Acta Pacis Westphalicae II B 5,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 5, 2. Teil: 1647 / Guido Braun unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy und Achim Tröster, unter Mithilfe von Antje Oschmann am Register
239. Servien an Brienne Den Haag 1647 April 23
Den Haag 1647 April 23
Duplikat [für Mazarin]: AE , CP All. 83 fol. 40–54 = Druckvorlage. Eigenhändiges Kon-
zept : AE , CP Holl. 41 fol. 165–172’.
Rückschläge in der vergangenen Woche; Entscheidung über die Proposition Serviens an die
Generalstaaten zum Feldzugsvertrag auf Betreiben Hollands an die einzelnen Provinzen
verwiesen; innerholländische Uneinigkeit. Verzicht Prinz Wilhelms II. von Oranien auf
Teilnahme an den Beratungen der Generalstaaten über Serviens Feldzugsproposition; Ab-
sicht der Provinz Holland, die Übertragung der Gouverneursvollmachten hinauszuzögern,
um ihn politisch zu kontrollieren; geplante Beschränkung seiner Amtsbefugnisse; durch seine
Kriegspolitik nicht nur ihm selbst, sondern auch Frankreich entstandener Schaden. Innernie-
derländische Auseinandersetzungen: Entsendung holländischer Deputierter in die übrigen
Provinzen, um diese zu überzeugen; unsicherer Ausgang dieses Vorhabens; Drängen Hol-
lands auf Beendigung des Krieges; dagegen Bekundung der Bündnistreue der anderen Pro-
vinzen. Hoffnung auf Besserung der Lage. Klagen der Holländer über Frankreich; deren
Nichtig- und Ungerechtigkeit angesichts der französischen Verdienste um den Protestantis-
mus im Reich. Schwierigkeit der Lage: Nachgeben ebenso gefährlich wie Festigkeit. Mögli-
che Übertragung mit den Spaniern strittiger Punkte an die Generalstaaten zur schiedsrich-
terlichen Entscheidung nur nach vorheriger Übereinkunft in den wesentlichen Angelegen-
heiten. Moderate Beschwerden Serviens gegenüber seinen niederländischen Verhandlungs-
und Gesprächspartnern; deren eventuelle Wiederholung vor Oosterwijk. Truppenunterhalts-
zahlungen Hollands aus eigener Tasche, um nicht durch den Subsidienempfang zum Feldzug
an der Seite Frankreichs verpflichtet zu sein; niederländische Rüstungen zur See; Furcht der
Generalstaaten vor französischem Machtzuwachs in Flandern. Mögliche Neubestimmung
der Teilungsbereiche in den Niederlanden; trotz entsprechenden Angebots Serviens holländi-
sche Bedenken gegen eine Feldzugsteilnahme. Gefährlichkeit Muschs; dennoch Versuch, ihn
zu gewinnen. Abwendung Knuyts von Spanien unwahrscheinlich. Angeblich schnelles
Schwinden des Einflusses Pauws zu erwarten. Beabsichtigte Übermittlung der Kondolenz-
botschaft an die Generalstaaten. Legitimation der Überlassung von Eroberungen.
J’ay eu souvent l’honneur de vous advertir qu’il ne falloit pas s’attendre
de veoir en ce païs une conduitte tousjours esgalle et bien réglée. La sep-
maine d’où nous sortons a esté doublement pénible pour moy, puis-
qu’en relevant de maladie, il m’a fallu soustenir le chocq de l’arrivée
de Pau, et des faulces impressions qu’il a voulu donner, et qu’en mesme
tems la province de Hollande, qui n’attendoit que sa venue, a fait esclat-
ter des résolutions |:très dangereuses, pour nous intimider aussi bien que
les autres six provinces, qui jusqu’à présent se sont opposées à ses inten-
tions:|.
