Acta Pacis Westphlicae II B 1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 1: 1644 / Ursula Irsigler unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy
323. Brienne an d’Avaux und Servien Paris 1644 Dezember 14

25

Brienne an d’Avaux und Servien


26
Paris 1644 Dezember 14

36
Nach einem kurzen Schreiben Briennes an d’Avaux und Servien vom 19. Dezember 1644, Aus-
37
fertigung : AE , CP All. 28 fol. 211–212, verzögerte sich der Abgang der Post zunächst bis
38
19. Dezember, nach [ nr. 334 ] schließlich bis 21. Dezember.

27
Ausfertigung: AE , CP All. 28 fol. 222–238’ = Druckvorlage. Kopien: AE , CP All. 31
28
fol. 372–383’; AE , CP All. 34 fol. 382–387’.

29
Auf nr. 303. Übersendung der erneuerten Vollmacht. Formulierung der Übergangsvereinbarung.
30
Bemühungen um den Verbleib Chigis in Münster. Brasset. Kein bayerischer Unterhändler in Paris.
31
Reaktionen auf die Invitationsschreiben. Garantie für den schwedisch-dänischen Frieden. Bemühen des
32
Königs von Polen um eine Heirat mit der Königin von Schweden. Mißtrauen der Schweden gegen ein
33
französisch-dänisches Bündnis. Zusammenarbeit mit den schwedischen Gesandten. Invitation und
34
Abwarten der Reichsstände. Forderung nach Mitwirkung der Reichsstände beim Beschluß über Krieg
35
und Frieden und nach Freilassung des Kurfürsten von Trier. Sicherung des Friedens. Ablehnung der

[p. 752] [scan. 842]


1
vorgeschlagenen Scheinerklärung. Verhandlung über die italienischen Angelegenheiten. Kurialien-
2
forderung der Vereinigten Niederlande und der Kurfürsten. Beschwerde Contarinis über d’Avaux und
3
Servien. Aufforderung des Königs an Fontanella, nach Katalonien zurückzukehren. Verweigerung
4
eines Passes für Salamanca. Auseinandersetzungen zwischen d’Avaux und Servien. Drohung Saave-
5
dras mit Abreise.

6
N’ayant sceu faire prendre de résolution sur vostre dépesche du 26 e du
7
passé qui me fut rendue le 6 e du courant que les neufième, je laissay partir
8
l’ordinaire sans le charger de mes lettres et remis à les vous envoyer par un
9
extraordinaire qui vous porte le pouvoir tel que vous l’avez concerté, et Sa
10
Majesté n’a pas jugé à propos de vous retrancher une qualité qu’elle vous
11
avoit donnée et qui a esté employée au premier dont les commissaires des
12
parties ont eu communication, et pour ne faire aucune diminution à vostre
13
employ et pour ne vouloir point prendre l’exemple des autres. Ce qui est
14
allégué par l’un de vous, Messieurs, sur ce suject

42
D’Avaux in [ nr. 296. ]
eust semblé de saison
15
dèz que vous eustes communication des pouvoirs des Plénipotentiaires
16
impériaux et espagnolz. Mais quant à présent, il vaut mieux, et pour plusieurs
17
raisons on le juge ainsy, suivre un autre sentiment, et Monsieur de Longue-
18
ville a contribué à le faire prendre. On a aussy examiné l’escrit que vous avez
19
passé et remis èz mains des Médiateurs et loué l’expédient que vous avez
20
suivy, mesme la pensée que vous avez qu’il fera conséquence lorsqu’il
21
faudra signer le traité général

43
So Servien in [ nr. 300 ] ; vgl. auch [ nr. 296 ] und [ 297. ]
. Et certes Sa Majesté auroit perdu quelque
22
chose, si cela n’avoit esté observé. C’est un usage non interrompu et dont
23
les autres Couronnes sont en possession aussy bien que nous, ce qui vous
24
est justiffié par celuy donné et receu par les commissaires de l’Empire et de
25
la Suède.

26
Les divers chefz contenuz en vostre dépesche auxquelz il est nécessaire de
27
vous faire response me font appréhender la longueur de celle cy et à me
28
résoudre de passer légèrement sur aucuns qui semblent de moindre consé-
29
quence , ou qui ont à estre mesnagéz ailleurs qu’à Munster. Néantmoins
30
j’essayeray de vous escrire de sorte qu’il vous sera aisé de remarquer qu’on
31
a mis en considération vos raisons, et qu’on n’oublie rien de ce qui est à
32
faire dont le service de Sa Majesté peut tirer de l’avantage.

