Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
264. Servien an Mazarin Den Haag 1647 Mai 7
Den Haag 1647 Mai 7
Ausfertigung: AE , CP Holl. 44 fol. 290–295’ = Druckvorlage. Konzept: AE , CP Holl. 41
fol. 252–256; auf 1647 Mai 6 datiert.
Zum Stand der Verhandlungen in den Niederlanden Verweis auf nr. 262. Vermutlich erfolg-
reicher Ausgang der von der Prinzessin von Oranien betriebenen und von den bedeutend-
sten Persönlichkeiten des Landes befürworteten Initiative zu den französisch-spanischen
Verhandlungen bei entsprechender Unterstützung aus Münster. Erfreulicher Gesinnungs-
wandel der Prinzessin von Oranien; Bitte um baldige Entsendung eines Gesandten der Kö-
nigin wegen der andernfalls drohenden Brüskierung der Oranier. Furcht Prinz Wilhelms II.
vor seiner Mutter; seine Zurückhaltung in politischen Dingen. Abweisung der in die einzel-
nen Provinzen entsandten holländischen Kommissare zufriedenstellend; deren Beschlüsse
zwar nicht so gut wie erhofft, aber auch nicht so schlecht wie befürchtet. Zum Vorschlag
der schiedsrichterlichen Entscheidung mit Spanien strittiger Punkte durch die Generalstaa-
ten : vier Ausnahmen; Zusammensetzung des Entscheidungsgremiums; zu erwartende
Schwierigkeiten im Hinblick auf die Artikel zu den Restitutionen an Savoyen und zum Waf-
fenstillstand für Katalonien; französisches Nachgeben hierbei möglich? Eventuell durch die
in Paris gewünschte Formulierung des Restitutions-Artikels Frankreich selbst entstehende
Nachteile; Abträglichkeit einer übermäßigen Betonung der Bedeutung, die die Franzosen
der Zession Kataloniens durch den König von Spanien beimessen. Mitteilungen an Prinz
Wilhelm II. von Oranien entsprechend den Anweisungen Mazarins; sein guter Wille, aber
Mangel an Fleiß und Entschlußkraft; Hollands Widerstand weniger gegen Frankreichs Inter-
essen als gegen Prinz Wilhelms Autorität gerichtet; Durchführung der von ihm geplanten
militärischen Unternehmung ungewiß. Einnahme Plassendaels wünschenswert. Gute Dien-
ste Deschamps’ seit seiner Rückkehr. D’Avaux’ geänderte Meinung über Pauw; dessen Ver-
halten durch fehlende rechtzeitige und allerorts mit Nachdruck gegen ihn abgegebene Er-
klärungen begünstigt. Zurückhalten der Drohung mit Abreise aus Den Haag. Aus Zeitman-
gel keine Erwiderung auf die gegen Frankreich verbreiteten Propaganda-Flugschriften.
Estant retumbé dans un grand rhume accompagné de fiebvre, dont j’ay
esté extrêmement travaillé cette nuict, je ne pourray pas rendre compte
aujourd’huy à Vostre Eminence sy particulièrement de toutes choses que
j’eusse faict sans cela. Je me contenteray de luy envoyer une copie de la
lettre que j’escrivis hyer à Munster, où elle verra assez exactement l’estat
des affaires présentes.
Sy l’on y approuve la négotiation où je suis sur le point d’entrer icy, et
qu’on la veuille un peu favoriser de ce costé-là, il y a apparence qu’elle
pourra réussir puisqu’elle est entreprise |:chaudement par madame la
princesse d’Orange:| et que tous les principaux de ce pays approuvent ex-
trêmement cet expédient pour sortir d’affaires, qui est le mesme que Vos-
tre Eminen〈ce〉 a proposé d’abord .
|:Ladite dame, comme j’ay desjà fait sçavoir à:| Vostre Eminence , |:paroist
extrêmement favorable aux intérestz de la France depuis le retour de Des-
champs . J’ay sceu de bon lieu qu’elle a dict à un de ses confidens qu’elle:|
n’auroit pas plus apréhend〈é〉 la mort de |:son mary qu’elle craindroit la
séparation de cet Estat avec la France:|. Je ne vouldrois pas |:respondre
qu’elle quitte pour cela l’engagement où elle estoit entrée avec les Espa-
gnolz , ny qu’elle demeure tousjours dans ce sentiment:|, car elle a l’ hu-
meur fort changeante. Mais aussi, si elle ne l’eust point esté:|, nous n’ eus-
sions pas peu |:la retirer des fascheuses opinions qu’elle avoit prises:|. Je
suplie très humblement Vostre Eminence, s’il n’y a point quelque grand
subjet que je ne puisse pas préveoir qui empesche de |:envoyer icy un
gentilhomme de la part de la Reyne:|, qu’on ne diffère pas de |:le faire
partir, après s’y estre attendu comme on a fait, il seroit à craindre qu’ilz
prissent à mespris si on ne continuoit pas:| dans cette résolution, et que
mesme |:la mère n’engageast le filz dans son ressentiment pour cet intérest
d’honneur et de famille:|.
