Acta Pacis Westphalicae II B 5,1 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 1. Teil: 1646 - 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
153. Memorandum Ludwigs XIV. für Servien Paris 1647 März 1

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Memorandum Ludwigs XIV. für Servien


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Paris 1647 März 1

26
Ausfertigung: AE , CP Holl. 40 fol. 259–266’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP Holl. 43
27
fol. 375–378’

38
Nach Aktenvermerken auf dem Konzept fol. 375 und fol. 378’ sowie auf der Kopie fol. 142
39
ging eine copie (wahrscheinlich ein Duplikat) nach Münster; vgl. Beilage 1 zu nr. 151.
. Kopie: Ass.Nat. 273 fol. 142–145’.

28
Lob Serviens; seine volle Handlungsfreiheit bei der Versicherung der französischen Friedens-
29
bereitschaft . Voraussichtlich Verbesserung der französischen Verhandlungsposition gegen-
30
über Spaniern und Niederländern nach dem offensichtlich bevorstehenden Abschluß im
31
Reich; Betonung französischer Mäßigung gegenüber den Generalstaaten bei gleichzeitiger
32
Drohung mit zukünftiger Erhöhung der Forderungen an Spanien. Bitte um niederländische
33
Schiffe. Berechtigtes Mißtrauen gegenüber der Provinz Holland. Billigung der öffentlichen
34
Kritik Serviens an Pauw und Knuyt; deren feindliches und schädliches Verhalten gegenüber
35
Frankreich; wahrscheinlich Zufriedenheit Longuevilles mit Serviens Vorgehen gegen sie. Er-
36
kundigung bei den Generalstaaten nach Verwendung der französischen Subsidien wün-

[p. 722] [scan. 904]


1
schenswert . Hoffnung auf positive Entschließungen der Provinzen in der Garantie frage;
2
Gleichstellung des Roussillon und Kataloniens anzustreben. Beratung des Conseil über die
3
Vertragsgarantie: Präferenz für ein neuerliches französisch-niederländisches Garantie-
4
abkommen zum Frieden mit Spanien, selbst mit Einschränkungen, gegenüber der Bestäti-
5
gung des Vertrages von 1635; verhandlungstaktische Anweisungen an Servien: Zurückwei-
6
chen in vier Stufen von den Maximal- zu den Minimalforderungen. Lob des Wild- und
7
Rheingrafen; Absprache über die flandrischen Kontributionen wünschenswert.

8
On a receu sa dépesche du 19 e du passé. Pour response à laquelle on luy
9
dira premièrement que Sa Majesté n’a qu’à louer et approuver touts les
10
raisonnements qu’il fait sur l’estat présent des affaires; et comme il n’y a
11
rien de plus constant que la passion extrême que Leurs Majestez ont de
12
donner le repos à la chrestienté, pourveu que les Espagnolz s’y disposent
13
aussy de leur costé en consentant à nos prétentions, que toute personne
14
désintéressée jugera fort modérées et très æquitables dans la constitution
15
présente des choses, ledict sieur Servien peut s’avancer à tout ce qu’il vou-
16
dra pour bien imprimer cette vérité dans l’esprict des peuples de delà
17
|:parce que nous gaignerons par ce moyen ceux d’entre eux qui désirent
18
la paix, dont le nombre semble plus considérable:|, et sans nous départir
19
de ce fundement nous aurons assez d’autres byais pour mesnager les au-
20
tres qui ne la souhaittent pas, ainsy qu’il l’a desjà fort bien praticqué avec
21
|:le prince Guillaume:|.

22
Il sera donc très à propos de réplicquer souvent que si les Espagnolz di-
23
sent tout de bon, on peut faire la paix en vingt-quatre heures, et si l’ accom-
24
modement de l’Empire s’achève bientost, comme toutes choses y parois-
25
sent disposées, puisque les différents de la Suède avec l’électeur de Bran-
26
debourg sont à la fin ajustez

44
Durch Beilage 1 zu nr. 143.
, tout ce que nous dirons aura encores plus
27
de poidz |:envers les Espagnolz et les Hollandois parce que ceux-là reco-
28
gnoistront bien que nous pourrons alors les attacquer avec plus de vi-
29
gueur que jamais:|, quand mesme |:Messieurs les Estatz ne mettroient
30
point en campagne, employans contre eux l’armée que commande mon-
31
sieur le mareschal de Turenne:|, et que ceux-cy verront d’ailleurs qu’ilz ne
32
peuvent pas jouir d’un repos assuré tant que deux si grandes puissances se
33
combattront en leur voisinage.

