Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
321. Servien an Brienne Münster 1644 Dezember 10

9
–/ 321 / [ 339 ] , [ 340 ]

10

Servien an Brienne


11
Münster 1644 Dezember 10

12
Ausfertigung: AE , CP All. 34 fol. 355–367’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP All. 31
13
fol. 337–346. Kopie: AE , CP All. 38 fol. 306–313’.

14
Zu nr. 302. Übergabe der Propositionen in Münster. Reaktion der Kaiserlichen und der Spanier.
15
Französische Gegenvorstellungen. Anfrage bei den Schweden betreffend Abwarten der Reichsstände
16
und eventuelle Einberufung eines Reichstages. Stagnation der Verhandlungen. Kritik der Schweden an
17
der französischen Forderung nach Freilassung des Kurfürsten von Trier. Schwedische Proposition.
18
Beschluß des fränkischen Kreises, den Kongreß zu beschicken. Parteinahme der Mediatoren. Fassung
19
des Punktes betreffend den Kurfürsten von Trier in der französischen Proposition. Titulatur des
20
Königs. Beschwerde über d’Avaux. Hessisch-brandenburgischer Vertrag.

21
Antwort auf nr. 302 mit nächster Post. Vermutlich wird d’Avaux Ihnen die gleichen
22
Dinge berichten wie ich.

23
Je vous envoye donc la coppie des trois propositions qui furent faictes de
24
part et d’aultre dimenche dernier

39
4. Dezember.
et remises entre les mains de Messieurs
25
les Médiateurs. Noz parties tesmoignent d’estre scandaliséz de nostre pro-
26
cédé et semblent mesmes s’en prendre ausditz Sieurs Médiateurs qu’ilz
27
disent avoir contribué à nous faciliter les moyens de nous mocquer d’eulx
28
et les mespriser. Ce sont les termes dont ilz se servent, ausquelz ilz ont
29
l’asseurance d’en adjouster de plus fascheux pour faire croire que leurs
30
plaintes sont légitimes. Le jour que lesdittes propositions furent consignées,
31
les Espagnolz qui ne peuvent pas faire la moindre action sans l’accompagner
32
de quelque surprise, envoyèrent dire ausdictz Sieurs Médiateurs que si la
33
nostre ne se treuvoit semblable à la leur et qu’elle fust seulement pour

[p. 741] [scan. 831]


1
quelque article préparatoire, ilz entendoient que leurs propositions ne ser-
2
viroient de rien, ne nous seroient pas délivrées et leur seroient rendue[s].

3
Cette instance obligea lesditz Sieurs Médiateurs de les aller veoir et les
4
Impériaux aussy qui se rencontrèrent assembléz, pour leur remonstrer que
5
ce n’estoit pas à eux de faire le jugement de ce que contenoient les proposi-
6
tions , qu’ilz n’estoient que Médiateurs dont le debvoir estoit de raporter
7
fidèllement ce qui leur seroict dict de part et d’aultre, sans y adjouster rien
8
du leur que des instances généralles pour nous disposer chacun à ce qui
9
seroit raisonnable. Mais que d’examiner la validité ou justice des trois pro-
10
positions et prononcer lesquelles estoient plus solides et plus nécessaires
11
pour le traicté de paix, ilz ne le feroient jamais, et qu’il falloit nécessairement
12
ou que lesdittes propositions fussent toutes rendues aux parties sans estre
13
communicquées, ou qu’elles fussent délivrées en mesme temps, et ce dernier
14
party comme le raisonnable fut enfin accepté.

15
Après que noz parties eurent faict la lecture de la nostre et qu’ilz en eurent
16
délibéré ensemble, comme ilz croyent de s’estre bien avancez en demandant
17
beaucoup et n’offrant rien et en faisant des ouvertures vagues et extra-
18
vagantes qui ne sçauroient jamais réussir, ilz firent de très grandes plaintes
19
de ce que nous n’en avons pas faict de mesme de nostre costé et que nous
20
nous sommes arrestéz à des articles qu’ilz appellent encor préliminaires .

21
Ilz adjoustent qu’ilz auroient esté contents pourveu que nous fussions entréz
22
en matière, encor mesme que nous aurions demandé l’Empire ou le Royaume
23
d’Espagne ou quelque chose d’aussy ridicule. Ce qui monstre que leur des-
24
sein n’est pas d’avancer les affaires solidement, mais de nous engager seule-
25
ment à faire quelque action qui peust donner du desgoust à noz alliéz qui
26
ne sont pas encor venuz et leur faire croire que nous vouldrions traicter
27
sans eux.