Car encor que |:il ayt secrettement aversion contre ce qu’elle fait, et pour
ne dépendre point d’elle, néantmoins on a descouvert qu’il la craind beau-
coup , et qu’il favorise luy-mesme l’authorité qu’elle prend dans les affai-
res , par l’amour qu’il a pour ses plaisirs. J’ay cru qu’il y auroit quelque
danger de luy en faire parler par:| monsieur de Champfleury qui est arivé,
et que cela ne serviroit de rien, car encor qu’il fasse |:grand cas de l’amitié
de:| Vostre Eminence, |:il demeure tousjours sans repartye quand on entre
dans cette matière:|. Dans les conférences que j’ay eues avec |:luy, il s’est
expliqué assez librement sur d’autres affaires aussi chatouilleuses et:| de
plus grande importance, mais |:il est tousjours demeuré dans une extrême
retenue sur celle-là, soit:| pour n’avoir point encor |:formé de desseing,
soit pour n’oser pas le faire cognoistre. Ses confidens néantmoins asseu-
rent qu’il agira d’une autre sorte sitost qu’on luy aura délivré le pouvoir
de gouverneur de Holande, ce qui:| a esté diféré jusqu’icy par les contes-
tations que j’ay cy-devant marquées .
Toutes les provinces se sont bien conduictes comme j’ay escript par ma
despesche précédente
qu’elles feroient sçavoir icy leurs résolutions par leurs députez , et qu’il
n’estoit point besoin de rien traicter avec elle; mais j’ay sceu depuis que
lesdites résolutions n’ont pas esté ny sy bonnes qu’on me l’avoit promis,
et que |:monsieur le prince d’Orange mesme me l’avoit asseuré:|, ny aussy
sy mauvaises que |:nous avions appréhendé auparavant:|. Ce qui me con-
firme dans l’oppinion que j’ay tousjours eue, que parmy des espritz fleg-
matiques comme ceux-cy, on n’y veoid pas ariver ny toutes les choses que
l’on craint, ny toutes celles que l’on désire. On me faict pourtant espérer
que tout irra encor à bien pourveu que les provinces puissent cognoistre
que nous voulons sincèrement la paix, et que nous sommes disposez à en
faciliter la conclusion.
Il me semble qu’ayant bien asseuré les quatre poinctz contenuz en ma
lettre de Munster , |:nous pourrions remettre tout le reste au jugement
de Messieurs les Estatz, et tascher seulement de mesnager en cette rémis-
sion que l’assemblée qu’on fera pour décider nos différens ne soit point:|
composée de personnes suspectes. A la vérité, ces gens-cy traictant les
affaires un peu grossièrement, et n’estans pas capables des délicatesses
qu’on pourroit praticquer ailleurs, |:il sera malaisé de mesnager des advan-
tages que:| Vostre Eminence nous a faict recommander par les mémoires
du Roy , tant dans |:la restitution des places de madame de Savoye, que
dans la trêve de Catalogne:|, affin qu’il paroisse par le traicté que nous
faisons l’une volontairement et l’aultre par force.
Sy l’on peult faire coucher ces deux articles aux termes qu’ilz nous ont esté
prescriptz, je n’y obmettray rien, |:mais si les Espagnolz y font trop de
difficulté et que nos amys jugent que nous ne devons pas différer la résolu-
tion de ces articles pour cela:|, je ne sçay sy Vostre Eminence jugera qu’on
doibve |:tenir bon sur cette formalité:|, veu mesme que selon mon foible
advis, il se peult rencontrer quelque inconvénient pour nous à l’exiger
parce que sy nous faisons |:paroistre de rendre si volontairement les places
de madame de Savoye, il sera malaisé que:| nous puissions estre bien fondez
à |:en retenir quelques-unes pendant que les Espagnolz conserveront Ver-
ceil :|, sy l’on prend résolution de sursceoir pour quelque temps la restitu-
tion des places en attendant que la ligue d’Italie ayt esté accordée, qui est un
point que j’ay tousjours cru de grande conséquence |:pour nous, pour avoir
loisir de prendre noz précautions et faire nos traictez particulierz avec les
maisons de Savoye et de Mantoue. D’ailleurs:| c’est bien assez qu’en ren-
dant aux princes de nostre party les places que nous tenons qui leur appar-
tiennent , nous obligions par ce moyen les ennemis d’en faire aultant de
celles qu’ilz ont conquises sur eux par les armes, et les Médiateurs n’ont
pas manqué de faire valoir souvent cette déférence.
