Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
288. Mazarin an Servien Amiens 1647 Mai 25
Amiens 1647 Mai 25
Ausfertigung: AE , CP Holl. 41 fol. 323–324’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP Holl. 44
fol. 321–322’.
Empfangsbestätigung; Grund für Mazarins Verzicht auf Unterstützung der Bitte Serviens an
seine Kollegen in Münster um Ausstellung eines Gültigkeitsvorbehaltes französisch-spa-
nischer Vereinbarungen bis zu einem gleichzeitigen spanisch-niederländischen Abschluß.
Reise La Thuilleries nach Den Haag zur Unterstützung Serviens wünschenswert, ebenso
dessen baldige Rückkehr nach Münster wegen seines guten Einflusses auf Longueville. Not-
wendige Festlegung aller Bestimmungen des französischen Vertrages mit Spanien in Den
Haag, aber letzte Ausarbeitung in Münster. Von dort zu erwartende Unterstützung. Freude
über die zunehmende Verbundenheit Prinz Wilhelms II. von Oranien und Frankreichs. Aus
Den Haag nach Brüssel signalisierte Unbedenklichkeit der von Prinz Wilhelm II. angeord-
neten Truppenbewegungen. Peñaranda und Brun angeblich in Den Haag willkommen.
Große Bedeutung auch einer geringfügigen militärischen Aktion der Generalstaaten wegen
der bei spanischen Erfolgen schwindenden Aussicht auf Frieden. Mißverständnis Ooster-
wijks . Gewogenheit Mazarins gegenüber Servien. Entsendung Milets zu Prinz Wilhelm II.
J’ay receu vostre dépesche du 14 e du courant avec tous les papiers qui
l’accompagnoient
pas jugé devoir |:rien mander de la part du Roy à messieurs voz collègues
touchant la déclaration que vous leur demandiez avec tant de raison qu’ilz
fissent que tous les poinctz dont nous conviendrons avec l’Espagne n’ au-
ront aucun effect qu’en cas que le traicté entre l’Espagne et Messieurs les
Estatz soit conclud en mesme temps:|, parce que je n’ay pu m’imaginer que
|:après avoir receu vostre dernière lettre qui leur marque sy:| particulière-
ment |:les raisons que vous avez de le désirer, ilz ne jugent que la chose est
nécessaire et qu’ilz le devroient mesme faire:| quand il n’y auroit d’autre
considération que |:de desgager la parole que vous en aviez donnée:|.
Je voy fort bien |:tous les motifs qu’on peult avoir euz à Munster pour tar-
der à faire une chose dont il ne peult ariver d’inconvénient qu’en ne la fai-
sant pas:|, et c’est ce qui m’avoit fai〈c〉t tant désirer que |:monsieur de La
Thuiler〈ie〉 se rendist de delà afin de vous fortifier, et que voyant vostre
conduicte et celle d’aultruy, il pust en rendre tesmoignage:|, le cas arrivant.
Je souhaictois aussi passionnément |:vostre prompt retour à Munster:|
parce que j’ay fort bien remarqué que |:quelques pièges qu’on vous ayt
pu tendre, vous avez:| tousjours |:faict venir monsieur de Longueville
dans vostre sens, qui après tout est un fort bon prince qui va au bien, et
qui:| sçait discerner une bonne raison d’une mauvaise.
Je vous prie donc d’agir librement et avec vigueur sur les ordres du Roy.
Il n’y a point de doute que |:toutes les résolutions doivent estre prises à La
Haye:| pour les raisons que vous marqués, qui sont sans réplique, et que
l’on doit |:porter à Munster les conditions de la paix comme adjustées:|.
Mais il fault que |:cela soit sans affectation, la nature de la chose le portant
ainsy:|, et surtout vous devés tousjours |:faire esclatter que la dernière
main n〈e〉 peult estre mise qu’à l’assemblée généralle:|.
Je m’asseure que |:à Munster, on ne gastera rien de ce que vous ferez, mais
que l’o〈n〉:| contribuera volontiers pour la bonne issue d’une affaire si
glorieuse à cette couronne |:et à tous ceux qui y auront esté employez:|.