C’est un effect des résolutions qu’elle tenoit cachées il y a longtems, qui
monstre que les advis que Leurs Majestez avoient receuz de Bruxelles es-
toient très véritables. |:Monsieur le prince d’Orange et nos autres amys de
l’Estat m’avoient fait presser d’offrir le subside et de parler de la campagne,
croyans que toutes les autres provinces estans toutes d’un advis, feroient
prendre résolution d’accepter l’offre du Roy et de résoudre le traicté de
campagne:|. Vous verrez le mémoire que j’en fis donner il y a six jours
dans l’assemblée de Messieurs les Estatz Généraux, lequel ayant faict ap-
préhender à la Hollande qu’on ne prist quelque résolution contre ses sen-
timens, l’a portée aux délibérations violentes que vous apprendrez dans
l’extraict de ce que son pensionnaire a dit jeudy dernier
l’assemblée, ayant cependant empesché qu’on n’ayt rien résolu sur ma pro-
position, à laquelle on a différé de respondre soubz prétexte de l’envoyer
aux provinces. Il paroist bien encor, en quelques endroictz de l’escrit
donné par la Hollande, qu’elle a plus d’envye de faire peur que de se laisser
aller aux extrémitez, ayant baptisé sa délibération du mot d’«inclination»,
ou de «considérations de quelques membres de la Hollande», et n’ayant
pas voulu l’appeller encor ny une conclusion ny une résolution déterminée.
|:Mais je crains que les malintentionnez n’ayent pris cette voye pour venir
plus facilement à bout de leurs desseings, parce que:| les villes de Leyden
Harlem
Die Stadt Delft in Süd-Holland, nahe Den Haag, nahm in der Versammlung der Staten
van Holland den dritten Rang (von achtzehn Städten) ein; sie hatte sich bei den Verhand-
lungen mit Spanien 1632/33 mit Amsterdam und gegen Leiden und Haarlem für den Frie-
den mit Spanien ausgesprochen ( Zedler VII, 447f.; Groenveld, Holland, 102).
Die Hafenstadt Enkhuizen in Nord-Holland, unweit von Amsterdam, war als erste Stadt
1572 von den Spaniern abgefallen und nahm in der Versammlung der Staten van Holland
den vierzehnten Rang ein; sie war zuvor in der Friedensfrage als gemäßigte Stadt in Er-
scheinung getreten ( Zedler VIII, 1135f.; Groenveld, Holland, 102 Anm. 27).
on n’eust pas pu former une conclusion de toutte la province contre leur
sentiment dans une occasion sy importante, où les affaires n’ont pas accous-
tumé de passer par pluralité de voix, et où une seule ville peut empescher
la résolution quand il s’agit ou de rompre une ancienne alliance ou d’en
faire une nouvelle.
|:Monsieur le prince d’Orange avoit résolu de se trouver en l’assemblée
lorsque mon escrit y seroit leu pour appuyer par sa présence les bien in-
tentionnez. Mais ayant esté adverty de l’orage qui se préparoit, il n’a osé y
aller pour n’avoir pas le desplaisir de voir passer l’affaire contre ses sen-
timens ou la honte de n’oser pas s’en expliquer, veu qu’il est encore en
estat que son propre intérest l’oblige de se tenir couvert pour ne desplaire
à personne:|. J’ay creu dès le commencement que les longueurs que la
Hollande a apportées à |:l’expédition de son pouvoir de gouverneur, qui:|
ont esté causées en apparence par une contestation de |:la Zélande et de la
Nordhollande:|, ont procédé en effect d’une intention secrette de |:le tenir
en bride et voir comme il se conduira:| dans les résolutions de la paix
avant que |:luy donner l’authorité que sa charge luy acquerra. Ny luy ny
les siens ne:| pouvoient croyre que l’on eust cette pensée, mais ilz com-
mencent d’estre de mon advis et |:monsieur le prince d’Orange:| m’a dit il
y a deux jours qu’on parle de |:régler son pouvoir par une instruction
particulière qu’il n’est pas résolu de recevoir:|. Je ne veoy pas néantmoins
comment |:il s’en pourra deffendre:|, car il paroist grande passion dans ces
espritz pour |:sortir de la sujection où ilz croyent que le père les a tenus
pendant sa vie:|, et de ne faire pas scrupule de dire hautement dans une
|:débauche que la vache de Holande avoit esté jusques icy enchevestrée:|,
mais qu’à présent elle veult se promener et saulter en toute liberté.
