Acta Pacis Westphalicae II B 6 : Die französischen Korrespondenzen, Band 6: 1647 / Michael Rohrschneider unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und unter MIthilfe von Rita Bohlen
52. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville, d’Avaux(und Servien) Amiens 1647 Juli 19
Amiens 1647 Juli 19
Duplikat für Servien (von Brienne unterfertigt): AE , CP All. 101 fol. 125–135 = Druckvor-
lage . Konzept: AE , CP All. 84 fol. 234–238’. Kopien: AE , CP All. 88 fol. 483–488;
Ass.Nat. 273 fol. 396–400’. Teildruck: Mazarin , Lettres II, 456ff .
Zufriedenheit mit dem Verlauf der Verhandlungen in der Pfalzfrage. Kurbayerisches Drän-
gen auf ein Bündnis mit Frankreich. Kaiserliche Assistenz für Spanien; Entscheidungsvoll-
macht für die Gesandten. Gleichzeitigkeit der Vertragsabschlüsse im Reich und mit Spanien
wünschenswert. Französisch-spanische Verhandlungen: Vorschlag eines auf die Niederlande
beschränkten Sonderfriedens erwägenswert; Folgen und Vorteile eines solchen Vorschlags;
Stellungnahme erbeten. Abfall Jan von Werths; Zustimmung des Kurfürsten von Bayern un-
wahrscheinlich ; enge Abstimmung mit den schwedischen Gesandten erforderlich. Weisung an
Turenne, das Reich nicht zu verlassen. Militaria: Einnahme von Diksmuide und La Bassée,
Verlust Landrecies’. Beilage 2.
Leurs Majestez ont eu grand plaisir d’apprendre par la despesche desdits
Sieurs Plénipotentiaires du 8 e de ce mois ce qui s’estoit passé dans les
affaires de monsieur de Bavière. On en a faict part icy aux députtez de
ce prince , qui en ont tesmoigné grand sentiment et d’estre raviz de veoir
que la protection de cette couronne produise tous les jours quelque nou-
vel advantage à leur maistre.
|:Ilz insistent fort sur l’alliance, mais on gaigne tems tant parce qu’on le
juge à propos pour divers respectz dans les conjonctures présentes où
nous avons sy grand intérest de mesnager les Suédois, que pour recevoir
avant cela l’advis de Messieurs les Plénipotentiaires:|.
Sa Majesté a fort approuvé la conduitte qu’ilz ont tenue depuis peu la-
quelle est entièrement conforme à ses intentions.
Pour le poinct de l’assistance de l’Empereur aux Espagnolz ilz auront veu
dans le mémoire précédent |:quelques expédiens pour faciliter la chose:|
qui leur auront peut-estre donné moyen de l’ajuster d’autant plus que les
amys et ennemis ne croyent pas que l’Empereur dust arrester la conclu-
sion de la paix de l’Empire pour nous reffuser ce point-là.
|:En tout cas Sa Majesté donne pouvoir à Messieurs les Plénipotentiaires
d’y prendre tel tempéramment qu’ilz estimeront à propoz soit par les ex-
pédiens qu’on a proposez ou par d’autres dont ilz s’adviseront:|, Sadite
Majesté leur recommandant de se ressouvenir tousjours de ce qui leur a
esté mandé de faire marcher les deux traictez d’un pas esgal autant qu’on
le pourra sans tomber en de plus grandz inconvéniens.
L|:a froydeur et l’adversion que les Espagnolz tesmoignent pour la paix
nous obligeant à méditer sans cesse sur les moyens de les y contraindre,
on avoit songé avant qu’on eust l’advis de la garentie accordée à La Haye
qu’on pourroit faire une proposition à Messieurs les Estatz:| laquelle
estant bien mesnagée pourroit produire l’effect que nous désirons, et ce
seroit à peu prez en la forme qui ensuit.
