Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
41. Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.] Münster 1646 Dezember 31

13
[32] / 41/ [51]

14

Memorandum Longuevilles und d’Avaux’ [für Ludwig XIV.]


15
Münster 1646 Dezember 31

16
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 80 fol. 152–159 = Druckvorlage. Ausfertigung

38
Unvollständig, Rand erheblich beschädigt; daher Duplikat als Druckvorlage besser geeig-
39
net, abweichende Lesarten der Ausf. werden aber, soweit der Text überliefert und lesbar
40
ist, in den Textanmerkungen angegeben. Eingang der Ausf. in Paris laut Dorsal, fol.
41
449 A’: 1647 Januar 9.
:
17
Ass.Nat. 276 fol. 447–449. Duplikat [für Servien]: AE , CP All. 78 fol. 658–665’. Kopien:

[p. 204] [scan. 386]


1
AE , CP All. 68 fol. 162–165’; AE , CP All. 78 fol. 666–670. Druck: MN IV, 40–49; NS III,
2
391–393.

3
Konferenzen mit den niederländischen Gesandten – Erste Konferenz: Beschwerde der Fran-
4
zosen wegen der mangelnden Information über die Verhandlungen mit Spanien; Bestehen
5
auf Verhandlungen pari passu; Meinungsverschiedenheit über den Stand der niederlän-
6
dischen und der französischen Verhandlungen mit Spanien. Zweite Konferenz: Mitteilung
7
der niederländischen Gesandten über die Fortschritte bei ihren Verhandlungen; desgleichen
8
über ihre jüngsten Instruktionen aus den Niederlanden; erneute Vorhaltungen der Franzo-
9
sen wegen ihres Verstoßes gegen den Grundsatz, pari passu zu verhandeln; Zitierung einer
10
Aussage Peñarandas über die angebliche Bereitschaft der Niederländer zum Vertrags-
11
abschluß ohne Frankreich; daraufhin Rückzug der niederländischen Gesandten. Dritte Kon-
12
ferenz: ihr Zugeständnis, die Unterzeichnung der spanisch-niederländischen Provisional-Ar-
13
tikel um 8–10 Tage aufzuschieben; französisches Einverständnis mit einer Frist bei Warten
14
der Niederländer auf das Ergebnis der Gespräche Serviens in den Generalstaaten; ihre un-
15
klare Reaktion hierauf bei offenbar grundsätzlichem Zugeständnis; Verzicht auf Übergabe
16
von Beilage 1; positive Aufnahme des französischen Ersuchens um nachdrückliche Beför-
17
derung der französisch-spanischen Verhandlungen durch die niederländischen Gesandten;
18
weiterhin Bestehen auf der Abtretung der Eroberungen. Verhandlungstaktische Erhöhung
19
der französischen Forderungen an Spanien, namentlich um die Rückgabe Charlemonts, Phil-
20
ippevilles und Mariembourgs an Lüttich; angeblich fehlende Vollmacht der Spanier zur Zes-
21
sion der toskanischen Plätze. Zu befürchtendes geheimes spanisch-niederländisches Einver-
22
nehmen gegen Frankreich und Portugal; durch die spanischen Konzessionen zu West- und
23
Ostindien betriebener Ruin Portugals. Rückkehr Saint-Romains: seine Relation in Beilage
24
2; weiteres Vorgehen in der Pommernfrage. Auf nr. 32.

25
Les ambassadeurs de Messieurs les Estatz aians esté longtemps sans nous
26
rien dire de |:la part des Espagnolz, quoyqu’ilz fussent en de continuelles
27
conférences avec eux, et ayans sceu qu’ilz estoient sur le poinct de conve-
28
nir ensemble de toutes choses:|, nous

40
28 résolûmes] im Duplikat AE , CP All. 78 und beiden Kopien folgt: ces jours passés.
résolûmes de les aller trouver |:et de
29
nous plaindre du peu de communication qu’ilz nous donnoient:|. Il leur
30
fut représenté que les Espagnolz n’aians pas respondu à la proposition par
31
nous faitte touchant la rétention des conquestes

41
Beilage 2 zu nr. 35.
, et y aians encor tant de
32
pointz principaux à vuider entre nous, on |:les prioit conformément aux
33
alliances de ne passer pas outre jusqu’à ce que nos affaires fussent au
34
mesme estat que les leurs:|, et que l’un et l’autre traitté pust aller d’un
35
pas esgal, qui sont les propres termes de celuy qui a esté fait en 1644

42
Frz.-ndl. Allianzvertrag von Den Haag vom 1. März 1644 (Druck, frz.: DuMont VI.1,
43
294ff.); nach Art. III, der im Memorandum nicht wörtlich zit. wird, durfte ein Vertrag nur
44
gemeinsam und mit beiderseitigem Einverständnis geschlossen werden, und es wurde fest-
45
gehalten
, daß Frk. und die Vereinigten Ndl. ne pourront avancer leur Negociation avec les
46
Espagnols l’un plus que l’autre; dies sollten die Parteien nach Art. IV auch den Spaniern
47
erklären, wobei die Formulierung hier lautet, Frk. und die Vereinigten Ndl. seien ver-
48
pflichtet
de n’avancer pas plus un Traité que l’autre ( ebd., 295).
.
36
Ces messieurs, |:au lieu de déférer à une demande si raisonnable:|, respon-
37
dirent qu’il n’y avoit pas lieu de surseoir leur négotiation puisque celle de
38
la France estoit plus avancée et plus proche de la conclusion. Il nous fut
39
aisé de leur faire voir le contraire par la déduction de tout ce qui s’est

[p. 205] [scan. 387]


1
passé jusques icy, mais jamais pourtant nous ne pusmes leur faire avouer,
2
et sembloit à les ouïr dire qu’il n’y avoit aucun article des leurs qui ne fust
3
en contestation, et qu’ilz ne pouvoient achever de trois mois, tant ilz fai-
4
soient les choses esloignées.