Il est très certain que l’appréhention que |:on a prise de l’humeur martiale
de ce prince, et la cognoissance qu’il a donnée de souhaicter plustost la
guerre que la paix, luy ont fait autant de préjudice qu’aux affaires du Roy,
parce qu’on a cru qu’il agissoit de concert avec nous:|, et que par consé-
quent, les protestations que nous faisions de |:vouloir la paix n’estoient
pas véritables, puisque ceux qui favorisoient noz desseings, et qui:| en doi-
vent estre informez, font paroistre visiblement qu’ilz |:ne la souhaictent
pas:|. Outre tout cela, je ne croy pas qu’on eust |:eu l’asseurance de rien
faire qui luy desplust, ny de l’attaquer si madame sa mère, pour conserver
son crédit particulier, n’eust appuyé secrettement le party contraire:|.
La Hollande fait estat d’envoyer des députez
Die holl. Deputierten erklärten sich am 19. April 1647 dafür, ohne weiteren Verzug mit
Spanien Frieden zu schließen und dafür das Einverständnis der anderen ndl. Provinzen
einzuholen; sie entsandten holl. Ges. zu ihnen: Obdam und Ruysch nach Geldern und
Overijssel; Keyser und Stellingwerf nach Friesland und Groningen; Bicker und Nieupoort
nach Seeland; Kinschoot und Boreel nach Utrecht ( Arend, 725f.). – Vermutlich Andries
Bicker (s. Anm. 7 zu nr. 202). – Wahrscheinlich Willem Boreel (s. Anm. 9 zu nr. 64). –
Wahrscheinlich Dr. iur. Nanning Keyser (Kayser, Kaiser) (1611–1655), pensionaris (vor
1649) und Abgeordneter bei den Staten van Holland; er wurde 1652 und 1653 Bürgermei-
ster seiner Heimatstadt Hoorn ( BAB 365, 203–212; NNBW IX, 493ff.). – Wahrscheinlich
Caspar (Gaspar) van Kinschoot (1622–wahrscheinlich 1649, nach anderen Quellen 1650
oder 1659), Rechtsgelehrter, war 1645 in Frk. (wahrscheinlich Orléans) promoviert worden
und hatte 1646 die ndl. Ges. zum WFK nach Münster begleitet ( BAB 372, 7–23). – Wahr-
scheinlich Willem Nieu(w)poort (1607–1678), seit 1629 in der Regierung seiner Geburts-
stadt Schidam tätig, später ihr pensionaris, von den Staten van Holland mehrfach mit Ge-
sandtschaften zu anderen Provinzen und europäischen Staaten betraut, u.a. 1653 zu Frie-
densverhandlungen mit Cromwell ( BAB 495, 356–367). – Sicherlich Jacob baron van Was-
senaer, heer van Obdam und Zuidwijk (1610–1665), ndl. Staatsmann und Militär,
Mitglied der holl. Ritterschaft, nach 1632 mit Sitz im raad van state der Provinz Holland;
mehrfach mit Gesandtschaften beauftragt, darunter nachweislich 1647 nach Geldern und
Overijssel ( BAB 725, 96–108; NNBW II, 1523f.). – Wahrscheinlich Nicolaas Coenraads-
zoon Ruysch (1607–1670), 1640–1650 raadpensionaris von Dordt, 1650–1670 griffier der
Gst.; mehrfach diplomatisch tätig, 1637 von Kg. Karl I. von England geadelt ( BAB 589,
65–70; NNBW II, 912). – Wahrscheinlich Nicolaas Stellingwerf (geb. und gest. im 17. Jh.),
pensionaris von Medenblik und Inhaber mehrerer anderer Staatsämter ( BAB 647, 88–93).
vinces pour les ramener dans son oppinion, et personne ne peut encor
bien juger de l’effect qui en réussira, car elle n’oublie aucune sorte de
praticques pour venir à bout de son dessein. Je ne manqueray pas d’agir
de mon costé de tout mon pouvoir, en sorte néantmoins qu’en informant
les autres provinces de la vérité, je n’attacque pas directement la Hollande
que je caresse et recherche soubz main autant que la bienscéance le peut
permettre.
|:Monsieur le prince d’Orange espère que la Zélande ira bien et tiendra bon.