Que Leurs Majestez voyans le peu d’apparence qu’il y a de |:porter les
Espagnolz à une paix généralle, au moins jusques à ce qu’ilz soient dé-
trompez des grandes espérances:| dont ilz se flattent pour quelques petitz
succez favorables qu’ilz ont euz au commancement de cette campagne, et
voullans s’accommoder autant qu’il est en leur pouvoir |:au désir de Mes-
sieurs les Estatz qui voyent avec peine la continuation de la guerre, not-
tamment dans leur voysinage, Leursdites Majestez laissant en arrière tous
les autres poinctz du traitté sur lesquelz il se rencontreroit peut-estre trop
de longueur et de contestations dans l’humeur où sont aujourd’huy les
Espagnolz, offrent de consentir à une paix qui n’ayt lieu que dans les
Païs-Bas où chacun demeurera en possession de ce qu’il y occupera lors
de sa publication:|, la France et Messieurs les Estatz s’engageantz réci-
procquement pour plus grande seureté de ladite paix à garentir l’une et
l’autre tout ce qui aura esté promis et arresté |:par ce traitté particulier:|.
Il est à croire pour plusieurs raisons que cette proposition |:seroit d’abord
embrassée et appuyée fortement par Messieurs les Estatz qui verront de
pouvoir faire cesser l’action des armes dans leur voysinage et s’exempter
par ce moyen de toutes les jalousies qu’ilz tesmoignent et des craintes
qu’ilz doivent avoir, soit que la France ou l’Espagne remportassent le des-
sus dans la guerre des Païs-Bas:|.
Et cela d’autant plus que pour le reste |:de cette guerre-cy qui continuera en
Catalogne et en Italie, on ne leur demande aucune assistance, ny qu’ilz
soient obligez de rompre comme ilz y sont tenus par le traitté de garentie:|.
Cette ouverture, sy on jugeoit à propos de la faire, produiroit vraysem-
blablement de trois choses l’une.
O|:u nous aurions la paix dans les Païs-Bas, et ainsy n’ayant rien à crain-
dre de ce costé-là ny de celuy d’Allemagne:|, il nous seroit très ayzé et
probablement très advantageux pour plusieurs raisons de soustenir la
guerre |:en Italie et en Espagne:| où nous avons des dehors sy avancez
qu’il y auroit lieu de se promettre plustost d’y faire des progrez considé-
rables que de rien appréhender.
Ou les Espagnolz appréhendans d’estre forcez |:par Messieurs les Estatz à
une chose qu’ilz croyroient leur estre préjudiciable et qui le seroit en ef-
fect , quand il n’y auroit d’autre raison que celle d’esloigner pour longtems
cette réunion du Portugal:| à laquelle ilz aspirent avec tant d’ardeur, don-
neroient les mains sans délay à tout ce que nous pouvons souhaitter pour
conclurre la paix généralle.
Ou ne voullantz condescendre à l’un ny à l’autre, Messieurs les Estatz
seroient obligez de continuer la guerre avec nous |:pour les y contrain-
dre :|.
Il y a touttes sortes de raisons de croire et mesme nous en avons quel-
qu ’avis que |:les Espagnolz plustost que continuer la guerre contre la
France et Messieurs les Estatz tout à la foys condescendroient à cette
paix particulière:| et que tout au moins ilz se rendroient plus facilles et
plus traictables dans la conclusion de la généralle |:s’ilz se voyoient pres-
sez de l’autre par les Hollandois:|.
De plus il semble que cette simple proposition feroit divers bons effectz,
car en premier lieu elle satisferoit infiniment |:les Catalans qui ne verront
qu’avec grand desplaisir conclurre un accomodement par lequel Leryda,
Tarragone et Tortoze demeurent desmembrez de leur principauté:|.
En second lieu elle contenteroit encore bien au-delà |:les Portugais parce
que ce roy-là pourroit en ce cas espérer de s’affermir tellement dans la
possession de son royaume que les Castillans n’y rentreroient jamais.
