. 258).
de la chaleur du duc de Bavière

35
Kf. Maximilian I. von Bayern (1573–1651), 1597/1598 Hg. Nach der Ächtung des Kf.en
36
Friedrich V. von der Pfalz (s. Anm. 29 zu nr. 143) verlieh Ks. Ferdinand II. ihm 1623
37
dessen Kurwürde ( DBA I 816, 204–214; Immler ; Kraus ; Schreiber ; Albrecht , Maxi-
38
milian
I.; zur Kurübertragung vgl. auch ders. , Zeitalter, 386f.).
pour la guerre ne soit très vérita-
6
ble . Je sçay de bon lieu que Salamanca

39
Vermutlich Don Miguel de Salamanca (1597?-1676), asistente del superintendente de la
40
justicia militar der Span. Ndl. und span. consejero für Italien ( Fayard II, 697). – Gemeint
41
sein könnte auch Salamanca de Noirmont (s. Anm. 8 zu nr. 175), der aber in der Regel
42
unter dem Namen Noirmont in der frz. Korrespondenz geführt wird.
apporte des lettres de change pour
7
des sommes assez considérables et que l’on a préféré l’effect pour lequel
8
elles sont destinez [!] à toutes les nécessitez des Pays-Bas. D’ailleurs nous
9
avons veu jusqu’icy les députez de ce prince parler plus froidement qu’ilz
10
n’avoient encor faict tant de la suspension que du traicté général, ne s’ at-
11
tachant tousjours qu’aux intérestz particuliers de leur maistre. J’estime
12
qu’il n’y auroit point de mal de faire cognoistre au duc de Bavièr〈e〉
13
que l’on sçait ses menées, et les intelligences nouve〈lles〉 qu’il renoue
14
avec les Espagnolz; que cela continuant, ce seroit imprudence à nous de
15
procurer sa grandeur et son establissement dans l’électorat par le traicté
16
de paix, puisque pour y parven〈ir〉 nous cognoissons très bien que nous
17
mécontentons les Suédois et Messieurs les Estatz, qui désireroient l’ esta-
18
blissement entier du Palatin

43
Pgf. Karl Ludwig (1618–1680), 1649 Kf. von der Pfalz ( DBA I 628, 34; II 682, 121ff.;
44
Hauck ; Fuchs ).
, nous desobligeons tous les princes pro-
19
testans qui souhaictent ardemment la mesme chose et nou〈s〉 en solici-
20
tent , et qu’au lieu d’avoir acquis à l〈a〉 France la maison palatine, nous ne
21
luy aurons donné que des subjetz de plainte, cognoissant comme elle faict
22
qu’elle seroit aisément remise en son premier estat sy la France le vouloit
23
de la mesme façon que la Suède. Ce seroit donc comme il a esté dict une
24
grande imprudence de s’exposer à tous ces inconvéniens pour obtenir
25
dans ce traicté les advantages d’un prince qui non seulem〈ent〉 n’en a
26
pas la recognoissance qu’il doibt, mais qui cherche en mesme temps de
27
s’unir de nouveau plus estroictement avec les ennemis de la couronne. Il
28
recognoist sy bien que sans la France il ne sçauroit avoir ny le Hault- Pa-
29
latinat ny la dignité électoralle qu’un semblable discours luy donnera
30
apréhension de la désobliger.

31
Je croy aussy certainement que l’intenion de feu monsieur le duc de
32
Savoye

45
Viktor Amadeus I. (1587–1637), 1630 Hg. von Savoyen, 1633 Titularkg. von Zypern
46
( Stammtafeln NF II T. 195).
, dans l’article secret de 1635

32
Frz.-savoyischer Bündnisvertrag von Rivoli vom 11. Juli 1635 (Druck, frz.: Solar della
33
Margarita I, 445–452; DuMont VI.1, 109f., ohne den Geheimart.); der Geheimart. legte
34
fest, daß die Verpflichtung zum Krieg gegen Genua (s. Anm. 17) mit dem Friedensschluß
35
nichtig sein solle.
, estoit d’engager le Roy

36
Ludwig XIII. (1601–1643); 1610 Kg. von Frk. ( ABF I 675, 325–414; II 426, 24ff.).
en sa

[p. 31] [scan. 213]


1
faveur à l’entreprise de Genève au lieu de celle de Gennes, mais cela ne
2
seroit pas favorable à la France.