33
Desjà il estoit cogneu de quelle importance il est |:de conserver le Nunce
34
Chiggy:|, aussy |:luy a on rendu tous les bons offices imaginables:|, et du
35
costé |:de Rome nous espérons quelque chose pour luy:|, bien que ainsy
36
que je vous l’ay mandé , les premières avances |:de Monsieur de Saint
37
Chamond fussent un peu à descouvert. Mais cela fut adouci par Monsieur
38
le Cardinal Bichi:| qui prist party sur le champ et destruisit une partie de
39
l’impression que les autres avoient faicte. Et comme celuy cy demeure |:de
40
delà chargé des affaires:| de Sa Majesté et que l’autre |:en est révocqué:|,
41
cela mesme |:aydera à:| persuader qu’il avoit seul |:le secret et que Mon-

[p. 753] [scan. 843]


1
sieur l’Ambassadeur:| pour se faire |:de feste:| et

42
1 rendre] nach AE , CP All. 34 ersetzt für craindre in der Druckvorlage.
rendre son ministère
2
agréable faisoit plusieurs diligences sans ordre.

3
J’ay usé de celle que je devois pour faire partir le secrétaire Brasset, je ne
4
mets point en doute qu’avant la fin de l’an il ne soit auprès de vous.

5
Desjà je vous ay escrit qu’il n’est |:point encores arivé de député du Duc
6
de Bavières:| . J’admire la promptitude dont usent les ministres des Princes
7
de donner des avis sur un bruict qui se sème et prenant un tempz pour un
8
autre asseurent et affirment ce qui n’est point. De ce mesme |:envoyé:|
9
vostre lettre fait mention en un autre endroict, auquel je réserve de vous
10
dire ce que nous jugeons des intentions |:de son maistre:|, et cela pour
11
observer l’ordre que je me suis prescrit de respondre aux poincts de vostre
12
lettre par celuy mesme que vous avez suivy.

13
|:Les lettres de ceux de la ville de Francfort et du Duc des Deux Ponts:|
14
ont esté considérées. Si ceux là |:députent, d’aultres le pourront faire:|, et
15
Monsieur de Morimont

44
Stella de Morimont, der französische Resident in Straßburg.
|:me mande que ceux de la République de Stras-
16
bourg en ont desjà pris résolution:|.

17
J’ay souventes fois escrit |:à Monsieur de La Thuillerye que le Roy:| ne
18
désiroit point estre |:obligé à garentir l’exécution du traicté:| qu’il essaye
19
de promouvoir |:entre les Couronnes de Dannemarck et Suède:|. Nos
20
raisons et les vostres ont un mesme fondement, et toutefois, si les deux
21
partis nous en recherchoient, nous aurions bien de la peine de nous en
22
déffendre. Il sçait que nous |:l’apréhendons, et il a:| charge de destourner
23
|:ce coup, mais plustost que de veoir:| la continuation |:de leur guerre de
24
s’y soubmettre, soubz cette condition expresse et non autrement d’en estre
25
recherché, prié et pressé des deux costéz.

26
Le Roy de Pologne nous recherche de luy rendre bon office en Suède pour
27
parvenir à en espouser la Reyne, et il s’engage y réussissant d’espouser avec
28
elle les intérestz et les traictéz de cette Couronne, et en estant refusé de ne
29
s’en tenir point pour offencé et continuer la trêfve qu’il a avec eux et de ne
30
faire nulle liaison soit en Dannemarck, Moscovie ou [avec] l’Empereur
31
contre ledict Royaume.

32
Ce Roy justiffie ses bonnes intentions en donnant libre passage à Monsieur
33
de Croissy allant vers le Prince de Transilvanie et ne se meslant point dans
34
la guerre que ce Prince a contre l’Empereur. Il demande à la vérité quelques
35
conditions qui ne sont pas desraisonnables, qu’il ne soit avancé du costé de
36
son Estat des troupes qui luy puissent donner jalousie et s’il est possible
37
que ledict Prince n’en employe point d’infidèlles:|.