5
Nous sortismes de cette conférence |:peu satisfaictz, et ne leur

36
5 celant] im Klartext des Duplikats AE , CP All. 78: celasmes.
celant pas
6
nostre mescontentement:|. Ilz nous vinrent trouver le lendemain matin
7
pour nous faire sçavoir que les ministres d’Espagne qu’ils avoient veu im-
8
médiatement après nous avoient consenti que tout ce qui avoit esté cy-
9
devant arresté pour la trêve, eust lieu pour la paix, et que l’on mettroit
10
seulement dans les articles le mot de «paix» aux endroitz où il y avoit
11
«trêve», le reste demeurant comme il avoit esté projetté

41
Vgl. die 70 Art. der provisorischen Übereinkunft zwischen den Ges. Spaniens und denen
42
der Gst., Münster 1646 [Juli]; vgl. Anm. 4 zu nr. 14.
. Et à l’esgard
12
des trois pointz dont on n’estoit pas convenu par laditte trêve, ilz nous
13
dirent que les Espagnolz leur avoient accordé celuy des Indes en la sorte
14
qu’ilz l’avoient demandé; que pour certaines places qui sont outre-Meuse,
15
que Messieurs les Estatz avoient prétendues, ilz

37
15 remettroient] im Duplikat AE , CP All. 78 und in beiden Kopien: remettoient.
remettroient aux com-
16
missaires qui seroient nommez de part et d’autre pour régler les confins
17
d’en décider; et pour la mair[i]e de Bois-le-Duc, qui regarde le gouver-
18
nement spirituel de ce lieu, qu’ilz les avoient prié d’escrire à Messieurs
19
les Estatz pour y prendre quelque tempérament raisonnable, cette affaire
20
n’estant pas capable d’empescher que la paix ne se fist.

21
Nous leur demandasmes si toutes ces choses estoient mises par escrit, et si
22
elles estoient rédigées en articles et signées. |:C’estoit pour sçavoir mieux
23
comme le tout s’estoit passé avant que de leur dire nos sentimens:|.

24
La response fut qu’il n’y avoit rien de rédigé en

38
24 article] im Duplikat AE , CP All. 78 und in der Kopie AE , CP All. 68: articles.
article ny signé, mais
25
seulement qu’on avoit mis par escrit ce dont on estoit demeuré d’accord,
26
et [ils] nous monstrèrent sur cella un papier que celuy d’entre eux qui
27
porte la parole tenoit à la main.

28
Nous leur fismes alors |:une nouvelle instance qu’ilz n’eussent point à
29
passer outre, c’est-à-dire ny à rédiger ces poinctz en articles, ny à les si-
30
gner que

39
30 nostre négotiation ne fust] im Klartext des Duplikats AE , CP All. 78: les nostres ne
40
fussent.
nostre négotiation ne fust au mesme estat:|.

31
Ilz se retirèrent et, après avoir consulté ensemble, nous dirent qu’ilz
32
avoient tousjours traitté par escrit, suivant qu’il leur avoit esté enjoint
33
par leurs premières instructions; que par le retour de leurs collègues

43
Meinerswijk, Mathenesse und Knuyt waren Anfang Dezember nach Münster zurückge-
44
kehrt (s. Anm. 35 zu nr. 2).
, ilz
34
avoient encores eu charge expresse de mettre au net et par articles les
35
choses dont ilz conviendroient avec les Espagnolz, et de les signer de

[p. 206] [scan. 388]


1
part et d’autre, à condition néantmoins de |:déclarer aux plénipotentiaires
2
d’Espagne que cela n’auroit point la force d’un

39
2–3 traicté … arrestées] im Klartext des Duplikats AE , CP All. 78 sowie in beiden Kopien:
40
traicté que les affaires de la France ne fussent arrestées.
traicté jusqu’à ce que les
3
affaires de la France fussent arrestées:|.

4
On leur répliqua que l’ordre de leurs supérieurs se doit entendre dans la
5
présupposition que le traitté de la France s’avançast esgalement avec le
6
leur. Mais que s’ilz |:avoient ordre de passer outre quand ilz seroient re-
7
quis de surseoir, ce seroit une contravention manifeste à l’alliance dont le
8
Roy feroit faire plainte à Messieurs les Estatz, et s’ilz ne l’avoient pas, ilz
9
estoient obligez de déférer à nostre instance:|. Nous leur fîmes sentir
10
aussy le mauvais procédé qu’ilz avoient tenu avec nous le jour précédent,
11
en ce qu’ilz soustenoient que leur traitté n’estoit pas plus avancé que le
12
nostre, pour avoir prétexte de nous refuser la surséance qu’on leur de-
13
mandoit; à quoy tant s’en faut |:qu’ilz eussent acquiescé comme ilz y
14
estoient obligez:|, qu’il sembloit au contraire qu’ilz |:s’estoient

41
14 hastés] im Duplikat AE , CP All. 78 falsch dechiffriert: vantez.
hastés da-
15
vantage et pressé:| la résolution de leurs affaires.

16
Ilz eurent |:quelque honte de se voir ainsi convaincus:|, et nous vinsmes
17
ensuite à leur dire que c’estoit bien assez d’avoir si maltraitté leurs amis et
18
d’estre convenus de toutes choses avec noz parties lorsque l’on nous dis-
19
pute encores le premier article et le plus essentiel de nostre traitté tou-
20
chant les conquestes, outre plusieurs autres pointz d’importance qui sont
21
aussy indécis; qu’au moins ilz se devoient contenter d’en estre venus si
22
avant sans y vouloir encores adjouster la signature des articles rédigez en
23
forme de traitté; et que s’ilz |:ne nous donnoient autre response:|, comme
24
monsieur Servien alloit partir pour La Haie, nous despêcherions |:en
25
mesme temps un courrier à la cour pour y donner advis que toutes nos
26
diligences et nos oppositions avoient esté inutiles:|.

27
A tout cella, ilz tesmoignèrent beaucoup |:de froideur:|, ce qui nous obli-
28
gea d’adjouster que Peneranda avoit dit à des principaux ministres de
29
cette assemblée que tout |:nouvellement et depuis trois jours, quelques-
30
uns des

42
30 ambassadeurs] im Duplikat AE , CP All. 78: ministres.
ambassadeurs des Provinces-Unyes luy avoient promis qu’ilz fe-
31
roient la paix sans nous:|.

32
Sur quoy un d’entre eux repartit que ceux qui avoient parlé de la sorte en
33
respondroient de

43
33 leur] im Duplikat AE , CP All. 78: la; in beiden Kopien ebenso, in der Kopie AE , CP
44
All. 78 als Ergebnis einer Korrektur.
leur teste; et cella mit tant de rumeur parmy eux
34
qu’après s’estre séparez et avoir parlé ensemble plus de demie-heure pen-
35
dant que nous estions dans un autre cabinet, le sieur de Meinderzwic nous
36
y vint prier de trouver bon qu’ilz allassent en leur logis pour consulter
37
avec un de leurs collègues absent [Mathenesse?] à cause de son indisposi-
38
tion, et qu’ilz reviendroient incontinent.

