Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
277. Memorandum Ludwigs XIV. für Longueville und d’Avaux Amiens 1647 Mai 18
Amiens 1647 Mai 18
Duplikat [für Serviert], von Brienne unterfertigt: AE , CP All. 100 fol. 108–116’ = Druck-
vorlage . Konzept: AE , CP All. 83 fol. 160–164. Kopien: AE , CP All. 88 fol. 217–224;
Ass.Nat. 273 fol. 291–295.
Zu den Verhandlungen mit Spanien: bereits erteilte Vollmacht zum Verzicht auf die Forde-
rung nach einem Waffenstillstand für Portugal; Vorzüge der Entscheidung dieser und ande-
rer mit den Spaniern strittiger Fragen durch die Generalstaaten; Zustimmung zu den dies-
bezüglichen Vorschlägen Serviens; mögliche Umgehung der mit einem Schiedsgericht ver-
bundenen Schwierigkeiten durch die Einholung nicht eines Schiedsspruches, sondern des Ra-
tes der Generalstaaten in den betreffenden Streitfragen mit Spanien, verbunden mit einer
französischen Verpflichtungserklärung zu dessen Befolgung. Keine Verzögerung des Frie-
densschlusses wegen der Waffenstillstandsforderung für Portugal. Dagegen Bestehen auf
dem Recht auf Unterstützung Portugals und einem entsprechenden schriftlichen Attestat
der Mediatoren. Absolute Notwendigkeit der Durchsetzung dieser Forderung nach ihrem
Bekanntwerden; positive Aufnahme der französischen Festigkeit durch den Kongreß unzwei-
felhaft . Herausnahme dieses Punktes aus der Reihe der von den Generalstaaten zu entschei-
denden Fragen. Notwendigkeit dieser Vorsichtsmaßnahmen angesichts der Verschlagenheit
der Spanier; Lob der schriftlichen Erklärung Longuevilles und d’Avaux’ an die Mediatoren,
deren Attestat zum französischen Assistenzrecht für Portugal betreffend. Militaria: Eröff-
nung des Feldzuges durch die Spanier, Belagerung Armentières’; dennoch Anweisung zu
entschlossenem Auftreten der Gesandten gegenüber den Spaniern wegen der geringen mili-
tärischen Bedeutung des Platzes. Weitere Militaria: Erfolge Turennes gegen Kurmainz;
Einforderung ausstehender Soldzahlungen; geringe Neigung der Truppen, den Rhein zu
überqueren; entsprechende Vorbereitungen Turennes. Zu den Verhandlungen in Osna-
brück : Verwunderung über das brüskierende Verhalten Oxenstiernas; seine wahrscheinliche
Desavouierung durch Königin Christina.
On croid de s’estre assez explicqué à Messieurs les Plénipotentiaires des
intentions de Leurs Majestez pour ce qui regarde le Portugal, |:et quoyque
l’on ayt mandé:| touttes les raisons qu’on avoit d’y insister |:et d’espérer
que les ennemis consentiroient à la fin à la courte trêve que nous deman-
dons :|, et quoyqu’on ayt marqué les dilligences qu’on jugeoit à propos de
faire pour cela, |:on y a adjousté ausdictz Sieurs Plénipotentiaires le pou-
voir de s’en relascher s’ilz voyoient que ce poinct pust empescher la con-
clusion de la paix :|.
On persiste à croire, par les raisons qui ont esté mandées , que le vray
moyen pour sortir dudict poinct |:de la trêve seroit de le remettre à la
décision de Messieurs les Estatz, aussy bien que les aultres dont nous ne
ferions pas dificulté de nous relascher:|. Car comme on a desjà escrit, sans
nous hazarder à recevoir aucun préjudice, nous aurions divers avantages
en cela, puisque nous tesmoignerions premièrement |:grande confiance à
Messieurs les Estatz et, en second lieu, nous ferions veoir aux uns et aux
aultres dont nous avons jusques à présent appuyé les intérestz que nous
avons tenu bon d’une dernière fermeté pour leur faire accorder les choses
qu’ilz pouvoient désirer et qu’à l’extrémité mesme nous n’avions peu
nous résouldre à nous en relascher, mais que les remettant au jugement
de Messieurs les Estatz, nous nous sommes promis de gaigner plus que
nous n’aurions faict en nous y oppiniastrant davantage:|.
