Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
2. d’Avaux an Königin Anne Münster 1644 März 18

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d’Avaux an Königin Anne


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Münster 1644 März 18

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Ausfertigung: AE , CP All. 32 fol. 45–48’ = Druckvorlage = Beilage zu nr. 1. Eigenhändiges
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Konzept: AE , CP All. 26 fol. 109–111’. Kopie: AE , CP All. 26 fol. 120–123. Druck:
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Nég. secr. II, 1 S. 3f.; Gärtner II S. 549–555.

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Ankunft und Empfang d’Avaux’ in Münster. Visite der Bürgermeister bei d’Avaux: sie bieten
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ihre Dienste an, betonen die Notwendigkeit des Friedens, bitten um Unterstützung der stadtmünsteri-
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schen Interessen, entschuldigen sich für den Zwischenfall zwischen stadtmünsterischen und französi-
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schen Bediensteten und loben die Disziplin der Dienerschaft d’Avaux’. Antwort d’Avaux’; er
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besteht auf der Bestrafung der münsterischen Bediensteten. Berichtet kurz über den Vorfall und
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verweist für die Einzelheiten auf nr. 1.

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Je metz en teste la date de cette lettre comme la meilleure chose que je
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puisse escrire à Vostre Majesté et dont elle attend l’advis il y a long temps.
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Cella m’a faict haster en sorte que nonobstant la contrariété du vent quand
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j’ay esté sur le Zuiderzée

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D’Avaux kam aus Den Haag, wo er zusammen mit Servien einen Allianz- und Subsidienvertrag
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abgeschlossen hatte.
et les difficultéz du charroy quand j’ay pris le

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chemin de terre, j’arrivay hier en cette ville. Je faisois estat, Madame, d’y
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entrer sans bruict cette première fois, affin d’avoir un jour ou deux pour
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donner ordre à ma maison et pour laisser venir une partie de mon train qui
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n’a pu me suivre. Mais la courtoisie des Ambassadeurs de l’Empereur

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Johann Ludwig Graf von Nassau, 1590–1653, Reichshofrat, seit 1638 kaiserlicher Gesandter
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in Köln für den geplanten Friedenskongreß, 1645 Geheimer Rat, 1650 Fürst von Hadamar.
25
Über ihn vgl. ADB XIV S. 258–260 ; K. Wolf , Johann Ludwig Graf von Nassau-Hadamar;
26
H. F. Schwarz S. 312f. Zweiter Gesandter war Dr. Isaak Volmar, Freiherr von Rieden,
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1582–1662, Reichshofrat und oberösterreichischer Hofkammerpräsident, 1643–1648 kaiser-
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licher Gesandter in Münster. Über ihn vgl. ADB XL S. 263–269 ; Wurzbach LI
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S. 269f. und H. F. Schwarz S. 376f. Das während des Kongresses von Volmar geführte
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Diarium – erstmals veröffentlicht von A. Cortreius , … Isaaci Volmari … Diarium …,
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1710, befindet sich zur Zeit in Bearbeitung und wird demnächst im Rahmen der APW erscheinen.
et
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du Roy d’Espagne