34
Et en ce cas de l’accommodement dans l’Empire, on pourra faire valoir
35
auxdictz Sieurs Estatz qu’à leur seule considération, et pour les favoriser
36
|:dans l’envie qu’ilz ont de la paix, nous ne prétendions rien au-delà de ce
37
que nous avons demandé lorsque nos affaires n’estoient pas en sy bon
38
estat:|, et que nous ne pouvions pas espérer de si grands progrez dans la
39
continuation de la guerre. Cependant, |:pour les haster davantage, on
40
pourroit leur faire appréhender addroictement et aux Espagnolz que le
41
cas arivant, la France pourra bien:| augmenter ses demandes à proportion
42
des espérances qu’elle aura, et pour se desdommager aussy en quelque
43
façon des despenses qu’on l’aura obligée de faire pour les préparatifz de

[p. 723] [scan. 905]


1
la campagne, dont la paix l’empescheroit de recueillir le fruict qu’il y a
2
lieu de s’en promettre.

3
Sa Majesté a fort bien jugé il y a longtempz la nécessité absolue qu’il y avoit
4
de faire de grands appareilz pour la guerre si on vouloit avoir la paix. On ne
5
répétera point icy au sieur Servien ce qui luy en a desjà esté mandé, il suffira
6
qu’il sache que pour l’accomplissement de tout ce que nous pourrions dé-
7
sirer sur ce suject, il ne nous manque autre chose |:que d’obtenir de Mes-
8
sieurs les Estatz six de leurs vaisseaux:|, comme il luy a esté escrit

42
Vgl. nr. 83.
, et on
9
voudroit bien sçavoir au plus tost ce que l’on en peut espérer.

10
Sa Majesté a trouvé très prudentes les considérations que ledict sieur Ser-
11
vien a eues pour résister autant qu’il a pu à la résolution d’une assemblée
12
générale des provinces que celle de Holande tesmoignoit désirer. Tout ce
13
qui vient d’elle nous doit estre fort suspect dans cette conjuncture, après
14
l’appuy qu’elle donne aux députez de Messieurs les Estatz dans leur mau-
15
vaise conduicte,

40
15 et] fehlt in der Druckvorlage; ergänzt aus AE , CP Holl. 40 und Ass.Nat. 273.
et après |:la déclaration imprudente ou malicieuse qu’elle
16
a faicte depuis peu de ne vouloir ny pouvoir mettre en campagne

43
Vgl. nr. 117.
:|.

17
Sa Majesté a veu avec grand estonnement l’escrit que les députez de Ho-
18
lande ont présenté à leurs supérieurs pour rendre compte de ce qui s’est
19
passé dans les négociations à Munster

44
Beilage 1 zu nr. 132.
, et en a esté d’autant plus surprise
20
qu’après les paroles qu’ilz avoient données à monsieur de Longueville,
21
elle n’auroit jamais creu que leur mauvaise volonté |:pust se porter à des
22
méchancetez sy noires; elle approuve donc entièrement la pensée que
23
monsieur Servien avoit de se déclarer contre Pau et Knuyt qui

41
23 en] dito.
en sont
24
les autheurs:|, présupposant que comme il est sur les lieux il aura suffi-
25
samment recogneu si ces gens-là ont assez de crédict ou non pour pouvoir
26
engager |:Messieurs les Estatz contre cette couronne:|, et qu’en ce qui re-
27
garde |:Knut il se sera asseuré aultant qu’on le peult estre de l’esprit de
28
madame la princesse d’Orange:|. Leurs Majestez ont tousjours creu qu’il
29
est moins dangereux d’avoir |:ces deux brouillons-là pour ennemis des-
30
couverts que de souffrir plus longtemps avec patience le mal qu’ilz nous
31
font en toutes rencontres:|, et à le bien prendre, ce ne sera pas |:la France
32
qui se déclarera contre eux:|, mais ce sont eux qui non contents de n’avoir
33
perdu aucune occasion de luy nuire, |:se sont visiblement déclarez contre
34
elle:| dans la belle relation qu’ilz ont dressée, où ilz font tant valoir les
35
bonnes intentions des ennemis pour l’avancement de la paix, et où nous
36
aiants si maltraitez, ilz veulent encores engager l’Estat à des ressentiments
37
contre nous soubz prétexte de la grande injure qu’on leur a faicte de se
38
plaindre un peu de leur conduicte, et d’avoir essayé de les empescher de se
39
prescipiter dans un mauvais pas.