Il m’a aussi asseuré qu’il envoyeroit en Frise au comte Guillaume son cou-
sin , qui:| est party d’icy fort bien disposé et très persuadé de mes raysons,
pour y tenir les espritz en bonne assiète. |:Si cela est, nous n’aurons rien à
craindre parce que l’exemple de ces deux provinces qui sont les plus puis-
santes après la Holande donnera cœur aux autres:|, et quoyque celle-cy,
dans les dernières contestations où les autres ont esté avec elle, leur ayt
déclaré qu’elle se séparera plustost et fera son traitté particulier avec
l’Espagne, que de continuer plus longtems la guerre, on ne croid pas qu’elle
se puisse porter à cette extrémité qui exposeroit ceux qui gouvernent et qui
ont usurpé l’authorité dans les villes, au péril d’une sédition et d’une ré-
volte, les ministres et la populace ayant tousjours beaucoup d’aversion et
de hayne contre l’Espagne. D’ailleurs toutes les autres provinces ont aussy
respondu fort généreusement que sy la Hollande voulloit rompre l’union la
première pour se joindre à l’ennemy de l’Estat, elles auroient la gloire de
demeurer sincèrement dans l’alliance avec leurs anciens amis, et continue-
roient la guerre avec la France et la Suède contre l’Espagne.
Parmy tous ces esclatz et ces violences, il y en a de plus sages dans la
Hollande qui me font dire soubz main que tout ira bien, et me donnent
espérance que ces coups de tourmente ne sçauroient que ramener le beau
tems. Je suis encor dans cette oppinion, ou pour le moins dans cette espé-
rance, et ne puis croyre que des résolutions prises avec tant d’impétuosité
sur des présuppositions entièrement faulces soient poussées jusques au
bout par des espritz comme ceux-cy qui s’esmeuvent aysément, mais qui
se calment de mesme.
Leurs trois grandes plaintes sont: que la France ne veult point la paix;
qu’elle traitte secrettement le mariage avec l’eschange des Païs-Bas; et
qu’elle s’oppose à tous les avantages des protestants desquelz elle est en-
nemie dans son cœur.
Le dérèglement de ces humeurs est sy grand qu’elles ayment mieux persis-
ter dans des erreurs grossières, et coyre des faulcetez, que d’examiner des
véritez contraires qu’on leur fait veoir clairement. Les plus sages d’entre
eux découvrent que le mariage n’est qu’une chimère, et n’est pas faisable.
Néantmoins, ilz ne veullent pas s’en désabuser pour conserver un sujet de
se plaindre et d’augmenter |:les appréhensions qu’on a de la grandeur de la
France:|. Je leur ay offert, depuis trois mois que je suis icy, de convenir
avec eux des différends qui restent encor indécis entre la France et l’Espa-
gne. Les irrésolutions qui ont esté parmy eux ne leur ayant pas pu per-
mettre d’entrer en cette discution parce qu’ilz ne sont pas encor d’accord
entre eux de ce qu’ilz veullent faire, et ne sçavent pas s’ilz doivent faire
quelques nouvelles demandes aux Espagnolz. Ilz ont mieux aymé conti-
nuer à dire contre toute raison que nous proposons tous les jours des
nouveautez, et qu’il n’y a point de fin à noz prétentions, que de concerter
avec moy des expédiens pour conclurre la paix en fort peu de tems.
Quand je leur fais souvenir que dans la ruyne entière du party protestant
en Allemagne, la France a commencé la guerre pour le relever, a retenu les
Suédois qui s’embarquoient à Vismar pour repasser en leur païs
Zu den politischen und militärischen Ereignissen seit der Schlacht von Nördlingen (1634
September 6) bis zum frz. Kriegseintritt (Kriegserklärung an Spanien: 1635 Mai 19) und
der Bedeutung der Schwäche der schwed.-prot. Partei im Reich 1634/35 für diesen Schritt
vgl. Ritter III, 581–596; ders., Kriegsgründe; Weber, Legitimation; Hartmann, 169–
212; Tischer, 181–189.
consummé vingt millions d’or, et cent mille hommes, pour faire restablir
tous les princes opprimez, dans leurs biens, droictz et dignitez, mais qu’il
ne seroit pas juste, lorsqu’il a plu à Dieu de donner aux armes des couron-
nes un heureux succez, de suivre le mauvais exemple de l’empereur def-
funct qui changea la face |:riante de ses affaires:| pour les avoir voulu porter
à l’extrémité, et n’avoir pas uzé modérément de sa victoire, et que la France
a bien pris les armes, et soustenu la guerre, pour garentir de mal, et faire du
bien aux Estatz protestantz, mais non pas pour opprimer les catholiques,
ilz demeurent sans repartie, mais ne sortent pas de leur erreur.