28
Messieurs les Médiateurs nous ont tesmoigné que parmy les plaintes qu’ilz
29
font de nostre procédé duquel ilz font semblant d’estre sensiblement offen-
30
céz , ilz ont protesté de ne passer point plus oultre et de n’escouter aulcune
31
proposition ny ouverture jusqu’à ce que nous en ayons faict une semblable
32
à la leur, comme s’ilz avoient quelque droict de nous prescripre la forme
33
de traicter avec eux et de nous obliger à suivre celle qu’ilz ont introduitte,
34
quoy qu’elle n’ayt jamais esté praticquée, l’ordinaire estant en semblables
35
négotiations de convenir d’un article après l’aultre et de commencer par
36
les plus généraux comme nous avons faict, parce que tous les aultres en
37
déppendent.

38
Nous avons donc représenté et faict cognoistre ausditz Sieurs Médiateurs par
39
diverses raisons que nous avons commencé la négotiation plus raisonnable-
40
ment et plus effectivement que nos parties, puisque dans un temps où nous
41
ne pouvions pas entrer dans les matières particulières à cause de l’absence
42
de ceux qui ont droict d’assister à cette assemblée pour le rendre légitime,

[p. 742] [scan. 832]


1
affin de ne perdre pas les délaiz que nous sommes obligéz de demander pour
2
les attendre, nous avons voulu cependant régler la forme de laditte assemblée
3
comme la partie la plus noble et celle qui donne l’estre à toutes choses, et
4
qu’en mesme temps nous avons voulu aussy pourveoir à la seureté du
5
traicté qui sera faict, laquelle estant la fin de tous ceux qui veullent traicter
6
sincèrement comme nous, debvoit estre selon l’ordre des choses la première
7
dans l’intention et par conséquent la première résolue. Qu’en nous y atta-
8
chant comme nous avons faict, nous avons creu donner une preuve bien
9
évidente du sincère désir qu’ont Leurs Majestéz non seulement de faire
10
cesser les maux présens, mais d’empescher s’il est possible qu’ilz ne puissent
11
aisément renaistre à l’avenir, ayant tousjours estimé qu’il seroit inutile pour
12
le repos de la Chrestienté qu’elles souhaittent ardemment de quitter mainte-
13
nant les armes, sy on demeure d’un costé dans le secret dessein de les repren-
14
dre dans quelque temps, et de l’aultre dans de continuelles appréhentions
15
de retumber dans le mesme malheur.

16
Die Gegner ließen uns vorstellen

42
Das Folgende stimmt inhaltlich mit dem Bericht d’Avaux’ in [ nr. 320 ] überein.
, wir verzögerten nur die Verhandlungen, da wir
17
keine Angaben machten über die Zahl der Stände, die wir erwarteten, und über den
18
Zeitpunkt, bis zu dem abzuwarten sei. Sie halten die Anwesenheit der Reichsstände
19
für überflüssig, da ihnen nach der Reichsverfassung nur auf einem ordentlich einbe-
20
rufenen Reichstag Stimm- und Beschlußrecht zustehe.

21
Nous eussios bien creu pouvoir donner de bonnes responces à ces trois
22
objections, mais nous nous sommes contentéz de dire que nous demandions
23
du temps à les communicquer à noz alliéz

43
Die von d’Avaux vorgebrachten Einwände – vgl. [ nr. 320 ] – erwähnt Servien nicht.
, affin que ce que nous respon-
24
drons leur soit imputé aussy bien qu’à nous, et qu’après cela nous leur
25
ferions sçavoir les résolutions que nous aurions prises ensemble. Nous en
26
avons desjà escript à Messieurs les Ambassadeurs de Suède et les avons
27
priéz d’examiner de leur part, sy pour oster les impressions que nos parties
28
pourroient donner dans toute l’Allemagne que nous avons intention d’ al-
29
longer les affaires sans voulloir prendre aulcun temps limité, mesme pour
30
les choses que nous demandons, il ne seroit point à propos de prendre un
31
délay certain pour la venue desditz Princes, et de faire entendre cependant
32
que quand il y aura icy un nombre raisonnable de députéz par l’advis des-
33
quelz en attendant les aultres nous puissions parler des intérestz publicz
34
de l’Allemagne, nous ne ferons pas difficulté de mettre sur le tappis les
35
matières particulières desquelles nous sommes en contestation avec l’ Em-
36
pereur et qui ont contribué aux subjetz de la guerre. C’est l’advis des députéz
37
de Madame la Lantgrave, qui croyent mesmes que ceux qui seront icy pré-
38
sents pourront facilement se faire authoriser et avoir procuration de ceux
39
qui n’y seront pas venuz.