[p. 724] [scan. 906]


1
On a esté bien aise de voir par la coppie de la lettre que ledict sieur Ser-
2
vien escrit à monsieur de Longueville

43
Wahrscheinlich nr. 131, von der Mazarin ein Duplikat erhielt.
qu’il luy ait donné part du dessein
3
où il estoit de ne plus espargner |:Pau et Knut auprès de Messieurs les
4
Estatz:|, et on ne doute pas que ledict sieur duc n’ait eu grand plaisir
5
d’agir à Munster dans la mesme conformité, puisque touts les soings qu’il
6
avoit pris avec beaucoup de prudence et de fermeté pour obliger les dé-
7
putez de Holande, et particulièrement ces deux-cy, à rendre un compte
8
fidelle de ce qui s’est passé, n’ont pas empesché qu’ilz n’en aient usé tout
9
autrement, l’envie qu’ilz ont |:de plaire et de servir les Espagnolz préval-
10
lant en eux à ce qu’ilz devoient à leur honneur, au bien de leur patrie, à la
11
vérité:| et à la parole qu’ilz avoient donnée de la dire.

12
Sa Majesté a veu |:l’advis qui avoit esté donné au sieur Servien par un
13
gentilhomme de la province de Gueldres

44
Beilage 1 zu nr. 133.
:|; on ne trouveroit pas mal de
14
prendre occasion de représenter à Messieurs les Estatz que le tempz de la
15
campagne s’avançant, on désireroit de sçavoir à quoy Leurs Majestez au-
16
ront à destiner l’argent accoustumé du subside, affin de prendre leurs me-
17
sures , et avoir le tempz, si Messieurs les Estatz n’en ont que faire, de
18
l’employer en d’autres plus grandes levées que celles où l’on travaille pré-
19
sentement . Pour le reste dudict papier, on s’en remet à la prudence du
20
sieur Servien.

21
Sa Majesté se promet que les avis des autres provinces, hors de la Holan-
22
de , ne nous seront pas moins favorables touchant la garentie que l’avis de
23
celle de Gueldres, et que sans distinction de païs et de lieux on nous l’ ac-
24
cordera enfin générale; |:mais en tout cas, s’il fault se réduire à moins, on
25
estime qu’il vault mieux refuser la garentie que pourroient offrir Mes-
26
sieurs les Estatz pour le Roussillon et se contenter pour ce pays-là de la
27
mesme assistance d’hommes et de vaisseaux qu’on stipuleroit pour la Ca-
28
thalogne que de faire encore une fois diférence du comté de Roussillon à la
29
principaulté de Catalogne:|, car quoyqu’en effect cela n’importast en rien
30
|:aux Catalans:|, les ennemis ne manqueroient pas de se prévaloir de cette
31
simple apparence pour persuader à ces peuples-là que la France les consi-
32
dère |:peu et ne faict pas estat de les conserver, puisqu’elle n’y prend pas
33
les précautions qu’elle faict:| pour les autres endroicts, ce qui augmente-
34
roit |:notablement les soupçons que lesdictz peuples ont desjà de veoir
35
que le Roussillon doibt estre compris dans la paix et qu’ilz n’auront
36
qu’une trêve pour eux:|, dont à la fin pourroient s’ensuivre de très mau-
37
vais effectz.

38
Comme la négociation de la paix semble tourner aujourd’huy toute sur ce
39
poinct de garentie qui en doit haster ou retarder la conclusion, quoyque
40
dans les dépesches qu’on a faictes cy-devant sur cette matière, le sieur
41
Servien ait peu estre amplement informé de touts les sentiments de Sa
42
Majesté, néantmoins on l’a examinée dans le Conseil en présence de Sa

[p. 725] [scan. 907]


1
Majesté plus en destail qu’on n’avoit faict jusques icy, et il a esté conclu
2
unanimement que si la conduite passée de Messieurs les Estatz dans l’ ob-
3
servation des traitez

41
Wahrscheinlich gemeint: die frz.-ndl. Allianzverträge vom 8. Februar 1635 und vom 1.
42
März 1644; vgl. des weiteren den frz.-ndl. Subsidienvertrag vom 15. April 1634 ( Textnach-
43
weise in Anm. 34 zu nr. 2).
avoit esté telle qu’on peust se promettre qu’ilz en
4
explicqueroient tousjours les termes selon le véritable sens, et sans y vou-
5
loir prendre des avantages par des interprétations captieuses, il y auroit
6
lieu de se contenter de la ratiffication de ce qui est porté par le traité de
7
1635