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Spanien war durch drei Gesandte vertreten: Diego Saavedra y Fajardo, 1584–1648; er wurde
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im April 1646 abberufen. Über ihn M. Fraga Iribarne bes. S. 13–15 und die im dortigen
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Literaturverzeichnis angegebene ältere Literatur. Vgl. ferner Saavedra über sich selbst in einem
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Brief an Philipp IV. von Spanien, Münster 1644 Mai 7, Druck: Corr. dipl. I S. 49f.
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Gualterio Lopez conde de Zapata, gest. 1644 April 2 in Münster, hatte sich bereits als spanischer
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Gesandter für den geplanten Kongreß in Köln aufgehalten. Über ihn vgl. den oben zitierten Brief
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Saavedras an Philipp IV. Dr. Antoine Brun, 1599–1654, seit 1632 Procureur général am
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Parlament von Dôle und 1643 spanischer Bevollmächtigter für den Friedenskongreß. Über ihn
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vgl. DBF VII Sp. 507f.; A. de Truchis de Varenne ; vgl. ferner M. Fraga Iribarne
41
S. 428–431.
a rompu mes mesures. Ilz ont eu si grand soin de me
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faire compliment que sans avoir esté advertis de mon arrivée comme c’estoit
7
l’ordre, ilz m’ont envoyé leurs carosses à demy lieue d’icy et m’ont faict plus
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d’honneur ou du moins plustost que je ne voulois. Ce cortège suivy de
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quantité de peuple qui tesmoignoit beaucoup de joye m’osta la liberté de
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passer pour incognu. J’estimay aussy qu’il valoit mieux recevoir sur le champ
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les avances qui nous sont faictes par les ennemis et ne leur pas donner à
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l’abord quelque sujet de déffiance, que de pourvoir à ma commodité ny à
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l’ostentation de mon esquipage qui sera veu tout entier en d’autres occasions.
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Le Gouverneur de la ville

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Johann von Reumont, 1600–1672, kaiserlicher Oberst und Generalwachtmeister, war für die
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Dauer der Friedensverhandlungen Stadtkommandant von Münster und Oberkommandant im Stift
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Münster; vgl. E. Müller , Reumont.
fut celuy qui m’aborda le premier et me salua
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de la part du Sénat, après luy deux gentilshommes du Comte de Nassau,
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ausquelz succédèrent un gentilhomme de Monsieur Saavedra, un autre de
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Monsieur Zapata, le secrétaire de Monsieur l’Ambassadeur de Venise

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Andrea Rosso, nach APW [ III D 1 S. 179 Anm. 1 ] und S. [ 345. ]
et
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celuy du Conseiller Brun

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Juan Cristobal Vellenay, nach APW III D 1 S. [ 346. ]
. Je les nomme à Vostre Majesté en l’orde auquel
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ilz me parlèrent tous séparément et avec carosses séparés et différentes
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livrées. Je n’ay pu encores sçavoir si ce fust à dessein ou par mesgarde que
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le secrétaire de Venise s’entrejetta entre les gens du second et du troisiesme
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Plénipotentiaire d’Espagne, car Monsieur Contarini

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Alvise Contarini, 1597–1651, einer der Friedensvermittler in Münster. Zuvor hatte er seit 1623
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im diplomatischen Dienst Venedigs die Republik in den Vereinigten Niederlanden, England,
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Frankreich, Rom und Konstantinopel vertreten. Zusammenstellung der biographischen Daten bei
41
N. Papadopoli , Relazione S. 13–15 und V. Kybal – G. Incisa della Rocchetta I, 2
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S. 1135f.
nous a escrit à La Haye

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que ledict Sieur Brun avoit cette qualité aussy bien que les autres et qu’on
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devoit rendre mesmes honneurs à tous trois. Il n’y eut rien à désirer aux
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civilitéz qu’ilz me firent. Après m’avoir félicité de mon arrivée et tesmoigné
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le désir de leurs maistres de me visiter bientost, ilz remontèrent chacun
5
dans son carosse et me vinrent accompagner céans où ilz n’oublièrent pas
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de réitérer leurs compliments.

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Comme nous entrions dans la ville, l’on tira le canon. Toute la garnison
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comme aussy la bourgeoisie estoit soubz les armes et firent plusieurs salves.
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Le peuple estoit en foule par les rues, les femmes aux fenestres et aux portes
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des maisons, et mesme les Ambassadeurs qui ne se monstroyent qu’à demy.
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Je n’estois pas, Madame, en si mauvais ordre que nous ne fusmes une bonne
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heure à passer, mais il me manquoit trente chevaux qui me viennent de
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Groninghe

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Groningen, Provinz und Stadt im Norden der Generalstaaten.
et autres choses pour faire voir quelz sont les moindres servi-
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teurs de Vostre Majesté et que la guerre ne nous a pas appauvris.

