Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
253. Servien an Mazarin Den Haag 1647 April 30
Den Haag 1647 April 30
Ausfertigung: AE , CP Holl. 44 fol. 219–227 = Druckvorlage. Konzept, größtenteils eigen-
händig : AE , CP Holl. 41 fol. 201–207. Teildruck: van Prinsterer , 209–212; auf 1647 April
23 datiert.
Bedeutung starken militärischen Auftretens in den Niederlanden, um auf die Politik der
Generalstaaten Einfluß zu nehmen; sonst drohende Hinauszögerung der Verhandlungen
und Ungewißheit ihres Ausgangs. Größere Gewogenheit der Prinzessin von Oranien seit
der Rückkehr Deschamps’; dennoch weiterhin enge Bindung zwischen ihr, den Frankreich
nicht gewogenen Personen in der Provinz Holland und den Spaniern; ihr Zweifel an der
Einhaltung französischer Versprechen. Empfehlung von Gratifikationen für Desloges, Musch
(nach einer zufriedenstellend verlaufenen Aussprache mit diesem) und Nederhorst. Sorge um
das Ausbleiben des angekündigten Gesandten Champfleury. In Kürze Zustimmung zur
Neubesetzung des Bistums Orange nach dem Wunsche Michel Mazarins. Zuneigung des
Wild- und Rheingrafen zu Frankreich wegen der bekundeten Unterstützung seiner Hoff-
nungen auf Benfeld; demgegenüber Absichten der Schweden auf Gewinnung Benfelds und
Offenburgs. Problem der Übernahme niederländischer Truppen in französischen Dienst.
Mögliche Aussöhnung Knuyts und (weniger wahrscheinlich) Pauws mit Frankreich. Zurück-
weisung der Forderung der Prinzessin von Oranien nach Dünkirchen; dennoch prinzipielle
Bereitschaft Serviens, einer Vergrößerung des territorialen Anteils der Generalstaaten zuzu-
stimmen , aber nur um noch nicht erobertes Gebiet und gegen deren Verpflichtung auf Ver-
treibung der Spanier aus den Niederlanden. Weitere Verfolgung der Verratspläne Brügges
und Gents. Klärung der Frage nach dem geheimen Einvernehmen zwischen Prinz Wilhelm
II. von Oranien und seiner Mutter durch das offene Agieren seiner Klientel gegen deren
Intentionen. Entsendung Milets willkommen. Freude über die Rückkehr d’Avaux’ nach
Münster; zeitliches Vorziehen des französisch-spanischen Friedens notwendig; danach Ein-
lenken der Schweden zu erwarten. Positive Entwicklung der Lage in den Niederlanden.
Neuigkeiten zum angebotenen Verrat Brüssels. Ausbleiben der angekündigten Kondolenz-
Gesandtschaft.
|:J’oserois bien respondre à:| Vostre Eminence |:que les affaires changeront
icy de face, et se termineront selon le désir de Leurs Majestez si l’on agit
bientost dans les Pays-Bas avec la vigueur et la force que:| Vostre Emi-
nence |:me faict espérer par:| toutes ses lettres. Quand j’ay faict plainte
aux principaux de l’Estat du procédé irrégulier et violent de la Hollande,
ilz m’ont avoué que les choses sont icy en très grande confusion |:depuis
que cet Estat n’a plus de conducteur; que c’est un cheval eschappé qui
pour jouir de sa liberté ne s’amuse qu’à faire des saultz et des ruades,
mais que si nous eussions paru en Flandre en la posture des années précé-
dentes , tout cela ne seroit pas arrivé; que l’on auroit faict par appréhen-
sion ce que l’on ne sçait pas faire par prudence, et que pour ne nous laisser
pas profficter seulz, on auroit faict un dernier effort de ce costé-cy, qui
mettant les peuples du Pays-Bas dans le désespoir, les eust portez à quel-
que grande résolution:|. Tant y a, Monseigneur, que sy |:l’armée que com-
mande monsieur de Turenne entre bientost d’un costé, et que Son Altesse
Royale paroisse de l’autre:|, je ne doubte point que les choses ne succè-
dent bien par deçà. |:Mais si cela n’est pas, je crains bien aussi qu’elles
n’aillent en longueur et ne demeurent tousjours en incertitude.
