Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
219. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien Paris 1647 Oktober 26

2

Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien


3
Paris 1647 Oktober 26

40
Das Antwortschreiben der Ges. (nr. 250) nennt ebenfalls den 26. Oktober 1647 als Datum
41
dieses Memorandums. Das Konzept sowie die Kopien Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102
42
sind allerdings datiert 1647 Oktober 25.

4
Kopien: AE , CP All. 89 fol. 388–401’ = Druckvorlage; Ass.Nat. 273 fol. 501–512’; AE , CP
5
All. 102 fol. 378–385’ (unvollständig); AE , CP All. 86 fol. 274–275 (Auszug). Konzept: AE ,
6
CP All. 86 fol. 13–22’.

7
Übersendung von Beilage 1; Verhalten gegenüber dem Kurfürsten von Bayern und den
8
Schweden. Falls Wrangels Armee außer Gefahr ist, Aufschub des Bruchs mit Kurbayern;
9
Korrespondenz mit Turenne. Zufriedenheit über die erneute Konferenz mit Krebs: kurbaye-
10
rischer Friedenswille. Haltung Salvius’; Warten auf die erhoffte schriftliche Erklärung über
11
die Friedensabsichten der Kronen. Aufschub des Bruchs mit Kurbayern um etwa drei bis vier
12
Monate; in der Zwischenzeit Kriegsvorbereitungen und Friedensbemühungen.

13
Lob für die Antworten der Gesandten in den Unterredungen mit Salvius. Zu den Versuchen,
14
Schweden von Frankreich zu separieren. Keine Erhöhung der französischen Subsidien für
15
Schweden; Zahlungsmodalitäten. Mißtrauen gegenüber dem schwedischen Angebot einer
16
Übertragung der schwedisch besetzten oberdeutschen Plätze an Frankreich; Stellungnahme
17
Turennes erforderlich.

18
Kaiserliche Assistenz für Spanien: falls das Verhältnis zu den Alliierten dadurch nicht ver-
19
schlechtert wird, Befürwortung eines Entscheids dieser Frage durch die Kurfürsten und die
20
auf dem Kongreß vertretenen Reichsfürsten oder durch den Kurfürsten von Bayern allein.
21
Auswirkungen einer Übertragung der Entscheidung der noch ungeklärten Verhandlungs-
22
punkte auf die Reichsstände.

23
Tod des Kurfürsten von Mainz; Beilage 2. Angebliche Absicht der Spanier, die noch offenen
24
Punkte in den französisch-spanischen Verhandlungen durch einen Schiedsspruch der Gene-
25
ralstaaten entscheiden zu lassen. Verhandlungsführung gegenüber den Niederländern und
26
den Spaniern; eventuell Hinwirken auf einen Schiedsspruch durch Wilhelm II. von Oranien.
27
Engagement Herzog Karls von Lothringen in Neapel erwünscht. Zur Änderung des Casale-
28
Artikels. Exekution des Vertrags von Cherasco: Frage der Verwendung französischer Erobe-
29
rungen zur Entschädigung Mantuas.

30
Staatsbankrott Spaniens; Auswirkungen auf die Friedensverhandlungen. Erklärung der fran-
31
zösischen Absichten gegenüber Spanien einschließlich Drohung einer Abberufung der fran-
32
zösischen Gesandten im Falle eines Scheiterns der Verständigung über die ungeklärten Ver-
33
handlungspunkte in Erwägung gezogen; großer Kriegsrat; Stellungnahme erbeten. Hinwir-
34
ken auf einen Friedensschluß; im Falle eines Scheiterns Schuldzuweisung an die Feinde er-
35
forderlich . Unterredung Mazarins mit Nani: Befestigungen in Katalonien; Umfang der an
36
Frankreich abzutretenden Eroberungen; Interessen des Herzogs Karl von Lothringen; Ver-
37
halten Contarinis gegenüber den niederländischen Gesandten; Folgen des spanischen Staats-
38
bankrotts .

39
Militaria; Einnahme Agers.

[p. 630] [scan. 742]


1
On envoie à Messieurs les Plénipotentiaires copie de la lettre que le sieur
2
de Tracy

35
Alexandre de Prouville, marquis de Tracy (1596 oder 1603–1670), conseiller du Roi; seit
36
1643 Generalkommissar bei der frz. Armee im Reich, 1646 Kommandant eines Kavalle-
37
rie -Regiments unter dem Oberbefehl Turennes und gleichzeitig mit der Aushebung neuer
38
Truppen beauftragt, 1647 frz. Ges. bei den Ulmer Waffenstillstandsverhandlungen, 1652
39
lieutenant-général, 1663 lieutenant-général für Amerika (DCB I, 554–557; Mazarin ,
40
Lettres I, 963; Scherlen / Ellerbach III, 478 Anm. 1; La Roque de Roquebrune ).
a escritte depuis peu au sieur Le Tellier

41
Michel Le Tellier (1603–1685), 1643/1645–1666 secrétaire d’Etat à la guerre; 1677 Kanzler
42
und garde des sceaux (ABF I 658, 11–22; II 416, 309ff; André , Le Tellier).
dans laquelle il touche
3
plusieurs considérations importantes qui doivent nous obliger à éviter de
4
rompre avant la campagne prochaine contre

28
4 monsieur de Bavières] monsieur de ergänzt aus dem Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP
29
All. 102; fehlt in der Druckvorlage.
monsieur de Bavières, et pro-
5
pose qu’on essaie de le faire agréer aux ministres de Suède.

6
Il allègue, comme ilz verront, quelques raisons qui ne seroient pas bonnes
7
à estre dittes aux Suédois. Il y en a une aussy qui n’a point de fondement,
8
qui est que l’on pourroit mesnager Fribourg et Rottweil

43
Die Städte Freiburg im Breisgau und Rottweil am oberen Neckar waren mit kurbay. Gar-
44
nisonen besetzt; in ihnen sollten gemäß dem Ulmer Waffenstillstandsvertrag vom 14. März
45
1647 (s. [ nr. 7 Anm. 14 ] ) keine Frk. oder Schweden feindlichen Truppen aufgenommen wer-
46
den ( Immler , Kurfürst, 448, 513f).
déclarant à ce
9
prince qu’on ne peut prendre confiance en luy à moins d’avoir de nou-
10
veaux gages de sa foy. Mais pour celles des quartiers elles paroissent fort
11
essentielles.