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Ce matin, j’ay envoyé en mesme temps deux gentishommes à Monsieur le
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Comte de Nassau, un à Monsieur Saavedra, un autre à Monsieur Zapata,
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un secrétaire à Monsieur Brun et un autre à Monsieur Contarini. Ilz les ont
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remerciés de ma part de leur courtoisie et en ont encores receu de nouvelles,
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spécialement du Comte de Nassau qui les a conduit[s] jusques à la porte en
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rue avec mille protestations de son affection envers moy. Monsieur Saavedra
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a dit à celuy que je luy ay envoyé que sur le bruict qui s’esleva hier que je
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n’estois pas avec mon train, ilz creurent que je voulois esviter leurs compli-
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mentz , parce qu’ilz estoyent bien asseuréz que j’y estois. On luy a respondu
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que cela n’auroit esté que différé, et pour deux jours seulement. Il a reparti
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que si je fusse entré sans qu’il eust rendu ce devoir au Roy Très Chrestien,
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il ne seroit pas deméure dans Munster après y avoir commis une telle faute.
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En un mot, Madame, les ennemis sont disposéz à la paix, ou il faut avouer
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que l’artifice dont ilz se servent pour le faire croire ne sçauroit estre plus
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exquis ny plus complet.

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Le Docteur Woldemar

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Volmar.
qui est aussy Plénipotentiaire de l’Empereur ne
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m’ayant hier envoyé personne, je n’ay pas eu suject aujourd’huy de le faire
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remercier. Monsieur Contarini m’a mandé avec grand soin que c’est la faute
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des gentishommes du Comte de Nassau, lesquelz s’estoyent chargéz de me
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parler au nom de leur maistre et de ce Docteur. L’on m’a dict d’aillieurs qu’il
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n’a qu’un meschant carosse à deux chevaux et n’a point d’homme auprès
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de luy pour l’emploier en une action de cérémonie. J’ay cru, Madame, que
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Vostre Majesté n’improuveroit pas que je receusse cette excuse par l’ entre-
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mise du Médiateur, veu mesmes que le chef de l’ambassade avoit satisfaict

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1
abondamment à la civilité, et ainsy j’ay faict faire compliment audict Sieur
2
Woldemar sur ce que j’avois appris de son intention. Il l’a receu avec plaisir
3
et s’est comme plaint des gens de Monsieur le Comte de Nassau. Et quand
4
Monsieur l’Ambassadeur de Venise a sceu que je ne m’estois pas arresté
5
à cette obmission, il a tesmoigné d’en estre fort aise et a redit beaucoup de
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choses à la descharge du Docteur.

7
Les bourgmestres de cette ville

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Ernst Höfflinger und Dr. Hildebrand Plönies; vgl. H. Lahrkamp , Münsters wirtschaftliche
32
Führungsschichten, [ S. 26 ] und [ 30 ] .
viennent de sortir de céans où ilz m’ont
8
faict offre de tout ce qui dépend de leurs charges et ont tesmoigné le respect
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qu’ilz doivent à la France et l’extrême besoin qu’ilz ont de la paix. C’est le
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premier poinct de leur harangue. Puis ilz m’ont recommandé les intérestz
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de leur ville dans les occasions qui s’en offriront et ont conclu par des
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excuses d’un accident qui est arrivé à quelques uns des domestiques de
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Monsieur Servien