En troisième lieu, nous destruirions touttes les espérances que les Espa-
gnolz ont conceues de séparer entièrement Messieurs les Estatz de cette
couronne, lesquelles ne sont fondées principallement que sur les impres-
sions qu’ilz leur ont données que nous ne voullons point la paix; or ilz en
seroient bientost destrompez, puisque sur les pointz que les Espagnolz
publient qui en empeschent la conclusion, nous demeurerions d’accord
d’en passer par où lesdicts Sieurs Estatz diroient.
Enfin, il semble que par cette voye, la paix peut estre signée en quatre
jours |:avec beaucoup de réputation et d’advantage pour cette couronne:|,
et on auroit entièrement esludé tous les artiffices de noz ennemis qui pré-
sentement ne tendent pas tant à conclurre un accommodement général
qu’à achever le leur particullier avec les Provinces-Unies pour veoir après
si les esvénementz de la guerre leur seront plus favorables, n’ayans à faire
qu’à la France seulle.
Le sieur Servien ayant envoyé icy la coppie de la lettre qu’il a escritte à
Messieurs les Plénipotentiaires du 6 e du courant , on y a veu |:quelques
inconvéniens qu’il dict qu’il y auroit à remettre à Messieurs les Estatz les
poinctz touchez cy-dessus, sy pour donner leur jugement sur noz difé-
rens , il falloit qu’ilz dressassent une espèce de tribunal réglé qui en co-
gnust :|, et on a approuvé ses refflexions aussy bien que la voye qu’il pro-
pose pour y remédier |:sy on peult la mettre en praticque:|.
Et pour adjouster à sa pensée, il semble icy qu’au lieu d’offrir de |: remet-
tre à la décision de Messieurs les Estatz ce que nous voulons effective-
ment laisser à leur disposition:|, et mesme pour esvitter la pluspart des
inconvéniens que le sieur Servien touche, comme ceux du deffault de pou-
voir |:des Espagnolz, pour compromettre en un tiers, les longueurs qui se
rencontreroient à convenir d’arbitres non suspectz, et les aultres, on pour-
roit déclarer que la France est preste de faire sur lesdictz poinctz ce que
Messieurs les Estatz luy conseilleront, qui est un:| terme plus propre et
plus convenable entre alliez et qui ne laissera pas d’avoir le mesme effect
|:pour nous faire tirer tous les avantages que nous aurions peu attendre en
remettant librement:| les choses dont est question |:à la décision de Mes-
sieurs les Estatz:|.
Pour conclusion, |:soit par ce biais de remise, soit par celuy de suivre le
conseil de Messieurs les Estatz ou par quelque aultre que Messieurs les
Plénipotentiaires aviseront, ilz doivent sçavoir que l’intention de Leurs
Majestez est que ce poinct n’arreste pas la conclusion de la paix mesme
pendant quatre jours:|. Il faudra seullement prendre garde de s’y conduire
en sorte, |:lorsqu’on s’en relaschera, que nos parties ne puissent pas croire
que c’est l’attacque d’Armentières dont il sera parlé cy-après qui nous
oblige à céder en une chose où jusques icy il a esté insisté sy fermement
de nostre part, et qu’ensuite ilz ne reprissent les espérances de pouvoir de
mesme nous faire relascher en d’aultres:|. C’est pourquoy aussy Sa Ma-
jesté a fort loué que lesdicts Sieurs Plénipotentiaires ayent parlé de touttes
ces affaires avec plus de vigueur et de résolution, à mesure que les Espa-
gnolz faisoient courir plus de bruitz que la Hollande avoit attiré les autres
provinces dans ses sentimentz.
Quand à la faculté d’assister le roy de Portugal et la manière de l’ explic-
quer , Messieurs les Plénipotentiaires sont chargez par Sa Majesté de tenir
bon jusques au bout, et parce que la raison le veut, et parce que c’est une
chose accordée, et parce que les difficultez que font noz parties de per-
mettre aux Médiateurs et à d’autres de certiffier de quelle façon l’affaire se
passe nous doivent estre extrêmement suspectes.
Il |:auroit esté moins dangereux pour nous de n’avoir pas ce que nous
demandons aux Médiateurs sy jamais il n’en avoit esté parlé, mais après
avoir jugé nécessaire:| pour des raisons très puissantes d’en faire l’instance,
sans pouvoir nous imaginer que nos parties deussent faire aucune diffi-
culté à esclaircir une chose qu’ilz avoient accordée, et qu’il s’y est formé
une contestation qui est devenue publique, il nous seroit d’autant plus
préjudiciable |:de nous relascher de cette prétention, quoyque ce ne soit
qu’un accessoire
au monde avec le temps que nous nous sommes relaschez du principal,
qui est la faculté d’assister le Portugal, et que jamais ilz n’ont voulu con-
sentir qu’elle nous demeurast:|.