[p. 207] [scan. 389]


1
En effet, ilz retournèrent au bout d’une heure et demie, et nous dirent
2
qu’encores que leur manière de traitter eust tousjours esté de réduire les
3
choses par escrit et de signer, néantmoins pour nous donner satisfaction,
4
ilz esto[i]ent contens de |:différer la signature de huict ou dix jours:|, pen-
5
dant lesquelz ilz feroient sçavoir à leurs supérieurs les instances que nous
6
leur avions faittes, et ensuitte exécutteroient les ordres qu’on leur enver-
7
roit sur ce sujet, comme si Messieurs les Estatz devoient estre les seuls
8
juges de tout ce qui doit estre fait en exécution de l’alliance.

9
Nostre response fut que nous ne pouvions pas |:recevoir un simple délay
10
comme ilz nous l’offroient:|, puisqu’ils estoient obligez par les traittez

38
Sehr wahrscheinlich sind die frz.-ndl. Bündnisverträge von 1635 (Druck, frz.: DuMont
39
VI.1, 80–85) und 1644 (Druck, frz.: ebd., 294ff.) gemeint ( APW II B 1, XXXII-LVI);
40
vgl. des weiteren den auf sieben Jahre befristeten frz.-ndl. Subsidienvertrag von Den
41
Haag vom 15. April 1634 (Druck: DuMont VI.1, 68–72). Zum Vertrag von 1644 s. Anm.
42
3; der Grundsatz eines gemeinsamen Vertragsschlusses war schon in Art. IX des frz.-ndl.
43
Allianzvertrages vom 8. Februar 1635 ( ebd., 83) festgehalten worden; Art. IX des Vertrags
44
von 1635 wurde in Art. VI desjenigen von 1644 bestätigt ( ebd., 295).
de
11
surseoir jusques à ce que noz affaires fussent au mesme estat que les leurs.
12
Que néantmoins pour leur monstrer nostre facilité, nous nous contente-
13
rions pourveu que monsieur Servien eust le temps d’aller à La Haie, d’y
14
conférer avec les Provinces, et qu’ilz ne fissent

36
14 rien] im Duplikat AE , CP All. 78 und beiden Kopien folgt: icy.
rien qu’ensuitte des ordres
15
qu’ilz recevroient après que mondit sieur Servien en auroit traitté avec
16
Messieurs les Estatz et qu’ilz leur auroient fait entendre leur résolution.

17
Ilz tesmoignèrent y consentir, mais ilz ne respondirent pas tous bien net-
18
tement, disans que ce terme estoit suffisant pour avoir des nouvelles de
19
monsieur Servien après son arrivée à La Haie et avoir conféré avec Mes-
20
sieurs les Estatz. Sur quoy leur aians encores répété la mesme chose et
21
demandé s’ilz ne le promettoient pas, beaucoup d’entre eux disans que
22
ouy et les autres n’y contredisans pas, on se leva.

23
Et nous leur dismes que nous avions mis nostre instance par escrit en
24
intention de la leur bailler. Ilz tesmoignèrent qu’estans tombez d’accord,
25
ilz seroient bien aises qu’il n’en fust plus parlé. A quoy nous consentîmes
26
tant plus aisément que l’un de nous

45
Servien.
alloit sur les lieux, qui sçaura bien
27
agir plus à propos et plus efficacement qu’on ne peut jamais faire par des
28
escritures quelques concertées qu’elles puissent estre, joint qu’il en porte
29
une copie par delà pour s’en servir, |:ainsi que nous ferons

37
29 icy] fehlt im Klartext des Duplikats AE , CP All. 78.
icy s’il est né-
30
cessaire après que le terme qu’ilz ont accordé sera expiré:|. Pour rendre un
31
compte plus exact à la Reine de ce qui s’est passé, et du sujet de noz
32
plaintes qui n’est pas entièrement exprimée cy-dessus, la copie dudit escrit
33
sera mise avec ce mémoire.

34
En cette dernière conférence, nous fîmes fort bien comprendre à ces mes-
35
sieurs que nous n’avons aucun dessein d’apporter du retardement ny à la

[p. 208] [scan. 390]


1
paix ny à leur traitté, mais seulement d’avancer aussy le nostre, dont l’évé-
2
nement est encores très incertain comme ilz sçavoient, et que s’ilz veullent
3
à bon escient presser les Espagnolz de satisfaire à noz demandes, toutes
4
choses seront conclues et arrestées de part et d’autre en moins de trois
5
jours.

6
Cella fut bien receu de la plus grande part d’entre eux. Ilz tesmoignèrent
7
qu’ils alloient travailler de bonne sorte à terminer noz affaires avec Espa-
8
gne. Monsieur Pau dit en sortant que l’on connestroit mieux leurs soins et
9
leur affection par les effetz que par les paroles, en |:quoy nous serons fort
10
aises qu’ilz nous trompent, mais tousjours les avons-nous laissé bien per-
11
suadez:| qu’il ne faut pas espérer que nous nous relaschions d’aucune par-
12
tie de ce qui a esté occupé sur le roy d’Espagne par une si juste guerre
13
pendant qu’il ne veut rien rendre de tant d’usurpations qu’il a faittes sur
14
la France.

15
Et affin que dans la |:mauvaise disposition de ces gens-cy, qui paroist tout
16
clairement, ilz ne veuillent séparer les affaires d’Italie d’avec les autres
17
intérestz du Roy, et

24
17 ne puissent] dito.
ne puissent prétendre que l’engagement des Provin-
18
ces-Unyes ne va pas jusques-là:|, nous leur avons |:préparé un obstacle qui
19
est capable de les arrester tout court par leur propre adveu:|, puisqu’il se
20
rencontre dans |:l’estendue des

25
20 Pays-Bas:|. Nous] im Duplikat AE , CP All. 78: Pays-Bas:| où nous; beide Kopien eben-
26
so
.
Pays-Bas:|. Nous avons demandé aux Es-
21
pagnolz la restitution de Charlemont

27
Charlemont, von Ks. Karl V. 1555 erbaute Stadt und Festung an der Maas ( Zedler V,
28
2018f.).
, Philippeville et Marienbourg

29
Mariembourg (ehemals dt. Marienburg und frz. Mariemont oder Marienbourg), 1542 von
30
Maria von Österreich (s. Anm. 6 zu nr. 16) erbaute Stadt in der Nähe von Chimay und
31
Mons, mit starker Festung ( Zedler XIX, 1537f.).
en
22
faveur de l’évesché et Estat de Liège, sur qui l’on détient injustement ces
23
trois places