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Abel Servien, marquis de Sablé et Boisdauphin, comte de la Roche-Servien, 1593–1659. Servien
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war Jurist, 1616 Procureur général am Parlament in Grenoble, 1618 Staatsrat, kam 1624 als
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Maître de requêtes nach Paris, war 1627 Intendant de justice in der Guyenne während des Huge-
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nottenaufstandes . Von 1628 an wurde er bei diplomatischen Missionen verwendet und gehörte zu
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der französischen Gesandtschaft bei den Friedensverhandlungen von Cherasco 1630/31. Im De-
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zember 1630 wurde er zum Secrétaire d’Etat de la Guerre ernannt, fiel aber in Ungnade und mußte
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das Amt im Februar 1636 an Sublet de Noyers abtreten. Erst unter Mazarin wieder zum
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diplomatischen Dienst herangezogen, wurde er 1643 zum zweiten Gesandten für den Friedens-
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kongreß ernannt. Vgl. NBG XLIII Sp. 814–817; A. Bazin III S. 241f. Eine Pariser
42
Dissertation von Anne-Marie Enaux-Moret (Ecole des Chartes 1962) war mir nicht
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zugänglich.
lesquels sont venus luy préparer son logis. Sur ce propos
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ilz se sont loués de la conduitte de mes gens qui sont icy depuis trois mois,
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et ont dit estre bien informés de l’ordre que j’ay tenu dans ma famille pendant
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les autres voiages que j’ay faict[s] en Allemagne. Par là, Madame, ilz ont
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voulu me prier honnestement de continuer, s’imaginans que les François
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ont tousjours l’espée à la main et se fondans encores sur quelques relations
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qui leur sont venues de La Haye où Dieu mercy ceux de ma suitte ne sont
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point meslés.

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Ilz m’ont parlé latin et moy à eux, mais je ne me suis pas conformé à leur
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sens comme à leur langage. Car après avoir respondu civilement aux deux
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premiers poincts, je leur ay faict de grandes plaintes sur le troisiesme. Ilz
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estimoient peu de chose ce qui s’est passé, et je leur ay faict voir que c’est
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un crime contre le droict des gens. Ilz sont rudes en ce pais et fort mal
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affectionnés envers la France. C’est pourquoy il a esté besoin de les civiliser
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et instruire et de les obliger du moins au respect, si l’on ne peut avoir leur
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amitié. Ilz ont reparti qu’ayans desjà sceu mon sentiment par Monsieur de
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Saint Romain

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Melchior Harod [ oder Héron? ] de Senevas, marquis de Saint Romain, 1614–1694, war 1643–
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1648 französischer Resident in Münster. Einzelne biographische Daten bei G. R. de Flassan ,
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Histoire IV S. 66; A. Boppe S. 100 Anm. 1; F. Ogier S. 24 Anm. 3.
, ilz ont faict emprisonner ce matin ceux que l’on accuse
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d’avoir commis l’insolence, ce qu’ilz n’avoyent point voulu faire jusques à

[p. 5] [scan. 95]


1
présent. Mais comme ilz désiroyent que je me contentasse de ce chastiment,
2
j’ay respondu ne pouvoir rien consentir sans Monsieur Servien qui sera icy
3
dans peu de jours, et que cependant les prisonniers ne doivent point estre
4
eslargis. Ces Messieurs en sont demeurés d’accord et m’ont laissé avec
5
nouveaux complimentz de part et d’autre.

6
Je n’escriray point à Vostre Majesté le détail de la querelle, cella se fera plus
7
convenablement avec Monsieur le Comte de Brienne

36
Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne, 1595–1666, seit 1643 Secrétaire d’Etat pour
37
les Affaires Etrangères in der Nachfolge Chavignys; vgl. NBG XXXI Sp. 527–529; auch
38
[ S. LXXIXff. ]
. Il me suffit de dire
8
à Vostre Majesté que des gens de cette ville de plus basse condition qui y
9
soyent ont battu quelques domestiques de Monsieur Servien et les ayans
10
poursuivy jusques dans son logis ont mesme poussé la porte avec violence
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et en jurant qu’il falloit tout tuer. C’est en cette dernière action qu’ilz ont
12
péché plus grièvement, car pour le surplus ilz prétendent n’estre pas les
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aggresseurs.

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