Madame la princesse d’Orange que:| Vostre Eminence a miraculeusement
|:convertye par les discours qu’elle a faictz à l’escuyer de monsieur son
filz:|, tesmoigne grande passion de contribuer à la conclusion de la paix
|:à l’advantage de la France. Elle m’a protesté d’avoir très grand ressenti-
ment des honneurs et faveurs qu’elle a receus de Leurs Majestez, et des
preuves d’amitié que:| Vostre Eminence |:luy a données:|. Je me suis
chargé d’en faire ses actions de grâces à Vostre Eminence et |:de l’asseurer
de la sincère correspondance qu’elle veut entretenir avec:| Vostre Emi-
nence , m’ayant dict que |:elle advoueroit tout ce que je dirois de sa part:|.
Il est vray que l’on remarque un changement visible |:dans son humeur
depuis le retour de l’escuyer qui:| certainement s’est comporté en homme
d’honneur et bon François dans les relations qu’il a faictes. |:Mais elle a
tant de peine de se retirer des engagemens où elle estoit entrée, et je l’y
tiens attachée par de si puissans liens, que je ne puis prendre une entière
confiance en elle. Pour conserver son crédit, elle est unye avec les malin-
tentionnez de Holande qui sont encore les maistres de la province, et
pour contenter son avarice, elle a receu:| (comme je croy) |:les offres des
Espagnolz, ce qui luy donne peine à se déclarer pour la France quoy-
qu ’elle ayt grande passion que toutes choses s’accommodent:|.
Je diray en passant à Vostre Eminence |:que de ses confidens luy ayans
représenté qu’elle pouvoit trouver son compte aussi advantageusement et
plus honorablement du costé de la France que parmy les Espagnolz, elle a
respondu que les François sont libres à promettre, mais peu soigneux de
tenir ce qu’ilz ont promis:|. Je voy bien que l’offre |:d’une duché et pairye
dont je luy ay faict parler cy-devant, l’a un peu charmée et qu’elle voudroit
bien que le discours en fust remis sur le tapis. Mais elle craind qu’après luy
avoir faict renoncer à ce que les Espagnolz luy ont promis, on ne se moc-
quast d’elle, et par ce moyen, de quitter le certain pour l’incertain.
Monsieur Desloges, cousin de Monsieur le Premier, qui a crédit et grand
accez auprès d’elle, faict des merveilles pour advancer le service du Roy et
mérite bien d’en recevoir quelque reconoissance:|. Tous les aultres offi-
ciers françois que j’ay esté contrainct d’employer en divers lieux pour
désabuser le peuple, |:et luy insinuer ce que j’ay souhaicté, m’y ont aussi
fort bien assisté:|, mais je suis obligé d’avouer que |:Desloges a faict pa-
roistre une passion toute particulière:|.
Nous avons eu, |:le greffier Mus et moy, un grand esclaircissement:| sur ce
qu’il a pleu à Vostre Eminence de m’escrire de luy , que je luy ay faict
sçavoir le plus doucement qu’il m’a esté possible. Il fut picqué, l’année
passée, de ce qu’on ne luy |:tint pas une promesse qu’on luy avoit faicte:|.