38
Présentement j’escris à Monsieur de La Thuilerie sur ces diverses matières,
39
et je vous adresse sa lettre que je vous prie de luy faire tenir. La mesme
40
raison que je vous ay donnée de ne vous avoir peu escrire par l’ordinaire
41
m’a aussy empesché de luy escrire.

[p. 754] [scan. 844]


1
Les discours qui vous ont esté tenuz par Monsieur Salvius nous ont semblé
2
tenir beaucoup de l’humeur fière et altière de sa nation, |:nous croire obligé
3
à en espouser toutes les querelles:| et |:les passions en vertu d’un traicté non
4
ratiffié:|. Mais il n’a pas esté sans response, et cela a plainement satisfaict
5
Sa Majesté.

6
|:D’appréhender que la liaison qui pourroit estre entre la France et le
7
Dannemarck diminuast celle d’eux à nous:| est une pensée de prudence,
8
mais s’il luy plaisoit de juger par nos actions passées celles de l’avenir, il
9
entreroit dans un sentiment tout contraire. |:La France lie à soy bien plus
10
qu’elle ne se lie à d’aultres Estatz:|, et sa puissance et grandeur nous donne
11
cet avantage. Ainsy elle pourroit leur assurer que |:le Dannemarck n’ entre-
12
prendroit jamais rien contre eux, ce qui leur seroit un notable advantage.
13
Le Roy aussy désire:| promouvoir quelque |:sorte d’amitié, alliance et con-
14
fédération avec le Roy de Dannemarc:|, ainsy que Sa Majesté de glorieuse
15
mémoire l’avoit désiré, |:et il est remis à la prudence de Monsieur de La
16
Thuillerie d’en avancer et recevoir les propositions:| selon que le tempz et
17
le bien des affaires le pourra permettre, avec cette précaution de ne rien faire
18
ou dire |:qui pust desgouster un vray et asseuré allié pour essayer d’en
19
acquérir un nouveau duquel la foy seroit pour un temps douteuse; puisque
20
pour en asseurer l’effect, il fault que les occasions et:| les tempz |:en donnent
21
le moyen. Il est

42
21 vray] aus AE , CP All. 34 ergänzt, fehlt in der Druckvorlage.
vray que présentement il luy seroit aisé, rompant avec
22
l’Empereur et ceux de sa Maison, en se joignant au bon party et aux Cou-
23
ronnes alliées. Le mauvais traitement et le peu

43
23 d’assistance] fälschlich dechiffriert: d’asseurance
d’assistance qu’il a eue de
24
l’Empereur pourroient luy inspirer ce mouvement, et comme il est Prince
25
colère, hardi et vaillant, il pourroit peult estre passer d’une extrémité à
26
l’aultre.

27
Ce que Monsieur Salvius vous a promis est digne de la bonne foy:| qui se
28
doit observer entre les ministres des Princes qui sont en confédération. Sa
29
Majesté espère qu’il s’en souviendra et que vous ne luy donnerez nul suject
30
de changer ny de s’en repentir, qui désire que vous marchiez en tout le
31
cours du traité avec la candeur et netteté de conduite telle qu’elle luy
32
acquière et à vous la réputation de gens fidèlz et qui prisent la loyauté
33
autant qu’aucune autre vertu; et rien à nostre sens ne peut réduire les
34
Impériaux et les Espagnolz à traiter sincèrement que leur faire voir |:l’ es-
35
troitte correspondance qui est entre les Suédois et nous.

36
Pour l’ordre que vous avez concerté avec Monsieur Salvius, il a semblé
37
très mesuré, convier les Princes et Estatz de l’Empire par une lettre modérée
38
et qui leur insinue de contribuer au bien de leur patrie, et le Roy qui juge
39
que cela peult produire un bon effect vous prie d’en peser les moindres
40
paroles, affin que voz lettres facent l’effect que vous en espérez et ne puissent
41
donner subjet d’un contraire:|.