40
Nous attendons la responce de Messieurs les Suédois sur ces deux poinctz
41
et aussy pour sçavoir sy pour remédier aux inconvéniens remarquéz par les

[p. 743] [scan. 833]


1
Impériaux sur le troisiesme, il ne seroit point nécessaire de demander la
2
convocation d’une diète à Munster et à Oznabrug, ou du moins que les
3
députéz qui viendront icy en vertu des passeportz accordéz ayent un pouvoir
4
équivalent. C’est encor l’advis d’un des ministres de Madame la Lantgrave
5
qui s’est rencontré en cette ville auquel j’en ay communicqué

43
Nach [ nr. 315 ] vermutlich Scheffer.
.

6
Cela romproit le dessein que noz parties peuvent avoir d’en convocquer
7
une aultre à Ratisbonne ou ailleurs hors d’icy, dont le but ne peult estre
8
que d’affoiblir cette assemblée en eslevant autel contre autel et en prenant
9
dans l’une qui sera sans doubte à leur dévotion des résolutions contraires
10
à ce qui pourra estre accordé dans l’aultre quand il ne leur plaira pas. Car il
11
semble que si nous n’empeschons cette convocquation nouvelle en remon-
12
strant que c’est une entreprise indirectement contraire au traicté préliminaire,
13
nous avouerons tacitement ce que prétendent les Impériaux, qui est que tous
14
les députéz qui viendront icy n’auront aulcun pouvoir, sy ce n’est comme ilz
15
disent pour escouter et examiner simplement ad referendum dans l’aultre
16
diète, laquelle estant tenue en présence de l’Empereur, ilz soustiennent que
17
les affaires y doivent estre résolues. Et oultre que de cette sorte on apporteroit
18
une longueur immortelle à la négotiation, on nous tiendroit icy sans y pou-
19
voir rien conclurre d’effectif.

20
Nous n’avons pas manqué de faire remarquer à Messieurs les Suédois le
21
dessein caché de noz parties dans les deux propositions qu’ilz ont faictes
22
icy et à Oznabrug, puisqu’en nous demandant qu’on observe le prétendu
23
traicté de Ratisbonne qui a tousjours esté désavoué et en proposant aux
24
Suédois qu’on reprenne celluy qui a esté aultresfois projecté entre Monsieur
25
le Chancelier Oxenstiern et le Duc de Saxe , ilz font paroistre clairement
26
l’envie qu’ilz auroient de nous diviser en faisant avec chacun de nous des
27
traictéz particuliers, puisque ceux dont ilz parlent ont esté aultresfois pro-
28
poséz avant noz traictéz de confédération et en un temps où la face des
29
affaires n’estoit pas comme grâces à Dieu elle se treuve aujourd’huy.

30
Voylà donc, Monsieur, selon les apparences la négotiation arrestée en son
31
commencement, au moins jusqu’à ce qu’il y ayt icy avec nous bon nombre
32
de députéz, parce que les Impériaux et Espagnolz percistans à ne voulloir
33
pas passer oultre jusqu’à ce que nous ayons faict une proposition semblable
34
à la leur, nous nous sommes résoluz de persister aussy à la nostre que
35
nous croyons plus effective et plus raisonnable que la leur, puisqu’elle nous
36
est ordonnée par noz instructions et par vos dernières dépesches, et que tous
37
les alliéz d’un commun consentement ont jusques icy estimé que nous ne
38
devons pas nous en départir. Il y a mesme quelque apparence que recognois-
39
sant fort bien de leur costé que nous ne vouldrions pas entamer les affaires
40
avant l’arrivée desdictz députéz, ilz ont faict semblant de prendre la mesme
41
résolution, affin de tirer quelque advantage dans le public de leur fermeté et
42
qu’il ne paroisse pas tout à faict qu’ilz prennent la loy de nous.