Il est vray qu’il n’a pas |:toute la fidélité qu’on pourroit souhaicter. Mais:|
les anciens sacrifioient |:aux mauvais dieux à cause du mal qu’ilz pou-
voient faire. C’est le plus habile homme de l’Estat, sa charge qui est per-
pétuelle luy donne une entière cognoissance des affaires, et quand les
Espagnolz auront la liberté de venir icy:| après la paix, ilz ne manqueront
pas de |:l’acquérir à eux s’ilz peuvent:|. C’est pourquoy j’ay estimé néces-
saire de |:le regaigner. Je luy ay faict espérer une récompense considérable
présentement et une pension de deux mil escus à l’advenir, qui sera bien
payée. Il m’a promis de faire des merveilles; s’il tient parolle et que les
choses réussissent, dix mil escus n’y seront pas mal employez:|. Quelques
ennemis |:qu’il a ont un peu diminué l’authorité de sa charge, mais son
habileté luy en donne tousjours beaucoup. Il:| travaille maintenant
|:parmy les plus factieux de Holande pour leur faire cognoistre que pour
parvenir à leurs fins, et faire promptement la paix, il faut agir de concert
avec la France qui servira à ramener les autres provinces quand elle sera
contente. Il approuve fort la pensée de:| Vostre Eminence |:d’adjuster icy:|
tous les différens qui restent avec l’Espagne, et après cela luy envoyer
déclarer que |:cet Estat luy fera la guerre si elle n’accorde ce qui aura
esté résolu. Il m’a dict franchement que:| personne ne sera jamais d’advis
icy que nous rendions un poulce de terre de noz conquestes et j’ay |:couru
avec luy les autres principaux poinctz où il est presque tombé en tous
dans mes sentimens. On verra bientost ce que produira sa négotiation et
celle de madame la princesse d’Orange qui tendent à mesme fin. Si elle
vouloit agir de bonne sorte, elle auroit plus de crédit que Mus:|, mais
comme je ne |:le tiens pas si engagé qu’elle dans le party contraire, et
qu’il est aussi intelligent dans les affaires qu’elle les entend peu, j’espère
plus de son entremise que de l’autre:|.
Je croy qu’il n’est pas nécessaire de faire souvenir Vostre Eminence de
|:monsieur de Niderhost. Jamais homme de sa condition n’a rendu et peut-
estre ne rendra un service si signalé à la France que luy. Si les affaires se re-
dressent en ce pays:|, il fault confesser qu’on |:luy en a toute l’obligation et
que c’est luy seul qui les a retirez du précipice lorsqu’elles estoient sur le
poinct de tomber:|. Sy l’on ne faisoit après |:la paix quelque chose de grand
pour luy et pour sa famille, on rebuteroit en sa personne tous ceux de ce pays
qui:| sçavent à combien de périlz et d’animositez |:il s’est exposé pour servir
la France:|. Cependant il fault prendre grand soin qu’on ne |:le nomme point
dans les dépesches et qu’on ne parle jamais de luy dans les conseilz:|.
Je suis en très grande peine que le gentilhomme de Vostre Eminence ne
soit point encor arrivé et les grands orages |:qui ont esté par deçà:| depuis
quelques jours redoublent mon inquiétude.
Monsieur l’évesque d’Orange aura peu veoir, par la lettre que je luy ay
escripte depuis peu , ce qui reste à faire pour obtenir de monsieur le
prince d’Orange le brevet qu’il désire de luy. Aussytost que Vostre Emi-
nence aura pris la peine de luy en escripre un mot, on m’asseure que l’ af-
faire sera faicte, que j’ay grand desplaisir de n’avoir peu achever plus tost
selon le désir de monsieur l’archevesque d’Aix.
Encor que je ne treuve pas l’affaire de |:Benfeld faisable comme on le faict
espérer à Monsieur le Ringrave:|, je n’ay pas laissé de luy faire veoir, dans
la lettre de Vostre Eminence, la bonne volonté qu’on a pour luy, dont il
est demeuré fort obligé et paroist tous les jours plus affectionné au service
de Sa Majesté. On veoid par quelques articles de la suspension de Baviè-
res
les yeux sur Offembourg
grand intérest |:d’empescher pour ne leur laisser pas prendre pied parmy
la nouvelle conqueste du Roy:|.
Mes précédentes lettres auront appris à Vostre Eminence que Messieurs
les Estatz se disposent d’entretenir encor pour quelque temps les troupes
payées du subside de France, et que leur principalle visée, en faisant cette
despense, est d’empescher qu’elles ne passent présentement au service du
Roy. Je prendray mon temps pour |:les y attirer si on les licencie, soit en
les demandant ou en traictant avec l’officier qui m’en a parlé , mais il
faudroit avoir une lettre de crédit pour y employer en cas de nécessité:|.