[p. 755] [scan. 845]


1
Les attendre pour donner ouverture à la négociation, cela semble très
2
raisonnable. Mais pourtant si après avoir esté recherchéz d’y venir ou
3
d’envoyer ilz en faisoient difficulté ou tardoient trop, vous avez à examiner
4
et à concerter avec les Suédois s’il faudroit en demeurer là et ne rien avancer
5
aux affaires. Et soit que cette matière de soy soit très délicatte, ou que
6
l’ouverture qui vous a esté faite par les Suédois de les attendre et pris en
7
cela vostre sentiment nous empesche d’en former aucun, il nous a semblé
8
juste d’entendre le vostre pour en délibérer avant que de nous déterminer
9
à rien. Il pourra arriver, et Dieu le veuille, que nostre précaution sera inutile
10
et que touts les Princes et membres de l’Empire se hasteront de comparoistre
11
à l’assemblée. Cela seroit si utile qu’il faut estre sans lumière ni cognoissance
12
des affaires pour en pouvoir douter. Et certes, ce seroit bien pourvoir à la
13
seureté publicque |:et aux voisins de l’Allemagne, si la paix et la guerre ne
14
pouvoient estre résolues par l’Empereur que d’un commun consentement
15
des Princes et des Estatz. Les Electeurs ont une prétention opposée à celle
16
là, soustenant néantmoins qu’ilz sont

41
16 conseillers] aus AE , CP All. 34 ersetzt für commissaires in der Druckvorlage.
conseillers nécessaires et que sans:|
17
leurs avis des résolutions d’aussy grande conséquence ne peuvent estre
18
prises. Aussy selon que par l’une de vos lettres je l’ay appris, l’Evesque
19
d’Osnabrug, député du Collège électoral pour intervenir au traité de paix,
20
estoit desjà arrivé.

21
Tout autant que |:la proposition

42
21 nous] fälschlich dechiffriert: vous
nous paroist juste et avantageuse de faire
22
décider que la guerre ne se peult déclarer sans le consentement d’une diète
23
généralle, elle paroistra offenceante et rude à l’Empereur, et vous résolvant
24
de l’avancer:|, vous devez vous |:préparer à de grands combatz:|. Mais la
25
raison et la justice dont elle se trouve accompagnée nous faict |:espérer
26
qu’enfin l’Empereur et ceux de son party se laisseront vaincre, comme à
27
remettre en liberté Eslecteur de Trève et la luy donner telle qu’il pourra
28
intervenir en personne en l’assemblée généralle:|, ce que vous n’oublierez
29
pas à demander ainsy qu’il est porté par voz instructions

43
Vgl. die Hauptinstruktion vom 30. September 1643, Druck. APW [ I A 1 S. 72f. ]
. Et comme la
30
réputation est le prix des actions des grands Roys |:et que la liberté de ce
31
Prince:| nous en acquièrera une immortelle, |:Sa Majesté désire que vous
32
la pressiez vivement:|. Pour revenir à la question dont je suis sorty |:pour
33
parler de l’Electeur de Trève:|, il est certain que les Princes de l’Empire
34
sont en quelque droict de s’y affermir, et les constitutions impériales sont
35
pour eux. Ce que vous alléguez pour faire remarquer qu’une contraire
36
oppinion et conduite à causé de mal fortiffie vostre raisonnement. Et certes,
37
il a paru estrange à toute la Chrestienté que l’Empereur ait voulu prendre
38
part à la guerre qui s’estoit ouverte entre les Roys de Poulongne et de Suède
39
et qui combatoient pour la Prusse Royale possédée par le premier de ces
40
Princes en pleine et pure souveraineté, et qui a inféodé la Ducalle donnant

[p. 756] [scan. 846]


1
l’estendart à ceux de la Maison de Brandebourg, par où il est justiffié qu’il
2
est Souverain absolu usant de tout droict royal et impérial

40
Vgl. [ S. 680 Anm. 1. ] Brandenburg wurde 1525 von Polen mit Preußen belehnt.
.

3
Pour la guerre d’Italie, qui est celuy qui ignore quelle en est l’injustice, et
4
n’estoit, Messieurs, que vous estes informéz du droict successif qui appelloit
5
aux Duchéz de Mantoue et de Montferrat feu Monsieur le Duc de Mantoue,
6
je vous en dirois quelque chose. Enfin par les investitures des Empereurs
7
il y estoit appellé, par la paix de Cateau Cambrésis ce qui avoit esté fait
8
contre son père avoit esté révocqué, et il offroit de servir l’Empereur des
9
fiefs et les reprendre, qui estoit la seule chose qu’on luy pouvoit demander.
10
Mais le désir et [la] ferme croyance que les Espagnolz avoient de s’ impatro-
11
niser de la citadelle de Cazal

42
Casale, Festung im Herzogtum Mantua.
les fit rechercher l’Empereur de faire passer
12
une armée en Italie, qui a esté la source des guerres dont la Chrestienté est
13
affligée.