J’ay esté bien aise de voir les raisonnemens judicieux que vous faictes sur
|:la conduicte de madame la princesse d’Orange:|, et ay esté ravy de |:l’ ou-
verture que monsieur le prince d’Orange a faicte à Champfleury:|, plus-
tost pour |:le veoir de plus en plus engager av〈ec〉 nous:|, que pour |:avoir
espérance que les choses qu’il luy a dictes puissent réussir:|. Ce n’est pour-
tant pas que |:je doubte en aucune f〈açon〉 des bonnes intentions dudict
prince ny de l’affection qu’il a pour la France:|, et je ne souhaicte rien tant
que |:de me tromper dans mon prognostic:|.
J’ay advis de Bruxelles que |:la marche que vous m’escrivez que ledict
prince avoit fai〈ct〉 faire à quelques troupes, y avoit d’abord causé grande
esmotion et estonnement dans les peuples, et que les ministres avoient
songé s’ilz devoient retirer quelques forces de leur armée pour y envoyer,
mais qu’ilz avoient esté bientost asseurez de La Haye qu’ilz ne devoient
rien craindre et que le pis qu’ilz pouvoient se promettre à l’esgard des
Provinces-Unies c’ettoit une non-campagne:|.
L’archevesque de Cambray estoit arrivé à Bruxelles
prétend |:estre asseuré que Messieurs les Estatz treuveront bon à présent
que Pigneranda et Brun aillent à La Haye.
Le dessein des ennemis est de faire toutes sortes d’effortz pour hasarder un
combat contre nous. S’ilz en remportoient la victoire:|, il est aisé à voir que
|:rentrans en de grandes espérances, la paix ne se feroit plus:|, de sorte qu’il
semble que |:Messieurs les Estatz, pour le bien de la paix mesme qu’ilz tes-
moignent désirer avec tant d’ardeur, ne sçauroient prendre des résolutions
qui y contribuent davantage comme seroit celle de faire quelque diversion
pour petite qu’elle pust estre:|, parce que |:obligeant les ennemis à séparer
leurs forces, elle leur feroit perdre aussy les pensées qu’ilz ont de nous
donner bataille et d’en risquer l’événement:|. Quand je vous dis cecy, c’est
|:sans espérance que vous y puissiez beaucoup avancer:|, mais la considéra-
tion que je vous allègue ne laisseroit pas d’e|:stre bien puissante avec des
espritz moins préocupez, et que la passion n’aveugleroit pas au poinct de
ne plus recognoistre leur propre bien et leur véritable intérest:|.
Je n’avois dict à |:l’ambassadeur de Messieurs les Estatz:| que les mesmes
termes que vous m’aviés mandez |:de l’offre que vous aviez faicte à l’ es-
gard de Pau :|. Je n’avois garde de songer à |:vous commettre de l’ attac-
quer de particulier à particulier, mais ce bonhomme prend souvent des
équivocques:|, dont je vous ay adverty dès le commencement .
Quand à ce que vous escrivés par vostre lettre particulière à vostre nep-
veu
vous devés estre asseuré de la mienne, et que |:je cognois fort bien tout le
monde:|, et je croy vous pouvoir dire |:sans présomption que depuis près
de cinq ans qu’il y a que je suis dans les affaires et que j’ay eu quantité de
rencontres fascheuses, plusieurs desmesle〈r〉s, et enfin à vivre avec un
chacun, sy j’estois obligé de rendre compte de toutes mes actions, je pour-
rois jusques dans les moindres petites choses qui paroissent souvent
estranges à ceux qui n’en sçavent pas les motifs, faire veoir des raisons
qui:| peut-estre |:ne seroient pas désaprouvées, après tout:|, quoyqu’il ne
faille pas tousjours juger par l’événement, |:me treuvant bien d〈e〉 mes
maximes, je ne croy pas m’en devoir départir aisément:|.
Je fais estat de |:faire partir demain ou après-demain Milet par lequel j’ es-
criray à monsieur le prince d’Orange, et je prendray quelque prétexte
pour colorer son voyage:|.