Je veoy, Monsieur, par le mémoire du Roy, que Sa Majesté m’ordonne
parmy ce désordre de prendre garde que son service ne reçoive aucun
préjudice, mais comme ny les autres serviteurs du Roy qui sont icy, avec
qui je confère, ny moy, n’obmettons rien de ce qui est en nostre pouvoir
et n’espargnons aucun soing ny diligence pour |:nous garentir des maux
dont nous sommes menacez:|, nous aurions un extrême besoing d’appren-
dre par les ordres de Sa Majesté par quelles voyes seures et honnorables
nous le pourrions faire autres que celles dont nous nous servons. Car il est
esgallement périlleux de relascher et de se roydir, et très difficile de treu-
ver un millieu entre ces deux extrémitez.
Il me semble néantmoins qu’en faisant tousjours |:bonne mine et tesmoi-
gnant qu’on n’a aucune appréhension de tout ce qui peut arriver:| pourveu
que Leurs Majestez ayent la raison et la justice de leur costé, |:il faudra
tascher de s’accommoder selon que l’occasion nous y obligera:|.
Sy l’on |:peut asseurer le poinct des conquestes sans rien rendre aux
Espagnolz, celuy de Casal, les précautions pour la Catalogne pendant la
trêve, et la seureté du traicté, tant par la garentye, que par les autres ligues
qu’on a proposées:|, j’estime qu’on peut remettre |:tout le reste à la déci-
sion de Messieurs les Estatz, puisque les Espagnolz ont offert de leur cos-
té de s’y soubsmettre et que plusieurs s’offensent icy du refus que nous
en faisons. Si les affaires ne pressent point, j’attendray:| les résolutions de
Leurs Majestez sur cette dépesche; s’il n’y a point |:d’autre moyen d’arres-
ter le torrent qu’en opposant cette offre, je seray contrainct de la faire
pour éviter pis.
Cependant:|, je me plains icy, tant aux commissaires qui traittent avec
moy, qu’aux particuliers de l’Estat à qui je parle avec toute la modération
possible, sans user de menaces ny tesmoigner |:appréhension:|. Je leur fais
comprendre le mieux qu’il m’est possible, que les délibérations qu’on fait
sont bien contraires à ce qu’on a sujet d’attendre d’un Estat allié pour
lequel la France a fait tant de choses qu’il semble que pour avoir prétexte
de se plaindre, on ayme mieux adjouster foy à de faulces suppositions
suggérées par l’ennemy, que s’esclaircir confidemment de la vérité avec
ses amis; que les intentions de Sa Majesté sont droictes et syncères; que
la France n’a point manqué jusques icy à tout ce qu’elle doibt. Qu’elle ne
le fera point encor à l’advenir, et ne donnera aucun juste sujet de plainctes
à ses alliez; mais qu’elle ne prendra jamais aucune résolution ny par bas-
sesse ny par contraincte, et attendra fort généreusement tout ce qu’on
voudra faire à son préjudice sans se destourner de ses résolutions. Qu’elle
est tellement justiffiée devant Dieu qu’elle espère la continuation de sa
grâce et de son assistance contre ceux qui luy voudront faire du mal, ou
luy en procurer. Que dans les harangues publiques, on traitte bien sou-
vent le Roy comme s’il estoit ennemy de cet Estat. Mais que l’on cognois-
tra bientost que les autheurs de semblables discours n’ayment ny leur
patrie ny le bien public, et qu’ilz ne feroient pas scrupule pour contenter
leur passion, et servir l’ennemy de porter cet Estat dans quelque résolu-
tion précipitée qui le sépare de ses anciens amis. Qu’à la vérité nous en
receverions du préjudice, et en aurions du desplaisir; mais que certaine-
ment le plus grand mal retumberoit sur cette république.
Je ne sçay point sy vous ne jugerez point à propos de parler par delà dans
le mesme sens à l’ambassadeur de Hollande qui escrit assez fidellement
par deçà les choses qu’on luy a dites.
On m’a donné advis qu’encor que la Hollande ayt fondé jusques à présent
la grande passion qu’elle a pour la paix sur son impuissance, elle a mieux
aymé entretenir pour quelques mois à ses despens les trouppes dont le
payement est assigné sur le subside de France que d’accepter l’offre que
j’ay faicte dudit subside, jugeant très bien qu’elle ne le pouvoit recevoir
selon l’inclination des autres provinces sans s’engager à la campagne con-
tre la résolution qu’elle a prise de n’y mettre point cette année.
