Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
272. Servien an Longueville und d’Avaux Den Haag 1647 Mai 13
Den Haag 1647 Mai 13
Duplikate: AE , CP Holl. 44 fol. 307–312’ [für Mazarin] = Druckvorlage; Ass.Nat. 277 fol.
516–518’ [für Brienne].
In betreff der erbetenen schriftlichen Erklärung zum Junktim zwischen den Vereinbarungen
Frankreichs mit Spanien und einer gleichzeitigen spanisch-niederländischen Einigung: Ver-
wunderung über den Grund, den Longueville und d’Avaux für ihren Verzicht darauf an-
führen ; Verweis auf die früheren Schreiben Serviens hierzu; Mißverständnis seines Vor-
schlags ; erneute Betonung der Unerläßlichkeit dieser Erklärung; Bestehen der Niederländer
hierauf; von ihnen mit gutem Recht angeführtes Präzedens; Diskreditierung Serviens und zu
befürchtendes Mißtrauen der Niederländer wegen des Ausbleibens der ihnen versprochenen
Erklärung; erneute Rechtfertigung ihrer Zusicherung; Bitte an Longueville und d’Avaux um
Mitteilung ihres darüber gefaßten Entschlusses. Nach den Beisetzungsfeierlichkeiten für
Prinz Friedrich Heinrich von Oranien in der vergangenen Woche nunmehr bevorstehende
Wiederaufnahme der Verhandlungen Serviens; Nachgeben Hollands und daran anschlie-
ßend der Spanier anzunehmen. In Den Haag angekündigte Unterwerfung Frankreichs in
der Frage des Waffenstillstandes für Portugal unter einen Schiedsspruch der Generalstaaten;
Bitte um Mitteilung, falls in Münster auf diese Forderung verzichtet wurde. Beschwerde
Hollands bei Prinz Wilhelm II. von Oranien über die von ihm veranlaßte Entsendung von
Truppen nach Flandern; dessen Beharren hierauf. Bevorstehen einer erfolgversprechenden
Verhandlungsinitiative zum Frieden mit Spanien. Empfangsbestätigung für Brief vom 10.
Mai 1647; darin berichteter Stillstand der Verhandlungen mit Spanien sehr unerfreulich;
Fehlen der angekündigten Beilage zum erhaltenen Schreiben. Erneutes Drängen auf Ausstel-
lung des gewünschten Gültigkeitsvorbehaltes.
J’ay appris par la lettre qu’il a plu à Vostre Altesse et Vostre Excellence
me faire l’honneur de m’escrire le 6 e de ce mois , qu’elles n’ont pu faire
jusques icy aux Espagnolz la déclaration que je vous avois proposée , et
dont j’avois donné parolle aux commissaires de Messieurs les Estatz. Et
j’ay esté extrêmement surpris quand j’ay veu dans vostre lettre la raison
qui vous a empesché de le faire, qui est que n’estant encor qu’aux préli-
minaires de nostre traitté, il n’a pas esté nécessaire de déclarer que nous
n’entendions pas d’avancer noz affaires plus que celles de Messieurs les
Estatz. Cette raison m’a obligé de reveoir les lettres que j’ay eu l’honneur
de vous escrire sur ce sujet, qui ne parlent point de n’avancer pas noz
affaires plus que les autres. Voiçy les termes de la première du 15 e du
moys passé :
«Vostre Altesse ne treuvera […] proposez par Messieurs les Estatz».
Et celle du 6 e de ce mois est comme il s’ensuit:
«Je ne sçay […] j’estime très à propoz», etc.
Il n’est point parlé en tout cela de n’avancer pas les affaires, et j’advoue
que la proposition en auroit esté ridicule. Mais pour la déclaration que
tout ce qui sera présentement accordé avec les Espagnolz n’aura lieu
qu’en cas que Messieurs les Estatz ayent satisfaction en mesme tems sur
leurs demandes anciennes et nouvelles, je l’ay cru et le croy encor absolu-
ment nécessaire pour ne donner pa〈s〉 de prétexte de plaintes
|:espritz pointilleux:| qui se formalisent des moindres choses.
Je n’avois pas voulu vous dire que quelques-uns d’entre eux avoient desjà
treuvé fort mauvais qu’on n’eust pas faict cette déclaration en donnant le
project du traitté
conduitte de noz affaires estant lors entre les mains de leurs plénipoten-
tiaires , l’on n’a pas cru qu’il fust nécessaire de la renouveller, puisqu’il
estoit en leur pouvoir de les avancer ou de les reculer autant qu’il leur
plairoit, veu mesme que nous estions bien esloignez de nous treuver en
mesme estat qu’eux.
Ilz m’ont fort bien respondu que nous nous sommes plainct d’eux, lors-
qu ’ilz ont donné le moindre escrit où cette clause n’estoit pas; que nous
l’avions insérée dans les premiers articles qui leur furent délivrez à Osna-
bruk
Vgl. die frz. Poincts plus importans desquels les plénipotentiaires de France et d’Espagne
doivent convenir avant touttes choses, den ndl. Ges. Pauw, Donia und Clant praes. in
[Osnabrück] 1646 September 22 (Kopie: Ass.Nat. 276 fol. 188–189’ = Beilage 1 zu APW
II B 4 nr. 171; Druck einer it. ÜS: Siri VIII, 885ff.).
sy les Espagnolz l’eussent accepté et signé de la sorte, la paix pourroit
estre conclue entre la France et l’Espagne avant que celle de cet Estat fût
ar〈re〉stée.