32
Die Städte Charlemont, Mariembourg und Philippeville (s. Anm. 8 und 9 sowie Anm. 6 zu
33
nr. 16) waren als brabantische Exklaven auf dem Territorium des Hst.s Lüttich errichtet
34
worden. Nach Zedler hatte Kg. Philipp II. von Spanien Lüttich für Philippeville eine
35
Entschädigung versprochen, die aber trotz wiederholter Klagen nicht gezahlt worden sei;
36
Lumbres (s. Anm. 25 zu nr. 65) hingegen schreibt das Versprechen Ks. Karl V. zu und
37
nennt als Grund statt der Erbauung Philippevilles diejenige Mariembourgs ( Zedler
38
XXVII, 1938; Lhomel I, 17f.; Daris, XVII e siècle, 11; Altmann, 160). Die von Stadt
39
und Diözese Lüttich vertretene Forderung nach einer Kompensation oder Restitution
40
war auf dem WFK im Herbst 1646, nach dem Sieg der profrz. Partei der Grignoux über
41
die prospan. der Chiroux Ende Juli, virulent geworden, jedoch hatte man ihretwegen zu-
42
nächst, im Herbst 1646, nicht selbst den Kongreß beschickt: Nach der Relation Lumbres’
43
hatten der Kanzler und Jaymaert, einer der neuen Bürgermeister, ihn gebeten, die frz.
44
Ges. auf dem WFK um Unterstützung ihres Strebens nach einer Rückgabe der drei Städte
45
zu ersuchen ( Lhomel I, XXI und 17f.; zu Jaymaert ebd., 6 Anm. 1); daraufhin hatte
46
Brienne den Ges. am 23. November 1646 die auch von Fbf. Ferdinand von Lüttich (s.
47
Anm. 11 zu nr. 99) unterstützte Forderung mit einer positiven Stellungnahme übermittelt
17
und berichtet, Ferdinand versuche, die Stände zu einer Deputation nach Münster zu be-
18
wegen (vgl. APW II B 4 nr. 266). – Stadt und Stände von Lüttich (zur ständischen Ver-
19
fassung Lüttichs sowie zum Verhältnis zwischen geistlicher und weltlicher Herrschaft vgl.
20
Lhomel I, 5 Anm. 1; Daris, XVIII e siècle, 1–51; ders., XVIIe siècle, XIV; Demoulin,
21
X-XVI) hatten nach Lumbres’ Bericht im Mai 1646 den WFK beschickt ( Lhomel I, 5);
22
tatsächlich waren, vor der politischen Umwälzung des Sommers, am 25. Februar 1646
23
zwei Ges. auf dem WFK erschienen, diese hatten ihn jedoch, nach mehreren ergebnislosen
24
Konferenzen mit den frz. Ges. über deren Forderung nach Rückkehr der verurteilten
25
profrz. Lütticher Exulanten, zwischen dem 3. und 26. März 1646 wieder verlassen ( Daris,
26
XVII e siècle, 233, 236–239; APW III C 1.1, 297 z. 20; APW III C 3.1, 419 z. 23ff.). Ges.
27
Lüttichs waren gewesen: der Archidiakon Ferdinand baron de Bocholtz (gest. 1669), sei-
28
gneur de Bocholtz, Orey, Grand-Rechain, Wagnée et Lambermont, der seit 1633 Kanoni-
29
ker von Saint-Lambert in Lüttich, ebenso Kanoniker zu Münster und Hildesheim, seit
30
1634 Archidiakon des Brabant und seit 1646 Propst zu Saint-Pierre war ( APW III D 1,
31
354f.; Lhomel I, 5 Anm. 5; Theux III, 267f.), sowie der grand greffier Ferdinand de
32
Beeckman (gest. 1690) ( APW III D 1, 354f.; Lhomel I, 5 Anm. 6). Nach nr. 48 (s. ebd.,
33
bei Anm. 10) ist zu vermuten, daß Anfang 1647 erneut ein Ges. Lüttichs auf dem WFK
34
war. Am 28. Februar 1647 wurde nach Lumbres wiederum Bocholtz mit einer Reise zum
35
WFK beauftragt ( AE , CP Liège 1 fol. 489); dieser Mission hatte am 19. Januar der Etat
36
Noble zugestimmt ( Archives de l Etat à Liège, Etat Noble, reg. 359 fol. 52), es ist
37
jedoch aufgrund des Widerstandes des dritten Standes unklar, ob Bocholtz sie tatsächlich
38
antrat. Eine Relation konnte bislang nicht ermittelt werden (wir danken für die freundli-
39
chen Mitteilungen vom 7. Januar und 31. Mai 1999 Herrn Bruno Demoulin, Bibliothécai-
40
re-Directeur principal, Bibliothèque Chiroux-Croisiers, Lüttich, der uns auch auf die in
41
dieser Anm. zit. Archivalien hinwies); zum rechtlichen Status des Hst.s Lüttich und seinen
42
Beziehungen zu Frk. bis 1648 vgl. auch Demoulin, XVII-XXIV; Harsin.
. L’on aura veu à la cour par la copie de la dernière response

[p. 209] [scan. 391]


1
que nous avons donnée aux plénipotentiaires d’Espagne

43
Beilage 4 zu nr. 28; die frz. Ges. forderten darin que Charlemont, Philippeville et Ma-
44
riembourg seront en mesme temps rendus à l’évesché et Estat de Liège sauf à y apporter
45
les mesmes seuretés pour les intérestz du roy catholique que l’on désire en l’affaire de
46
Casal pour l’intérest du roy très-chrestien ( Ass.Nat. 276 fol. 392).
comme nous
2
avons |:pris occasion d’y couler cet article non pour y persister jusques
3
au bout, n’y ayant pas d’apparence de tenir ferme sur une nouvelle de-
4
mande et dont les partyes mesmes qui sont les Liégeois ne font point de
5
poursuite, mais pour nous en servir à l’effect que dessus:|. C’est encores
6
pour la mesme raison que dans l’escrit qu’on leur devoit donner

47
Vermutlich ist nicht der in Anm. 11 zit. Schriftsatz gemeint, in dem Piombino und Porto
48
Longone nicht erwähnt werden, sondern Beilage 2 zu nr. 35.
, nous
7
avions |:marqué particulièrement outre Porto Longone et Piombino,
8
beaucoup d’autres poinctz sur lesquelz nous sommes en contestation
9
avec les Espagnolz:|.

10
Nous venons d’apprendre que les plénipotentiaires d’Espagne se laissent
11
entendre partout qu’ils |:n’ont pas pouvoir de céder les places de Toscane,
12
qu’ilz en ont escrit à Castel-Rodrigue, et luy au roy leur maistre, en sorte
13
qu’ilz n’en peuvent avoir

16
13 nouvelle] in der Ausfertigung, dem Duplikat und der Kopie AE , CP All. 78: nouvelles.
nouvelle, disent-ilz, de douze ou quinze jours;
14
ce qui estant à peu près le terme que nous avons obtenu des Holandois,
15
on peut juger combien cela nous donne de peine et de soupçon, y ayant

[p. 210] [scan. 392]


1
apparence,

35
1 si] im Klartext des Duplikats AE , CP All. 78: que si.
si ce raport se trouve véritable, que c’est un concert et une
2

36
2 collusion] in Ass.Nat. 276 falsch dechiffriert: conclusion.
collusion entre

37
2 nos alliez] im Klartext des Duplikats AE , CP All. 78: les alliez.
nos alliez et nos ennemys:|.