12
Messieurs les Plénipotentiaires examineront tout, et résoudront ensemble
13
s’il sera bon d’entamer cette négotiation avec les ministres de Suède, ce
14
qui semble devoir dépendre principalement de l’estat de l’armée suédoise
15
en Bohême.

16
Car si elle est en danger et qu’elle ne puisse

30
16 ny] ergänzt aus dem Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102; fehlt in der Druck-
31
vorlage
.
ny subsister aux quartiers
17
où elle est ny s’en retirer sans craindre quelque grand eschec, il semble
18
qu’il faut que toutes autres considérations cèdent au salut de cette ar-
19
mée-là et que monsieur le mareschal de Turenne rompe dès à présent
20
contre

32
20 monsieur de Bavières] monsieur de ergänzt aus dem Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP
33
All. 102; fehlt in der Druckvorlage.
monsieur de Bavières pour l’obliger à retirer pour sa deffense
21
propre les trouppes qu’il a jointes à l’armée de l’Empereur pour oppri-
22
mer les Suédois.

23
Mais si le général Wrangel est en toute seureté depuis l’arrivée du renfort
24
que luy a mené Hamerstein, comme on le mande de divers endroitz, et
25
qu’il y a grande apparence, veu les avis qu’on a que l’armée impériale, qui
26
n’estoit composée pour la plus grande partie que de soldatz nouveaux, est
27
desjà plus affoiblie par leur desbandement qu’elle

34
27 n’a esté] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: n’a pu estre
n’a esté fortiffiée par la

[p. 631] [scan. 743]


1
jonction des corps des Bavarrois, en ce cas il semble que si les ministres de
2
Suède se donnent la peine de bien peser ce qui convient le plus aux inté-
3
restz communs, non seulement nous ne devrions pas emploier grande per-
4
suasion à les porter de consentir qu’on diffère pour quelque temps nostre
5
rupture

35
5 contre] in AE , CP All. 102: de
contre Bavières si cella nous donne moien de jouir de nos quar-
6
tiers sans y estre inquiétez et de remettre nostre armée en bon estat, mais
7
qu’ils devroient estre les premiers à nous le conseiller puisque nous ne
8
pouvons avoir d’avantage qui ne soit aussy le leur particulièrement quand
9
il s’agit de fortiffier nostre armée.

10
Et à la vérité demeurant tousjours dans la supposition que Wrangel ne
11
soit pas en danger, les ministres de Suède nous obligeront à commettre
12
une grande imprudence qui rejallira bientost à leur dommage s’ilz dési-
13
rent absolument, et sans avoir esgard à aucunes considérations particuliè-
14
res que nous rompions

36
14 avec monsieur de Bavières] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: con-
37
tre Bavière ; in der Auszugskopie AE , CP All. 86: avec Bavière
avec monsieur de Bavières dans un temps où noz
15
forces se trouvans de beaucoup inférieures aux siennes, nostre déclaration
16
ne

38
16 servira] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: serve
servira qu’à

39
16 luy] laut Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102 statt leur in der Druckvorlage.
luy donner moien, sinon de nous chasser de noz quartiers,
17
au moins de les estrécir, et

40
17–18 nous … maintenir] im Konzept gestrichen; fehlt in AE , CP All. 102.
nous contraignant de faire la guerre avec dé-
18
savantage , pour les maintenir ruiner entièrement nostre armée, reprendre
19
peut-estre noz places qui eussent esté autrement en seureté, et nous con-
20
finer deçà le Rhin dans l’impossibilité de remettre noz trouppes, ny de les
21
renforcer, et avec une despense pour les entretenir à laquelle on ne pour-
22
roit suffire.

23
Au lieu qu’en dissimulant pour quelque temps nostre ressentiment nous
24
pouvons l’endormir en sorte que nous préparans à

41
24 bon escient] im chiffrierten Text der Auszugskopie AE , CP All. 86: bon estat ; im Klar-
42
text
dechiffriert: nous mettre en bon estat
bon escient pour
25

43
25 reprendre] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: prendre
reprendre nostre revanche, et l’obligeant luy-mesme à y contribuer, le
26
coup que nous frapperons après sera infaillible.

27
Il semble qu’il devroit suffire aux ministres de Suède d’estre asseurez que
28
l’intention de la France à l’esgard de

44
28 monsieur de Bavières] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: Bavière
monsieur de Bavières n’est pas de
29
demeurer les bras croisés, mais qu’elle rompra contre luy non seulement
30
aussytost qu’elle

45
30 verra le pouvoir] in AE , CP All. 102: poura le
verra le pouvoir faire avec succès, mais dès l’instant
31
qu’elle n’y trouvera pas un manifeste désavantage pour elle et pour ses
32
alliés, et enfin toutes fois et quantes qu’ils le désireront sans aucune réser-
33
ve , et de cella l’on peut dès à présent leur en donner telle asseurance qu’ils
34

46
34 tesmoigneront] in der Auszugskopie AE , CP All. 86: pouront
tesmoigneront désirer pour leur satisfaction et concerter mesme le temps

[p. 632] [scan. 744]


1
et les moiens d’exécutter la chose. Cependant on a renouvellé les ordres à
2

33
2–3 monsieur de Bavières] in der Auszugskopie AE , CP All. 86: Bavière
monsieur le mareschal de Turenne de se conduire envers monsieur de
3
Bavières comme Messieurs les Plénipotentiaires luy feront sçavoir qu’il
4
aura esté résolu avec les ministres de Suède. C’est pourquoy ils n’ oublie-
5
ront pas de luy donner de leurs nouvelles, l’instruisant punctuellement de
6
tout ce qu’il

34
6 devra] in AE , CP All. 102: poura
devra faire, ou ne faire pas.

