Acta Pacis Westphalicae II B 4 : Die französischen Korrespondenzen, Band 4: 1646 / Clivia Kelch-Rade und Anuschka Tischer unter Benutzung der Vroarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter Mithilfe von Michael Rohrschneider
13. Memorandum Serviens für Lionne [Münster] 1646 Juni 14

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Memorandum Serviens für Lionne


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[Münster] 1646 Juni 14

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Konzept, teilweise eigenhändig: AE , CP All. 76 fol. 591–593’ = Druckvorlage.

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Änderung der Satisfaktionsangebote für den Prinzen von Oranien auf Druck der Provinz Gel-
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dern . Bestürzung über Mazarins Kritik an der Entsendung von Murinez. Niederländisch-spani-
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sche Pläne zu Lasten Portugals. Vorzeitiger französisch-kaiserlicher Abschluß von den General-
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staaten befürchtet. Distanzierung der Generalstaaten von den Interessen Frankreichs in Spanien
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und Italien zu befürchten; Mehrheit ihrer Gesandten am Kongreß dafür. Französischer Hand-
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lungsspielraum eingeschränkt durch Unpäßlichkeit La Thuilleries.

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J’ay appris que les offres qu’on a faictes cy-devant à monsieur le prince
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d’Orange sont changées. La province de Gueldres n’a pas approuvé selon que
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je puis conjecturer que ces deux places soient données à monsieur le prince
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d’Orange non plus que celle de Gueldres

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Gemeint sind wohl Venlo, Roermond und Turnhout (s. [ nr. 2 Anm. 6 ] und 7).
et a chargé ses députez icy

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Der Vertreter Gelderlands auf dem WFK war Barthold van Gent (s. [ nr. 2 Anm. 1 ] ).
d’en
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faire la demande pour elle.

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Knut m’a avoué qu’on faisoit d’autres propositions pour la satisfaction parti-
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culière dudit sieur prince, mais il ne m’a pas voulu dire ce que c’est, seulement
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ai-je compris de son discours qu’il avoit dépesché un courrier audit sieur
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prince qui le pust encor treuver à La Haye aiant son départ pour la campagne,
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sur ce que je repartis que cette grande diligence tendoit peult-estre à divertir
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ledit sieur prince de la bonne résolution qu’il avoit prise. Il prist grand soin de
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me faire croire que ce n’avoit pas esté son dessein, néantmoins il fist semblant
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d’appréhender que la province de Hollande sçachant les affaires de la négotia-
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tion sy avancées, ne voulust pas bien volontiers contribuer ce qui a esté résolu
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pour la campagne. Après il me jura plusieurs fois que l’intention de tout l’ Es-
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tat estoit bonne pour la France, et qu’on ne feroit jamais rien sans elle, mais
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c’est un homme aux parolles duquel il n’y a pas grande asseurance, veu mes-
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mes que ses actions et celles de quelques-uns de ses collègues sont bien
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contraires à leurs discours.

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Niderhorst m’a parlé plus franchement, c’est un homme qu’on a très grand
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intérest de mettre en crédit, tant auprès de monsieur le prince d’Orange que
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dans tout le pays. Il ne désire pas néantmoins que présentement on tesmoigne
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plus de satisfaction de luy que des autres pour ne le rendre pas suspect. Il m’a
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dict que l’on offre audit sieur prince une terre nommée Montfort

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Montfort, fester Platz in der Nähe von Roermond.
, sy je ne me
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trompe, qui est proche de la Meuse et a cy-devant appartenu au comte Henry

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de Berg

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Hendrik Gf. van den Bergh, Herr van Stevensweerd (1573–1638), span. Militär, hatte als
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Gouverneur des Ht.s Geldern 1632 an einer Verschwörung gegen die span. Regierung der Ndl.
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teilgenommen und war danach in den Dienst der Generalstaaten getreten ( DBA 86, 92; Blok
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IV S. 382f., S. 473).
et une autre qu’on appelle Secquemberg

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Zevenbergen, Baronie nordwestlich von Breda.
qui n’est pas loing de Bréda
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et appartient au duc d’Arscot

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Philippe-François, prince-comte (seit 1644 duc) d’Arenberg, duc d’A(e)rschot und de Croy
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(1625–1674). 1663 wurde er Gouverneur und Generalkapitän des Hennegau ( BNB I
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Sp. 405–410); zu seinem Verzicht auf Zevenbergen s. ebd. Sp. 406f. und Waddington II
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S. 279f.
, et que le roy d’Espagne promet d’achepter de
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luy. On dict qu’elles sont de grand revenu toutes deux, mais il me semble que
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Knut me dist qu’il y avoit encor quelque difficulté et que ce qu’il avoit cru luy
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avoir esté offert conjunctim on ne le vouloit plus donner que disjunctim, qu’il
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avoit faict cette négotiation sans le sceu et contre les ordres de monsieur le
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prince d’Orange qui a tousjours professé de ne vouloir rien du roy d’Espagne.
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Je n’ay pas manqué de response là-dessus, principalement quand il m’a dict
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que ledit sieur prince est incommode et qu’il estoit juste qu’on fist quelque
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chose pour luy dans la paix en luy faisant cognoistre qu’il seroit bien plus
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avantageux et honorable pour ledit sieur prince de recevoir sa rescompense
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des amis que des anciens ennemis de sa maison.