14
|:L’oppinion en laquelle vous remarquez que les Suédois sont entréz:| que
15
cette maxime establie et passée en loy est une garentie suffisante pour le
16
traité, nous donne lieu de vous prier de l’examiner avec loisir, et celuy qui
17
rejette une condition plus forte qui luy est proposée pour s’attacher à une
18
moindre donne lieu de soubçonner qu’il entend quelque finesse, quand
19
mesmement il est habile |:ainsy que l’est Monsieur Salvius:|. Car pour nous,
20
jusques à maintenant nous sommes persuadéz |:que la ligue proposée dans
21
voz instructions

43
Vgl. die Hauptinstruktion, APW [ I A 1 S. 70–72. ]
et exécutée selon son project est un remède asseuré contre
22
la mauvaise foy des Espagnolz et contre la présomption qu’il sera malaisé
23
de diminuer en eux et l’Empereur que leur Maison peult et doit donner la
24
loy à toute l’Europe. Quand les mesmes Suédois semblent approuver
25
l’ouverture que vous leur faictes de demander que l’Empire soit remis au
26
mesme estat qu’il estoit en l’année:| 1618, |:pour ce qu’ilz y trouveroient
27
le restablissement du Prince Palatin en ses biens et en sa dignité, et que si
28
sur l’heure ilz la contredisent par l’appréhention en laquelle ilz entrent
29
d’estre obligéz sy cette proposition estoit acceptée de vuider de l’Allemagne,
30
ilz font cognoistre que leur intérest particulier les touche bien plus que
31
celuy du public, et pour ne vous pas diviser d’avec eux, cette mesme pro-
32
position doibt estre entre vous et eux de nouveau examinée. Nous sçavons
33
bien que l’Empereur leur a aultrefois offert la meilleure partie de la Pom-
34
méranie et deux millions d’or pour se retirer

44
Vgl. hierzu F. Dickmann S. 95–97.
, qu’ilz prétendent ce Duché
35
entier ou au moins les places qui sont sur la mer et celles aussy qui y sont
36
assises du Duché de Mekelbourg, de manière que vostre proposition ainsy
37
généralle les offense, et nous jugeons qu’elle ne nous

39
37 duit] im Klartext fälschlich dechiffriert: doibt
duit pas aussy, parce
38
que nous déclarons trop nettement que nous sommes résoluz de quitter

[p. 757] [scan. 847]


1
touttes les places et pays que nous occupons et offensons tout au mesme
2
temps le Duc de Bavières. Et bien que vous n’y soyez entréz que dans
3
l’oppinion bien fondée en laquelle vous estes que tant l’Empereur que le
4
Duc de Bavières refuseront ce parti, toutesfois nous jugeons que c’est faire
5
trop de choses à la fois, et s’il vous plaisoit d’examiner vostre propre
6
raisonnement, il vous feroit voir que vous estes entré dans le nostre. Les
7
Suédois aussy faisant leurs affaires avancent les nostres ainsy que vous l’avez
8
très prudemment remarqué, et il importe pour cela mesme de les laisser
9
dans leurs prétentions, ne rien dire ou proposer qui les choque affin de tirer
10
pour nous un esgal proffit. En un mot, nous jugeons qu’il seroit advantageux
11
au public de détacher le Duc de Bavières d’avec l’Empereur, et qu’il ne
12
fault rien faire qui luy donne subjet de croire que sa grandeur nous est
13
suspecte et que nous la voulons destruire:|. Je sçais bien que la pluspart des
14
gens conçoivent qu’il y a tant |:de liaison entre eux, d’intérest et de pa-
15
renté :|, que cela passe pour impossible. Mais si l’on considère comme l’ inté-
16
rest estouffe aisément le sentiment de la parenté |:et ceux que ledict Duc de
17
Bavières peult avoir:| à la diminution de la trop grande authorité des autres,
18
on pourroit changer d’avis. |:Enfin le nostre est de ne rien faire ou proposer
19
qui le jette dans le désespoir et le lie de plus en plus à l’Empereur. De son
20
député sur le subjet duquel je vous ay desjà respondu il est faict grand bruict.
21
S’il arive, puisqu’il y a lieu de croire qu’il est sur les termes de l’envoyer,
22
vous serez avertiz à point nommé de ses demandes et des responces qui luy
23
auront esté faictes:|. Ce qu’à l’avance je puis vous dire, c’est qu’il ne sera
24
jamais rien traité ny négotié qui puisse donner nul suject de mescontente-
25
ment à la Reyne de Suède, et vous devez croire que comme l’on a entière
26
confiance en vos personnes et en vostre capacité et que l’on vous a fié tout
27
ce que nous avions de plus réservé par une dépesche que vous receustes en
28
Holande