7
Et pour monstrer évidemment que nous n’affectons pas des délais pour
8
espargner

35
8 ledit duc] laut Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102 statt Bavières in der Druck-
36
vorlage
.
ledit duc et que quand on parle de retenir le bras, ce n’est que
9
pour

37
9 frapper … seurement] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: appuyer
38
mieux le coup et plus seurement
frapper le coup plus seurement, on peut dire que nonobstant tout ce
10
qui auroit esté concerté de ne l’attaquer qu’au commencement de la cam-
11
pagne prochaine, on préviendra

39
11 volontiers] im Konzept und in Ass.Nat. 273: fort volontiers
volontiers ce temps-là si monsieur de Tu-
12
renne peut estre dez à cette heure assisté du corps de Konigsmarck ou des
13
trouppes de Madame la Langrave, ainsy qu’il a esté mandé

43
Vgl. nr. 209 und nr. 210.
.

14
Enfin Messieurs les Plénipotentiaires s’y conduiront avec

40
14 leur prudence] in Ass.Nat. 273: leurs prudences
leur prudence et
15
leurs circonspections

41
15 accoustumées] in der Auszugskopie AE , CP All. 86: ordinaires
accoustumées et il semble que noz alliez ne sçau-
16
roient prendre le moindre ombrage de nostre sincérité, puisque nous nous
17
contentons de leur représenter l’estat de noz affaires, et ce que nous esti-
18
merions devoir estre fait pour le bien de la cause commune, sans néant-
19
moins nous y arrester, en sorte que nous ne laissions à leur choix de nous
20
faire prendre telle résolution qu’ils croiront estre le plus à leur avantage.

21
Le sieur Krebz n’estant pas parti de Paris sitost qu’il l’avoit cru , on a eu
22
occasion de le revoir, et autant qu’on peut s’asseurer aux paroles d’un
23
prince dont le procédé ne donne pas grand sujet qu’on s’y fie, on a enco-
24
res eu plus de satisfaction de cette conférence que des précédentes, parce
25
qu’aiant receu des nouvelles de son maistre il n’a pas seulement confirmé
26
tout ce qu’il avoit dit qu’il ne s’estoit porté à rompre contre la Suède que
27
sur la ferme créance qu’il a que cette couronne-là ne veut point de paix, et
28
ne vise qu’à ruiner la religion catholique en Allemagne, mais il a adjousté
29
que son maistre souhaitte si passionnément la paix qu’il n’a rien fait jus-
30
ques icy qui l’empesche de prendre des résolutions directement contraires
31
et de retirer ses armes voires les emploier contre ceux qu’il connoistra s’en
32
esloigner.

[p. 633] [scan. 745]


1
Si cella est véritable comme il y a grande apparence parce que c’est le
2
véritable intérest dudit duc, il semble que cette raison seule devroit estre
3
assez forte non seulement pour obliger la France à dissimuler pour quel-
4
que temps avec luy, mais que la Suède mesme qui désire la paix et con-
5
noist qu’elle luy convient, parmy ses méditations de vangeance ne mespri-
6
sera pas cependant de s’appliquer à le destromper puisqu’il y a lieu de luy
7
faire toucher facilement au doigt la fausseté du fondement sur lequel il a
8
pris sa résolution, et qu’ensuitte on peut espérer de la luy faire changer en
9
une toutte contraire, ou au moins à cesser d’agir comme auparavant.

10
Il paroist par le discours que le sieur Salvius a tenu à Messieurs les Pléni-
11
potentiaires qu’il n’est pas esloigné de ce sentiment quand il a dit qu’il
12
falloit se préparer puissamment à la guerre, mais donner en mesme temps
13
la créance à un chacun que l’on se porteroit à la paix. Aussy Sa Majesté
14
attend avec impatience de sçavoir si Messieurs les Plénipotentiaires auront
15
pu concerter avec luy l’escrit dont il est parlé dans le mémoire du 4 e

44
Nr. 187.
. Il
16
est certain qu’il ne peut estre que fort bien receu de toute l’Allemagne, qui
17
désire et a besoin de la paix, et qu’il peut nous estre si utile auprès du duc
18
de Bavières, qu’on estime mesme qu’il pourroit estre bon de songer,
19
pourveu que ce fust de concert avec les Suédois, à faire faire un second
20
voiage au sieur d’Erbigni auprès dudit sieur duc de Bavières pour luy
21
porter la pièce, et sçavoir au vray ce que l’on peut

39
21 s’y] im Konzept, in Ass.Nat. 273 und in AE , CP All. 102: se
s’y promettre de son
22
entremise après qu’il ne pourra plus douter que les couronnes ne soient
23
disposées à la paix, et qu’on aura moien de luy faire avouer qu’elles se
24
sont mises à toute raison et selon le jour qu’il y verra luy faire mesme
25
instance

40
25 de retirer] im Konzept: qu’il ayt à retirer ; in AE , CP All. 102: qu’il ait à retirer
de retirer ses trouppes de l’armée de l’Empereur et

41
25 remettre] im Konzept und in AE , CP All. 102: à remettre
remettre les
26
choses en l’estat qu’elles estoient auparavant, puisque le fondement sur
27
lequel il avoit pris sa résolution se trouve faux.

28
Enfin il semble que la prudence ne permet pas que quelque desplaisir que
29
nous aions du manquement de monsieur de Bavièrre l’on fasse esclatter
30
une cholère impuissante, et qui nous seroit mesme préjudiciable. Nous
31
avons autant d’envie que les Suédois de l’en faire repentir, mais la saison
32
de le faire utilement ne pouvant

42
32 estre] in AE , CP All. 102: estre que
estre de trois ou quatre mois pendant que
33
les uns et les autres nous préparerons puissamment à nous mettre en cet
34
estat-là, nous devons emploier cet intervalle de temps à ne rien obmettre
35
pour faire la paix. Car ou nous ferons ce beau présent à la chrestienté avec
36
grande gloire et avantage pour les couronnes, ou si les ennemis nous né-
37
cessitent à la continuation de la guerre, nous aurons

43
37 eu] fehlt in AE , CP All. 102.
eu le loisir et les
38
moiens de nous y préparer, en sorte que nous pourrons nous promettre

[p. 634] [scan. 746]


1
avec grande apparence

37
1 d’y] in AE , CP All. 102: de
d’y remporter les mesmes avantages que par le
2
passé.