3
Sy la cessassion des hostilitez ne commence qu’à la délivrance des ratiffi-
4
cations , il semble que le délay de huict jours qu’on nous demande après la
5
signature du traicté pour en estre advertiz à la cour ne sera pas sy néces-
6
saire , néantmoins nous tascherons de l’obtenir.

7
On ne nous a point mandé s’il suffira que les obligations contenues en
8
l’article de Casal

37
Vgl. dazu: frz. Project d’article touchant Casal donné aux ambassadeurs de Messieurs les
38
Estatz, [Münster] 1646 November 3 (s. Anm. 21 zu nr. 1).
dur[er]ont trente ans comme la trêve de Cathalogne
9
parce qu’il sera difficile que tout ce que contient ledict article soit à per-
10
pétuité , et que c’est ce que plusieurs personnes qui nous en ont parlé y
11
treuvent à redire. Et en effect, il y a des pointz dans cest article que la
12
bienséance ne permet pas de demander pour tousjours, comme entre aul-
13
tres ceux de ne pouvoir jamais faire aucun mariage avec la maison d’ Aus-
14
triche . C’est une espèce de servitude aussy bien que d’assujetir la France
15
au payement de la garnison à perpétuité. Il semble que le t〈erme〉 de
16
trente ans est assez long pour remédier pendant qu’il durera à tous les
17
inconvéniens qu’on peult apréhender maintenant.

18
Je croy bien que sy la maison de Savoye, pour avoir le consentement de
19
celle de Mantoue à l’exécution du traicté de Querasque, eust voulu entrer
20
en quelque expédient, et se relascher de quelques terres, en ce cas les ducz
21
de Mantoue estans contens, les aultres princes d’Italie eussent peu estre
22
persuadez de garentir le traicté; mais d’un costé les ministres de Savoye

39
Vermutlich konkret gemeint: die savoyischen Gesandten in Münster (s. Anm. 10 zu nr. 16)
40
und Paris (s. Anm. 9 zu nr. 16 und Anm. 56 zu nr. 23).
,
23
sçachant que la France le doibt garentir envers leur maistre, ne sont sus-
24
ceptible 〈s〉 d’aucun expédient, et pour les princes d’Italie, tant s’en fault
25
qu’ilz soient disposez à garentir ce traicté jusqu’à ce que Mantoue y ayt
26
acquiescé que tous les jours le Nonce et Contarini nous pressent pour y
27
faire apporter quelque tempérament, et donnent le tort à Savoye de sa
28
dureté et du mespris qu’on fait du consentement de Mantoue qu’on pour-
29
roit avoir en se relaschant de quelque chose.

30
Nous avons encor un bon moyen pour faire venir madame de Savoye

41
Hg.in Christine von Savoyen (1606–1663) stammte aus dem Hause Bourbon: Sie war eine
42
Tochter Kg. Heinrichs IV. von Frk. und Schwester Kg. Ludwigs XIII.; für ihren minder-
43
jährigen Sohn Karl Emanuel II. führte sie seit 1637 die Regentschaft ( ABI I 333, 365ff.;
44
Claretta ; DBI XXXI, 31–37).
à
31
ce que nous désirons, tant pour la décharge de la guerre de Gênes