[p. 744] [scan. 834]


1
A la vérité, les Suédois nous ont tesmoigné par une de leurs lettres

41
Oxenstierna und Salvius an d’Avaux und Servien, Osnabrück 1644 November 27/Dezember 7,
42
Druck: APW [ II C 1 nr. 255 S. 415f. ] Vgl. dazu [ nr. 318. ]
d’avoir
2
quelque appréhention que nous ne nous soyons un peu trop avant engagéz
3
sur l’article de Monsieur l’Eslecteur de Trèves en disant que nous ne pas-
4
serions point oultre s’il n’est mis en liberté, et qu’ilz craignent que la plus-
5
part des Princes et Estatz qui estoient sur le poinct de venir ou de députer
6
prenant oppinion que cette difficulté pourra retarder la négotiation, ne
7
retardent aussy leur départ. Vous jugerez je m’asseure, Monsieur, par les
8
termes de leur lettre que je vous envoye, qu’ilz n’ont pas tout à faict approuvé
9
cette déclaration sy crue que nous avons faicte de ne pouvoir passer oultre,
10
soit qu’ilz eussent peult estre jalousie de nous veoir obtenir de cette sorte
11
un article préallable avant qu’on leur accordast rien en leur particulier, soit
12
qu’en effect ilz le croyent cappable d’interrompre la suite du traicté et par
13
conséquent la venue des députéz que nous attendons. Quoyqu’il en soit, ilz
14
ne nous ont pas tenu la promesse qu’ilz nous avoient faicte lorsque Monsieur
15
Salvius fut en cette ville de faire la mesme demande que nous pour la liberté
16
dudict Sieur Eslecteur

43
Vgl. dazu nr. [ 303. ]
, encor que nous croyons de leur avoir faict suffisam-
17
ment comprendre qu’ilz ont le mesme intérest que nous qu’un Prince Eslec-
18
teur de l’Empire bien disposé pour le public et pour le party soit remis en
19
estat de contribuer au traicté et d’y donner librement son suffrage. Le reste
20
de leur proposition que je vous envoye aussy est à peu près conforme à la
21
nostre.

22
Pourveu que cette clause n’apporte point de changement à la venue des
23
députéz que nous attendons, nous en avons avec beaucoup de raison meil-
24
leure oppinion que nous n’avions encor eu, puisque le Cercle de Franconie
25
qui est un des premiers et plus considérables de tout l’Empire a résolu de
26
députer en corps

44
Am 9. November; vgl. dazu Meiern I S. 288–304.
, nous a faict sçavoir sa résolution par une lettre dont la
27
coppie est cy joincte et nous a demandé un passeport que nous luy avons
28
envoyé. Ilz se sont contentéz dans leur assemblée de donner part à l’ Empe-
29
reur de la résolution qu’ilz ont prise seulement par forme de notiffication
30
– comme ilz disent –, mais non pas pour avoir besoin de sa permission ou
31
de son consentement, ny pour révoquer en doubte l’exécution de ce qu’ilz
32
ont résolu. Cette délibération à laquelle peult estre l’Empereur ne s’ atten-
33
doit pas, frappera grand coup en tous les aultres Cercles d’Allemagne et les
34
disposera sans doubte enfin à suivre un si bon exemple qui ne tend qu’à
35
maintenir tous les Estatz de l’Empire en pocession d’un droict qui leur
36
appartient.

37
Ce qui nous faict un peu de peine est que Messieurs les Médiateurs semblent
38
estre contre nous en cet article et qu’ilz taschent sans cesse de nous persuader
39
que nous devons entrer en traicté avec les commissaires impériaux et nous
40
contenter que ce qui sera accordé avec eux soit après ratiffié dans une diète.

[p. 745] [scan. 835]


1
Nous ne sçavons pas sy c’est la crainte de perdre le temps et le regret de
2
demeurer icy sans rien faire en attendant les députéz qui les oblige à s’en
3
remuer si vivement, ou sy en effect ilz croyent que ce sera un obstacle au
4
traicté. Mais ilz ont essayé de nous combattre à tant de diverses reprises et
5
sy fortement que toutes les bonnes raisons que nous avons sceu leur alléguer
6
n’ont peu les satisfaire, encor mesme que nous y ayons adjousté nettement
7
que ce sont noz ordres et que nous ne pouvons nous en départir. Je m’ as-
8
seure que vous ne serez pas exempt de cette attacque et que Monsieur Con-
9
tarini ne manquera pas de faire renouveller à la Cour par son collègue

42
Nani.
les
10
mesmes instances qu’il nous a faictes par deçà inutilement. Il paroist |: entiè-
11
rement contre nous sur cet article aussy bien que sur la proposition de la
12
ligue:|. C’est pourquoy il importe que |:par delà vous preniez la peine d’en
13
parler de bonne sorte à son collègue:|.