3

38
3–5 Il … tenus.] fehlt in AE , CP All. 102.
Il n’y a rien à adjouster à la prudence que Messieurs les Plénipotentiaires
4
ont fait paroistre dans toutes les responses qu’ils ont f〈ai〉tes au sieur
5
Salvius sur les discours qu’il leur a tenus.

6
Il ne faut pas douter que comme ce n’est plus qu’un mesme esprit qui agit
7
et conduit tous les mouvemens du conseil de l’Empereur et de celuy d’ Es-
8
pagne , on ne fasse toutes les diligences auprès des Suédois et on n’use de
9
tous les mesmes artifices pour les séparer de la France qui ont esté prati-
10
quez desjà et qu’on continue pour en séparer les Holandois. Le duc de
11
Terranova gouvernant l’Empereur et le comte de Penneranda aiant la di-
12
rection de la conduitte de ses ministres à Munster, on n’est point surpris
13
que noz parties disent aux Suédois qu’ils ont la mesme volonté de traitter
14
avec eux qu’ils ont tousjours eue et qu’ils ne veullent rien changer en ce
15
qui a esté accordé pour leur satisfaction pendant qu’ils ne nous parlent
16
point, ou que si nous leur parlons, ils contestent tous les pointz de la
17
nostre, et veullent remettre en nouvelle négotiation tout ce qui a desjà
18
esté arresté.

19
Mais on a trop bonne opinion de la générosité de la reyne de Suède,

39
19 et] fehlt in AE , CP All. 102.
et il y
20
a trop de raisons de bienséance et d’intérest qui

40
20 obligent] im Konzept und in AE , CP All. 102: obligera
obligent cette couronne-là
21
à demeurer unie à la France et ferme dans l’observation des alliances, pour
22
croire que toutes les malices

41
22 de la] in AE , CP All. 102: de les ; im Konzept unleserlich: de l〈…〉
de noz parties soient capables de la séparer
23
de nous, d’autant plus qu’on ne void pas que les ennemis aient encores
24
aucun avantage que la jonction des forces de Bavières qui n’ont pas em-
25
pesché par le passé noz progrez et qu’on n’ait mesme porté ce prince sur
26
le point de sa ruine s’il n’eust trouvé moien de s’en garentir par une sus-
27
pension .

28
Il sera bon d’oster tousjours aux Suédois la pensée que nous puissions
29
augmenter le subside et leur faire connoistre que ce n’est pas peu dans la
30
disette d’argent où nous sommes que l’on se charge de continuer à le leur
31
paier fort punctuellement.

32
On fera

42
32 un] ergänzt aus dem Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102; fehlt in der Druck-
43
vorlage
.
un mesme effort extraordinaire pour le leur pouvoir faire toucher
33
dans le mois qui vient, mais on souhaitteroit bien que cette marque

44
33 de la] in AE , CP All. 102: de leur
de la
34
bonne volonté

45
34 que … ont] in Ass.Nat. 273: de Leurs Majestez
que Leurs Majestez ont à restablir leurs affaires nous ser-
35
vist s’il estoit possible à avoir leurs quartiers et contributions de Franco-
36
nie si le général Wrangel ne les vient pas prendre, ou tout au moins à avoir

[p. 635] [scan. 747]


1
leur consentement que nous puissions ne rompre contre

37
1 le duc de Bavière] laut Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102 statt Bavières in der
38
Druckvorlage.
le duc de Bavière
2
que quand nous serons en estat de luy faire plus de mal qu’à nous. Et à la
3
vérité ils y ont tant d’intérest eux-mesmes pour les raisons marquées cy-
4

39
4–5 aviserions] in AE , CP All. 102: aviserons
dessus qu’ils devroient nous en rechercher quand nous ne nous en avise-
5
rions pas.

6
Il est certain que les escus d’or

40
6 au soleil] fehlt in AE , CP All. 102.
au soleil ont de bonté intérieure quatre
7
solz plus que les ducatz que l’on bat à Amsterdam que Messieurs les Plé-
8
nipotentiaires escrivent passer dans

41
8 toute] fehlt in AE , CP All. 102.
toute l’Allemagne pour deux reichs-
9
dalles , mais on ne croit pas qu’il fust de la dignité du Roy,

42
9 quelque] in AE , CP All. 102: pour quelque
quelque avan-
10
tage qu’on y rencontrast, de faire battre en France une monnoie au coin
11
d’un autre prince. C’est pourquoy on jugeroit plus à propos de passer
12
par-dessus le préjudice que nous recevons de l’extraction de l’or hors du
13
roiaume, et d’envoier cent mil escus d’or au soleil pour paiement de ce
14
subside, en quoy nous gaignerions beaucoup et noz alliez n’y perdroient
15
rien puisque s’ilz ne pouvoient les emploier pour la mesme valeur, il leur
16
seroit fort aisé de les faire convertir à l’instant en des ducatz à Amsterdam
17
ou autre part, et avec avantage. On commencera dez à présent à en amas-
18
ser pour faire ladite somme le plus tost qu’il se pourra. Cependant Mes-
19
sieurs les Plénipotentiaires auront le temps de répliquer sur cet article et
20
de faire sçavoir

43
20 s’ilz y trouve〈nt〉] in AE , CP All. 102: s’il s’y trouve
s’ilz y trouve〈nt〉 quelque difficulté en nos alliez ou au-
21
trement , et n’oublieront pas surtout de faire valloir aux Suédois la passion
22
que l’on a de les satisfaire en tout, puisqu’aiant fait nostre compte de ne
23
paier que trois mois après, nous voulons bien prévenir mesme le temps du
24
terme au hazard que toutes les autres affaires souffrent pour fournir à
25
celle-cy.