La fermeté que nous tesmoignerons en cecy, ne pourra estre que bien
prise par l’assemblée puisque chacun cognoistra que nostre but n’est autre
que de bien asseurer la paix et esvitter qu’on ne se rebrouille pour des
affaires mal entendues ou mal explicquées. Messieurs les Plénipotentiaires
se souviendront aussy que |:l’ambassadeur Nani nous a dict que monsieur
Contarini luy escrivoit positivement:|, qu’il n’y auroit aucune difficulté à
nous satisfaire sur les scrupulles que nous avons en cela, et d’exprimer les
choses en sorte que nous serons contentz.
Après tout, qui a envie de payer ne se soucie pas de donner des gages, et
ou il fault que les Espagnolz soient forcez d’advouer qu’ilz n’ont pas en-
vie de tenir ce qu’ilz promettent aujourd’huy, ou qu’ilz consentent que
Portugal soit nommé dans le traicté affin qu’il parroisse à tout le monde
que nous pouvons l’assister sans y contrevenir, ou qu’ilz trouvent bon
que des personnes tierces explicquent ce qu’ilz veullent laisser dans l’ ob-
scurité , à quoy s’ilz ont bonne intention, ilz n’ont aucun intérest imagina-
ble , et cet expédient a esté desjà practiqué en d’autres traictez , quand il
s’est rencontré des difficultez pareilles.
Il faut tousjours prendre garde |:qu’en remettant quelques poinctz à la
décision de Messieurs les Estatz, ou déclarant de vouloir en passer par
leur conseil, celuy-cy de l’assistance du Portugal n’y soit pas compris:|.
Ilz sçavent assez eux-mesmes par les relations de leurs députtez qu’il est
desjà accordé, et en effect quand les Espagnolz ne le veullent explicquer
ny permettre que d’autres l’explicquen〈t〉, ilz rétractent ce à quoy ilz ont
formellement consenty.
D’aillieurs, |:Messieurs les Estatz ne peuvent y prendre intérest en leur
particulier, puisqu’il n’est pas question en cecy de les engager à donner
aucun secours au roy de Portugal et ilz ne peuvent estre meslez en cette
affaire sy ce n’est que les Espagnolz rompissent contre nous sur le pré-
texte des assistances que nous donnerions au roy de Portugal, auquel cas
Messieurs les Estatz seroient tenuz de rentrer en guerre conjoinctement
avec nous, non pas pour la considération du roy de Portugal, mais en
vertu du traicté de garentie que nous aurons faict ensemble:|.
Si on eust eu affaire à des gens moins artifficieux ou mieux intentionnez
envers nous que ne sont les Espagnolz, on n’auroit pas songé à prendre les
précautions que nous avons faict pour bien explicquer quelle doit estre la
forme et l’estendue de l’assistance que nous pourrons donner au roy de
Portugal. Car on sçavoit assez comm’il en a esté usé en pareil cas lorsque
nous avons envoyé des trouppes auxilliaires aux maisons de Savoye et de
Mantoue, et à Messieurs les Estatz
Zuletzt, vor der Kriegserklärung an Spanien von 1635, im Mantuanischen Erbfolgekrieg
(s. Anm. 17 zu nr. 23) resp. aufgrund des frz.-ndl. Subsidienvertrages von Den Haag vom
15. April 1634 (Druck, frz.: DuMont VI.1, 68–72). Brienne verweist auch ausdrücklich auf
den Einmarsch frz. Hilfstruppen für Savoyen ins Piemont 1617, der von Spanien nicht als
Bruch des Friedens von Vervins ausgelegt worden sei; vgl. Brienne an Longueville und
d’Avaux, Amiens 1647 Mai 17; Kopien: AE , CP All. 88 fol. 215–216’; AE , CP All. 100
fol. 106–107’; Ass.Nat. 273 fol. 289–289’; Druck: CDI 83, 190ff. (span. ÜS; unvollständig;
datiert 1647 März 15).