43
Vgl. Anhang 1 S. 844ff.
, qu’on ne vous feroit pas finesse sur une chose de cette nature.

29
Ce que vous avez communiqué avec |:Monsieur Salvius des propositions
30
que vous voulez avancer des affaires d’Italie:| pour donner quelque employ
31
et occupation |:aux Espagnolz nous

42
31 a semblé] im Klartext: semble
a semblé très bien pensé, et d’aultant
32
mieux qu’en quelque sorte vous suivez ce que nous avions désiré, de les
33
avancer mesmes à l’exclusion de celles de l’Allemagne:|, dont nous nous
34
sommes départis |:sur une de voz dépesches et sur le désir du Duc de Bavière
35
qui:| vous en avoit escrit. Nous sommes |:persuadéz que tous les Princes
36
italiens sont joinctz à nos intérestz:|, qu’il leur convient |:à tous que nous
37
gardions Pignerol, et que restituant Cazal à son maistre nous ayons si bien
38
estably sa propre seureté qu’il ne puisse jamais tumber èz mains des Espa-
39
gnolz :|. Ainsy nous croyons |:avoir lesdictz Princes favorables:|, et nos
40
prétentions se réduisent à ces deux seules choses qui leur tournent autant
41
et plus à compte qu’à nous.

[p. 758] [scan. 848]


1
Jusques à présent l’Ambassadeur de Messieurs les Estatz

43
Liere.
ne nous a point
2
faict sçavoir que ses maistres eussent pris aucune résolution sur les lettres
3
que vous leur avez escrites. Sans doute elles luy serviront de prétexte pour
4
nous renouveller les instances dont je vous ay escrit. Nous sommes bien
5
résoluz de tenir bon et de luy remontrer que ses maistres ont tort de rejetter
6
une ouverture que nous leur pourrions faire pour la conservation de leur
7
Estat, qu’il faut en songeant à leurs affaires qu’ilz entrent en considération
8
des nostres et des grands biens que nous leur avons faicts, qu’il est rude
9
qu’ilz veuillent exiger de nous des honneurs que nous refusons à d’autres
10
qui ont préscéance et au moins compétence avec eux. Sur ce suject il me
11
souvient d’une lettre que Monsieur de Meules m’a escrite le 8 e du passé et
12
de l’extraict d’une du collège électoral à l’Empereur qui luy demande pro-
13
tection pour estre maintenu à précéder Venize. Et comme ilz allèguent qu’ilz
14
en estoient en possession au Concile de Trente, la prétention de ceux cy
15
contre Venize, en laquelle je croy qu’ilz succomberont, leur donnera de
16
grandes raisons contre ceux là. Nous nous en servirons, et n’estoit que je
17
présupose que ledict Sieur de Meules vous aura envoyé autant de cette
18
mesme dépesche ou que vous l’avez

42
18 recouvrée] aus AE , CP All. 34 ersetzt für recouverte in der Druckvorlage.
recouvrée d’ailleurs, je vous en envoye-
19
rois le double affin que vous en peussiez donner cognoissance à Monsieur
20
Contarini, lequel s’est laissé entendre à l’Ambassadeur de cette République
21
qui réside en cette Cour

44
Nani.
que vous vouliez exiger tant du Nunce que de luy
22
qu’en toutes occasions de proposer ou négotier ilz yroient chez vous avant
23
que d’aller chez les ministres d’Espagne, ajoustant que c’est trop prétendre
24
et trop les gesner, qu’il vous doit suffire qu’aux actions de cérémonie ilz
25
observent cet ordre. Mais que quand il s’agist de négotier, qu’ilz doivent
26
aller où le besoing les appelle et où ilz ont à faire des instances. Je me conten-
27
tay de luy dire que vous ne m’en aviez rien escrit et que je ne doutois pas
28
que les ministres de la République ne vescussent envers vous comme ilz y
29
estoient tenuz, et par le droict de préscéance qui nous est acquis et par le
30
ressouvenir des bons offices qu’elle avoit receuz et recevoit continuellement
31
de la France.