26
Quant à ce que le sieur Salvius a dit ensuitte d’une lettre

44
26 du] in AE , CP All. 102: escrite par le
du général Wran-
27
gel que l’on pourroit remettre entre les mains de la France les places que
28
la couronne de Suède a dans la Haute-Allemagne, pour donner moien à
29
l’armée de Suède d’en retirer son infanterie dont elle a besoin, la proposi-
30
tion n’est pas à mespriser et Messieurs les Plénipotentiaires s’y sont con-
31
duitz avec l’adresse nécessaire à la faire réussir, tesmoignans que lesdites
32
places nous seroient plustost à charge qu’à utilité.

33
Il est vray que quand on considère que jusques icy ces messieurs n’ont pas
34
eu beaucoup de semblables charitez pour nous, ny fait paroistre ce grand
35
désintéressement à désemparer de leurs places pour nous les remettre, on
36
juge qu’il pourroit bien y avoir quelque raison plus pressante que celle de

[p. 636] [scan. 748]


1
la nécessité du peu d’infanterie qu’ilz en peuvent tirer, et que vraysembla-
2
blement ils regardent lesdites places comme perdues, n’aians point de
3
moien de les secourir si monsieur de Bavières les attaque comme il n’en
4
faut pas douter avec le mesme corpz qui est allé à Memmingen, et
5
qu’ainsy ilz aiment mieux que nous aions l’affront de les perdre.

6
Il faut seulement considérer si cette remise

36
6 des places] in AE , CP All. 102: de place
des places ne pourroit point
7
rompre toutes les mesures que nous aurions prises de dissimuler avec
8

37
8 monsieur le duc de Bavière] laut Konzept, Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102 statt
38
Bavières in der Druckvorlage.
monsieur le duc de Bavière qui aiant fait son compte qu’elles ne peuvent
9
pas luy eschapper

39
9 ne la] in Ass.Nat. 273 und AE , CP All. 102: ne le ; im Konzept unleserlich: ne l〈…〉
ne la souffriroit peut-estre pas aisément sans rompre
10
aussy contre nous. Sa Majesté se remet entièrement sur

40
10 Messieurs] an dieser Stelle bricht die Kopie AE , CP All. 102 ab.
Messieurs les Plé-
11
nipotentiaires d’examiner cette affaire et d’y prendre telle résolution
12
qu’ilz estimeront à propos, faisant sçavoir en mesme temps à monsieur
13
le mareschal de Turenne à qui l’on en escrit d’icy en quelz termes ilz en
14
seront demeurez, et ce qu’il aura à faire pour l’exécution. Ilz considére-
15
ront mesmes s’il seroit bon de ne s’engager à rien qu’on n’ayt eu son avis,
16
et on luy mande de l’escrire sans perte de temps ausditz Sieurs Pléni-
17
potentiaires .

18
Sa Majesté a fort

41
18 approuvé] laut Ass.Nat. 273 statt esprouvé in der Druckvorlage; im Konzept: aprouvé
approuvé la pensée que Messieurs les Plénipotentiaires
19

42
19 ont eue] im Konzept und in Ass.Nat. 273: avoient
ont eue de remettre le différend de l’assistance que l’Empereur pourroit
20
donner comme archiduc au roy d’Espagne au jugement des électeurs et
21
des princes de l’assemblée, ou de monsieur de Bavières seul, si le bon
22
concert avec noz alliez n’y est point blessé, et Sa Majesté se remet pour
23
le choix à ce qu’ils jugeront plus à propos sur les lieux et selon les con-
24
jonctures , y aiant tout sujet d’espérer que le pis qui nous puisse arriver
25
sera de voir prattiquer quelqu’un des tempéramens dont l’on a escrit à
26
Messieurs les Plénipotentiaires

45
Vgl. insbes. nr. 35.
et que le sieur Krebz a souvent proposé
27
de la part de son maistre.

28
Enfin

43
28 s’il] laut Konzept und Ass.Nat. 273 statt il in der Druckvorlage.
s’il y a lieu de pouvoir remettre conjointement avec les Suédois aux
29
estatz de l’Empire la décision des pointz indécis, à l’exception tousjours
30
de celuy du duc Charles (pour lequel on a toute raison de croire qu’ilz ne
31
voudront pas que la guerre continue), nous serons asseurez ou d’avoir
32
bientost la paix, ou de gaigner la bonne volonté de ceux qui la désirent,
33
et destruire toutes les machines de noz ennemis, car il y a grande appa-
34
rence qu’en ce cas le duc de Bavières estant destrompé des fausses impres-
35
sions qu’on luy a données au préjudice de la bonne disposition que la

[p. 637] [scan. 749]


1
couronne de Suède a pour la paix, s’il voit que les artifices des Espagnolz
2
prévaillent à toutes les diligences qu’il fera pour obliger l’Empereur de la
3
conclurre, il pourra prendre alors des résolutions telles que nous pouvons
4
souhaitter, et non seulement de retirer ses armes de l’Empereur, mais de
5
nous en assister pour forcer le party contraire à la paix.

6
Le sieur de Vautorte a despêché icy un courrier depuis peu pour donner
7
avis de la mort de l’électeur de Mayence et des diligences qu’il

40
7 avoit] im Konzept und in Ass.Nat. 273: avoit desjà
avoit faittes
8
avec le sieur 〈vi〉comte de Courval pour empescher que les Impériaux ne
9
vinssent à bout du dessein qu’ilz ont de faire faire l’élection de son suc-
10
cesseur ailleurs que dans Mayence. On adresse à Messieurs les Pléni-
11
potentiaires la copie du mémoire que Sa Majesté a envoié audit sieur de
12
Vautorte sur cette occurence, par laquelle ilz apprendront si particulière-
13
ment ses sentimens et ses intentions qu’il seroit superflu d’y rien adjous-
14
ter .

15
Le sieur Hoeufft a fait voir icy une lettre de Munster

42
Ein entsprechendes Sschreiben konnte nicht ermittelt werden.
dans laquelle celuy
16
qui luy escrit tesmoigne s’estonner que les Espagnolz veuillent remettre la
17
décision de tous les pointz qui restent à ajuster à l’arbitrage de Messieurs
18
les Estatz et que la France dont ilz sont alliez ne veuille pas faire le mes-
19
me .