3
Une autre chose |:qui nous donne à penser est le grand

38
3 relaschement] im Duplikat AE , CP All. 78 dechiffriert: relasche.
relaschement des
4
Espagnolz:| sur le fait des Indes, qui est sans doute l’un des plus considé-
5
rables articles de tout le traitté, auquel les Holandois trouvent un avantage
6
qu’ilz n’avoient pas espéré et qui ne leur seroit |:pas accordé sans quelque
7
motif extraordinaire:|. Le roy d’Espagne consent de ne pouvoir estendre
8
ses limites dans les Indes Orientales, et de les borner à ce qu’il y occuppe
9
présentement; que les conquestes qui pourront y estre faittes par les Pro-
10
vinces-Unies leur demeurent, soit sur les naturels du païs ou sur les Por-
11
tugais, quelque événement que puisse avoir la guerre dudit roy d’Espagne
12
contre celuy de Portugal. Ce qui paroist visiblement |:un complot faict
13
entre eux pour despouiller ce dernier affin que pendant que les Castillans
14
le chasseront de la terre ferme, il perde aussi ce qu’il tient dans les Indes
15
par le moyen des Holandois, qui comme marchandz sur qui l’intérest
16
peut tout:|, ne pouvoient estre plus flattez par l’Espagne qu’en leur lais-
17
sant la faculté et l’espérance de faire un si grand proffit. Et comme les
18
ministres espagnolz ont tesmoigné en cella beaucoup de bassesse et de
19
soumission, il y a lieu |:d’appréhender que le prix de cet abandonnement
20
ne soit pas seulement la ruine du Portugal, mais qu’il n’y ayt de plus une
21
promesse secrette de s’accommoder sans la France:|, estant certain que
22
trois jours auparavant, Peneranda avoit déclaré qu’il hazarderoit plustost
23
toutes choses que de céder ce point.

24
Quant au traitté de l’Empire, il est tousjours en mesme estat, sinon que le
25
baron de Plettenberg est de retour, et le sieur de Saint-Romain aussy,
26

39
26 d’hier seulement] fehlt im Duplikat AE , CP All. 78.
d’hier seulement. On sera informé par sa relation cy-jointe de ce qui s’est
27
passé en son voiage. Si la résolution de l’électeur de Brandebourg peut
28
aucunement |:contenter les Suédois, nous chercherons les moyens de met-
29
tre une fin à cette affaire:| en leur procurant quelque autre satisfaction,
30
comme de l’argent dont

40
30 il en faudra] en fehlt in der Druckvorlage und wurde aus den übrigen handschriftlichen
41
Überlieferungen ergänzt.
il a esté parlé. Sinon, il en faudra passer par la
31
seconde partie de l’alternative qu’ils ont proposé, qui est de retenir toute
32
la Poméranie sans le consentement dudit électeur, pourveu qu’ils |:ne s’en
33
rétractent pas, comme il en est quelque bruict:|, et qu’ils ont tourné

42
33 toutes] fehlt in den übrigen handschriftlichen Überlieferungen.
toutes
34
leurs pensées vers les éveschez dont il a esté

43
34 escrit] nach den übrigen handschriftlichen Überlieferungen; in der Druckvorlage: parlé.
escrit cy-devant

44
Bremen, Verden, Osnabrück und Minden; vgl. nr. 11 nach Anm. 19.
.

[p. 211] [scan. 393]


1
Nous receûmes hier seulement bien tard la despêche de la cour du 21 e, à
2
laquelle nous nous conformerons entièrement.


3
Beilagen


4
1 Ass.Nat. 276 fol. 446–446’: Französischer Schriftsatz für die niederländischen Gesandten
5
zu ihren Verhandlungen mit Spanien, nicht ausgehändigt (frz.), [Münster 1646 Dezember
6
28]

38
Ort und Datum nach vier Kopien von Beilage 1 a zu nr. 57, hier AE , CP All. 87 fol. 18,
39
AE , CP All. 87 fol. 27, AN K 1336 nº 36 unfol. und IF CG 22 fol. 266’.
, Kopie; Eingang laut Dorsal, fol. 446A’: 1647 Januar 9. – Anlagekopie zum Duplikat
7
[für Mazarin]: AE , CP All. 80 fol. 148–148’. – Weitere Kopie

40
Von der Hand Boulangers, mit Dorsal (fol. 192’) von Hand Alards; darin datiert 1646
41
Dezember (s. die).
: AE , CP All. 68 fol.
8
191–192’

42
Vgl. auch Beilage 1 a zu nr. 57.
.

9
2 Relation Saint-Romains über seine Reise nach Den Haag zum Kurfürsten von Branden-
10
burg
, Münster 1646 Dezember 31, Ausfertigung: AE , CP All. 80 fol. 140–143 = Druck-
11
vorlage
. – Weitere Ausfertigung: AE , CP Prusse 1 fol. 381–384 (datiert auf 1647 Januar
12
1). Kopien: AE , CP Prusse 1 fol. 385–390’ (datiert auf 1646 Dezember 31); AE , CP
13
Prusse 1 fol. 400–403 (datiert auf 1647 Januar 1; mit Dorsal von der Hand Alards, fol.
14
403’ – daher vermutlich Servien überschickt). Druck: UA II, 11–13 (gekürzte Fassung,
15
jedoch teilweise wörtlicher Abdruck; datiert auf 1647 Januar 1).

16
Definition des Auftrages Saint-Romains; seine Instruktion in Beilage A. Argumentation
17
gegenüber dem Kurfürsten von Brandenburg, um diesen zum Nachgeben in der Pom-
18
mernfrage
zu bewegen. Geringer Erfolg der Versuche Saint-Romains, den Kurfürsten um-
19
zustimmen
: dessen Beharren auf Gartz, Stettin und Wollin trotz mangelnder Unterstüt-
20
zung
durch die Generalstaaten; französischer Beistand für Schweden Hauptsorge des Kur-
21
fürsten
. Sein Vorschlag, sich bei schwedischem Entgegenkommen in der Pommernfrage
22
auf die Seite Frankreichs und Schwedens zu stellen. Wahrscheinlich neue Proposition Kur-
23
brandenburgs
. Offensichtlich schätzt der Kurfürst, seine Zustimmung sei für den Friedens-
24
schluß
unverzichtbar. Seine abweisende Haltung gegenüber Plettenberg; dessen Beschul-
25
digungen
gegen Frankreich; deren erfolgreiche Zurückweisung durch Saint-Romain. Fran-
26
zösische
Proposition an den Kurfürsten in Beilage B. Besuche beim Prinzen und bei der
27
Prinzessin von Oranien: Kritik am mangelnden Einsatz der Franzosen für Kurbranden-
28
burg
und ihrer fehlenden Bereitschaft, Frieden zu schließen; weitere Beschwerden über
29
Frankreich.