44
Vgl. Anm. 8.
, qui contient en effect la garentie générale. Mais après les questions
8
qui ont esté agitées publicquement dans les Provinces-Unies, si ledict
9
traité obligeoit Messieurs les Estatz envers la France à d’autres affaires
10
qu’à celles des Païs-Bas, sur quoy Messieurs les Plénipotentiaires n’ont
11
jamais peu tirer à Munster une response bien nette de leurs députez |:et,
12
bien loing de cela, ceux-cy ont tousjours faict entendre aux Espagnolz et
13
aux indiférens qu’ilz estoient libres de tout engagement, le Roy estime
14
qu’il vault beaucoup mieux accepter la garentie avec quelques restrictions
15
que de s’en tenir purement au traicté de 1635:|. Car pour le moins, ce que
16
nous aurons |:sera clair et ne pourra estre esludé par aulcune explication à
17
moins d’un manquement de foy évident de Messieurs les Estatz:|, au lieu
18
que demeurant aux termes dudict traité, nous ne sçaurions jamais avoir
19
l’esprict bien en repos, puisque de leur part il y a desjà eu plusieurs inob-
20
servations , et d’ailleurs si dans le courant mesme de la guerre on a desjà
21
agité si ledict traité oblige Messieurs les Estatz pour d’autres endroicts
22
que pour les Païs-Bas, il faudroit bien se tenir pour dict que lorsque lors-
23
qu ’ilz [!] seroient en plaine paix et qu’ilz se verroient recherchez et flattez
24
par l’Espagne, ilz décideroient la question à leur avantage selon qu’ilz y
25
trouveroient leur compte ou leur intérest, et ce qui seroit pis c’est qu’ilz
26
prétendroient n’avoir pas pour cela manqué à leurs obligations.

27
L’intention de Leurs Majestez est donc que le sieur Servien |:fasse premiè-
28
rement toute sorte d’effortz:| pour obtenir la garentie générale par un
29
nouveau traité.

30
Que |:se voyans frustré tout à faict de cette espérance, il consente à accep-
31
ter ladicte garentie pour l’ancien corps de l’Estat, pour les conquestes des
32
Pays-Bas, pour la Lorraine, pour l’Alsace et pour Pignerol, et quant à la
33
Catalogne, le Roussillon et [les] postes de Toscane, qu’il se contente de
34
certaines assistances d’hommes et de vaisseaux qu’on pourra stipuler que
35
nous fourniront Messieurs les Estatz sy nous y sommes attacquez, et en
36
ce cas, il taschera de faire que ce soit au plus grand nombre qu’il sera
37
possible:|.

38
En |:troisiesme lieu, le Roy luy permet encores de laisser oster l’Alsace de
39
la garentie et qu’elle soit mise dans le rang de la Catalogne, du Roussillon
40
et des postes de Toscane:|.

[p. 726] [scan. 908]


1
Et |:en dernier lieu, ne pouvant faire mieux, d’adjouster encore la Lorraine
2
à l’Alsace, se contentant de la mesme assistance de Messieurs les Estatz en
3
cas que nous soyons attacquez

37
3 en l’aultre] en nicht dechiffriert.
en l’une ou en l’aultre:|.

4
Sa Majesté sçait bien qu’elle peut remettre tout à la prudence du sieur
5
Servien, et luy dire ses dernières intentions, parce qu’elle est bien assurée
6
|:qu’il ne se relaschera de chaque poinct que dans l’extrémité:| et lorsqu’il
7
cognoistra de ne pouvoir mieux faire.

8
Leurs Majestez ont eu beaucoup de sentiment de la manière dont en a usé en
9
nostre endroict Monsieur le Rhingrave sur le suject des contributions, |: ca-
10
chant à Messieurs les Estatz ce qui eust peu nuire aux négotiations du sieur
11
Servien et luy en donnant advis affin que l’on y remédiast pour l’avenir:|.

12
Sa Majesté envoyera ordre à messieurs les mareschaux de France qui ser-
13
vent en Flandres de se conduire en sorte que lesdictz Sieurs Estatz n’aient
14
aucune occasion de se plaindre, mais il seroit bon de concerter avec eux
15
pour régler lesdictes contributions, et ne point s’arrester à qui sera |:le
16
premier à en ouvrir le discours:|.

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