20
On a jugé à propos d’instruire pleinement ledit Hoeufft sur cette matière,
21
parce que la vérité se respend quelquesfois mieux par certains canaux, et
22
trouve plus de créance que quand elle part de la bouche des ministres
23
publicz. On luy a fait comprendre comme noz parties se mocquoient de
24
Messieurs les Estatz sous prétexte de leur faire honneur. Il en escrira à
25
Munster et à La Haye, mais cella donne lieu de dire à Messieurs les Pléni-
26
potentiaires qu’une des choses ausquelles ilz doivent s’appliquer avec plus
27
de soin

41
27 c’est à] im Konzept und in Ass.Nat. 273: qu’à
c’est à destruire dans l’esprit des députez de Holande cette malice
28
des Espagnolz et leur faire cognoistre que ceux-cy ne veullent remettre à
29
leur jugement que ce qu’ilz ont desjà accordé, et cella après avoir obtenu
30
le point de la trêve de Portugal.

31
Il y a lieu mesme de leur faire avouer que nous conservons leur réputation
32
que les Espagnolz veullent blesser quand ilz les veullent rendre indiffé-
33
rentz entre la France et l’Espagne, eux qui sont alliez de l’une, et ennemis
34
de l’autre, mais comme l’on a fait autrefois des despêches entières qui
35
n’estoient que sur cette matière

43
Vgl. bspw. die kgl. Memoranden vom 6. April und 10. Mai 1647 (Text: APW II B 5/2 nr.
44
209 bzw. nr. 267).
, il seroit inutile de répéter encores les
36
mesmes choses, et Messieurs les Plénipotentiaires n’auront qu’à revoir
37
lesdites despêches.

38
On y adjoustera seulement qu’à présent que les Holandois sont comme
39
d’accord de tout avec les Espagnolz pour ce qui regarde leur traitté, et

[p. 638] [scan. 750]


1
qu’ilz n’auront plus d’appréhension d’estre prévenus par cette couronne,
2
on pourroit comme il a esté mandé les faisant discourir sur tous les pointz
3
de nostre traitté en destail, les faire tomber adroittement dans nostre sens,
4
monstrer que nous sommes prestz de defférer à ce qu’ilz nous conseill-
5
eront et convenir mesme de tout avec eux affin qu’ilz s’engagent d’en
6
aller parler aux Espagnolz, non comme de pointz résolus, mais comme
7
de choses ausquelles ilz se font fortz de nous faire consentir, et que si
8
nous y apportons quelque difficulté, ils passeront outre à leur accommo-
9
dement sans nous, et cette diligence que l’on feroit à part pour avancer la
10
paix n’empescheroit pas que les Médiateurs ne continuassent leurs soins
11
et que les affaires ne se conclussent par leur entremise.

12
Le sieur de La Thuillerie nous mande

42
Vgl. La Thuillerie an [Mazarin], Den Haag 1647 Oktober 14 (Ausf.: AE , CP Holl. 45
43
fol. 394–398, hier fol. 394’–395’).
qu’il a escrit à Messieurs les Pléni-
13
potentiaires d’une ouverture qui luy a esté faitte par une personne affec-
14
tionnée

44
Konnte nicht ermittelt werden.
qui semble n’estre pas à mespriser. Il luy a proposé que les dé-
15
putez de Messieurs les Estatz asseurant tousjours leurs supérieurs que les
16
ministres d’Espagne demeurent fermes à accorder à la France tout ce
17
qu’ilz luy ont offert, on pourroit prendre occasion de presser lesditz dé-
18
putez à obliger les Espagnolz de se déclarer nettement sur chaque point
19
qu’ilz ont accordé, et à les mettre en forme, comme l’ont desjà esté les
20
vingtz premiers articles dont ilz ne peuvent faire

40
20 de] fehlt im Konzept und in Ass.Nat. 273.
de difficulté ny les uns
21
ny les autres, ou celuy qui y en apportera fera connoistre d’abord qu’il ne
22
procède pas sincèrement.

23
Et pour le surplus qui est le moins important si la France ne peut prendre
24
assez de confiance aux députez de Messieurs les Estatz qui sont à l’ assem-
25
blée pour leur en remettre le jugement, elle pourroit s’en rapporter à ce-
26
luy de monsieur le prince d’Orange, et de quelques-uns de l’Estat qui
27

41
27 seront] im Konzept und in Ass.Nat. 273: seroient
seront jointz à luy, exigeant seulement une condition que Messieurs les
28
Estatz ne conclussent point leur traitté avec Espagne que monsieur le
29
prince d’Orange et ses associez n’eussent prononcé.

30
Sa Majesté se remet entièrement à ce que Messieurs les Plénipotentiaires
31
estimeront devoir faire là-dessus, et juge néantmoins que quand mesme
32
ilz ne croiront pas devoir rien remettre à l’arbitrage de monsieur le prince
33
d’Orange, on peut proffiter de l’autre partie de cet expédient qui est de
34
prendre occasion sur ce que les députez de Holande disent que les Espa-
35
gnolz demeurent fermes en ce qu’ilz ont accordé à cette couronne, de les
36
presser de se déclarer nettement et en forme de ce qu’ilz prétendent luy
37
avoir accordé ou non, affin ou que nous assurions bien ces pointz-là, ou
38
que nous puissions faire voir à Messieurs les Estatz que noz parties ne
39
demeurent pas fermes à ce qu’elles ont offert comme leurs députez leur

[p. 639] [scan. 751]


1
donnent à entendre, et qu’elles n’ont autre visée que de faire sonner

35
1 bien] im Konzept gestrichen; fehlt in Ass.Nat. 273.
bien
2
haut parmy les Provinces-Unies leur disposition à la paix, pendant que
3
dans l’effet elles s’en esloigent le plus.

4
Sa Majesté a veu l’avis de Messieurs les Plénipotentiaires touchant le duc
5
Charles et l’a trouvé fort judicieux, en ce qu’ils estiment qu’attendu l’ in-
6
constance naturelle de ce prince on doit l’obliger à rendre quelque service
7

36
7 réel] laut Konzept und Ass.Nat. 273 statt réel à in der Druckvorlage.
réel et effectif à cette couronne, avant qu’il en reçoive des grâces.