30
J’avois ordre de disposer monsieur l’électeur de Brandenbourg de s’accommoder aux der-
31
nières prétentions des Suédois sur la Poméranie, dont la cour a esté informée

43
Vgl. Beilage 1 zu nr. 20.
, et de
32
recevoir pour desdommagement l’espérance certaine de l’archevesché de Magdebourg
33
avec droit de succession lorsqu’il viendra à vacquer, aux conditions de laisser au duc de
34
Saxe

44
Kf. Johann Georg I. von Sachsen (1585–1656), 1611 Kf. ( DBA I 608, 263; 1073, 138;
45
Blaschke).
les 4 bailliages qui lui ont esté donnez à perpétuité par la paix de Praghe

46
Der PF vom 30. Mai 1635, der zwischen Ks. Ferdinand II. und Kf. Johann Georg I. von
47
Sachsen geschlossen worden und dem die überwiegende Mehrheit der Reichsstände bei-
48
getreten war (Druck des Hauptvertrages: BA NF II.10/4 nr. 564 A). – Die vier Ämter,
49
die dem Kf.en von Sachsen und seinen männlichen Erben überlassen wurden, waren Burg,
50
Dahme, Jüterbog und Querfurt; vgl. auch die Pirnaer Noteln vom 24. November 1634
51
(Druck des Hauptvertrages: ebd. nr. 561 B, hier Absatz [33], 1557).
, de paier
35
aux Suédois, s’il est besoin, 1200 mille rixdales qu’ils demandent, et 5 ou 600 mille à Ma-
36
dame la Landtgrave, et autres couchées dans l’escrit ci-joint qui me fut donné pour mon
37
instruction.

[p. 212] [scan. 394]


1
Je n’ai rien obmis pour faire réussir cette affaire et porter les choses au point que la Suède
2
désire, suivant l’ordre que j’en avois. J’ai fait considérer à monsieur l’électeur et à ses
3
ministres la nécessité du temps, et le hazard où il se mettroit de perdre pour jamais toute
4
la Poméranie sans en recevoir aucune satisfaction, s’il permettoit qu’elle vînt à estre don-
5
née aux Suédois par le traitté de paix (comme les choses y sont fort disposées) avec la
6
garantie de l’Empereur, des estats de l’Empire et de tous les autres contractans. Je remon-
7
strai que les Impériaux poussoient et pressoient l’affaire, estans bien aises d’en sortir par là
8
et de se rachetter à ses despens.

9
Je représentai encore de quelle importance estoit l’amitié de la Suède pour la maison de
10
Brandenbourg, je dis qu’ils la devoient regarder comme son principal appui et sa princi-
11
pale seureté, et remonstrai que si monsieur l’électeur s’opiniastroit et persévéroit dans ses
12
premiers sentimens, il couroit fortune de perdre toute la Poméranie et d’estre mal avec les
13
Impériaux qui la donneroient contre son gré, et avec les Suédois qui la recevroient sans
14
son consentement, et sans lui procurer aucun desdommagement.

15
Je mis aussi en considération que monsieur l’électeur n’avoit jamais joui de la Poméranie,
16
et que ce n’estoit point une pièce de la succession de ses pères; que les Suédois prétendent
17
qu’elle leur appartient justement par le droit des armes, l’aians prise sur l’Empereur leur
18
ennemi, et estiment en user modérément et traitter monsieur l’électeur fort civilement et
19
en parent

50
Zu seinen verwandtschaftlichen Beziehungen zum schwed. Kg.shaus vgl. Anm. 8 zu nr.
51
65.
, de lui en rendre une partie et lui procurer un desdommagement raisonnable
20
pour l’autre qu’ils estoient obligez de retenir pour la seureté de leur Estat.

21
Il seroit long et ennuieux de rendre compte par le menu de tous les entretiens que j’ai eus
22
sur ce sujet avec monsieur l’électeur et ses ministres; il suffit [de dire] que je n’ai rien
23
oublié de ce qui pouvoit faire impression sur l’esprit de ce prince, sans le fascher ni lui
24
desplaire; mais avec tout cela, j’y ai peu gagné.

25
Monsieur l’électeur veut bien s’accommoder avec les Suédois. Il souhaitte leur amitié et
26
demeure d’accord qu’elle lui est fort utile et presque nécessaire, mais il ne peut ouïr parler
27
de leur bailler Gartz, Stettin et Wollin, et les rendre par ce moien entièrement maistres de
28
la rivière d’Oder; et il proteste qu’il n’y consentira jamais, disant qu’il aime beaucoup
29
mieux abandonner tout, et commettre l’affaire à Dieu, que de consentir à une composition
30
si désavantageuse, et qui le rendroit esclave de la couronne de Suède.

31
Il se plaint et s’estonne de la rigueur que lui tiennent les Suédois. Il dit que Wolgast les
32
rend maistres de la principale emboucheure de l’Oder, et qu’ils auront plusieurs autres
33
bons ports sur la mer Baltique en la Poméranie Antérieure et en Mekelbourg, et que lui
34
n’en aura aucun considérable en la Poméranie Ultérieure qu’on lui veut rendre; que d’ail-
35
leurs tous les Estats de la Marche

52
Die Mark Bg.
ne peuvent avoir communication à la mer que par
36
l’Oder, et que si la petite emboucheure de Wollin et la ville de Stettin qui sont de la
37
Poméranie Ultérieure, demeuroient encore aux Suédois, il seroit entièrement, lui et tous
38
ses Estats, à leur discrétion; qu’on pouvoit faire présentement par force et par violence ce
39
qu’on voudroit, mais que de son consentement, on ne le mettra point aux fers; qu’il ne
40
fera jamais cette lascheté, et parle avec beaucoup de fermeté et grand ressentiment de
41
l’iniquité de sa condition présente.

