Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
166. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens [für Ludwig XIV.] Münster 1647 September 23
Münster 1647 September 23
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 85 fol. 222–228’ = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All.
102 fol. 147–149. Druck: NS IV, 163ff.
Zur drohenden Verständigung der Reichsstände mit dem Kaiser gegen die Kronen. Spanische
Bemühungen zur Demonstration des Kriegswillens Frankreichs und seiner Alliierten. Ge-
ringe Verhandlungsbereitschaft Peñarandas infolge der Erwartung einer Liga der katho-
lischen Reichsstände und einer Parteinahme der protestantischen Reichsstände für den Kai-
ser . Hervorhebung der Friedensliebe der Kronen notwendig. Schwedische Bereitschaft zu
besserem Einvernehmen mit Kurbayern und schwedischer Friedenswille. Militärsatisfaktion
Schwedens. Keine kaiserliche Verhandlungsbereitschaft; Kriegswille Trauttmansdorffs.
Nachgiebigkeit in den Verhandlungen nicht ratsam. Demonstration des französischen Frie-
denswillens .
Mission d’Herbignys zum Kurfürsten von Bayern; derzeitige Haltung des Kurfürsten unge-
wiß . Schwedisch-kurbayerische Beziehungen; Zweifel an der Aufkündigung der Neutralität
durch den Kurfürsten.
Lothringenfrage. Militaria. Überzeugung der Mediatoren vom französischen Friedenswillen
gelungen. Widerstand Contarinis gegen ein niederländisch-spanisches Separatabkommen.
Unterrichtung der Mediatoren über die finanziellen und militärischen Mittel Frankreichs
zur Fortsetzung des Krieges. Französisch-spanische Verhandlungen: 20 Artikel geklärt; spa-
nische Verzögerungsversuche. Haltung Pauws und Knuyts.
Toutes les réflexions qui sont faites dans le mémoire du Roy du 13 e de ce
mois |:sur les diverses ligues qui se peuvent former en Allemagne:| sont
extrêmement judicieuses. Et ce n’est pas une crainte mal fondée d’ appré-
hender que |:les protestans mesmes ne se portent un jour contre les cou-
ronnes s’ilz croyent se pouvoir asseurer sans elles que ce qui leur a esté
accordé sera accomply:|.
Il est vray aussy que la conduitte de nos alliez a bien aidé à faire croire
qu’ilz ne vouloient point de paix, et que les Espagnolz n’ont pas manqué
d’imprimer bien avant cette opinion dans l’esprit des Allemans. Ilz ont
aussy essaié de leur persuader que nous estions portés à la guerre tant
par inclination propre qu’à cause de nostre union avec la Suède, et que le
dessein de la France estoit en ruinant la maison d’Austriche de profiter du
débris de l’Empire.
Nous ne doutons pas encores de l’advis que l’on a eu à la cour, que les
ministres d’Espagne se flattent et se promettent qu’il ne passera guères de
temps qu’on ne voie tous les princes catholiques liguez ensemble, et que
les protestans mesmes adhéreront au parti de l’Empereur. Et peut-estre
que cette pensée est une des principales raisons qui rend aujourd’huy le
comte de Penneranda si lent dans la négotiation et si peu soigneux de
l’avancer et de conclurre.
Le véritable remède pour rendre le dessein de nos parties sans effect,
comme il est très prudemment remarqué audit mémoire, et pour destruire
le fondement sur lequel on le veut bastir, est de faire connoistre à un cha-
cun que les couronnes veulent sincèrement la paix.
Aussy aura[-t-]on pu voir par nos dernières despêches qu’une partie des-
dites considérations nous estoit passée dans l’esprit,
tousjours essayé de destromper icy le monde de[s] faussetez publiées par
les Impériaux et par les Espagnolz.
Quant à nos alliez celuy de nous qui a esté le dernier à Osnaburg leur a si
|:vivement représenté le péril qu’il y a que leur conduicte n’oblige les ca-
tholiques à une nouvelle union:|, qu’ilz ont reconnu cette vérité, et déclaré
de |:vouloir vivre cy-après d’une autre façon, et notamment avec mon-
sieur de Bavière:|. Au surplus leur |:propension à la paix nous a paru estre
si grande:| que nous n’avons pas |:souhaicté qu’elle fust cognue des Impé-
riaux de crainte:|, comme nous l’avons souvent remarqué, que |:ceux-cy
ne leur accordent tout ce qui les regarde en particulier:| pour n’avoir
plus à combatre que la France, contre laquelle ils sont principalement
animez.