Et pour ce qui concerne |:la trêve de Catalogne, il seroit peut-estre nuisi-
ble de faire cognoistre que la cession
et si nécessaire pour nous:|; et ne l’ayant pas p〈eu〉 |:obtenir, il:| nous est
plus avantageux, ce me semble, |:de pouvoir dire cy-après qu’on n’en
avoit pas besoing, et que l’acte faict par les Catalans quand ilz:| se sont
mis volontairement soubz la domination du Roy
Das Ft. Katalonien hatte sich im Aufstand 1640/1641 der span. Herrschaft entzogen und
Frk. unterstellt. Am 16. Dezember 1640 hatte es, gemeinsam mit den Gft.en Roussillon
( Marcet-Juncosa , 60–84) und Cerdagne, einen Allianzvertrag mit Ludwig XIII. gegen
Spanien geschlossen (Druck, frz.: DuMont VI.1, 196f.); am 23. Januar 1641 hatten die
Stände dann in Barcelona einen Schriftsatz mit Bedingungen für eine Annahme der Herr-
schaft Ludwigs XIII. aufgesetzt (Druck, frz.: ebd. , 197–200), der am 19. September 1641
von Frk. angenommen worden war ( Melo / Tiò ; Elliott , Revolt; Sanabre ; Revolució
catalana , bes. 56–65; Simón Tarrés ; Pérez Samper ; Sánchez Marcos , Future, mit
zahlreichen weiteren Literaturhinweisen; zur Bedeutung des WFK für Katalonien vgl.
auch Pérez Samper , 396–406).
sante protection qu’on leur a donnée par les armes, |:est suffisante pour
justiffier les droictz de Sa Majesté sur cette principauté:|.
Je n’ay pas manqué de faire sçavoir de temps en temps à |:monsieur le
prince d’Orange:| ce que Vostre Eminence me faict l’honneur de me mar-
quer par sa lettre du 26 e du mois passé, et me suis servy pour les choses que
je n’ay pas peu luy dire tantost de |:monsieur de Beurevert, qui a:| tous les
bons sentim〈ens〉 qu’on peult souhaiter, tantost d’un |:de ses secrétaires en
qui il a particulière confiance :|. Je suis asseuré que |:ce prince est remply
de bonne volonté, mais il manque encore d’industrie, de résolution et d’ ap-
plication :|. On s’est apperceu que |:il désire la guerre et qu’il a une ardeur
démesurée pour faire mettre en campagne cette année, ce qui a obligé la
Holande de faire tous les effortz qu’elle a faictz pour l’empescher:|. En ef-
fect , j’ay fort bien recognu que les obstacles qu’elle apporte aux affaires |:ne
vont pas tant contre nous que contre ce prince, duquel elle veut abaisser
l’authorité:|. Je ne sçay sy |:il pourra exécuter le desseing qu’il a formé du
costé de L’Escluse . Il tesmoigne tousjours d’y estre résolu, mais je n’ ose-
rois respondre de rien, et ne puis que faire sçavoir fidellement ce qu’il me
dict à messieurs les mareschaux de Gastion et de Ransau:|.
Je ne croy pas qu’on |:luy puisse proposer d’abord la prise de Plaskendal,
pour:| plusieurs raisons, et principalement parce que je croy que |: luy-
mesme y a desseing:|. Mais je ne sçay pas s’il n’est point praticquable que
quand |:on aura attiré les ennemys du costé de l’Escaut, et que monsieur le
prince d’Orange aura commencé d’agir aux environs de L’Escluse, on ne
puisse pas retourner tout court à Plaskendal, qui est un poste de très
grande importance pour ce pays:|.
Sy j’eusse esté asseuré des |:inclinations de Deschamps:| quand il partit
d’icy, je n’aurois pas manqué d’en informer Vostre Eminence. Il me pa-
roist , quoy qu’on m’ayt pu dire au contraire, que |:il considère plus le filz
que la mère:|. Mais quoy qu’il en soit, Vostre Eminence peult avoir
|:l’esprit en repos. Elle luy a parlé en sorte qu’à son retour, il n’a fait que
de bons offices de tous costez:|.
Vostre Eminence ne doibt pas |:craindre que personne ayt cognoissance
des sentimens que monsieur d’Avaux luy a tesmoignez sur l’affaire de
Pau:|. Je souhaitte seulement qu’il les fasse bien cognoistre à |:monsieur
de Longueville:|. Il est certain que sy on se fust déclaré haultement
d’abord contre luy de tous costez, il n’eust jamais ozé faire ce qu’il a faict
et qu’il a tenu icy plusieurs discours de |:monsieur de Longueville:| dont je
croy que |:ce prince:| ne l’avoueroit pas.
Les considérations que Vostre Eminence faict sur les démonstrations que
|:je pourrois faire de me retirer, m’obligeront d’attendre jusques à ce que
Messieurs les Estatz, par:| quelque response nouvelle, m’en donnent |: su-
jet , ou bien que je recognoisse d’en pouvoir tirer quelque utilité:|.
Il est vray qu’il seroit assez facile de confondre Brun sur le dernier escript
qu’il a publié , mais certes, Monseigneur, il reste sy peu de temps après
celuy qu’il fault employer aux négotiations continuelles, et aux dépesches
de la cour et de Munster, qu’il n’est pas possible de vacquer à la response
de ces libelles. Sy j’eusse cru, venant icy, d’estre obligé à cette manière
d’agir, ou sy je croyois d’y estre encor longtemps, je demanderois quel-
qu ’un de noz beaux espritz pour venir auprès de moy, affin de travailler à
ce genre de pièces sur les mémoir〈es〉 que je luy pourrois donner aux
heures perdu〈es〉.