45
Frk. war in einem der beiden Geheimverträge mit Savoyen, die am 31. März 1631 in
46
Cherasco abgeschlossen worden waren (Druck, frz.: Solar della Margarita I, 374–389)
24
die Verpflichtung eingegangen, Savoyen im Falle eines in den nächsten drei Jahren aus-
25
brechenden Krieges gegen Genua militärisch zu unterstützen ( Quazza , Guerra II, 272f.
26
Anm. 2). Diese Verpflichtung wurde in Art. III des Geheimvertrages von Turin am 5. Juli
27
1632 bestätigt (Druck, frz.: DuMont VI.1, 40f.; Solar della Margarita I, 436–444)
28
und im Geheimart. des Allianzvertrages von Rivoli 1635 (s. Anm. 12) auf die Zeit bis
29
zum Friedensschluß befristet. In die folgenden Bündnisverträge von Turin vom 3. Juni
30
1638 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 162f.; Solar della Margarita I, 454–459) und von
31
Valentino vom 3. April 1645 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 308ff.; Solar della Marga-
32
rita
I, 547–551) wurde sie jedoch nicht aufgenommen.
, que

[p. 32] [scan. 214]


1
pour l’eschange de Cahours

33
Cavour (Caours), Bergfestung in der Nähe Pinerolos, seit 1644 frz. besetzt ( Zedler V,
34
612).
et de La Pérouse

35
Perosa (Argentina), am Chisone gelegene Festung bei Pinerolo in Piemont und Hauptort
36
des von Waldensern bewohnten Perosatals, in einem in Cherasco am 31. März 1631 ge-
37
schlossenen Geheimvertrag von Savoyen an Frk. verkauft ( Zedler XXVII, 523f.; Quaz-
38
za
, Guerra II, 272f.).
: c’est que monsieur de
2
Savoye

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Hg. Viktor Amadeus I. (s. Anm. 11), im folgenden Karl Emanuel II. (s. Anm. 5).
nous a donné Pignerol

40
Pinerolo, Festung in Piemont, westlich von Turin gelegen; in einem am 31. März 1631 in
41
Cherasco geschlossenen Geheimvertrag – im Widerspruch zum Frieden von Cherasco vom
42
6. April und 19. Juni 1631 (Druck, it.: DuMont VI.1, 9–12, 14–18) – mit Perosa (s. Anm.
43
19) vom Hg. von Savoyen an Frk. verkauft ( Quazza , Guerra II, 272f.).
pour seize mille escuz d’or de revenu et
3
il n’en vaut pas six en faisant l’évaluation 〈dudit〉 revenu au pied qu’on a
4
fait celle des terres du Monferrat. Monsieur de Savoye à ce compte est
5
obligé par le traité de Querasque de payer à Sa Majesté ce qui s’en faudra.
6
Néantmoins, à dire le vray, j’estime que pour le présent il est plus seur de
7
ne faire aucune sorte de brèche au traicté de Querasque, au moins de nos-
8
tre part, à cause de l’intérest de Pignerol.

9
Son Eminence doibt estre avertie que pour faire réussir le mariage du duc
10
de Savoye avec la princesse de Mantoue

44
Eleonore (s. Anm. 6).
, il n’en fault pas donner co-
11
gnoissance aux ministres de Venize qui le craignent plustost qu’ilz ne le
12
souhaictent et repræsentent à madame de Mantoue

45
Maria Gonzaga (1609–1660), Hg.in von Mantua, regierte seit 1637 für ihren unmündigen
46
Sohn Hg. Karl II. (s. Anm. 33 zu nr. 1) ( ABI II 290, 424; DBI XX, 282–287).
que ce ne seroit pas
13
prudence de marier sa fille jusqu’à ce que son filz le soit et ayt eu des
14
enfans. Contarini nous en parla il y a quelque temps de cette sorte.

15
Nous ne sommes pas encor asseurez d’obtenir en termes exprès la liberté
16
d’assister le Portugal; nous y ferons tous noz effortz, mais il est à craindre
17
que les Espagnolz n’apportent de grandes résistances à y consentir par
18
escrit. Ilz ont bien desjà accordé qu’il n’en sera point parlé dans le traicté,
19
et se sont départ〈ys〉.