On a aussy résolu de faire esquiper vingt-deux vaisseaux de guerre pour
tenir à la mer cette année aux costes de Flandres ou ailleurs selon le be-
soin. J’ay sceu de bon lieu que Messieurs les Estatz se sont portez à cette
despense sur l’appréhention qu’ilz ont prise des vaisseaux du Roy, et de
ceux que Sa Majesté fait venir de Suède, s’imaginant qu’on veult se mettre
en possession de maistrisser [!] cette coste sans eux. Il sera pourtant bien
malaysé de se promettre aulcune assistance de ces vaisseaux sy les affaires
ne changent de face, estant certain qu’en l’humeur où ilz sont, ilz se dis-
poseroient plustost, s’ilz ozoient, à |:empescher les progrès de la France
dans le Pays-Bas qu’à les favoriser, et que:| une des plus puissantes raisons
qui leur a fait prendre résolution de |:n’agir plus avec leurs armes est la
crainte d’obliger les peuples du Pays-Bas qu’ilz sçavent estre esbranlez et
comme désespérez à se mettre soubz l’obéissance de Sa Majesté:|.
Vous treuverez, Monsieur, dans l’un des articles que j’ay proposez en
dernier lieu à Messieurs les Estatz
consentement que Sa Majesté donne qu’ilz puissent attacquer une place
de son partage. J’ay demandé que la mesme chose fût permise aux armes
de Sa Majesté, affin de leur faire cognoistre la nécessité où ilz sont de
mettre en campagne, parce que sans cela, ilz donneroient moyen à l’en-
nemy de tourner un corps d’armée contre nous en tirant à présent toutes
les garnisons qui sont dans les places de leur partage, estantz assurez que
le respect de Messieurs les Estatz nous empeschera de les attaquer. Cette
demande a fait impression dans leur esprit, et leur a fait appréhender
qu’on n’ayt intention de faire venir l’armée de monsieur de Turenne sur
la Meuze, pour occuper quelqu’une des places que les Espagnolz y tien-
nent. |:Tous noz amys souhaicteroient bien que cela pust estre, et asseu-
rent que la Holande changeroit bien de langage:|. Je leur ay néantmoins
déclaré que s’ilz mettoient en campagne, Sa Majesté leur laissera de bon
cœur prendre une des places de son partage, sans rien prétendre sur le
leur. Je croy certainement que sy la Hollande estoit assurée que la paix
fût conclue à la fin de la campagne, elle seroit bien ayse de prendre Os-
tende, mais elle dit d’avoir esté sy souvent trompée par |:feu monsieur le
prince d’Orange, et se deffier encore tant de l’humeur de celuy-cy, qu’elle
n’ose:| s’embarquer dans une pensée qui puisse interrompre ou retarder le
traitté qui a esté signé par les ministres d’Espagne .
|:Le greffier Mus:| avoit tesmoigné quelque tems inclination pour le ser-
vice du Roy. Mais ayant esté attacqué vivement par la Hollande pour le
règlement de sa charge, il a esté contrainct, pour subsister et pour se ga-
rentir de l’orage, de se conformer à toutes les inclinations violentes de
cette province, et s’est déclaré ouvertement contre nous pour luy plaire.
Ce changement a esté cause qu’on n’a pas cru cy-devant luy |:devoir tenir
une promesse qui luy avoit esté faicte, dont il est extrêmement offensé:|.
D’ailleurs c’est un homme |:dangereux, fort intéressé et auquel il est im-
possible de prendre entière confiance:|. Néantmoins, estant |:le plus habile
homme de l’Estat, et celuy par les mains duquel passent toutes les délibé-
rations:|, je fais ce que |:je puis pour le regaigner:|, quand mesme ce qu’il y
faudra |:employer ne serviroit qu’à l’empescher de faire pis, ou:| devroit
estre entièrement |:perdu pour l’avenir, pourveu seulement qu’on:| en
puisse tirer quelque avantage présent.