Pour la satisfaction de la milice quand on a fait voir à messieurs Oxen-
stiern et Salvius que leur prétention estonnoit et pour dire ainsy scandali-
soit tout l’Empire, ilz ont respondu que c’estoit une demande, et non pas
une dernière résolution; qu’ils s’accommoderoient tousjours aux choses
possibles et raisonnables. Encores qu’à dire la vérité |:nous jugerions fort
périlleux en l’estat où les affaires sont réduictes et veu mesme l’exemple
des Veymariens, de mescontenter les gens de guerre et semble que ce
poinct doit estre le dernier de tous sur lequel on se doit déclarer:|.
Mais de la part des Impériaux il ne se voit aucune disposition présente à
traitter. Ils disent eux-mesmes qu’ils attendent leurs ordres, et ces ordres
ne viennent point. L’on tient que le comte de Trautmansdorff, qui avoit
paru fort pacifique dans l’assemblée, est celuy qui conseille aujourd’huy la
guerre, |:soit qu’il espère la jonction des forces du duc de Bavière avec
celles de l’Empereur:|, soit que le conseil d’Espagne aie prévalu sur toutes
les résolutions précédentes.
Tout ce que dessus |:nous fait juger qu’il seroit non seulement inutile,
mais de grand préjudice à Leurs Majestez de se relascher hors de temps
sur ce qui nous est débatu:|. Que si |:l’occasion se présente de le faire avec
apparence de porter les choses à la conclusion, nous ne manquerons pas:|,
ainsy que nous l’avons desjà escrit , de |:mettre en pratique le pouvoir
qu’il a plu à Leurs Majestez nous donner, et de faire voir à tout le monde
la sincérité de leurs intentions:|.
Desjà nous avons agi en sorte que la plus grande partie des députés de
cette assemblée n’en doute plus. Ceux qui sont les moins partiaux recon-
noissent que le retardement du traitté de l’Empire est causé par les Espa-
gnolz . Ils jugent qu’il sera malaisé que l’Allemagne puisse jamais estre
paisible tant qu’il y aura guerre entre la France et l’Espagne. Mais pour
dire |:la véritable cause du mal:|, les succès de la campagne et les forces de
l’un et l’autre parti règlent les négotiations, et les font avancer plus ou
moins, selon les espérances que l’on en conçoit, |:et il sera très difficile
de faire subir à nos partyes les conditions dont on est convenu, si l’on
n’est en estat de leur en faire appréhender de pires:|.
L’instruction
Vgl. die Instruktion Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für d’Herbigny, Münster 1647
August 23 (Kopie: AE , CP Bavière 2 fol. 251–253’); vgl. ferner die Begleitschreiben Lon-
guevilles , d’Avaux’ und Serviens für Kf. Maximilian I. von Bayern (Kopie, s.l. s.d.: ebd. fol.
253’–254) und Turenne (Kopie, s.l. s.d.: ebd. fol. 254).
Bavières tend principalement à luy représenter |:que les Impériaux ne font
rien aujourd’huy que ce qu’il plaist aux ministres d’Espagne, et que s’il ne
s’employe avec vigueur pour faire résoudre l’Empereur à la paix, on ne la
doit point attendre:|.
Aussy est-ce de |:la conduite dudit duc que dépendent à cette heure les
affaires de l’Empire, luy seul y pouvant donner coup et emporter la ba-
lance du costé où il penchera:|. Les Impériaux publient icy qu’il est dé-
claré pour eux, aians, disent-ilz, des lettres de Pilsen du 13 e de ce mois
qui l’asseurent ainsy. Les dernières que l’on a eu du mareschal Wrangel
Wurden nicht ermittelt; vgl. [ nr. 159 Anm. 6 ] .
disoient tout le contraire. Il se louoit aux plénipotentiaires de Suède de ce
que ledit duc avoit fait pour l’armée suédoise, reconnoissoit luy avoir
obligation, et les prioit de se rendre favorables à ses intérestz.
Ilz s’y sont portés à la vérité, mais ç’a esté bien tard et de mauvaise grâce,
ne s’estans pu empescher mesmes en bien faisant de tenir une procédure
désobligeante, jusques là que nous n’avons jamais peu gaigner sur l’esprit
de monsieur Oxenstiern quand il a esté à Munster qu’il ait fait sçavoir sa
venue au baron d’Hazelang, comme l’on a accoustumé de faire aux pléni-
potentiaires des électeurs, de sorte qu’ils se sont séparés sans se visiter.