la paix, méditent comme quoy ilz pourront la rompre avantageusement,
nous avons:| deu y avoir l’œil de prez, particullièrement après avoir veu
qu’ilz ont adjousté |:cette parolle «en deffense»
donner lieu et prétexte à ceux qui en mandien〈t〉 comm’ilz font de sous-
tenir , quoyque sans véritable fondement, que |:la France s’estoit obligée
en secourant le Portugal de demeurer dans les termes d’une simple def-
fensive :|. Et, par conséquent, qu’ell’auroit enfrainct le traicté si quelques
trouppes françoises auxilliaires dudict roy eussent faict un seul pas dans
les Estatz d’Espagne qui sont de ce costé-là; néantmoins, cette précaution
que nous avons voullu prendre ayant fourny matière à noz ennemis de
faire courir le bruict dans l’assemblée que la France prétendoit la guerre
de Portugal, continuant qu’il luy fût loysible pour faire divertion d’ attac-
quer les Estatz du roy d’Espagne en quelque endroit que ce fût, Sa Ma-
jesté a fort approuvé la pensée qu’ont eue Messieurs les Plénipotentiaires
d’en destromper un chacun, par l’escrit qu’ilz ont mis entre les mains des
Médiateurs , lequel ne pouvoit estre mieux conceu pour la fin qu’ilz
s’estoient proposée.
Trotz unserer inständigen Mahnungen zur Eile ist es den Feinden gelun-
gen , den Feldzug in den Niederlanden vor uns zu eröffnen. Armentières
wird seit dem 11. Mai von den Spaniern belagert. – Nachrichten zu den
dortigen Ereignissen und über französische Truppenbewegungen in den
Niederlanden.
Cependant Messieurs les Plénipotentiaires ne considéreront en aucune fa-
çon cet accident qui n’est en effect qu’un peu plus de dilligence que nos
parties ont eue à se mettre en campagne, arrivée par la faute de noz offi-
ciers , mais qui sera réparée en peu de jours. Sa Majesté ne pouvoit faire
davantage pour haster un chacun que de partir elle-mesme, comm’elle fist
dez la semaine passée, et s’advancer sur la frontière, et pendant qu’on
n’obmect rien pour grossir l’armée par touttes sortes de moyens, on songe
aussy à faire des exemples de ceux qui ont failly ou négligé de faire leur
devoir.
On ne doutte pas que les ennemis ne fassent de delà grande ostentation de
cette attaque, mais on a tout suject de se promettre qu’on les obligera
bientost à changer de langage, et bien loing que Messieurs les Plénipoten-
tiaires doivent tesmoigner tant soit peu d’appréhention de ce qui peut
arriver, qu’ilz doivent en touttes choses faire parroistre plus de hauteur
et de résolution qu’ilz n’auroient faict si l’ennemy n’avoit point attaqué
Armentières, qui après tout est une place que nous emportasmes en un
quart d’heure avec mil hommes, et où il n’y a d’autres fortiffications
que celles que nous y avons faictes depuis pour mettre les trouppes qui y
logeoient en quelque seureté.
Monsieur le Prince devoit se mettre en campagne le 4 e du courant de sorte
qu’il y a dix ou douze jours qu’il aura entrepris quelque chose.
Messieurs les Plénipotentiaires auront desjà apris comme monsieur le ma-
reschal de Turenne s’est rendu maistre entièrement du Mein, ayant pris
tous les postes qui restoient à l’archevesque de Mayence
le reste de ses Estatz touttes les trouppes qui estoient dedans ont pris
party avec les nostres, et ledict sieur archevesque estoit sur le point de
recevoir pour grâce la neutralité qu’il avoit reffusée jusqu’icy à condition
de consentir au razement de Ghermesein .
Ledict sieur mareschal a despesché icy le sieur Du Passage
touttes les considérations qu’il avoit à représenter |:sur l’ordre qu’on luy
avoit envoyé de repasser le Rhin, et particulièrement la peine qu’il auroit
d’y conduire la pluspart de ses troupes avant qu’avoir touché quelque ar-
gent , leur estant deu plusieurs monstres:|, et se trouvant présentement en
de bons quartiers qu’il leur faschera de quitter, qu’il prioit qu’on remé-
diast d’icy à cet inconvénient, |:envoyant à Strasbourg de l’argent dont il
peust payer l’armée avant que luy faire passer le Rhin:|, et que cependant
il alloit commancer à mettre ensemble touttes les trouppes qui tiennent
une grande estendue de pays. On despesche en toutte dilligence pour
pourveoir à tout cecy affin que sans perte de tempz, les volontez de Leurs
Majestez puissent estre exécuttées.
Pour ce qui regarde la négociation d’Osnabruck, on n’a rien à adjouster à
ce qui a esté mandé cy-devant , si ce n’est |:à s’estonner de plus en plus
du procéder incivil et injuste d’Oxenstiern qu’on ne doubte point qui ne
soit désavoué de la reyne sa maistresse, qui a tenu des discours bien difé-
rens au sieur Chanut sur les mesmes matières qui eschauffent sy fort la
bille de son ministre:|.