Il est vray aussy que Knut a fort agy contre nous. J’en ay fait plainctes à
monsieur le prince d’Orange auquel il a promis de changer sa conduitte
aussytost que la bienscéance luy permettra de le faire. Néantmoins je ne
m’y attends pas, et croy qu’il |:suit plus les inclinations de la mère que du
filz:|. L’on ne sçauroit plus estre longtems sans veoir ce qu’il a dans l’âme,
qui paroistra à découvert dans la résolution qui sera prise par la Zélande,
dont nous serons advertis dans trois ou quatre jours. Pour moy, je croy
bien qu’il considère en quelque façon |:monsieur le prince d’Orange, de la
protection duquel il a besoing, mais je ne puis me persuader que pour luy
plaire, il veuille perdre tout ce que les Espagnolz luy ont promis:|. Il ne
fault pas s’estonner sy dans un païs sy corrompu que celuy-cy, ilz ont ac-
quis des partisans avec les grandes sommes d’argent qu’ilz y ont destinées.
On m’a fait dire d’assez bon lieu que Pau ne sera pas longtems en crédit.
Ceux qui souhaittent la paix se servent de luy pour venir à bout de leur
dessein, mais Beker d’Amsterdam, qui est aujourd’huy des plus puissantz
du pais est Arminien
Arminianer ist die auf den ndl. ev. Theologen Jacobus Arminius (1560–1609) zurückge-
hende Bezeichnung einer theologisch kompromißbereiteren Gruppe des ndl. Calvinismus
und seiner strengen Gnadenlehre ( Hoenderdaal; Neumann). Der Begriff bezeichnete in
den Ndl.n insbes. die politisch-religiöse Faktion in Amsterdam, die 1627 durch den Über-
gang der sog. Mittelfaktion von der kontraremonstrantischen (= Antiarminianer) Faktion
zur remonstrantischen (= Arminaner) die Vorherrschaft in der Stadt übernahm. Die Be-
zeichnung Arminianer wurde zeitgenössisch häufig als Schimpfwort gegen Freisinnigere
verwendet, bei denen es sich in vielen Fällen um gemäßigte Mitglieder der öffentlichen
Kirche handelte ( Groenveld, Holland, 100, mit weiterer Literatur in Anm. 23 und 24;
vgl. auch ders., Prins, 76–102).
de Pau dont le père
Reynier Adriaenszoon Pauw (1564–1636), Amsterdamer Kaufmann und Reeder, beklei-
dete seit 1590 verschiedene städtische Ämter, war 1605–1620 mehrfach Bürgermeister,
1606–1608 holl. Gecommiteerde Raad, 1618–1622 Abgeordneter bei den Gst.; in dieser
Eigenschaft war er im Februar 1619 Mitglied des mit dem Prozeß gegen Johan van Ol-
denbarneveldt (s. Anm. 15) und seine arminianischen Glaubensgenossen befaßten Sonder-
gerichts ( BAB 523, 101–112; NNBW IX, 769–776; Elias I, 191f.).
Johan van Oldenbarneveldt (1547–1619), heer van den Tempel, Berkel, Rodenrijs, Gun-
tersteyn und Stoutenburg, Ritter; advocaat und bewaarder van het grootzegel von Hol-
land und West-Friesland. Er spielte eine große Rolle bei der Abspaltung der Vereinigten
Provinzen von Spanien; nachdem sich 1603 der Verlust Englands als Bundesgenosse ab-
zeichnete, suchte er jedoch den Ausgleich und einen dauerhaften Frieden mit Spanien,
weshalb er der span. Gesinnung, des Eigennutzes und des Verrats beschuldigt wurde; re-
ligiös stand er den Remonstranten nahe. Die innerniederländischen kirchlichen Gegen-
sätze, in die Oldenbarneveldt verstrickt war, konnten auf der Dordrechter Synode (13.
November 1618 bis 9. Mai 1619) nicht beigelegt werden; vielmehr kam es vom 20. Fe-
bruar resp. 1. Mai 1619 an zu einem Landesverratsprozeß, in dem die Antiarminianer
die Mehrheit der Richter hinter sich hatten; ohne stichhaltige Beweise wurde Oldenbar-
neveldt am 12. Mai zum Tode verurteilt und am 13. hingerichtet ( Elias, Geschiedenis,
72–77; NNBW V, 384–393).
Au premier jour aprez ces festes , je ne manqueray pas de faire à Mes-
sieurs les Estatz le compliment que Leurs Majestez m’ordonnent sur la
mort de feu monsieur le prince d’Orange, et sur le choix qu’ilz ont faict
de celuy-cy pour succéder à toutes ses charges.