8
On a tousjours eu icy comme ilz auront remarqué dans diverses despê-
9
ches

37
Vgl. insbes. das Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux und Servien, Paris
38
1646 November 29 (Text: APW II B 5/2 nr. 8, hier 49 Z. 13 – 50 Z. 7).
la visée d’ambarquer ce prince en des entreprises esloignées et de-
10
puis peu on avoit songé comme eux à luy proposer la conqueste de Na-
11
ples , et de luy offrir deux mil chevaux, quatre ou cinq mil hommes de
12
pied pour joindre à ses trouppes, une armée navale équipée de tout point
13
et une somme considérable tous le mois pour fournir aux frais de la
14
guerre et entretenir les trouppes; on luy en fera faire la proposition.

15
Nous sçavons que depuis peu ledit duc a parlé au milord Goring

39
Gemeint ist wahrscheinlich Lord George Goring jun. (1608–1657), engl. Militär, 1646 zu-
40
nächst in staatischen militärischen Diensten, dann, spätestens seit März 1647, colonel- ge-
41
neral der in den Ndl.n für Spanien kämpfenden engl. Truppen; er ging 1650 nach Spanien
42
(DNB XXII, 245–248; Bigby , 44).
de son
16
passage en Angleterre avec ses trouppes. Et s’il a esté capable d’avoir cette
17
pensée pour l’intérest d’autruy, et pour appuier seulement une couronne
18
chancellante, à plus forte raison devroit-il entendre aux moiens de s’en
19
mettre une sur la teste, ce qui dans les conjonctures présentes pourroit
20
assez probablement réussir.

21
On a seulement quelque peine en ce que la paix pourroit se conclurre
22
dans l’intervalle de temps qu’il mettroit à se préparer pour l’entreprise,
23
ou avant qu’elle eust pu estre mise à fin, et alors nous l’aurions sur les
24
bras et serions fort embarrassez pour le satisfaire, mais s’il escoute la pro-
25
position , on pourra songer à quelque expédient.

26
On parlera icy au comte Nerli ambassadeur de Mantoue pour luy faire
27
escrire à son collègue à Munster

43
Sannazaro.
une lettre qui authorise le changement
28
que celuy-cy a jugé à propos de faire en l’article de Cazal, et on n’oubliera
29
pas de luy faire les reproches qu’il mérite d’avoir non seulement concerté
30
à nostre insceu avec noz parties ledit article en la forme qu’il est couché
31
dans le projet des Espagnolz , mais exigé d’eux qu’ils n’y souffriroient
32
aucun changement.

33
Quant à la proposition que le comte de Sannazzaro a faitte que la France
34
voulust donner la comté de Charolois, ou Poligny, et Lion-le-Saulnier à la

[p. 640] [scan. 752]


1
maison de Mantoue pour la desdommager de la lésion qu’elle prétend
2
avoir soufferte dans le traitté de Querasque, Sa Majesté ne veut pas ouvrir
3
cette porte d’appliquer les conquestes qu’elle a faitte jusques icy au des-
4
dommagement d’autruy, désire que l’on tienne bon à l’exécution du
5
traitté de Querasque et ne prétend estre obligée à rien au-delà de ce qu’il
6
contient, et que tout ce à quoy elle

43
6 pourra] im Konzept: pou〈roit〉 ; in Ass.Nat. 273: pourroit
pourra se porter à l’avenir pour l’ avan-
7
tage de la maison de Mantoue partira de sa pure générosité.

8
Que néantmoins si on peut faire quelques conquestes en Italie où nous ne
9
voulons rien retenir, Sa Majesté se disposera volontiers à gratifier laditte
10
maison pour réparer cette lésion prétendue, d’autant plus si monsieur de
11
Mantoue se résolvoit à se déclarer comme d’autres princes qui ont les
12
armes à la main contre l’Espagne dans le Milanez.

13
C’est tout ce que l’on peut dire à Messieurs les Plénipotentiaires en res-
14
ponse de leur dernier mémoire du 14 e du courant, à quoy on adjoustera
15
maintenant quelque avis dont on estime qu’il est bien à propos qu’ilz
16
soient informez.

17
Gesicherte Nachrichten aus Madrid melden, daß der spanische König den
18
Staatsbankrott erklärt hat. Einzelheiten, on sçait qu’il prétend par cette
19
voye avoir pourveu suffisamment pour six ans à tout l’argent qui luy est
20
nécessaire pour soustenir la guerre, et il est aisé à voir que cella n’aidera
21
pas à le disposer d’apporter des facilitez à la paix.

22
Cet incident qui mérite grande réflexion joint à la conduite que les minis-
23
tres d’Espagne tiennent desjà à Munster pour esloigner la paix, mettans
24
tous les obstacles dont ilz peuvent s’aviser à celle de l’Empire et faisant
25
connoistre assez dans nostre traitté qu’ilz n’ont autre but que de séparer
26
les Holandois d’avec cette couronne, a fait commencer de songer icy qu’il
27
sera bon d’oster à nos parties les moiens d’amuser plus longtemps le tapis,
28
et qu’à l’exemple de l’escrit que nous sommes sur le point de mettre au
29
jour avec les Suédois sur les affaires de l’Empire, on pourroit faire aussy
30
une déclaration à l’esgard de l’Espagne contenant les dernières intentions
31
de la France sur chaque point, et désignant un certain temps, passé lequel
32
si on n’est tombé d’accord, Sa Majesté ne pouvant souffrir que la chres-
33
tienté soit plus longtemps abusée des espérances qu’on luy donne de la
34
paix, qui dans cette incertitude luy font plus de mal que la guerre mesme,
35
retirera ses plénipotentiaires de l’assemblée et ne songera plus qu’à la con-
36
tinuation de la guerre.