14
Je vous diray librement, Monsieur, que sy j’avois esté creu, nous n’eussions
15
pas mis sy cruement à la fin de nostre proposition cette déclaration de ne
16
passer pas oultre sy l’on ne remet en liberté Monsieur l’Archevesque de
17
Trèves

43
Vgl. dazu d’Avaux in [ nr. 320 S. 735ff. ]
. C’est peu de chose que noz parties s’en soient offencées. Mais il
18
nous est en quelque façon désavantageux que Messieurs les Médiateurs qui
19
n’estoient pas desjà satisfaictz d’une demande plus juste que nous avons
20
faicte pour la forme de l’assemblée, ayent encor condemné par leur jugement
21
en parlant à nous cette forme d’agir à l’entrée du traicté qu’ilz ont appellée
22
extraordinaire et – c’est encor pis – que noz alliéz ne l’ayent pas approuvée.
23
Je croyois bien qu’il falloit obstinément demander avant toutes choses cette
24
liberté et ne s’en relascher pas, puisque noz instructions nous l’ordonnent
25
et qu’il seroit très glorieux de l’obtenir, mais je n’avois pas estimé qu’il fust
26
à propos d’adjouster dans un escript qui sera veu de toute l’Allemagne que
27
nous ne passerions pas oultre sans cela. Il y avoit subjet par mon foible
28
sentiment de s’abstenir de ces termes sur le papier qui engagent beaucoup,
29
quand ce n’eust esté que pour ne donner pas subjet à noz parties de croire
30
que nous n’avions pas tant à cœur l’article précédent que celuy là, puisque
31
nous n’y avions pas mis la mesme clause. Je ne manquay pas de le représenter
32
à Monsieur d’Avaux, qui voulut absolument que cette clause fust adjoustée
33
au reste de la proposition que j’avois portée chez luy toute dressée où elle
34
n’estoit pas. Mais je n’eusse peu le contredire sans tumber dans l’ inconvé-
35
nient où nous sommes pour nostre troisiesme lettre circulaire, qui eust esté
36
d’aultant plus scandaleux que nous avions donné parolle de donner le mesme
37
jour à midy nostre proposition par escript.

38
Quant à la lettre circulaire, il ayme mieux la retenir et ne la signer pas que
39
de consentir qu’on y mette en parlant du Roy “Sacra Maiestas Christianis-
40
sima ”, comme il nous a esté ordonné par une dépesche de Sa Majesté que
41
Monsieur de Saint Romain nous porta de vostre part , laquelle porte en

[p. 746] [scan. 836]


1
termes exprès que sans s’arrester aux usages contraires et pour rendre les
2
mesmes honneurs au Roy que les Impériaux rendent à l’Empereur, on
3
traictera partout le Roy de Majesté aux mesmes termes qu’eux, lesquelz ne
4
manquent pas dans un seul acte pour grand ou petit qu’il soit de mettre
5
tousjours parlant de l’Empereur “Sacra Maiestas Caesarea”, ainsy que vous
6
verrez tout fraischement dans la suscription de la proposition qu’ilz ont
7
donnée où il est escript au dessus “Sacrae Caesareae Maiestatis Plenipotentia-
8
rii propositio etc.”.

9
Je m’asseure, Monsieur, que quand vous aurez veu que nous sommes en
10
contestation pour cela jusqu’à avoir receu des injures que Monsieur d’Avaux
11
m’a faict escripre

41
Durch Préfontaine; vgl. die Beilagen [ 8–11 zu nr. 310. ]
, ausquelles je n’ay voulu respondre que par le sillence,
12
vous jugerez qu’il est bien malaisé de conserver l’union avec luy quoy que
13
l’on puisse faire, et que vous prendrez la peine de remarquer que ce n’a
14
jamais esté pour des intérestz particuliers que j’ay eu différend avec luy,
15
mais tousjours pour soustenir l’honneur et le service du Roy.