20
J’ay entretenu aujourd’huy longuement Pau qui est certes très habile
21
homme, mais, selon mon advis, malintentionné pour la France et fort es-
22
pagnol . Il a pourtant plus avancé noz affaires avec l’Espagne depuis qu’il
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s’en mesle que n’eussent fait les Médiateurs avec leurs subtilitez et leurs

[p. 33] [scan. 215]


1
violences en dix mois, et si jamais luy ny ses collègues n’ont eu la moindre
2
parolle avec nous [!].

3
J’ay tasché de découvrir son sentiment et celluy des Espagnolz sus les
4
places de Toscane en luy disant la prise de Porto Longone, mais quoyque
5
je luy aye tousjours déclaré nettement que nous ne leur rendrions jamais
6
rien de tout ce qui seroit conquis sur eux pendant cette guerre en quelque
7
lieu que ce fust, et que je ne voyois pas pourquoy ilz ne prævenoient pas
8
la continuation de leurs pertes par la conclusion du traité, Pau est tous-
9
jours demeuré secret sans se vouloir ouvrir; il ne m’a pourtant pas paru
10
qu’il croye que nous devions faire restitution de ces places ny que les
11
Espagnolz s’y attendent. Il m’a seulement repræsenté qu’estant entre les
12
mains du Roy, elles leur fairoient grand præjudice et leur donneroient de
13
grandes apréhensions du costé de Naples.

14
J’ay répondu que pendant la paix nous ne leur fairions aucun mal et ne
15
leur donnerions point d’ombrage parce que nous serions amys; mais que
16
ces places nous estoient absoluement nécessaires pour obliger les papes de
17
considérer la France plus qu’ilz ne font; qu’encor que le deffunct

38
Urban VIII. (Maffeo Barberini; 1568–1644), seit 1623 Papst ( ABI I 106, 69–79; 970,
39
392–395; II 640, 423ff.; Kraus , Urban).
nous
18
aymast, il ne nous avoit jamais fait de bien, et quoyqu’il eust aversion
19
pour les Espagnolz, il ne leur avoit jamais fait de mal, à cause qu’il les
20
craignoit, que pour cette raison il faut que nous ayons quelque place de
21
ce costé-là pour faire aussy considérer noz roys en les faisant craindre.
22
J’ay creu que je pouvois me servir utilement de cette raison parlant à un
23
huguenot, veu mesme qu’il m’avoit dit en passant que Pignerol nous suf-
24
fisoit pour nous faire respecter par toute l’Italie.

25
Son Eminence aura veu par ma dernière dépesche

40
Sehr wahrscheinlich gemeint: Servien an Lionne, [Münster] 1646 November 20 (Druck:
41
APW II B 4 nr. 265).
combien le procédé de
26
monsieur d’Avaux huit jours après m’avoir fait offre de son amitié a esté
27
différent de ce qu〈’il〉 m’avoit promis. J’ay tousjours autant apréhendé
28
les trop grandes réunions avec luy que les querelles d’esclat, parce que je
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ne le treuve pas constant, et qu’on est blasmé dans le monde de légèreté
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quand on change si souvent et qu’on est tantost bien tantost mal. Néant-
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moins je fairay aveuglement tout ce qu’il plaira à Son Eminence de me
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comender. J’estimerois pourtant, si elle me permet d’en dire mes senti-
33
mens , que s’il faut faire une réconciliation véritable et du cœur entre luy
34
et moy, elle doi〈t〉 estre faite à Paris en præsence et par l’authorité de Son
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Eminence lorsque nous n’aurons plus de concurrence dans un mesme em-
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ploy et qu’il jouira de si grandes charges sans qu’un particulier comme
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moy luy puisse déplaire ny luy donner ombrage.

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