37
On songeroit aussy en ce cas d’assembler en présence de Leurs Majestez
38
un grand conseil, auquel elles appellassent les ducz et pairs, mareschaux
39
de France et autres officiers de la couronne, premiers présidens des cours
40
souveraines, et ceux qui ont servi l’Estat en des ambassades, et après leur
41
avoir fait connestre ce que Leursdites Majestez ont fait pour avoir la paix,
42
et le dessein que noz ennemis ont de perpétuer la guerre, prendre de leur

[p. 641] [scan. 753]


1
avis les résolutions les plus convenables au bien du service de Leursdites
2
Majestez et à l’avantage de cette couronne.

3
Ce sont pensées informes et indigestes sur lesquelles Sa Majesté sera bien
4
aise de sçavoir par avance le sentiment de Messieurs les Plénipotentiaires
5
avant que de prendre sa résolution.

6
Ce qui nous importe le plus en cella c’est d’estre esclaircis au plus tost si
7
les ennemis veullent la paix ou non, car pourveu que nous aions moien de
8
faire voir au monde qu’ilz sont

42
8 la … seuls] im Konzept und in Ass.Nat. 273: la seule cause
la cause eux seuls qu’elle ne se conclud
9
pas, la France a assez de forces non seulement pour ne pas craindre la
10
continuation de la guerre, mais pour se promettre d’y avoir les mesmes
11
avantages qu’elle a remportez jusques icy, notamment aiant Dieu pour
12
elle et tous les hommes bien intentionnez qui verront ce qu’elle avoit fait
13
de sa part pour donner le repos à la chrestienté, et que toutes les belles
14
protestations que les Espagnolz faisoient de la vouloir n’estoient que des
15
artifices pour l’esloigner.

16
C’est pourquoy on réplique encores ce qui a esté souvent mandé que le
17
principal soin de Messieurs les Plénipotentiaires doit bien estre de faire la
18
paix, mais qu’ilz n’en doivent guères moins prendre ne la faisant pas d’en
19
faire tomber le blasme sur noz ennemis seuls qui l’empeschent.

20
Monsieur le cardinal Mazarin a eu ces jours-cy une longue conférence
21
avec l’ambassadeur de Venize qui réside en cette cour sur les affaires gé-
22
nérales . Il a fort pressé sur le point des fortifications de Catalogne pour
23
descouvrir si on seroit capable de se contenter de la liberté de pouvoir
24
achever pendant la trêve celles qui se trouvent commancées. On luy en a
25
osté toute espérance affin que Messieurs les Plénipotentiaires aient plus de
26
moien de mesnager ce point-là à nostre avantage, et d’en tirer le plus qu’il
27
sera possible ou faire valoir en autre chose leur relaschement s’ilz jugent à
28
propos de s’en départir comme ilz en ont le pouvoir.

29
Il a parlé des dépendances de noz conquestes et on luy a dit qu’on ne
30
comprend pas avec quel front les Espagnolz, qui se servent de la média-
31
tion des Hollandois, prétendent dans un mesme traitté et sur une mesme
32
affaire nous contester une chose qu’ils ont accordée sans difficulté aux
33
mesmes Holandois, encores qu’ilz sachent que la religion sera changée
34
aussytost dans lesdites deppendances qu’ilz leur cèdent.

35
Il a touché aussy le point du duc Charles et voulu faire connoistre que
36
l’on y rencontreroit grande difficulté. On s’est emporté là-dessus et
37
parlé en sorte qu’il ne peut luy estre resté la moindre espérance qu’on
38
cède jamais autre chose que ce que Sa Majesté a offert par pure géné-
39
rosité et sans nécessité aucune, puisque les ministres de Holande nous
40
avoient desjà asseurés de la part de ceux d’Espagne que cette affaire
41
n’empescheroit pas la conclusion de la paix. On luy a fait voir ensuite

[p. 642] [scan. 754]


1
les raisons et la justice de nostre procéder, dont il a tesmoigné demeu-
2
rer satisfait.

3
Ledit ambassadeur

31
3 dit] im Konzept und in Ass.Nat. 273: a dit
dit que Contareni luy escrivoit

35
Wurde nicht ermittelt.
que les députez de
4
Holande luy avoient demandé s’il estoit vray que la paix d’Espagne avec
5
la France fust si avancée, mais qu’il n’avoit pas voulu leur en rien dire
6
pour les laisser tousjours en soucy. On luy a fait remarquer le tort
7
qu’avoit Contareni d’en avoir usé de

32
7 telle] im Konzept und in Ass.Nat. 273: cette
telle sorte et de n’avoir

33
7 pas] fehlt im Konzept.
pas pris une
8
si belle occasion de faire connoistre ausditz députez l’artifice des Espa-
9
gnolz , qui leur donnent le traitté de France pour conclu affin de les haster
10
à achever le leur sans nous, de crainte d’estre prévenus, et que comme il a
11
intention et intérest que les deux traittez se fassent conjointement, il doit
12
songer à avancer le nostre, celuy des Holandois ne l’estant desjà que trop.
13
Ledit ambassadeur a dit aussy que son collègue de Madrid

36
Girolamo Giustiniani.
luy mandoit
14
la résolution que le roy d’Espagne avoit prise de manquer à ses créanciers;
15
qu’il le voyoit très disposé à la paix pour le mauvais estat de ses affaires et
16
qu’il envoioit ordre

34
16–17 à Messieurs les Estatz] im Konzept und in Ass.Nat. 273: aux Holandois
à ses ministres de ne rien disputer à Messieurs les
17
Estatz espérant qu’il pourroit après conclurre son traitté plus avantageu-
18
sement avec la France.

19
Rekapitulation der militärischen Ereignisse in Flandern. Einnahme Agers
20
durch Condé.


21
Beilagen 1 – 2 zu nr. 219


22
1 Tracy an Le Tellier, Metz 1647 Oktober 12. – Ausfertigung: AE , CP All. 85 fol. 295–296.
23
Kopien: AE , CP All. 89 fol. 381–382

37
Falsch datiert 1647 Oktober 22.
; AE , CP All. 102 fol. 272–274.

24
2 Memorandum Ludwigs XIV. für Vautorte, Paris 1647 Oktober 20. – Kopie: AE , CP
25
Mayence 2 fol. 304–306’.

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