A la vérité, Monseigneur et Monsieur, je ne puis pas comprendre les rai-
sons qui vous ont empesché de faire cette déclaration, quand il n’y auroit
eu autre considération que de veoir qu’elle avoit esté promise icy par un
ministre du Roy, veu que ces diversitez d’avis, ou les obstacles qui se
rencontrent à l’exécution des choses promises, |:décréditent beaucoup
ceux qui traitent; ce que je souffrirois sans rien dire si j’estois seul à en
recevoir préjudice et n’apréhendois de donner des soubçons dangereux à
des espritz naturellement deffians qui s’imaginent que ce déconcert:| a
d’autres causes que celles qui paroissent.
S’il vous plaist de considérer que dans le traitté de Bavières , encor que
les ministres de France et de Suède traittassent en mesme lieu, on a jugé
à propos d’insérer cette mesme clause dans les deux traittez
il a esté dit, elle fut adjoustée aux premiers articles qui furent délivrez
aux plénipotentiaires de Messieurs les Estatz, où elle paroissoit moins
nécessaire, et que nous avons désiré qu’elle fust mise par eux dans tous
les actes qu’ilz ont faictz avec les Espagnolz
j’aye promis sans fondement que vous la ferez adjouster à vostre project
puisque c’est une clause qui ne nous peut nuire en aucune façon, qui
peut faire cesser les plainctes de noz alliez, et engager ceux d’entre eux
qui ont les meilleures intentions pour nous, en disant qu’on les conten-
tera sur leurs demandes nouvelles. Ce qui mesme peut donner de l’ in-
quiétude aux Espagnolz et faire veoir que leur traitté n’est pas sy achevé
qu’ilz publient.
Sy au préjudice de tout cela, Monseigneur et Monsieur, vous jugez que je
me sois engagé trop librement à faire cette promesse, et sy vous persistez
en la résolution de ne donner pas cette déclaration par escrit, je vous sup-
plie de me le faire sçavoir affin que je dégage ma parolle le mieux que je
pourray, et que je fasse veoir que vous avez assez de justice pour ne vou-
loir pas que les inconvéniens qui en pourront arriver me soient imputez.
Toute la sepmaine passée a esté employée aux cérémonies de l’ enterre-
ment de monsieur le prince d’Orange qui fut faict vendredy dernier
avec grande magnificenc〈e〉. On se va maintenant remettre à travailler
aux affaires dont je suis chargé, et il y a apparen〈ce〉 que la Hollande,
n’ayant pas obtenu des autres provinces tout ce qu’elle avoit espéré de sa
députat〈ion〉, viendra bientost dans quelque proposition plus raisonnable
que celles qu’elle a faictes jusques à présent. Je persiste tousjours à croyre
qu’aussytost qu’elle parlera comme il fault, les Espagnolz deviendront
plus raisonnables à Munster, et feront tout ce que l’on désire.
J’ay desjà faict sçavoir icy que Leurs Majestez remettront au jugement de
Messieurs les Estatz la demande que vous avez faicte d’une courte trêve
pour le Portugal. Je vous supplie me faire l’honneur de me mander sy
vous vous en estes départis sans condition et sans attendre ledit jugement,
affin que je ne leur fasse pas valoir une chose faicte sans eux.
Monsieur le prince d’Orange ayant faict marcher en Flandre des troup-
pes estrangères capables (avec ce qui pourra estre tiré des garnisons de
ce païs-là) de faire un corps considérable, tant pour couvrir et asseurer
les frontières de cet Estat, que pour tenir l’ennemy en exercice de ce
costé-là, il y a eu un peu de rumeur dans la province de Hollande.
Elle luy a envoyé des députez pour luy faire plaincte de cette résolu-
tion , qui est capable, à ce qu’elle dit, de changer toutes les bonnes dis-
positions de la paix. Les députez ont faict instance pour rapeller les
trouppes, mais monsieur le prince d’Orange est demeuré ferme dans la
poursuitte de son dessein, ayant respondu qu’il le jugeoit nécessaire
pour le service de l’Estat et que s’il avoit laissé perdre quelque place,
la province de Hollande seulle ne garentiroit pas sa réputation, et ne
pourroit pas rendre compte de ce manquement aux autres provinces,
desquelles ayant receu le pouvoir de général, aussy bien que de la Hol-
lande , il ne pouvoit suivre que la résolution qu’elles avoient concertée
touttes ensemble. Nous verrons dans quelque tems la suitte qu’aura
cette action, dont je ne manqueray pas de vous informer, aussy bien
que du succez d’une négociation qu’on va mettre icy sur le tappis, qui
pourra bien réduire en peu de tems la paix d’Espagne à vostre disposi-
tion sy elle réussit.
Je viens présentement de recevoir vostre lettre du *** où je veoy que la
négociation d’Espagne est comme sursise, dont j’ay beaucoup de desplai-
sir . Il y a apparence, comme j’ay desjà eu l’honneur de vous marquer, que
noz parties attendent ce qui réussira des promesses que leurs partisans
leur ont faictes par deçà. Je n’ay point treuvé la copie de la lettre de mon-
sieur de La Cour dont il est fait mention dans la vostre .
Quant à la déclaration dont il est parlé cy-dessuz, tant s’en fault qu’il y
ayt sujet de craindre que Messieurs les Estatz croyent nostre négociation
avancée, que nous devons désirer qu’ilz prennent cette croyance, leur plus
grande appréhention estant que nous voulions tousjours reculer les affai-
res . Je suis asseuré que sy vous voy[i]ez ce qui se passe icy de sy prez que
moy, et la peine qu’il y a d’éviter que ces espritz ne se formalisent de ce
que l’on faict, ou du moins ne cherchent à s’excuser de leur manquement
par des plaintes mal fondées, vous ne feriez pas difficulté de donner cette
déclaration. Néantmoins je remetz tout à vostre volonté.