Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
150. d’Avaux an Brienne Münster 1646 September 10

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[ 136 ] / 150 /–

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d’Avaux an Brienne


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Münster 1646 September 10

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Ausfertigung mit eigenhändigem PS: Ass. Nat. 276 fol. 142–144 = Druckvorlage; Eingang
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nach Dorsal fol. 144’: 1646 September 22.

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Kein Einfluß d’Avaux’ auf Longueville. Zurückweisung von Verdächtigungen gegen d’Avaux
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und Saint-Romain.

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PS: Grund für Verzicht auf Schreiben an Königin Anna. Unpäßlichkeit d’Avaux’.

[p. 430] [scan. 502]


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La lettre qu’il vous a pleu m’escrire le dernier du mois passé est un nouveau
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tesmoignage de la confiance que vous avés en moy, et je vous puis bien aussy
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asseurer très sincèrement que j’en useray tousjours comme il faut. Mais quand à
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l’opinion qu’on a que j’aye quelque pouvoir sur l’esprit de monsieur de Lon-
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gueville , c’est véritablement de quoy je ne me suis point encores apperceu,
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principalement en tout ce qui regarde ses affaires domestiques ou ses intérestz
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particuliers dont je n’ay aucune cognoissance ny n’en veux avoir. L’honneur
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que j’ay de servir le Roy auprès de luy remplit toute mon ambition, et pour ce
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regard j’ay tant de sujet d’estre satisfait de sa bonté, de son équité, et de toute sa
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conduitte, que je ne sçaurois vous le tesmoigner assez à mon gré.

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Ce n’est pas, Monsieur, que je prétende me dispenser de la commission que
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vous me donnés; j’ay desjà pris mon tem[p]s pour entamer ce discours et pour
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luy insinuer les sentimens dans lesquelz je conviens entièrement avec vous.
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Je continueray encores de très bon cœur et le plus adroitement que je pouray
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sans autre intention que de faire le devoir d’un homme de bien. Je n’aurois pas
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attendu si tard à luy donner ce conseil s’il m’avoit fait l’honneur de m’en parler
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avant que de s’estre engagé dans les pleintes, mais il avoit desjà tesmoigné son
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ressentiment et escrit deux fois à la cour sur ce sujet lorsqu’il m’en dit quelque
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chose. Encores fut-ce par occasion et quasy par nécessité, car le priant de
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rendre tesmoignage à la cour d’une vérité qui luy estoit bien cognue et qui
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servoit à me justifier d’une calomnie il se trouva obligé, ne le voulant pas faire,
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de m’en dire au moins la raison. Et lors il me dit que s’estant pleint par les deux
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derniers ordinaires touchant l’admirauté il n’estoit pas saison de parler pour
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autruy, j’acquiessay aussytost à sa volonté en ce qui me touchoit et non à son
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desplaisir au fait de ladite charge, mais à peine se donna-t-il le loisir d’escouter
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peu de paroles et changea de propos en me disant par deux fois que sans
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l’instance que je luy avois faitte il ne m’auroit pas parlé de ce que dessus. Par là,
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Monsieur, vous voies qu’il est très vray qu’il ne me communique pas ses affai-
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res , mais pour satisfaire au désir de ses serviteurs qui sont par delà, et au vostre,
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j’observeray les occasions de le remettre là-dessus pour le porter s’il est possible
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à ce qui est de son bien et de son avantage. Je le feray tant plus volontiers
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qu’encores qu’il ayt rejette mon advis, il me semble avoir trouvé moins de
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résistance cette seconde fois que la première, mais aidés-nous aussy s’il vous
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plaist et sachés qu’en vérité il n’est pas croiable avec quelle affection et appli-
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cation il travaille continuellement pour le bon succès de nostre traitté.

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Je ne vois pas qu’il songe à s’en aller d’icy comme vous me mandés, et si cella
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est il me traitte mal, car comme je n’ay nul goust ny nulle curiosité pour me
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mesler des affaires de sa maison, je prétens aussy qu’il me doit donner quel-
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que cognoissance de tout ce qui concerne l’ambassade.

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Monsieur d’Irval m’a mandé ce qu’il vous a pleu luy dire touchant une cer-
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taine liaison

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Brienne hatte von seiner Unterredung mit d’Irval in nr. 136 berichtet, aber, wie auch hier
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d’Avaux, seine Andeutungen nicht ausgeführt.
; je vous asseure sur mon honneur qu’elle est tout à fait ima-

[p. 431] [scan. 503]


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ginaire et que je suis bien esloigné d’un tel dessein, y aiant deux ans que
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je n’ay pas escrit une seulle lettre ny fait escrire à celuy dont il s’agit. L’on
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me cognoist peu à la cour, et d’ailleurs je vous supplie très humblement de
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croire que monsieur de Saint-Romain n’est pas plus homme d’intrigue que
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moy…

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PS: Quoyque cette lettre soit desjà bien longue, je n’ay pas encores respondu à
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tous les pointz de la vostre. J’avoue que j’ay fait faute de n’escrire pas à la
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Reyne et j’en ay grand regret, mais je vous jure en chrestien que je craignis de
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faillir, et de m’ingérer trop si j’escrivois. Vous sçavés que quand j’ay escrit qui
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n’a esté que deux fois j’ay envoié les lettres ouvertes, mais j’ay creu depuis ce
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temps-là que ce seroit encores mieux fait de n’escrire point, aiant mesme eu
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sujet de douter si l’on avoit eu agréable que j’eusse pris cette liberté.

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L’on n’a pas eu le temps de mettre cette lettre en chifre; je suis si fort tour-
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menté d’une fluxion sur le bras qui m’attaqua l’an passé en cette saison que
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j’ay consumé en remèdes le temps que j’avois pour vous faire response, et ay
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esté contraint de dicter cecy à la haste.

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