42
Ce n’est pas pourtant qu’on l’eschauffe au lieu où il est, ni qu’on lui hausse le courage; au
43
contraire, comme je lui disois que personne aux assemblées ne parloit en sa faveur que les
44
ambassadeurs de France, et que je lui demandois, pour le faire parler, si Messieurs les
45
Estats ne feroient rien pour lui, il me repartit avec esmotion et colère: «La Suède a trop
46
de pensionnaires ici», et il me parut peu satisfait de Messieurs les Estats. Ses ministres
47
m’ont aussi fait connoistre, en plusieurs rencontres, qu’ils n’avoient pas trouvé à La
48
Haie tout ce qu’ils avoient espéré; et l’un

53
Konnte nicht identifiziert werden.
d’eux me demanda ce qu’on disoit à Munster
49
de ce voiage et de cette résolution de monsieur l’électeur, et si l’on l’en louoit; et Mon-

[p. 213] [scan. 395]


1
sieur le Rhingrave

48
Johann Kasimir von Salm, Wild- und Rheingf. in Kirburg (1577–1651), 1607 Gf. (zur
49
Person und ihren Interessen auf dem WFK vgl. APW III A 3.1 Anm. 8 zu nr. 1 und
50
Anm. 76 zu nr. 24).
, qui tesmoigne grand respect pour la France, me dist qu’aiant un jour
2
remonstré à madame la princesse d’Oranges qu’il estoit à craindre que monsieur l’électeur
3
ne se tirast pas bien de cette meschante affaire de la Poméranie, qu’il estoit jeune et n’avoit
4
pas grand conseil, et qu’elle s’en devroit mesler, elle lui respondit: «Monsieur l’électeur ne
5
fait que d’entrer dans nostre alliance, on ne le connoît pas encore, et puis il est fascheux de
6
s’exposer à donner conseil en une affaire si difficile, et dont le sujet est incertain et de si
7
grande conséquence».

8
Nonobstant cela, monsieur l’électeur paroît fort résolu. Il tesmoigne que son plus grand
9
soin est de voir que la France est meslée en cet affaire, et a dit au mesme Rhingrave que
10
s’il n’avoit affaire qu’à la Suède, il s’en tireroit bien, et il m’a demandé par deux fois s’il
11
estoit vrai ce que l’on disoit, que la France vouloit maintenir les Suédois dans la posses-
12
sion de la Poméranie, et si au cas qu’il les attaquast, nous les deffendrions.

13
Je respondis que je ne savois pas l’avenir, et que l’obligation de la France envers les Sué-
14
dois n’estoit point de les maintenir dans la Poméranie, mais de garantir le traitté dont ils
15
conviendroient avec l’Empereur, comme à retour ils doivent aussi garantir le nostre.

16
Avec tout cela, j’oserois asseurer que ce prince n’a aucun dessein de se brouiller avec la
17
Suède; au contraire, il est plein de bonnes intentions, et si la Suède le traitte favorablement
18
et le mesnage tant soit peu, il est très disposé d’entrer dans une alliance et amitié très
19
estroitte avec elle. Il m’a dit ouvertement que si on lui vouloit donner contentement tou-
20
chant la Poméranie, il se joindroit aux couronnes et prendroit parti, et a receu très favo-
21
rablement tout ce que je lui ai remonstré de la part de messeigneurs les ambassadeurs. Il a
22
fait de très grands remerciemens du soin qu’ils prenoient de ses intérests, et m’a chargé de
23
les supplier très instamment de lui vouloir continuer leurs bons offices, protestant et as-
24
seurant de son respect et de sa reconnoissance vers la France.

25
Il a despesché en mesme temps que moi un gentilhomme à ses ambassadeurs pour leur
26
porter ses ordres. Il consent, comme j’estime, que les Suédois retiennent toute la Poméra-
27
nie Antérieure à quelque chose près, et fait une nouvelle proposition, qui est que la Suède
28
lui laisse la jouissance de toute la Poméranie

51
Gemeint ist sehr wahrscheinlich Hinterpommern; so auch die Konjektur im Druck UA II,
52
12.
, et se contente d’en avoir l’investiture con-
29
jointement avec lui et ses héritiers, et du droit de succéder lorsque la maison de Branden-
30
bourg viendra à faillir; si, avec cela, il donnoit présentement aux Suédois quelques places
31
de seureté en Poméranie

53
Wiederum sehr wahrscheinlich Hinterpommern.
, ils pourroient bien s’y accommoder; et je pense bien qu’il
32
viendra là, et à relascher de l’autre costé toute la Poméranie Antérieure. Et si ses ambas-
33
sadeurs n’en ont desjà l’ordre et le pouvoir, c’est qu’il s’est retenu et n’a pas voulu prendre
34
sa dernière résolution qu’il n’eust veu monsieur de Servien, m’aiant dit qu’il différeroit
35
son partement de La Haie de 5 ou 6 jours pour cela; sur quoi je lui représentai que les
36
Impériaux pourroient bien cependant passer outre avec les Suédois et conclurre leur trait-
37
té, et que si les Impériaux donnoient la Poméranie, si les estats de l’Empire y consen-
38
toient, et si les ambassadeurs de Suède l’acceptoient, je demandois à Son Altesse ce que,
39
en ce cas, nous pourrions faire pour son service.

40
Il dist en haussant les espaules qu’il espéroit qu’on n’en viendroit pas là. Il semble que
41
monsieur l’électeur et son conseil soient persuadez que la paix ne sauroit se faire sans le
42
consentement de Son Altesse, car on m’a dit plusieurs fois en cette cour: «Si la Suède
43
retient par force et contre nostre gré toute la Poméranie, comment pourra-elle désarmer
44
et si elle ne désarme, l’Empereur ni les autres ne désarmeront pas aussi, et partant il n’y
45
aura pas de paix».

46
Monsieur l’électeur ne s’est ouvert en aucune façon au baron de Plettenberg. Il lui a donné
47
une response assez froide en termes généraux, et lui a fait de grandes plaintes du procédé

[p. 214] [scan. 396]


1
des Impériaux en son endroit, jusques à dire qu’il pourroit bien s’accommoder avec la
2
Suède et prendre telle résolution qu’ils s’en repentiroient.

3
Plettenberg fist ce qu’il put pour excuser ses supérieurs et rejetter sur nous toute l’envie
4
de ce qu’on faisoit contre monsieur l’électeur, disant qu’il n’y avoit personne dans les
5
assemblées qui lui fust plus contraire que les François, et que c’estoient eux qui contrai-
6
gnoient l’Empereur à consentir à tout ce qui se faisoit à son préjudice.