D’ailleurs nous voions que |:ce prince est si fort engagé par ses intérestz à
observer la neutralité et qu’il en a si souvent asseuré Leurs Majestez:| que
cella nous fait croire qu’il ne fera rien contre son devoir, estant certain
|:qu’il pourroit bien présentement causer du préjudice notable aux cou-
ronnes s’il se portoit à quelque manquement, mais qu’il exposeroit ses
Estatz et sa maison à une ruine évidente pour l’avenir:|.
Pour |:les affaires de la Lorraine:| quoyque le sieur |:Krebs ay〈e〉 dict que
les estatz de l’Empire ne donneront point leurs voix à continuer la guerre
pour cet intérest-là, on ne laisse pas icy et à Osnabruk d’y former des
doutes:|. Et quand il tournera à profit à l’Empereur, il ne déférera rien au
sentiment desditz estatz. On peut dire audit sieur Krebs que c’est |:à mon-
sieur de Bavière à faire cesser auprès de l’Empereur cette difficulté et les
autres qui sont suscitées à la France et qui empeschent la paix:|.
Eine Unterstützung durch Truppen Königsmarcks und Hessen-Kassels
kann angesichts einer möglicherweise bevorstehenden Schlacht dieser Ar-
meen gegen Lamboy nicht erlangt werden. Königsmarck konnte zur Un-
terstützung Wrangels lediglich 3.000 Reiter liefern.
Nous pouvons asseurer que nostre procéder avec les ministres d’Espagne
a persuadé |:entièrement les Médiateurs des:| bonnes intentions de Leurs
Majestés pour la paix. |:Monsieur Contarini est tousjours ferme à s’ oppo-
ser au traicté particulier d’Espagne avec Messieurs les Estatz. Il parle ou-
vertement aux Holandois sur ce poinct et leur faict voir le blasme et le
préjudice qu’ilz attireroient sur eux et leur Estat en ce faisant:|.
Il n’a pas esté oublié de faire valoir ausditz Médiateurs les moiens que
Leurs Majestés ont de continuer la guerre par les grans fonds que leur
donne la vérification et continuation de la polette et les esditz vérifiés en
dernier lieu, non plus que de leur faire connoistre le bon estat où sont les
armées de la France, selon l’information bien particulière qu’il a plu à
Leurs Majestés nous en faire donner, dont nous leur rendons grâces très
humbles.
Le comte de Penneranda continue dans ses longueurs, il n’est retourné à
Munster que le 19 e sur le soir . De vingt et un article[s] mis entre les
mains des Médiateurs il y en a vingt accordés, et on a laissé indécis le 18 e
qui concerne le restablissement des réfugiez, sur lequel les plénipotentiai-
res d’Espagne disent attendre quelques lettres de Bruxelles. Comme les
Médiateurs vouloient faire signer de part et d’autre ce qui est arresté, on
leur vint dire de la part des Espagnolz que l’on faisoit traduire lesditz
articles en leur langue, ce qui paroist un dilaiement recherché, s’estant
pu faire plus tost.
L’opinion commune est que Penneranda attend des ordres de son maistre.
Les ambassadeurs de Messieurs les Estatz avec lesquelz il n’a rien avancé
jusques icy le croient aussy bien que nous. On a sceu mesme que lors-
qu ’on luy a remonstré qu’il devoit user de diligence et se haster de con-
clurre , estant le moien le plus asseuré d’appaiser les mouvemens qui sont
en Italie, il respondit avec sa froideur accoustumée, [«]que Naples se per-
de , que Sicile se perde, je ne me perdray point».
Quant aux |:Holandois ilz paroissent assez bien disposez veu leur conduite
passée, et nous sommes advertis par nos amys que le sieur Pau tesmoigne à
présent assez bonne volonté pour les intérestz de la France, mais que Knut
est plus eschauffé à vouloir advancer leurs affaires particulières:|, asseurant
tousjours néantmoins |:qu’il ne se conclurra rien sans nous. Mais on ne sçait
si les choses estoient en cet estat-là jusques où l’on se pourroit fier à de
telles paroles si ce n’est que la dépendance de monsieur le prince d’Orange
et la crainte de l’offenser tinssent en devoir ledit Knut:|.