16
Ayant recognu en diverses rencontres l’obstination avec laquelle il a accous-
17
tumé de soustenir ses advis, principallement quand on propose quelque
18
chose de meilleur que ce qu’il a faict cy devant, j’ay esté contrainct de signer
19
la responce au Cercle de Franconie qui estoit plus pressée que les aultres
20
et celles de Messieurs les Ducz de Bavière et Eslecteur de Collogne comme
21
il a voulu, et il a plustost choisy de n’y parler point du Roy et d’y rayer son
22
nom que d’y mettre “Sacra Maiestas Christianissima”. J’ay céddé en ce
23
rencontre parce que la lettre de Monsieur le Duc de Bavière est en françois
24
et que luy et son frère ne font pas de difficulté de donner de Majesté au Roy.
25
D’ailleurs ilz recevront encor la lettre circulaire, dans laquelle j’ay creu
26
absolument nécessaire pour la dignité du Roy d’apprendre aux Allemans
27
qu’ilz doibvent le mesme honneur au Roy qu’à l’Empereur et qu’ilz n’y
28
peuvent establir de différence sans injustice. J’aurois mesme creu de faillir
29
sy j’eusse faict aultrement après les ordres de la Reyne, et si je n’eusse proffité
30
de cette occasion qui sera peult estre la dernière fois que nous leur escriprons
31
pour les exécuter, affin de convier les estrangers par nostre exemple à parler
32
à l’avenir comme ilz doivent.

33
Anläßlich der Gegenvisite der Spanier hätte d’Avaux mir einen öffentlichen Affront
34
nicht erspart, wenn die Spanier nicht einsichtiger gewesen wären als mein Kollege

43
Vgl. zum Hergang die Berichte d’Avaux’ und Saint Romains in [ nr. 320 ] und [ nr. 322. ]
.
35
Er enthält mir Informationen vor und will mich wie einen Sekretär behandeln

44
Vgl. hierzu und zum Folgenden [ nr. 310 ] , [ 313 ] und [ Beilage 2 zu nr. 311. ]
, über
36
die eingehende Post nach seinem Gutdünken verfügen und den Etat für die Sekretäre
37
ungerecht aufteilen. Er empfängt Leute nicht, die ich mit einem Auftrag zu ihm
38
schicke, und verhindert, daß andere Gesandte mir eine eigene Höflichkeitsvisite ab-
39
statten . Hinterhältigerweise verdreht er dann die Dinge und führt über mich Klage
40
bei Hof. Ich bitte, mir Recht zu verschaffen.

[p. 747] [scan. 837]


1
PS: J’oubliois de vous dire qu’un des députéz de Madame la Lantgrave qui
2
est à Oznabrug est venu icy exprès pour nous donner part du traicté qu’elle
3
a faict avec l’Eslecteur de Brandebourg

30
Nach [ nr. 315 ] Scheffer. Zu dem genannten Vertrag vgl. S. 699 Anm. 1.
, par lequel elle s’est obligée de luy
4
rendre Calcar. Lorsqu’il m’en a parlé, je luy ay dict assez froidement que je
5
ne croyois pas que Madame la Lantgrave eust pris une telle résolution ou
6
du moins la voulust exécuter sans en donner auparavant cognoissance à
7
Leurs Majestéz et sçavoir leurs sentimens sur une affaire de cette importance,
8
et que je le priois de considérer et faire réfflection sur ce que je luy disois qui
9
n’estoit pas à mespriser.


10
Beilagen in AE , CP All. 34


11
1 fol. 370–370’: Französische Proposition, Münster 1644 Dezember 4, Kopie

31
Druck: Nég. secr. I S. 318; Meiern I S. 320f.
.

12
2 fol. 368–368’: Kaiserliche Proposition, Münster 1644 Dezember 4, Kopie

32
Druck: Nég. secr. I S. 321; Meiern I S. 317f.
.

13
3 Spanische Proposition [ fehlt ]

33
Druck: Meiern I S. 318f. ; französische Übersetzung Nég. secr. I S. 318f.
.

14
4 fol. 378: Oxenstierna und Salvius an d’Avaux und Servien, Osnabrück 1644 November 27/
15
Dezember 7, Kopie .

16
5 fol. 372–372’: Schwedische Proposition, Osnabrück 1644 November 27/Dezember 7, Kopie

35
Druck: Nég. secr. I S. 303f.; Gärtner III S. 688–690, fälschlich als Schreiben an die
36
Frankfurter Deputation bezeichnet; Meiern I S. 313f.
.

17
6 fol. 376–376’: Deputierte des fränkischen Kreises an d’Avaux und Servien, Bamberg 1644
18
November 9, Kopie .

19
7 fol. 374: Oxenstierna und Salvius an den Frankfurter Deputationstag, Osnabrück 1644
20
November 29/Dezember 9, Kopie

38
Druck: Nég. secr. I S. 308; Gärtner III S. 741f.; Meiern I S. 316f.
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