Estant rejettée, elle désespéreroit entièrement les peuples de Flandre et
seroit capable de les porter à quelque estrange résolution:|, voyant qu’il
ne tient qu’au roy d’Espagne qui ne peut les garentir par les armes des
maux qu’ilz souffrent continuellement de leur en procurer la fin par un
traicté qu’on luy offre, et qu’il ne songe qu’à soullager un peu ses autres
Estatz aux despens de la vye et des biens de ses sujectz de Flandres.
|:Et estant acceptée elle porteroit aussy dans
ples de Milan et de Naples, qui recognoistroient de devoir estre à l’ adve-
nir le seul théâtre de la guerre, et dans la disposition qu’ilz ont desjà à un
souslèvement il ne faudroit qu’une nouvelle pareille à celle-là pour y don-
ner le dernier coup, tant par l’appréhention d’avoir à soustenir seuls le
esté moins considérez de la couronne d’Espagne que ses sujetz du Païs-
Bas.
On avoit eu la pensée de faire cette proposition:| avant qu’avoir receu la
nouvelle de la garentie accordée ou preste de l’estre par Messieurs les
Estatz, et on a jugé à propos de ne laisser pas nonobstant cela de la faire
sçavoir à Messieurs les Plénipotentiaires affin qu’ilz la considèrent ensem-
ble , et qu’ilz examinent tous trois le fruict qu’on en pourroit tirer, |:les
inconvéniens qu’il y auroit à craindre, le tems auquel il seroit plus propre
de s’en ouvrir, soit dez à présent ou attendant que nous ayons veu plus
avant dans la conduite des Hollandois depuis la garentie accordée, et ce
qu’ilz feront pour forcer les Espagnolz à la paix:| et qu’ilz mandent cepen-
dant leurs sentimens à Sa Majesté sur tout ce que dessuz.
|:Et mesme sy tous trois se trouvoient d’advis de faire ladite proposition
dez à présent, Sa Majesté leur en donne le pouvoir, sans qu’il soit besoin
qu’ilz attendent d’autres ordres plus exprez là-dessus que celuy-cy:|.
Depuis ce mémoire achevé il est arrivé un courrier de monsieur le duc de
Bavière à ses députtez sur l’accident qui luy est arrivé de la deffection de
Jean de Wert et du colonel Spor qui ont passé avec une grande partie de la
cavallerie et quelque infanterie au service de l’Empereur.
On envoye à Messieurs les Plénipotentiaires la coppie de la lettre que ledit
sieur duc en escrit à Monsieur le Cardinal par laquelle ilz verront de
quelle façon il parle de cet événement. Ses députtez ont adjousté qu’il
n’estoit pas sans espérance |:de retirer à luy la pluspart des trouppes qui
s’estoient laissées séduire, qu’il y travailloit de tout son pouvoir, et que
desjà il avoit fait revenir deux régimens.
Il y aura peu de gens qui faisant réflexion sur la conduicte passée dudit
sieur duc, ne jugent que cecy n’est point arrivé sans son sceu et sans son
consentement secret:|.
Néantmoins à bien examiner touttes choses on croit plustost icy |:qu’il
n’y a point eu de part et qu’il en a le sentiment qu’il tesmoigne, et pour
cela il y a une raison qui semble estre:| bien forte puisqu’ell’est prise de
son intérest propre qui est la plus ordinaire et véritable règle des actions
des hommes particullièrement de ceux qui se conduisent avec prudence; il
est indubitable que la plus forte passion que |:ledit duc ayt aujourd’huy
c’est de veoir conclurre promptement la paix de l’Empire, parce qu’estant
sy advancé dans l’aage:| il ne voudroit pas laisser par sa mort les choses
embrouillées comm’elles le sont, et ses enffantz dans un estat doutteux.
Il est constant d’ailleurs qu’il ne peut avoir ignoré en quelz termes est
dans l’assemblée la paix de l’Empire, qui est sur le point d’estre conclue
d’heure à autre, tous les intérestz principaux d’un chacun estans comme
ajustez, et ayans mis les siens par l’entremise de la France au point qu’il
pouvoit souhaitter jusques dans les moindres petittes choses.