7
Monsieur l’électeur me le dist lui-mesme. Et bien qu’il tesmoignast n’y ajouster pas créan-
8
ce, pour ne lui laisser aucun soupçon ni scrupule pour ce regard, je l’informai au long de
9
la conduitte que les Impériaux avoient tenue en l’affaire de la Poméranie, et comme
10
monsieur de Trautmansdorff, incontinent après son arrivée, estoit allé à Osnabruck,
11
sans entrer en négociation avec nous, pour desbaucher les Suédois de nostre amitié

48
Trauttmansdorff war am 29. November 1645 in Münster angekommen, am 14. Dezember
49
1645 nach Osnabrück gereist und dort bis zum 26. Februar 1646 geblieben ( Repgen,
50
Trauttmansdorff, 349 mit Anm. 7). – Zum Anfang der Verhandlungen über Pommern
51
vgl. Dickmann, 239f., 246–252.
, et
12
leur avoit offert toute cette province pour les induire à un traitté particulier, ce que nous
13
n’avions sceu que longtemps après, dont nous avions mesme fait plainte aux ambassa-
14
deurs de Suède qui nous l’avoient celé. Après cela, pour lui faire voir plus clairement les
15
bons offices que messeigneurs les ambassadeurs lui avoient tousjours rendus, et que tout le
16
mal venoit des Impériaux, je le fis souvenir là comme ils avoient encore offert en leur
17
dernière proposition toute la Poméranie, au cas que monsieur l’électeur ne s’en accommo-
18
dast point, et je donnai un extrait de l’escrit que monsieur de Trautmansdorff avoit donné
19
pour me servir comme d’instruction

52
Vermutlich der in Anm. 6 zu nr. 21 gen. Schriftsatz.
, dont il demeura bien esclairci et fort content, en
20
sorte qu’il me fist faire encore de grands remerciemens des amitiez et bons offices que
21
l’ambassade de France lui faisoit, disant qu’il voioit bien que les Impériaux n’avoient pas
22
envie que l’affaire de Poméranie se conclust avec son consentement, et que si d’une main
23
ils lui offroient l’archevesché de Magdebourg, ils le retiroient de l’autre.

24
Il y aura ci-joint copie de ce que je proposai à monsieur l’électeur, qu’il voulut avoir par
25
escrit. Cela est couché en sorte qu’il paroît clairement que nous n’avons aucune part à ces
26
conditions auxquelles les Impériaux lui offrent l’archevesché de Magdebourg; à la vérité,
27
elles sont telles qu’il semble que les Impériaux aient cherché le refus de l’électeur plustost
28
que son consentement, et je le représentai à messeigneurs les ambassadeurs et à monsieur
29
Contareni avant que partir, mais on n’avoit pas pu obtenir davantage.

30
J’ai veu monsieur le prince d’Oranges et madame sa femme en arrivant et en partant de La
31
Haie. Pour lui, il est en povre estat et ne m’a rien dit du tout, mais elle me parla toutes les
32
deux fois de l’affaire de son gendre

53
Der Kf. von Bg.
, et me dist que Messieurs les Estats y avoient inté-
33
rest.

34
Je l’informai de tout ce qui s’est passé en cet affaire, et lui fis remarquer tous les bons
35
offices que nous avions rendus à monsieur l’électeur de Brandenbourg. Je dis que mes-
36
seigneurs les ambassadeurs continueroient encores à le servir, et seroient bien faschez si
37
leurs soins n’avoient pas tout le succès qu’ils désiroient.

38
«Ah!, dist-elle en riant, tout cède aujourd’hui à l’autorité de France, et si elle veut s’em-
39
ploier sérieusement pour monsieur l’électeur, il ne faut pas douter du succès».

40
«En effet Madame, lui dis-je, vous voiez ici par expérience le grand crédit que nous avons
41
près nos alliez, nous n’avons qu’à parler, qu’à souhaitter, et incontient tout est fait».

42
Elle fait semblant de croire qu’il n’y aura pas de paix, et que la France n’en veut point, et
43
quoi qu’on lui puisse dire sur ce sujet, elle veut demeurer dans son opinion; et lorsqu’on
44
lui fait voir clairement le contraire, elle dit: «Je ne suis qu’une femme qui peut se tromper
45
aisément».

46
Elle se plaignit qu’on avoit eu d’estranges opinions d’elle à Munster, qu’on avoit dit
47
qu’elle estoit Espagnolle, et que néantmoins elle estoit tousjours la mesme. Comme je

[p. 215] [scan. 397]


1
repartis que je n’avois rien ouï de semblable, elle reprit avec un peu d’esmotion: «Vous ne
2
pouvez pas nier que monsieur de La Thuillerie n’ait fait ici de grandes plaintes par l’ordre
3
de Munster».

4
Je dis qu’il estoit vrai qu’au commencement de la négociation, on n’avoit pas esté content
5
de la conduitte de quelques-uns des ambassadeurs de Messieurs les Estats, et qu’on s’en
6
estoit plaint, mais qu’on n’avoit pas cru que cela la regardast en aucune façon.

7
Je ne m’estendrai pas davantage sur les affaires de cette cour-là, n’estans pas de ma com-
8
mission, et d’ailleurs je sçai qu’on est parfaittement bien informé par monsieur Brasset, à
9
la vigilance duquel il n’eschappe rien; je dirai seulement qu’elle a affecté de tesmoigner
10
quelque intention de se vouloir raprocher, m’aiant dit à propos du voiage de monsieur de
11
Servien, qu’elle seroit bien aise qu’il lui fist des reproches, parce qu’elle auroit occasion de
12
se justifier.

13
Son principal grief est, ce me semble, que les affaires importantes ne se décident plus par
14
Messieurs les Estats Généraux, et sont renvoiées aux provinces, car cela rend inutile tout
15
le crédit qu’elle s’estoit acquis parmi lesdits Estats. Et elle impute ce changement à la
16
France, peut-estre pour engager le Roi à offrir de s’interposer pour restablir l’ancienne
17
forme d’agir, et rendre à Messieurs les Estats Généraux leur premier pouvoir.


18
Beilagen


19
A Instruktion für Saint-Romain zu seiner Mission in Den Haag (fehlt).

20
B Proposition Saint-Romains an den Kurfürsten von Brandenburg (lat.), [Den Haag 1646
21
Dezember 21]

37
Nach UA IV; in den frz. Akten konnte nur die Fassung vom Vortag ermittelt werden, die
38
dem (auf 1646 Dezember 9/19 datierten) Abdruck bei Meiern III entspricht.
. Kopien: AN K 1305 nº 45,2 unfol.

39
Mit eigh. Korrekturen und Marginalien Théodore Godefroys.
; AN K 1305 nº 45,3 unfol.

40
Dito.
; IF CG
22
CG 22 fol. 225–226; jeweils mit Vermerk exhibitum et lectum 20 decembris 1646.
23
Druck: Meiern III, 774–775; UA IV, 476–477. – Vgl. auch Scritto dato da S. Romano
24
a’ Ministri dell’Elettore di Brandenburg, [Den Haag] 1646 Dezember 20; Druck (it. ÜS):
25
Siri VIII, 1283.

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