Il y a sy longtems que nous n’avons esté en estat d’unir à la couronne
quelques nouvelles conquestes qui ayent esté laissées à noz roys par des
traittez de paix, que l’on ne peut pas bien justiffier par ce qui a esté faict
dans les derniers siècles, que cette maxime
Gemeint ist der Rechtsgrundsatz, mit dem Servien seine Forderung nach allgemeiner Frie-
densgarantie-Regelung ggb. den ndl. Kommissaren begründet und eine Unterscheidung
zwischen dem Besitz der Krone im Jahre 1635 und den künftigen Neuerwerbungen im
Friedensvertrag abgelehnt hatte, weil diese der Krondomäne inkorporiert werden sollten
(vgl. nr. 203). Brienne hatte Serviens Argument als schlüssig gutgeheißen, aber eingewen-
det, daß der angeführte Rechtsgrundsatz nicht immer eingehalten worden sei; vgl. Brienne
an Servien, Paris 1647 April 12 (zur Überlieferung s. Anm. 1 zu nr. 220).
souviens que c’estoit l’ancienne forme de la monarchie, et que ce fut une
fois une des plus fortes raisons qu’allégua le président de La Silve
le conseil de Charles-Quint, pour preuver que la Bourgogne estoit un fief
masculin, à cause qu’aprez l’extinction des premiers ducs de Bourgogne,
elle avoit esté réunie par arrest à la couronne, ce qui l’avoit rendue de la
mesme nature que le reste de la monarchie qui ne peut tumber en que-
nouille
D.h. Ausschluß der weiblichen Erbfolge. Diese Rechtsposition bezüglich des Hgt.s Bur-
gund, das von Spanien als Teil des Erbes Marias von Burgund (1457–1482) beansprucht,
von Frk. dagegen als heimgefallenes Lehen betrachtet wurde, hatte die Richelieu-Auf-
zeichnung über die alten Rechte der Krone Frk. im Jahre 1642 (Druck: APW I.1 nr. 12,
hier 176f.) historisch begründet.
Ich bin Ihnen sehr verpflichtet für die Adelsbriefe, die Sie mir in Aussicht
stellen , wäre aber betrübt, wenn ich Ihnen Ungelegenheiten bereitete.
1 Les Demandes Faites aux Etats-Généraux Des Provinces-Unies Des Pays-Bas Par Mon-
sieur de Servien Ambassadeur De France, betreffend Vertragsgarantie, Feldzug, Kriegs-
schiffe und Subsidien, exh. et lectum Den Haag 1647 April 17. Kopien
Als Beilage zu dieser nr. oder zu nr. 240 (s. ebd., Beilage 3) kommen die ersten beiden
Kopien in Betracht, die aus der Kanzlei Serviens stammen; die Kopie AE , CP Holl. 44
hat fol. 117’ ein Dorsal (möglicherweise des Empfängers), das fast vollständig im Falz
verborgen ist und daher keinen Aufschluß bieten kann.
41 fol. 139–140; AE , CP Holl. 44 fol. 114–116; AN K 1336 nº 50; BNF 3784 fol. 53–56,
mit Marginalien und Korrekturen von der Hand Théodore Godefroys. Eigenhändiges
Konzept: AE , CP Holl. 44 fol. 118–119. Druck: Aitzema, Vreede-Handeling, 326–328
(frz. Text); Aitzema, Historia Pacis, 547–548 (lat. ÜS); Aitzema, Vreede-Handeling
(1653), 195–196 (ndl. ÜS); Siri IX, 1251–1252 (it. ÜS); NS IV, 303f. (frz. Text).
2 Rede Cats’ vor den Generalstaaten, 1647 April 18 .
3 Holländischer Schriftsatz
Vermutlich: Schriftlicher Avis Des Commissaires des Etats de Hollande de traiter de Paix
avec le Roi d’Espagne à part & séparément d’avec la France […], [Den Haag] 1647 April
19 exh. (s. Anm. 5 zu nr. 238). – Dieser Zuschreibung scheinen allerdings die oben im Text
von Servien gebrauchten abweichenden Bezeichnungen des Schriftstückes zu widerspre-
chen ; diese würden sich aber auch durch divergierende frz. ÜS ndl. Begriffe erklären
lassen.