Or joignant ensemble ce grand désir de la paix fondé sur son intérest, et la
cognoissance qu’il a eue |:d’en estre à la veille, il est malaisé de concevoir
qu’une personne sage comme ledit duc, et qui va tousjours à ses fins, pré-
férablement à tout, eût voulu pour plaire à l’Empereur courre risque,
donnant les mains à un accident de cette qualité de changer en un instant
la face de toutes les affaires:| et d’esloigner la paix et s’attirer de nouveau
sur les bras les armes des couronnes alliées après mesme avoir donné |:des
places importantes, et cédé des provinces entières pour des quartiers pour
obtenir d’elles la neutralité:|.
Mais il eschect pourtant de considérer s’il a peu croire qu’il |: accomode-
roit facilement la chose avec les couronnes en la désadvouant comme il
fait, et que cependant il auroit soustenu les affaires de l’Empereur qu’il
appréhendoit peut-estre de veoir à la fin succumber dans cette attacque
que les Suédois luy font en Bohême:|.
De quelque façon que la chose ayt passé, il semble que dans ce rencontre
nous devons |:nous unir estroitement aux ministres de Suède et leur offrir
de faire tout ce qu’ilz pouront désirer de nous et de nous conformer à
toutes leurs résolutions, essayans pourtant par cette confiance de porter
les choses à la douceur, pourveu qu’on juge que cela ne puisse nous causer
d’autres préjudices plus grands, et leur faisant cognoistre que la justice
veult et la prudence aussy:| qu’on examine mûrement touttes les circon-
stances de cet évennement |:avant que d’en venir aux extrémitez et à la
violence. Car pour veoir le cœur de ce prince, on pourra songer à luy
demander de telles choses que le refus ou la concession:| qu’il en fera don-
neront à cognoistre évidemment |:le fondz de son âme sans qu’il puisse le
desguiser:|, et par le retour de son courrier on luy tesmoignera qu’il doit
aller au-devant de tout ce que |:cette couronne et celle de Suède pourront
prétendre pour asseurance de sa foy:|.
Tout ce que Messieurs les Plénipotentiaires jugeront à propos |:de dire
aux Suédois:| en ce rencontre sera approuvé par Leurs Majestez, et il ne
faut rien oublier pour disposer |:les plénipotentiaires de Suède d’escrire à
Vrangel qu’il s’abstienne de hazarder un combat dans cette conjuncture
que la négociation de la paix est sy bien acheminée, et n’y ayant pas lieu
de prétendre plus que ce qu’on nous accorde quand mesme donnant le
combat il remporteroit la victoire, Leurs Majestez ont grand intérest en
cecy, puisque de quelque costé que fust l’advantage, la France en recevroit
du préjudice pour les raisons qui ont esté mandées.
L’on dépesche exprez à monsieur le mareschal de Turenne pour luy dire
de ne quitter point l’Allemagne, et il y a grande apparence cela estant qu’il
luy sera facile de ramener dans leur devoir les mutinez:|, qui n’ont eu
autre motif que celluy-là de leur désobéissance, d’autant plus que tout
estoit sur le point de s’ajuster |:moyennant deux monstres qu’il a en
main pour leur payer.
On juge aussy que cet incident nous doibt servir d’un coup d’esperon
pour conclurre bientost la paix d’Allemagne. C’est pourquoy sy Mes-
sieurs les Plénipotentiaires se treuvent estre du mesme advis, ilz achè-
veront ledit traitté sans délay, facilitant et sortant le mieux qu’ilz pour-
ront du poinct de l’assistance de l’Empereur aux Espagnolz et se servant
pour cela des expédiens qu’on a proposez, mais en tout cas du pouvoir
qu’ilz ont d’en chercher et accorder d’autres tels qu’ilz le jugeront à pro-
pos :|.
Hervorhebung der großen Bedeutung der Einnahme Diksmuides und La
Bassées durch Rantzau bzw. Gassion. Wenn der Gouverneur von Lan-
drecies
gerettet werden können. – Übersendung eines Briefs des Herzogs von
Pfalz-Neuburg .