32
Vous trouverez joinct à cette dépesche une lettre du Roy au docteur
33
Fontanella, par laquelle il est convié de s’en revenir en France pour passer
34
en Catalongne, où des gens de sa fidélité et capacité sont très nécessaires
35
présentement que l’on y fait passer une armée complette pour donner
36
l’establissement qu’il convient à un nouveau gouvernement; et pour la place
37
qu’il occupe, plusieurs de moindre suffisance et authorité que luy envers ses
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compatriotes la peut remplir; mesmes au besoing après que les affaires auront
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esté establies de par delà, il y pourroit retourner. Il vous plaira luy faire
40
comprendre qu’on l’estime dont il en voit une preuve, et pourvoir à la
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seureté de son passage.

[p. 759] [scan. 849]


1
Je |:me crains que

42
1 Dom Castel] ergänzt aus AE , CP All. 34.
Dom Castel Rodrigue, offencé de ce qu’on a desnié un
2
passeport pour Dom Miguel Salamanca qu’il déclare vouloir renvoyer en
3
Espagne pour y avancer les affaires de la paix avec ordre de revenir prompte-
4
ment , ne vous refuse celuy que vous luy ferez demander:|. Mais certes s’il
5
se faisoit justice, et le mesme Salamanca, ilz n’improuveroient pas ce que
6
nous faisons. Car outre qu’il est ridicule d’envoyer un Plénipotentiaire pour
7
obtenir un pouvoir en la forme qu’il a esté promis, il est aisé de remarquer
8
qu’il affecte plus de passer par la France pour essayer d’y corrompre la
9
fidélité de quelqu’un qu’à tout autre suject, et luy mesme s’en est assez
10
laissé entendre quand y passant soubz le titre spécieux de Plénipotentiaire
11
pour le traité de paix il désiroit aller de lieu à autre pour voir les maisons
12
et le païs. Que s’il est innocent de cette supposition, il ne le sçauroit estre
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du désir de donner du soubçon à nos alliéz, ayant jusques à six fois demandé
14
qu’il pust estre admis à faire la révérence à la Reyne et à négocier avec
15
Monsieur le Cardinal Mazarin. Sur ces raisons a esté fondé le refus qui luy
16
en est fait, dont je suis chargé de rendre compte à Monsieur le Nunce.

17
A vous, Messieurs, de la considération en laquelle on a mis vos diverses
18
dépesches que vous avez escrites pour rendre raison de la diversité de vos
19
opinions

43
Zum Folgenden vgl. [ nr. 296 ] , [ 297 ] und [ 300. ]
:

20
Sur le fait je me suis desjà assez expliqué, sur le droict il n’y a rien à dire.
21
Bien en trois endroicts de cette lettre où je vous ay expliqué ce que Sa
22
Majesté jugeoit devoir estre dit ou fait sur ces mesmes matières, qui ne
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blasme pas la contrariété qui se trouve en vos avis mais bien l’aigreur qui
24
paroist en vos discours, aiant creu que tant par ses lettres que par ce qui
25
vous a esté fait entendre de sa part par Monsieur de Saint Romain, elle vous
26
avoit assez fait cognoistre que cela mesme ne luy pouvoit plaire, et que le
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cas avenant, quelle devoit estre vostre conduite.

28
On sçait bien qu’il arrive souvent que deux personnes habiles et consommées
29
dans les affaires espousent divers sentiments, qu’un chacun soustient le sien,
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non pour estre jaloux de son opinion, mais pour estre persuadé qu’il est
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fondé en raison. Mais il seroit estrange que cela causast en eux de la division
32
et qu’ilz entrassent en opinion qu’apuyant et fortiffiant la leur et la faisant
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embrasser par le maistre, cela fist préjudice à son collègue.