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Je croy certainement que ledit sieur prince n’a rien sceu de toutes les choses
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qui ont esté faictes icy tant pour le public que pour son particulier qui nous
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peuvent desplaire, et que c’est madame sa femme qui a faict agir en donnant
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espérance qu’elle feroit tout approuver.

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Je suis extrêmement fasché que Son Eminence n’aye pas approuvé le voyage
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de mon nepveu de Murynez. Elle aura veu par la suite que l’affaire estoit trop
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importante pour perdre l’occasion d’en sçavoir toutes les particularitez faulte
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d’y vouloir promettre le secret. Je vous asseure néantmoins que cela n’arivera
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plus, et je ne voy pas qu’il y ayt maintenant subjet d’appréhender que mon-
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sieur de Longueville en descouvre rien. Je fis tant quelques jours après envers
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Niderhost qu’il me rendist ma parolle et consentit que je fisse sçavoir à Son
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Eminence que l’advis venoit de luy. Le secrétaire

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Van der Burgh.
de l’ambassade m’en avoit
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aussy dit quelque chose, et sy la mémoire ne me trompe je chargeay de bou-
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che mon nepveu de Murynez de vous en parler. Je demande très humblement
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pardon à Son Eminence, sy pour garder ma parolle, j’ay demeuré quatre ou
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cinq jours de luy faire sçavoir l’autheur d’un advis important qui m’avoit esté
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donné. Je sçay bien que je ne puis m’engager au secret à l’exclusion de mes
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supérieurs et de mes collègues et ne le feray jamais pour quoy que ce soit; à la
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vérité en cette occasion je jugeay bien qu’on me lairroit bientost en liberté de
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faire ce que je devois comme on a faict depuis, et que cependant je pouvois
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aprendre ce qu’on me vouloit dire.

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Les conférences secrettes de quelques-uns des députez de Messieurs les Estatz
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et des Espagnolz aboutissent à ruyner le roy de Portugal et à partager sa des-

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pouille , le roy d’Espagne reprenant tout le Portugal et les isles voysines, et les
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autres le chassant de tout ce qu’il possède dans le Brésil et dans les Indes.
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L’espérance de devenir par ce moyen maistres de tout le commerce com-
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mence de chatouiller les espritz de plusieurs personnes de ce pays-là et est
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une très dangereuse amorce pour des espritz de marchands qui n’ont autre
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règle que le proffit et l’intérest. Je croy que les Hollandois ont tant de désir
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que ce project réussisse que non seulement ilz nous veullent persuader haul-
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tement qu’on ne doibt pas comprendre le roy de Portugal dans la paix ny
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retarder le traicté pour cela, mais ilz conseillent soubz main les Espagnolz de
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n’y consentir pas, et en effect nous les treuvons depuis quelque temps plus
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fermes sur cet article qu’ilz n’avoient esté cy-devant.

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Je sçay aussy de très bon lieu que les Hollandois appréhende [!] extrêmement
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que la France ne sorte d’affaire avec l’Empire avant la conclusion de leur trai-
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té , de crainte qu’estant desgagée de ce costé-là elle ne soit en estat de conti-
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nuer la guerre avantageusement dans la Flandre sans eux.

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Toute l’industrie des Espagnols et de leurs partisans dans le pays est mainte-
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nant employée à faire résoudre que les Provinces-Unies ne sont point enga-
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gées avec la France pour les intérests qu’elle [a] du costé d’Italie et d’Espagne.
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Ce sera la dernière affaire que nous aurons à soutenir. On n’est pas pour tenir
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à bout de faire traiter sans nous, ny d’arrester la campagne, on 〈met〉 en jeu
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maintenant cette quaestion et desjà quelques-uns des deputez d’icy s’en sont
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laissez entendre, de sept il y en a cinc qui sont en cela contre nous, dont les
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Espagnols sont fort bien advertis pour s’en prévaloir. Nous n’oublions rien
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pour nous garentir de ce mal. Pau et Knuyt nous donnent de peyne incroya-
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ble ; ils sont habiles et meschants et mènent les autres comm’il leur plaist.
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J’espère néantmoins que tout ira bien pourveu qu’on y remédie à temps, mais
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je crains que l’indisposition de monsieur de La Tuilerie ne luy donne pas
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assez de liberté d’agir ou trop d’inquiétude de s’en retourner en France.

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