Je croy pourtant qu’on ne sera pas en cette peine |:puisque monsieur le
prince d’Orange a asseuré ce matin les principaux officiers qu’on les en-
tretiendroit encore trois mois après le terme du subside expiré:|.
On m’a dict que Knuyt a commencé de parler françois au dernier voyage
qu’il a faict en Zeelande et que Pau tesmoigne de se vouloir racommoder.
J’ay dict à madame la princesse d’Orange qui m’en a parlé, que quand il
travaillera effectivement à restablir ce qu’il a voulu gaster, je seray le pre-
mier à escrire en France pour faire oublier tout le passé. Je croy bien que
l’authorité de monsieur le prince d’Orange pourra obliger le premier de
marcher plus droict à l’avenir, mais je tiens le dernier engagé trop avant
avec les ennemis. Néantmoins, comme Vostre Eminence a remarqué, il est
fort |:timide:|.
Vostre Eminence ne sera pas peu estonnée quand elle apprendra que |: ma-
dame la princesse d’Orange m’a faict proposer comme une condition
d’accommodement avec cet Estat de luy remettre Donkerque:|. Je n’ay
peu m’empescher de |:m’esmouvoir un peu sur une demande si ridicule.
J’ay respondu qu’on se trompoit fort si on s’imaginoit que nous fussions
d’humeur d’achepter la fidélité de nos alliez:|, non seulement avec |: Don-
kerque , mais avec la moindre redoute des places qui sont entre les mains
du Roy, et que si on n’avoit faict difficulté jusqu’à présent sur la garen-
tye :| que pour nous obliger à un semblable marché, nous estions bien es-
loignez de compte, puisque la garentie estant une précaution plus néces-
saire pour cet Estat que pour nous, il avoit mauvaise grâce de nous la
vouloir vendre et que nous estimions de la payer assez cher en nous enga-
geant dans tous les intérestz de cet Estat. A la vérité, je suis entièrement
dans le sentiment de Vostre Eminence que s’il ne falloit qu’augmenter de
quelques |:places le partage de Messieurs les Estatz pour les obliger à
poursuivre par les armes l’entière expulsion des Espagnolz hors des
Pays-Bas, nous ne devrions pas perdre l’occasion d’acquérir cette grande
seureté à l’Estat pour dix ou douze lieues de pays qui ne nous appartient
pas encore:|. Il est certain que s’ilz vouloien〈t〉 agir pendant |:deux cam-
pagnes de bonne sorte, les peuples du pays nous ayderoient à exécuter
nostre desseing en peu de temps, mais:| ilz ont tousjours eu cette |:brutale
appréhension de devenir nos voisins:| qu’on pourroit peult-estre bien leur
faire perdre sy on avoit intention de |:continuer la guerre:|.
J’ay faict sçavoir à Vostre Eminence l’accident qui a retardé la |:négotiation
du bourgeois de Flessingues du costé d’Anvers . Il m’escrit toutes les sep-
maines qu’il advance les autres pour Bruges ou Gand, et Monsieur le
Ringrave m’a dict en confidence qu’un des bourgmestres de Bruges luy a
tesmoigné depuis peu grand estonnement, et quelque disposition à prendre
party, si Messieurs les Estatz n’achèvent point leur traicté avec Espagne:|.
Je n’ay eu garde de demander explication à |:Deschamps de ce qu’il avoit
dict à Son Altesse Royale:|. Le doubte où j’ay esté cy-devant des inten-
tions de |:monsieur le prince d’Orange:| m’avoit obligé de sçavoir d’un
des siens s’il avoit esté dans ce sentiment qui ne pouvoit qu’avoir esté
concerté avec |:madame sa mère:|. Certainement, j’ay esté celuy de ce pays
qui a le moins cru |:leur intelligence secrette:| dont beaucoup d’aultres du
bon party m’ont tesmoigné quelquesfois appréhention, mais à présent
chacun commence d’estre désabusé depuis qu’on a veu |:que Knut agissoit
bien en Zélande, et que les autres créatures de monsieur le prince
d’Orange ont parlé et travaillé ouvertement pour les intérestz de la
France, contre les sentimens de madame la princesse d’Orange. D’ailleurs
Beurevert qui ne la void point, qui a plus de part que personne en la con-
fiance du prince, et un autre nommé Ellersic , qui est un de ses plus con-
fidens domestiques, ne la visite point aussi, dont:| ayant faict plainte, ce-
luy -cy a voulu |:sçavoir ce qu’il devoit faire de la bouche de son maistre,
sur quoy il n’a point eu de response:|.