34
En telles rencontres il a esté praticqué, soit par les ministres des Roys
35
associéz à un mesme employ ou par d’autres personnes qui se trouvants
36
opposéz en raisons, ilz les ont escrites de commun concert au maistre, se
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sont donnéz communication de leurs dépesches, soit en la pensée que leurs
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raisons persuaderoient celuy qui les avoit rejettées en la dispute ou luy
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donneroient le moyen d’y respondre, concourants en ce poinct d’esclaircir
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les doutes et de donner une entière lumière au supérieur, lequel fonde plus
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solidement son jugement aiant veu les diverses objections, répliques et

[p. 760] [scan. 850]


1
responses qui peuvent estre dites sur le fait. C’est ainsy qu’on veut que vous
2
en usiez, si mesme vous pouviez trouver quelque voye plus sortable, que
3
vous l’embrassiez. Il m’est commandé de vous dire qu’on veut en ce poinct
4
obéissance sans réplique. Que si l’un de vous, Messieurs, reçoit quelque
5
avis par un sien confident qui ne veuille point estre nommé, qu’en cela vous
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luy conserviez le secret, donnant pourtant entière cognoissance et lumière
7
de la chose qui est en question, affin que celuy là puisse mieux fonder son
8
jugement. Et l’on prend cet expédient pour donner satisfaction et laisser la
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liberté à celuy qui veut déclarer quelque chose de le faire sans retenue à celuy
10
avec lequel il professe amitié. Mais cela arrive rarement, et il est de la pru-
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dence de celuy duquel on exige le secret de faire ce qui est en son pouvoir
12
pour convier celuy là à prendre confiance en l’autre.

13
Au suject de vos secrétaires, Sa Majesté a esté surprise que vous aiez creu
14
qu’il leur avoit esté estably quelque appoinctement, non qu’elle ne juge
15
qu’ilz le méritent et qu’il est juste de leur faire divers avantages, mais pour
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ne vouloir point establir cette nouveauté ny cette charge en ses finances.
17
Néantmoins, comme je sçay que c’est son intention de les gratiffier, je sçau-
18
ray sa volonté et je l’exécuteray avec celle dont je suis plein de faire service
19
à ceux qui le méritent.

20
Sans doute |:Monsieur Contarini vous aura:| donné part de ce qui luy a
21
esté dit |:par Savedra et de sa responce:|. Mais puisque vous |:ne m’en
22
avez rien mandé:|, je juge vous en devoir |:informer:|. S’estant |:Savedra
23
adressé à l’aultre, il lui dist: Noz pouvoirs:| ainsy que vous le sçavez sont
24
|:ajustez, et demain nous romprons cette assemblée. Pressé d’en dire la
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raison, après quelque refus il continua: Je suis averty que les François
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mettront sur le tappis les affaires de Portugal et de la Catalongne, et sy tant
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est j’ay commandement de me retirer:|. Il ne |:se peult faire de paix que ces
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Estatz ne rentrent dans celuy duquel ilz sont sortiz, ny seulement souffrir
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qu’on mette en question s’ilz en peuvent demeurer séparéz. Monsieur Con-
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tarini luy respondit: Commencez dès aujourd’huy à faire partir vostre bagage;
31
les François sont obligéz de parler de ces deux poinctz. Surpris il demeura
32
sans repartie. C’est le secrétaire de Portugal qui est en cette Cour

41
Dr. Antonio Moniz de Carvalho war 1642–1646 unter Vidigueira Sekretär der portugiesischen
42
Gesandtschaft in Paris und nach dessen Abreise im Februar 1646 Resident; E. Prestage , The
43
Diplomatic Relations S. 7 und 29.
qui m’a
33
tenu ce discours. Il croid le tenir de bonne part ou il a eu dessein de me faire
34
ouvrir. S’il n’est pas mieux averty qu’il ne luy a réussi, si telle estoit sa pensée,
35

40
35 l’avis] fälschlich dechiffriert: laquelle
l’avis ne mérite pas d’estre considéré.


36
Beilagen [ fehlen ].


37
1 Erneuerte französische Vollmacht

38
2 Brienne an La Thuillerie, Paris 1644 Dezember [ 14 ]

39
3 Ludwig XIV. an Fontanella, Paris 1644 Dezember [ 14 ]

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