J’ay faict comprendre à |:monsieur le prince d’Orange qu’il seroit utile
pour son service qu’il y eust près de luy:| quelqu’un des gentilzhommes
de |:Vostre Eminence qui pust parler librement avec luy. Il m’a tesmoigné
qu’il seroit bien aise que monsieur Milet y revinst:|.
Je suis bien aise que |:monsieur d’Avaux soit revenu à Munster, où il sera
très utile pour la négotation d’Espagne, qui est nostre grand intérest:|.
N’ayant jamais peu bien croire que |:les Suédois ayent eu intention de
venir à la conclusion, il me faschoit qu’on leur donnast inutilement la
vanité d’ériger à Osnabruk un tribunal pour la décision des affaires de
l’Empire:|. Mon oppinion a tousjours esté que pour parvenir à la paix, il
fault |:commencer par celle d’Espagne et qu’après qu’elle sera faicte, les
Suédois seront trop heureux de venir conclurre à Munster celle d’ Allema-
gne aux conditions que nous voudrons, desquelles on pourra s’expliquer
alors efficacement et sans aucun péril:|.
L’on vient encor de m’asseurer tout présentement de fort bon lieu que les
affaires reprennent un bon chemin, Pau paroist estonné et ses partisans
mortiffiez, ceux de nostre party |:ont plus de hardiesse:|, et |:peut-estre au-
ront bientost le dessus dans la Holande mesme:|, Leyden, Harlem, Delft,
Encuse et Alcmar sont pour la France. On me faict espérer que les villes
qu’une seule voix avoit cy-devant faict opiner contre nous, reviendront de
nostre costé quand il faudra conclurre. Sy tous les effortz de Pau depuis sa
venue, et cette grande députation qui selon l’opin〈ion〉 commune nous
devoit terrasser, n’ont produict jusqu’icy aucun effect, il y a apparence
que bientost chacun suivra l’oppinion et l’exemple de〈s〉 gens de bien.
|:Le comte de Horn:| vient aussy de me monstrer une lettre qu’il a receue
de Bruxelles du 17 e de ce mois |:pour le desseing dont:| j’ay eu l’honneur
d’escrire à Vostre Eminence par le dernier ordinaire . Il ne m’a pas voulu
|:nommer les autheurs de l’entreprise, mais il asseure que ce sont des per-
sonnes de condition très relevée qui ont grande suite dans le pays, qui
peuvent mettre en peu de temps quatre ou cinq mil hommes ensemble,
et attirer à eux nombre d’officiers de l’armée ennemye:|. Sy l’occasion se
présente de |:traicter avec eux avec quelque apparence de succez, je croy
que:| Vostre Eminence jugera bien qu’il ne fauldra pas |:prendre garde aux
conditions:|. J’ay prié |:ce comte de les presser, afin qu’ilz se déclarent
encore que cet Estat ne mette point en campagne. Il m’a promis d’y tra-
vailler :|. Je sçay bien que la pluspart de |:ces desseings ne réussissent pas.
Mais ce seroit faillir de mespriser les ouvertures qu’on en faict. Cela sert
tousjours à nourrir parmy des estrangers une bonne volonté pour la
France:|.
Je suis obligé de dire à Vostre Eminence qu’on attend icy les gentilzhom-
mes qui doivent estre envoyez de la part de la Reyne pour visiter mon-
sieur le prince d’Orange et madame sa mère. Je sçay qu’on s’est enquis
depuis peu s’il estoit arivé quelque changement en cette résolution.